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maladie chronique à symptomatologie digestive en rapport avec des modifications de la motricité et de la sensibilité de l'intestin intriquées avec des facteurs psychologiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le syndrome de l'intestin irritable (appelé également troubles fonctionnels intestinaux, ou colopathie fonctionnelle, ou encore syndrome du côlon irritable) est une maladie chronique à symptomatologie digestive en rapport avec des modifications de la motricité et de la sensibilité de l'intestin intriquées avec des facteurs psychologiques. Le diagnostic nécessite d'éliminer les pathologies à expression similaire les plus communes. Sans gravité, cette maladie fréquente retentit sur la qualité de vie. Le traitement est symptomatique vis-à-vis des troubles digestifs, associé à une prise en charge psychologique.
Symptômes | Inconfort abdominal (d), ballonnement abdominal (en), constipation, diarrhée et douleur abdominale |
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Traitement | Régime alimentaire, alcaloïde, antispasmodique, lactulose et probiotique |
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Médicament | Hyoscyamine, propanthelinium (d), alosétron, calcium polycarbophile (en), linaclotide, lubiprostone, rifaximine, acide 5-aminosalicylique, Dicyclovérine, lopéramide, adalimumab, infliximab, linaclotide, alosétron, trimébutine, mébévérine et tégasérod (en) |
Spécialité | Gastro-entérologie |
CISP-2 | D93 |
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CIM-10 | K58 |
CIM-9 | 564.1 |
DiseasesDB | 30638 |
MedlinePlus | 000246 |
eMedicine | 180389 |
MeSH | D043183 |
Patient UK | Irritable-bowel-syndrome-pro |
Le syndrome du côlon irritable touche certains humains mais peut aussi toucher certains singes[1].
Il est classé dans les troubles gastro-intestinaux fonctionnels.
Des critères diagnostiques ont été développés et mis à jour en 2016 (critères dits de ROME IV)[2] :
De nombreux autres symptômes peuvent accompagner les signes digestifs[5] : maux de tête, fatigue, irritabilité, symptômes urinaires ou règles difficiles, dépression…
L'examen clinique est sensiblement normal mais se doit de rechercher une cause autre aux douleurs décrites.
Il n'existait pas de signe biologique spécifique mais certains marqueurs sont en cours d'étude. Ainsi, une valeur basse de calprotectine dans les selles est un argument en faveur du syndrome[6].
C'est une maladie qui pourrait s'être développée avec la sédentarisation et les modes de vie modernes.
Sa prévalence était néanmoins autrefois mal mesurée. Les épidémiologistes cherchent à préciser les contours de ce syndrome afin de mieux le comprendre[7], aux États-Unis notamment[8].
Les causes précises du syndrome de l'intestin irritable sont inconnues. Toutefois, il s'agit d'une pathologie de nature organique, bien qu'on ait longtemps cru à une somatisation. Ce n'est que par l'amélioration des technologies modernes que des études significatives ont mis en évidence l'origine organique de la maladie[9].
En particulier, une meta-analyse a montré que le syndrome est associé à une concentration plus faible des bactéries Lactobacillus, Bifidobacterium et Faecalibacterium prausnitzii[12],[13]. La teneur dans le microbiote de cette dernière bactérie est par ailleurs influencée par de nombreux facteurs, dont en particulier l'alimentation[14].
Le syndrome de l'intestin irritable comporte deux composantes de nature nerveuse. L'une est motrice et concerne des troubles du péristaltisme. La seconde implique une hypersensibilité du système nerveux entérique. Le rôle et l'influence de la flore intestinale restent à préciser.
Cette maladie concerne près de 10 % de la population mondiale[27], le plus souvent des femmes entre 20 et 40 ans (deux fois plus atteintes que les hommes[5]), se répartissant de manière à peu près égale entre les formes à constipation prédominante et celle à diarrhée prédominante (le passage entre ces formes est fréquent).
Les symptômes peuvent apparaître dès l'enfance.
Dans 10 % des cas, le syndrome apparaît à la suite d'une gastro-entérite[28].
En France, le syndrome de l'intestin irritable touche environ 5 % de la population[29].
Elle a un coût économique important[30], à cause des multiples consultations nécessaires et, parfois, à cause des erreurs de diagnostic conduisant à un traitement inapproprié. Le coût annuel moyen est estimé proche de 900 euros par malade en France[31].
Il n'existe aucun traitement curatif. La diversité des traitements proposés témoigne indirectement d'une efficacité inconstante et ce qui est efficace chez un patient donné peut être complètement inefficace chez un autre.
La prise en charge des troubles fonctionnels intestinaux a fait l'objet de la publication de plusieurs recommandations. Celles de l'American College of Gastroenterology datent de 2014[32].
En France, selon l'Association des patients souffrant du syndrome de l'Intestin Irritable (APSII), « au cours des études réalisées dans le syndrome de l'intestin irritable, il existe un effet placebo important, c'est-à-dire une amélioration des symptômes avec le traitement placebo chez 30 à 40 % des patients. Aujourd'hui, pour valider un nouveau traitement dans le syndrome de l'intestin irritable, les autorités de santé considèrent que l'efficacité du nouveau médicament doit être supérieure d'au moins 15 % par rapport à celle du placebo »[33].
Le jeûne peut améliorer les symptômes[34], le mécanisme allégué de cette efficacité étant une perméabilité intestinale accrue qui favoriserait des réactions d'intolérance face à des antigènes alimentaires[35].
Un régime riche en fibres améliore les symptômes, même s'il peut cependant exister une exacerbation des douleurs au début du traitement[36]. L'intérêt du son (enveloppe du grain de blé) reste cependant discuté[36]. D'autres fibres plus solubles, comme l'espaghul, extrait du plantain des Indes, pourraient avoir une efficacité meilleure[37].
Pour certaines sources, les régimes d'évitement du lactose et du gluten n'auraient pas fait la preuve de leur efficacité[38]. Pour d'autres, le régime sans gluten provoquerait une amélioration pour 77 % des patients[39],[40],[41].
Les régimes pauvres en oligosaccharides et en polyols pourraient améliorer les symptômes[42] mais les études le montrant ne sont pas reconnues par tous[43]. Un régime pauvre en FODMAP pourrait selon certains avoir des effets indirects sur le syndrome de l'intestin irritable en diminuant la quantité de bactéries intestinales et en augmentant la présence de butyrate-producing Clostridium cluster XIVa[44],[45]. Pour d'autres, il aurait un effet bénéfique chez 86 % des patients[46].
Une régime pauvre Solanine est aussi envisageable dans la mesure où la molécule non dégradée provoque une accumulation d'acétylcholine au niveau des jonctions nerveuses[47][source insuffisante].
La prise de probiotiques peut prévenir les éventuelles crises[48],[49].
L'activité physique peut améliorer les symptômes[50].
La relation médecin-patient reste un élément important du soin et la seule consultation peut avoir une réelle efficacité[51].
L'administration de faibles doses de charbon actif donne un soulagement des ballonnements, de la dyspepsie, de la putréfaction flatulente, etc.
Un suivi psychologique peut améliorer de façon significative les symptômes[52], car l'impact du stress psychologique sur les symptômes du SCI sont une des avenues les plus importantes des dernières années[53].
Selon une étude récente publiée par la revue Clinical Gastroenterology and Hepatology, une atténuation des symptômes est observée six mois à un an après une psychothérapie[29].
Une rééducation périnéale de type biofeedback permet également d'améliorer les symptômes de certains patients[54].
La phytothérapie est très souvent utilisée, cependant peu d'études en confirment l'efficacité. Parmi celles-ci, la menthe poivrée[37],[55], l'herboristerie chinoise[56] ou tibétaine[57] semblent avoir un effet bénéfique spasmolytique notable.
Sur le plan pharmacologique, le médecin pourra prescrire des prokinétiques, des antispasmodiques (par exemple, Spasmomen ou Duspatalin Retard), des spasmolytiques, des carminatifs, un inhibiteur de la pompe à protons (antiacide), un antidiarrhéique ou un médicament laxatif contre la constipation, ou un antidépresseur à faible dose selon les symptômes les plus incommodants.
Dans les formes diarrhéiques, l'alosetron, un inhibiteur des récepteurs 5-hydroxytryptamine3, semble avoir une certaine efficacité[58] malgré une toxicité démontrée. Le tegaserod (en), autre médicament de la même classe, a prouvé une efficacité modérée en cas de constipation mais son utilisation a été restreinte du fait de l'augmentation d'accidents cardiaques[59].
Différents antibiotiques ont été essayés, supposés améliorer les symptômes en modifiant la flore intestinale. Ainsi, la rifaximine entraîne un gain modéré mais les résultats manquent de recul[60].
L'amitriptyline, à petites doses, a une efficacité sur les symptômes[61] et peut être proposée en traitement en seconde ligne[62].
L'extrait de germe de soja fermenté pris par voie orale permet d'atténuer les perturbations du stress psychologique sur le système intestinal[63]. L'intérêt de cet alicament viendrait de sa haute teneur en bioactifs telle que les isoflavones (phyto-œstrogènes). Il entraîne aussi une diminution de la densité des mastocytes dans la muqueuse intestinale.
La transplantation de microbiote fécal a été tentée avec des résultats encourageants sur des personnes atteintes de syndrome de l'intestin irritable avec prédominance de diarrhées et ballonnements[64].
La gêne est souvent prolongée, pouvant atteindre plusieurs années, dépassant sept ans dans plus de la moitié des cas[65]. Il n' y a pas, en règle générale, d'évolution vers d'autres maladies. Une résolution spontanée des symptômes est toutefois assez fréquente avec le temps[66]. Il peut entraîner une baisse de la qualité de vie[67], mais aucune conséquence démontrée sur la durée de vie[68].
À long terme, le malade alternera des phases de résolution spontanée, ou d'amélioration objective, avec des phases de rechute, le plus souvent à la suite d'une gastro-entérite, d'une prise d'aliments et/ou médicaments irritant la paroi intestinale, ou aussi à la suite d'un événement de vie stressant ou d'un accident. Les phases aiguës et les phases de repos — relatif — pourront ainsi alterner sur de très longues périodes (plusieurs mois, voire plusieurs années, dans l'une des phases), touchant d'une manière certaine à la qualité de vie mais dans des proportions très variables[69].
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