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type de technologies De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les technologies de l'information et de la communication ou techniques de l'information et de la communication[1] (TIC, traduction de l'anglais information and communication technologies, ICT), qui concernent surtout le monde universitaire et le domaine de la télématique, sont les techniques de l'informatique, de l'audiovisuel, des multimédias, d'Internet et des télécommunications qui permettent aux utilisateurs de communiquer, d'accéder aux sources d'information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l'information sous différentes formes.
Ces formes sont : texte, musique, son, image, vidéo et interface graphique interactive (IHM).
Les textes juridiques et réglementaires utilisent la locution « communications électroniques ».
Les premiers pas vers une société de l'information ont été l'écriture puis l'imprimerie. Le télégraphe, le téléphone et la radiotéléphonie ont suivi. Puis l'informatique a pris son essor grâce aux circuits imprimés, les constructeurs d'informatique décentralisée innovant rapidement. La télévision, le Minitel et l'Internet puis les télécommunications mobiles ont associé l'image au texte et à la parole, « sans fil », l'Internet et la télévision devenant accessibles sur le téléphone portable qui fait aussi office d'appareil photo.
Le rapprochement de l'informatique, de l'audiovisuel et des télécommunications, dans la dernière décennie du XXe siècle a bénéficié de la miniaturisation des composants, permettant de produire des appareils « multifonctions » à des prix accessibles, dès les années 2000. L'augmentation rapide du nombre d'Accès à Internet à haut débit (par exemple avec l'ADSL ou via les réseaux de la télévision par câble), la VDSL et l'accès à internet à très haut débit (avec les réseaux de lignes d'abonnés en fibre optique) a favorisé la diffusion de contenus audiovisuels à bas prix (les prix des TIC ont chuté en deux ans entre 2008 et 2010)[2].
Avec le développement d'Internet et du Web 2.0, les usages des TIC se sont développés. La grande majorité des citoyens des pays industrialisés les utilise maintenant pour accéder à l'information et à un nombre croissant de services en ligne.
Par contre[3], une fracture numérique géographique s'est développée avec les pays en développement où l'accès à Internet à haut débit est hors de la portée de la plupart des ménages. Un grand nombre d'internautes, via des sites web, des blogs, les médias sociaux ou des projets tels que le projet encyclopédique Wikipédia ajoutent constamment de l'information à l'Internet.
Le nombre de services disponibles explose, et génère des emplois liés à ces technologies, pour 3,2 % du PIB français vers 2010 et 5,5 % attendu en 2015[4].
La filière nécessite des compétences croissantes en communication, marketing et vente, la technique n'étant qu'un support de la communication et d'organisation. Les profils professionnels recherchés évoluent en conséquence note l'Observatoire International des Métiers Internet, qui analyse les profils et les compétences recherchés par le marché de l'emploi en Europe[5].
Les usages des TIC s'étendent, surtout dans les pays développés, au risque d'accentuer localement la fracture numérique et sociale ainsi que le fossé entre les générations. De l'agriculture de précision et de la gestion de la forêt (traçabilité des bois pour lutter contre le trafic), au contrôle global de l'environnement planétaire ou de la biodiversité, à la démocratie participative (TIC au service du développement durable) en passant par le commerce, la télémédecine, l'information, la gestion de multiples bases de données, les diverses transactions financières, la robotique et les usages militaires, sans oublier l'aide aux handicapés (dont les aveugles qui utilisent des synthétiseurs vocaux avancés ainsi que des plages braille éphémère), les TIC tendent à prendre une place croissante dans la vie humaine et le fonctionnement des sociétés.
De 2007 à 2010, la part des sociétés dotées d'un extranet est passée de 17 % début 2007 à 35 % début 2010[6].
Certains craignent une perte de liberté individuelle (effet Big Brother de surveillance généralisée en référence au roman 1984 de George Orwell, intrusion croissante de la publicité ciblée et non désirée…)[7].
Les prospectivistes estiment que les TIC devraient prendre une place croissante, voire être à l'origine d'un nouveau paradigme civilisationnel, voyant éventuellement les TIC évoluer vers les nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC) et l'intelligence artificielle.
L'expression « Technologies de l'information et de la communication » transcrit une locution anglaise utilisée dans diverses instances internationales qui correspond à peu près au domaine de la télématique. Elle a différentes définitions selon le point de vue des auteurs ou selon l'époque, en raison du brouillage progressif des frontières des domaines concernés et de l'évolution rapide des techniques avec la convergence numérique.
La définition des TIC reste particulièrement floue : le terme « technologie », qui signifie « discours sur la technique », est utilisé à la place de « technique », qui serait à la fois plus simple et plus exact. Les technologies de l'information et de la communication sont des outils de support au traitement de l'information et à la communication, le traitement de l'information et la communication de l'information restant l'objectif, et la technologie, le moyen.[réf. nécessaire]
Le dictionnaire Larousse définit les technologies de l'information et de la communication comme étant un « ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique (câble, téléphone, Internet, etc.) »[8]. Cette définition se limite à la convergence de l'informatique et des télécommunications en vue de communiquer, sans tenir compte de l'impact de la convergence numérique dans les supports multimédias et l'audiovisuel.
Le Grand Dictionnaire terminologique de l'OQLF définit les technologies de l'information et de la communication comme étant l'« Ensemble des technologies issues de la convergence de l'informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l'échange de l'information »[9]. Cette définition est plus complète que la précédente, tenant compte de la convergence numérique dans son ensemble. Elle reflète mieux le point de vue des institutions internationales, qui considérent les TIC comme étant l'intégration des techniques des télécommunications, de l'informatique, des multimédias et de l'audiovisuel[10].
La diffusion rapide de l'accès à l'Internet à haut débit a permis une explosion des usages des services audiovisuels, qui prennent une importance accrue dans le concept des TIC, non seulement au niveau de la communication, mais aussi au niveau de la gestion et de la diffusion des informations et des connaissances. Cette extension du concept des TIC est à l'origine de nombreux débats en raison de l'importance de ses conséquences sur la société.
Selon une convention internationale fixée par l'OCDE, les technologies de l'information et de la communication (TIC) englobent les secteurs économiques suivants[11] :
L'avènement de l'Internet et principalement du Web comme média de masse et le succès des blogs, des réseaux sociaux, des wikis ou des technologies pair-à-pair confèrent aux TIC une dimension sociétale.
Gérard Ayache, dans La Grande Confusion, parle d'« hyper information » pour souligner l'impact anthropologique des nouvelles technologies.
De nombreux internautes considèrent l'Internet comme une technologie de la relation (TR) : Joël de Rosnay a repris cette expression dans La révolte du pronétariat : des mass média aux média des masses. Le Web 2.0 est permis par les TIC.
Le concept de technologies de l'information et de la communication est à rapprocher de celui de société de l'information en raison de leur impact sociétal.
Le terme « nouvelles technologies de l'information et de la communication » (NTIC) a souvent été utilisé dans la littérature francophone au cours des années 1990 et au début des années 2000 pour caractériser certaines technologies dites « nouvelles » ; ses définitions[12] sont souvent floues ou équivalentes à celles des TIC.
La qualification de « nouvelles » est ambiguë, car le périmètre des technologies dites nouvelles n'est pas précisé et varie d'une source à l'autre. En raison de l'évolution rapide des technologies et du marché, des innovations déclarées « nouvelles » sont obsolètes dix ans plus tard.
Parfois, il s'agit de distinguer les technologies connectées à l'Internet, par opposition aux télécommunications traditionnelles. Parfois, il s'agit de distinguer les plateformes du Web 2.0 par opposition aux premières technologies de l'Internet qui ont maintenant trois décennies et sont tout à fait obsolètes. Parfois, il s'agit de caractériser les services issus de la convergence des télécommunications et des multimédias utilisant des accès à haut débit car les applications utilisant seulement les accès à bas débit peuvent difficilement être qualifiées de « nouvelles »[13].
Les NTIC incluent parfois la téléphonie mobile, bien que ses débuts aient plus de trois décennies.
Le sigle « NTIC » n'a pas de définition officielle par les institutions internationales responsables de ce domaine, alors que le terme « TIC » (ou ICT en anglais) y est défini comme étant « l'intégration des technologies des télécommunications, de l'informatique et des multimédias »[14].
Dans les moteurs de recherche, le sigle « NICT » (traduction de NTIC en anglais) est très rarement utilisé (hors de la traduction de documents francophones) ; le vocabulaire de ce domaine évolue en permanence, rendant difficile l'établissement de catégories fixes pour distinguer ce qui est nouveau de ce qui ne l'est pas[réf. souhaitée].
La désignation « communications électroniques », souvent utilisée dans les textes juridiques et réglementaires européens, correspond aux TIC hormis certains systèmes de diffusion de télévision et de radio (qui ne sont pas soumis aux mêmes droits et obligations)[15]. Cette distinction pose des problèmes aux autorités de la réglementation régulation, du fait de la convergence des technologies des télécommunications et de l'Internet[16]. Cette convergence permet une généralisation de la diffusion de la télévision et de la radio par Internet grâce aux technologies à haut débit[17].
L'ARCEP évite le sigle « TIC » dans ses documents et utilise systématiquement le terme de « communications électroniques » ainsi défini : « les émissions, transmissions ou réceptions de signes, de signaux, d'écrits, d'images ou de sons, par voie électromagnétique »[18].
Les sigles anglais correspondant sont IT, pour information technology et ICT pour information communication technology, le sigle NICT, pour new information and communication technology étant plus rare[19].
Le terme « infocommunications » (ou « info-com ») a surtout été utilisé dans les années 1990 par les anglo-saxons et les pays d'Europe de l'Est pour désigner le concept de convergence entre télécommunications et informatique, selon une approche équivalente à celle du terme « communications électroniques » ; il s'applique surtout aux questions de traitement de l'information et de manipulation de contenus avec l'utilisation d'Internet[20],[21].
Dans le système éducatif français, on évoque plutôt les technologies usuelles de l'information et de la communication (TUIC) et les technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE).
Les TIC jouent un rôle majeur dans la compétitivité des entreprises et dans l'efficacité des administrations et des services publics (santé, éducation, sécurité). Ils sont aussi devenus cruciaux pour la production et la diffusion des biens culturels. Selon le rapport Technologies Clés 2015, « le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) est devenu un segment majeur de l'économie des principaux pays industrialisés avec une contribution directe de 5,9 % du PIB en Europe (et 7,5 % aux États-Unis). Au-delà du secteur lui-même, les TIC contribuent au développement de tous les autres secteurs économiques, les TIC représentant en effet plus de 50 % de la croissance de la productivité en Europe (source: Commission Européenne) »[22]. Les perspectives de croissances du secteur STIC (Sciences et technologies de l'information et de la communication) sont par ailleurs considérables, qui représentent +8 % de croissance par an pour l'économie d'Internet entre 2013 et 2016, selon le Boston Consulting Group[23].
Les TIC contribuent à brouiller les frontières entre télécommunications, informatique et audiovisuel/ multimédias. Un rapport des Nations unies insiste sur l'impact de la convergence des TIC : « La convergence a supprimé nombre de distinctions entre les secteurs des TIC, notamment la radiotélédiffusion, l'informatique et les télécommunications, et a favorisé l'innovation dans des secteurs autres que les TIC, tels que les services financiers. Dès lors, les utilisateurs ont accès à du contenu, à des services et à des applications sur de multiples plates-formes, ce qui accroît la versatilité et la sophistication de l'accès à l'information et de l'utilisation des communications »[24].
La fertilisation croisée des produits issus de domaines autrefois bien séparés et maintenant confondus est à l'origine d'une multitude de services innovants. Les quelques exemples suivants montrent qu'il est de plus en plus difficile d'étudier l'un des domaines des TIC sans tenir compte des autres.
Les opérateurs de télécommunications ne sont plus seulement des exploitants de réseaux de télécommunications, ils deviennent des fournisseurs de services Internet en s'appuyant sur les accès aux abonnés qu'ils détiennent et la téléphonie n'est plus qu'un segment de service parmi bien d'autres[25],[26]. Par exemple, France Télécom est devenue également un distributeur de chaînes de télévision et de musique.
Dans les années 1980 et 1990, les réseaux étaient spécialisés par domaine et il fallait différents systèmes de transmission (et parfois différentes infrastructures) pour la téléphonie, la transmission de données entre ordinateurs, la radio et la télévision. Maintenant les réseaux en technologie IP à haut débit sont communs pour toutes les formes de service et les octets de la téléphonie sont acheminés par les mêmes routeurs sur les mêmes artères que les octets des consultations des sites Internet, des transferts de fichiers, du streaming de vidéos ou du courrier électronique[27],[28].
Dans les années 1980, un ordinateur servait essentiellement au traitement de texte et au calcul avec un tableur. Puis dans les années 1990 il a servi aussi au courrier électronique et aux présentations par diapositives. Un ordinateur était donc clairement un équipement informatique. Mais avec la convergence numérique, un ordinateur personnel devient un outil de base pour le domaine de l'audiovisuel et des multimédias, car il est aussi de façon routinière :
Au début des années 2000, un terminal téléphonique servait essentiellement aux communications téléphoniques et la facture était composée d'un abonnement et d'un montant proportionnel aux durées des communications par catégorie en fonction de la distance. La convergence numérique est particulièrement illustrée par les nouveaux terminaux téléphoniques appelés smartphones. Ils contiennent plus de capacité en mémoire et de puissance de calcul que les ordinateurs personnels des années 1980 et même 90. Ils permettent de prendre des photos et des vidéos avec des performances équivalentes à de bons appareils de photos ou caméscopes des années 1990. Ils sont utilisés comme des baladeurs pour écouter de la musique enregistrée ou voir des images ou des vidéos enregistrées.
Un fabricant d'ordinateur (Apple) devient l'un des plus grands fabricants de terminaux téléphoniques et devient un intermédiaire de premier plan dans la vente de produits et services audiovisuels avec le logiciel multimédia iTunes. Apple développe aussi sa propre suite bureautique iWork, en concurrence directe avec Microsoft Office.
Les technologies de l'information et de la communication regroupent un ensemble de ressources techniques nécessaires à la mise en œuvre des services de l'information et de la communication pour produire, manipuler, convertir, stocker, gérer, transmettre et retrouver l'information et pour communiquer.
On peut regrouper ces techniques par catégories suivantes :
Les services de l'information et de la communication sont regroupés en différentes catégories dont les plus connues sont :
L'investissement dans les TIC serait l'un des principaux moteurs de compétitivité des entreprises. En effet, selon des études de l'OCDE, les TIC seraient un facteur important de croissance économique aux États-Unis.
Selon l'association française The Shift Project, le numérique dans son ensemble était responsable de 3,7 % des émissions de CO2 mondiales en 2018, contre 2,5 % en 2013[39].
Les TIC pourraient théoriquement aider à économiser beaucoup d'énergie (ex. : selon France Télécom une utilisation large et judicieuse des NTIC, via le télétravail par exemple, aurait pu en France réduire de 7 % les émissions de gaz à effet de serre du pays de 2010 à 2020 (un tiers de l'objectif français qui est de 20 % selon les protocoles actuels) ; l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que si tous les véhicules étaient automatisés de manière à optimiser leur consommation et faciliter le partage et le covoiturage, le secteur des transports économiserait 60 % de l'énergie qu'il dépense aujourd'hui. L'écodomotique permettrait aux bâtiments d'être bien plus économes voire à énergie positive, alors qu'ils ont causé 60 % de l'augmentation de la demande mondiale en électricité entre 1990 et 2015. Selon Chiara Venturini[40], le secteur des TICs réduit de 1,5 fois son empreinte carbone mais pourrait le faire jusqu'à près de dix fois d'ici 2030 s'il basculait vers les énergies renouvelables et optimisait ses usages.
La mondialisation de ces technologies et leurs autres usages ont des effets environnementaux : en 2013, ce secteur consommait environ 7 % de toute l'électricité produite sur la planète[41].
Au cours des années 2000-2015 :
D'après une étude publiée lors du colloque EJC - ICT 2012, les « Technologies de l'Information et de la Communication - émettent autant de CO2 (2 % à 5 % des émissions globales annuelles, selon les pays) que l'industrie aéronautique tout en affichant une croissance de 20 % par an »[45],[46].
Selon un rapport Votre cloud est-il Net? (avril 2012), « Certains centres de traitement des données consomment autant d'électricité que 250 000 foyers européens[47]. Si le cloud était un pays, il se classerait au 5e rang mondial pour la demande en électricité, et ses besoins devraient être multipliés par trois d'ici à 2020[47]. » De plus, selon Sandvine, mi-2018, « au minimum 50 % du trafic d'Internet est crypté », et plus probablement 75 à 90 % du trafic total en raison du nombre d'applications chiffrant « généralement » leurs données (~98 % du flux sur YouTube), ce qui augmente aussi la consommation d'énergie[48]. Quand Windows 10 a été envoyé par l'Internet à des millions d'utilisateur, la bande passante a été très fortement consommée par le flux des données.
En 2010, en France, une charte a engagé les opérateurs à économiser l'électricité et à améliorer la récupération et le recyclage des matériels informatiques[49]. De 2005 à 2008, les unités centrales personnelles et les écrans vendus consomment un peu moins d'énergie, mais la consommation des portables a légèrement augmenté[50] (en 2013, dans le meilleur des cas, une réduction de 0,5 % de la consommation d'électricité semblait possible, contre +5 % environ[51].
Pour leur image et parce que les prix des renouvelables sont devenus attractifs voire moins chers et moins volatils que d'autres formes d'énergies ; de leur propre initiative ou à la demande de grands clients (ou à la demande d'ONG comme Greenpeace[38]), à partir de 2015 environ Facebook, Apple et Google se sont engagés à progressivement utiliser des sources d'énergie 100 % renouvelables pour leurs serveurs, rejoints par Switch (jugé en 2017 énergiquement très vertueux par Greenpeac[38]).
Fin 2017, 20 autres sociétés du Net s'étaient aussi engagés (dont Adobe, Amazon Web Services (AWS), Apple, Box, Digital Realty, Equinix, Etsy, Hewlett Packard Enterprise, Infosys, Microsoft, Naver, Rackspace, Salesforce, SAP, Switch, Workday ; certaines étant des sociétés mondiales de cloud computing mais accusaient un retard considérable. En Corée du Sud, Samsung SDS et Kakao, modestement faisaient pression pour obtenir en Asie un accès plus large aux énergies renouvelables pour leurs serveurs.
En 2015, la production d'électricité renouvelable dépassait les 3,2 GW aux États-Unis ; aux 2/3 utilisées par de grandes sociétés de l'Internet[52]. Google est devenu le 1er acheteur mondial d'énergies vertes) et comme Apple sa croissance est plus que compensée dans ce domaine par une croissance au moins équivalente de son approvisionnement en énergies verte[38], mais d'autres géants et grands acteurs du net changent peu ou stagnent dans l'application de leurs engagements ; ce que montre en 2015-2017 l'explosion du nombre de datacenters construits en virginie (l'État qui produit le Moins de renouvelables aux États-Unis et qui n'encourage pas ou peu les services publics à en produire). Certaines entreprises comme Amazon Web Services (AWS) se montrent vertueuses dans certains États et non dans d'autres (comme en Virginie).
Enfin D Trump a forcé son administration à soutenir le gaz de schiste et une relance du charbon, et les géants du net chinois (Tencent, Baidu, Alibaba et Navera) semblent en 2017-2018 vouloir continuer à dépendre du charbon ou d'autres sources polluantes d'électricité[38].
Le développement des activités tertiaires au détriment des activités primaires et secondaires dans les pays industrialisés a augmenté les besoins de traitement de l'information et de communication des entreprises[53].
Selon l'étude publiée dans le chapitre 4 du rapport IC4D06, Information and Communications for Development 2006: Global Trends and Policies[54], de la Banque Mondiale portant sur 20 000 entreprises de 26 secteurs dans 56 pays en développement, les entreprises qui ont davantage recours aux TIC font preuve d'une plus grande productivité, d'une croissance plus rapide, d'investissements plus importants et d'une plus grande rentabilité. De nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) ont participé à cette étude[55].
La diffusion des technologies de l'information représente l'exemple le plus flagrant de la pénétration intersectorielle des progrès, voir: Croissance, emplois et productivité dans le secteur tertiaire : controverses théoriques et réalités suisses[56].
L'augmentation du niveau d'éducation a favorisé l'utilisation d'ordinateurs personnels et de logiciels plus ou moins complexes par un pourcentage croissant de la population[57].
Les collectivités locales investissent dans la formation sur les TIC pour améliorer la compétitivité des entreprises de leurs territoires[58].
Les mêmes outils de TIC sont utilisés aussi bien dans le domaine professionnel que dans le domaine privé, ce qui entraîne à la fois un brouillage de la frontière entre ces deux domaines et une stimulation pour se doter de ces outils de TIC[59],[60],[61].
Les ménages consacrent plus d'argent aux TICs, même dans les milieux populaires, avec en contrepartie une réduction d'autres types de dépenses (par exemple, réduction d'achats de journaux, de magazines, de CD…)[62] ; selon l'agence Aravis[63] les statistiques de dépenses des ménages montrent que les TICs ont un poids financier qui a[64] quintuplé depuis 1960 dans le budget : augmentation de la consommation en volume nettement plus forte (+ 8,1 % par habitant) que les autres postes (+ 2,5 %), principalement dans les années 1970 (diffusion de la téléphonie fixe) et depuis 1995 (téléphonie mobile et Internet)[65].
À la question : « Si vous ne deviez regarder que deux médias dans votre vie, lesquels choisiriez-vous ? », les enfants du millénaire répondent : Internet à 61 %, la télévision à 49 %, le cinéma à 35 %, la radio à 29 %, la presse quotidienne à 17 % et les magazines à 9 %[66].
Les terminaux des TIC à haut débit (ordinateurs personnels et téléphones 3G, 4G, 5G) sont de plus en plus utilisés pour la radio et la télévision en lieu et place des terminaux traditionnels spécifiques à chaque catégorie d'audiovisuel. L'écoute en mode différé de la TV (catch-up TV ou replay) ou d'émissions de radio via le téléchargement (podcast) augmente la gamme de ce qu'on peut choisir de voir ou entendre. Les 14-24 ans veulent pouvoir consommer leurs émissions préférées n'importe quand, n'importe où et sur n'importe quel écran[67]. Dans les années 2000, le streaming est de plus en plus utilisé, faisant reculer le téléchargement illégal[68], mais en consommant de la bande passante et de l'énergie, tout comme le jeu multi-joueurs en ligne.
Des projets cherchent à utiliser les TIC pour lutter contre l'isolement des séniors (ex. : projet Monalisa)[69].
Les Moocs, les webinars et le fait de pouvoir interagir en temps réel dans les débats et forums apporte un nouveau degré de participation des consommateurs. Grâce au web 2.0, les réseaux sociaux et les services à base de contenus générés par les utilisateurs ont connu un essor spectaculaire, changeant les relations sociales pour des centaines de millions de personnes[70], mais en augmentant aussi la consommation d'énergie de l'Internet.
La rapide augmentation de la capacité des processeurs (loi de Moore) et la rapide augmentation de la capacité des artères de transmission (avec la généralisation des fibres optiques) ont entraîné une chute des coûts unitaires des services de communications et surtout une généralisation progressive des systèmes d'accès à Internet à haut débit.
La numérisation de toutes les informations de toute nature: textes, images, photos, musique, films, etc. a permis de tirer parti de la convergence numérique dans les TIC en mutualisant de coûteuses infrastructures de commutation et de transmission au lieu d'avoir des infrastructures spécifiques pour chaque catégorie de service (téléphone, transmission de données, diffusion de l'audiovisuel). Cette caractéristique est d'autant plus importante que ces infrastructures sont caractérisées par des coûts fixes élevés et des coûts marginaux faibles. Cela a entraîné un profond bouleversement des modèles économiques des opérateurs de télécommunications.
En quinze ans, le marché des TIC a été bouleversé, d'abord avec l'essor phénoménal de la téléphonie mobile et de l'Internet fixe à haut débit, puis récemment avec l'Internet mobile à haut débit, ce qui caractérise l'étape majeure de la convergence des technologies du traitement de l'information et de la communication.
L'évolution des coûts des systèmes des TIC et le développement de la concurrence avec l'émergence nouveaux fournisseurs de service ont favorisé un essor spectaculaire des offres commerciales des services de l'information et de la communication, puis un recentrage sur les GAFA. Des bouquets de service aux tarifs forfaitaires abordables incluent maintenant des appels téléphoniques illimités, un accès à l'Internet à haut débit et un accès à des chaînes de télévision[71].
Les opérateurs ne cherchent plus de vendre des minutes de communications, mais de la bande passante et des services à valeur ajoutée. La part des revenus des opérateurs de télécommunications venant de la téléphonie vocale est en baisse constante alors celle des revenus venant des services de données et de l'Internet croît.
Dans les années 1980 et 1990, le développement des TIC était surtout mesurable par l'augmentation du nombre de lignes téléphoniques fixes dans un contexte de privatisation et d'ouverture du marché à la concurrence. Dans les années 2000, il s'est mesuré par le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile et à l'Internet, d'abord en bas débit, puis en haut débit. Puis la diffusion de la téléphonie ayant atteint des niveaux spectaculaires (même dans les pays en développement) le développement des TIC se mesure maintenant au nombre d'accès aux services Internet à haut débit et à leur utilisation effective dans la société de l'information. Économiquement parlant, les indicateurs des TIC forment quatre grandes catégories : (I) infrastructure et accès au TIC, (II) accès aux TIC et leur utilisation par les ménages et les particuliers, (III) utilisation des TIC par les entreprises et, (IV) secteur des TIC et commerce des biens TIC. Ces quatre grandes catégories sont issues de recherches partenariats faites sur la mesure des TIC au service du développement à partir de juin 2004 pour faire en sorte que le développement des TIC soit mesuré par un ensemble cohérent d'indicateurs (incluant notamment les éléments essentiels des TIC et l'accès aux services Internet à haut débit).
La prospective de l'UIT était que le nombre d'abonnements à large bande fixe dépasserait les 688 millions avant la fin 2013 (taux de pénétration de 9,8 %) et + 21 % de 2010 à 2013 pour le mobile, pour atteindre 2,1 milliards fin 2013 - soit un quasi-triplement du nombre d'abonnements au large bande fixe, restant toutefois inférieur à celui des abonnements au cellulaire mobile, attendu à 6,84 milliards fin 2013. Le nombre d'internautes dans le monde devant selon cette même prospective atteindre les 2,7 milliards fin 2013. Dans les pays en développement, il devait ainsi plus que tripler de 2007 à 2013 pour dépasser 1,8 milliard[72].
Stimulé par la croissance du nombre de connexions Internet sur des plates-formes fixes et mobiles, le trafic utilisant le protocole Internet (IP) a littéralement explosé, passant de 1 pétaoctet par mois il y a vingt ans à 44 000 pétaoctets en 2012. Et rien ne semble devoir arrêter la croissance du trafic IP: en 2013 14 000 pétaoctet/mois étaient attendus (deux fois le trafic mondial total entre 1994 et 2003). Cette croissance est alimentée par l'augmentation du nombre de personnes et d'appareils connectés et par la généralisation de contenus en ligne abondants, diversifiés et souvent « gratuits »[72].
Dans les années 2000 le haut-débit reste financièrement inaccessible aux pays en développement[73]. Et l'accès à Internet reste inaccessible aux personnes en situation d'illectronisme (fracture numérique).
L'Union internationale des télécommunications (UIT) est l'institution spécialisée des Nations unies pour les questions relatives aux technologies de l'information et de la communication (TIC). L'UIT fournit le système de statistiques sur les TIC qui est le plus complet et le plus fiable en raison des contributions des ministères et autorités de régulation de tous les pays membres[74].
Les statistiques collectées et distribuées par l'UIT sont relatives aux domaines suivants :
Le site de l'UIT fournit un ensemble de définitions des concepts et des indicateurs caractérisant les Technologies de l'Information et de la Communication[75],[76] ,[77].
L'Union internationale des télécommunications (UIT) fournit gratuitement des données historiques annuelles de 2000 à 2012 de tous les pays / économies membres de l'UIT pour les indicateurs suivants au niveau mondial et par région[78].
Par ailleurs, l'UIT commercialise une base de données (sur support informatique ou sur support papier) fournissant les données historiques annuelles pour une centaine d'indicateurs caractérisant les TIC pour les pays membres de l'UIT[85].
En 2013, il y avait plus de 2,4 milliards de téléphones cellulaires, tablettes et PC vendus dans le monde.
De plus, au cours de la même année, 476 millions de tablettes ont été achetées et 271 millions d'ordinateurs portables.
Une liste d'indicateurs fondamentaux relatifs aux TIC a été mise au point par une structure spécialisée internationale appelée « Partenariat sur la mesure des TIC au service du développement »[86]. Cette structure a été lancée en juin 2004, et se compose des membres suivants : Eurostat, l'Union internationale des télécommunications (UIT), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), quatre commissions régionales de l'ONU — la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (UNECA), la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) et la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) —, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), l'Institut de statistique de l'UNESCO, le Groupe d'étude des technologies de l'information et des communications et la Banque mondiale. L'objectif de ce Partenariat est d'homogénéiser le choix des indicateurs fondamentaux relatifs aux TIC et de proposer des définitions standard de façon à éviter l'incohérence des appellations et des définitions des indicateurs publiés précédemment à travers le monde et selon les différentes institutions. Cette homogénéisation est indispensable pour garantir des comparaisons pertinentes des différents pays à une date donnée et une standardisation permet de garantir un suivi pertinent des données historiques d'un pays sur une période donnée.
Liste des indicateurs fondamentaux relatifs aux TIC[86]
Indicateurs fondamentaux sur l'accès et l'infrastructure
Indicateurs fondamentaux sur l'accès aux TIC et leur utilisation par les ménages et les particuliers
Indicateurs fondamentaux sur l'accès l'utilisation des TIC par les entreprises
Indicateurs fondamentaux sur le secteur des TIC
Indicateurs fondamentaux sur l'utilisation des TIC par les particuliers, les entreprises
Utilisation des TIC par les administrations et d'autres organismes du secteur public
L'indice de développement des TIC ou IDI est un indice composite visant à caractériser le développement des TIC de chaque pays. Cet indice a été mis au point par un ensemble d'institutions internationales et un rapport annuel est publié par l'UIT pour actualiser les résultats[87]. On y trouve la valeur de l'IDI de chaque pays et ses composantes essentielles. On y trouve aussi un autre indicateur fondamental sur le TIC, le coût et l'accessibilité du large bande. Le résumé analytique de 2012 fournissait également un autre indicateur fondamental : le panier de prix des TIC qui est une valeur composite des prix d'éléments représentatifs de services des TIC[88]. Des résultats plus complets, et une définition complète du calcul de l'IDI et de ses composantes ainsi qu'une définition du calcul du panier de prix des TIC avec la définition des sous-paniers sont disponibles dans la version anglaise du rapport de 2013 Measuring the Information Society[89].
Chaque année, le Forum économique mondial publie le Networked Readiness Index, un indice défini en fonction de la place, de l'usage et du bénéfice que peut tirer un pays des technologies de l'information et des communications. Cet indice prend en considération une centaine de pays (133 en 2009-2010) et permet d'établir un classement mondial. Cet indice reste encore sous le niveau souhaité si l'on tient compte des besoins et des limitations imposées par les situations actuelles.
Source : Forum économique mondial, 2010[90]
Nombre de pays : 133
Source : Forum économique mondial, 2012[91]
Nombre de pays : 142
Rang | Pays | Score | Évolution du classement en 1 an |
---|---|---|---|
1 | Singapour | 6,0 | - |
2 | Finlande | 6,0 | +3 |
3 | Suède | 5,8 | - |
4 | Norvège | 5,8 | +4 |
5 | États-Unis | 5,8 | +2 |
6 | Pays-Bas | 5,8 | -2 |
7 | Suisse | 5,8 | -1 |
8 | Grande-Bretagne | 5,7 | - |
9 | Luxembourg | 5,7 | - |
10 | Japon | 5,6 | - |
... | ... | ... | |
24 | France | 5,3 | +2 |
Source : Forum économique mondial, 2016[92]. Nombre de pays : 139
Fabien Granjon fait le constat que malgré un accès matériel facilité et plus répandu, les TIC ne résorbent pas les inégalités sociales préexistantes, mais au contraire les rendent plus saillantes[93]. La possession de ce matériel peut permettre d'en développer des usages, cependant leur utilisation est hétérogène et vectrice d'inégalités. En effet, pour pouvoir tirer profit de ce capital numérique, qui d'après Granjon apparait comme « une spécification du capital culturel », il faut en éprouver une certaine envie, de la curiosité et un intérêt. Cet aspect est inégalement réparti selon les conditions sociales des utilisateurs. Les usages des utilisateurs sont codifiés par les rapports sociaux « qui les structurent et les contraignent ».
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