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Le Syndrome de Münchhausen par procuration (SMpP) est une forme extrême de maltraitance, généralement des violences physiques sur des enfants, où une personne adulte (majoritairement une femme) qui a la charge médicale d'une tierce personne, souvent un enfant, simule, exagère ou déclenche délibérément des problèmes de santé graves et répétés, puis amène cette personne consulter un médecin ou un service de soins médicaux. Le but est d'attirer l'attention et la compassion à travers la maladie de l'enfant, s'agissant d'une forme de pathomimie par procuration.
Spécialité | Psychiatrie et psychologie |
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CIM-10 | F68.1 |
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CIM-9 | 301.51 300.19 300.16 |
DiseasesDB | 33167 |
MedlinePlus | 001555 |
eMedicine | 295258 |
MeSH | D016735 |
Patient UK | Fabricated-or-induced-illness-by-carers-fii |
L'ampleur réelle et la prévalence du SMpP sont probablement rares, mais à l'heure actuelle, elle reste encore inconnue.
Cette forme de maltraitance à enfant[1] relève juridiquement de la prise en charge de l’« enfance en danger »[2]. Elle est identifiée en ces termes en 1977 par le pédiatre anglais Roy Meadow, qui fut également expert judiciaire dans des condamnations pour homicides de mères frappées par de multiples morts subites du nourrisson, qu'il jugeait liées au SMpP. Une controverse importante émergea sur Meadow, son utilisation des statistiques, et sur le SMpP en soi, à l'occasion de l'acquittement en cours d'appel de mères injustement condamnées.
La définition, le diagnostic et les conséquences liées au diagnostic de ce syndrome, notamment le risque d'erreurs judiciaires, ont entraîné de vives contestations et des polémiques revendiquées par des associations, notamment françaises et américaines, et relayées par la presse.
Ce syndrome n'a aucun rapport avec le syndrome d'aliénation parentale, ce dernier, qui n’a aucun fondement scientifique, correspondrait à un simple trouble relationnel entre l'enfant et au moins un des parents, n'est, par ailleurs, reconnu par aucune théorie diagnostique (cf. le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ou la classification internationale des maladies).
Le SMpP est une dénomination dont le contour a largement évolué: initialement, il a été décrit pour dénommer des falsifications ou des inductions de maladies en pédiatrie, assorties d'interventions médicales à répétition. Intuitivement, les deux points essentiels qui caractérisent le SMpP sont :
La conjonction de ces deux caractéristiques est au centre de polémiques médicales. Essentiellement les suivantes :
En ce début du XXIe siècle, l'opinion dominante semble être que le SMpP doit se diagnostiquer sur la démonstration d'une falsification, et qu'il s'agit d'une forme de maltraitance. Les critères diagnostiques de Rosenberg en 2003 ont tenté de répondre à la question épistémologique de la méthode de diagnostic d'une falsification, ce qui permet d'objectiver la maltraitance sur des faits plutôt que sur la psychologie de la mère. En 2008, le sigle « maltraitance médicale de l'enfant » (ou Medical Child Abuse) est apparu pour régler cette question et résolument placer la victime et son sort, ainsi que les comportements du corps médical, au centre de la question[3].
Historiquement, il a été petit à petit, attesté que certaines situations catégorisées, comme la mort subite du nourrisson pouvait s'inscrire intuitivement dans la continuité du SMpP, à un âge plus précoce que ce qui avait été observé auparavant.
Ultérieurement, compte tenu de la diversité nosographique et de la diversité des situations des victimes, et notamment leur âge, l'étendue du SMpP, ainsi que le spectre de la sévérité des conséquences sur les victimes, s'élargirent considérablement.
Les dénominations de « maltraitance médicale de l'enfant » et de « trouble factice imposé à autrui » semblent donc plus adaptées, des points de vue respectifs des travailleurs sociaux et du corps médical, que la dénomination de « syndrome de Münchhausen par procuration ». Cette dernière dénomination est en effet actuellement[Quand ?] émotionnellement associée à des cas sordides et extrêmes, ainsi qu'à la polémique judiciaire impliquant Roy Meadow. Ce dernier regretta par ailleurs en 1995 son choix terminologique, tout en se félicitant en 2002 d'avoir ainsi réussi à attirer l'attention du public.
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, connu et utilisé dans le milieu médical sous l'acronyme DSM-V, le SMpP se classifie dans la catégorie des « troubles factices imposés à autrui » présentée selon les critères diagnostiques suivants[4] :
Le SMpP est habituellement caractérisé par l'intention de l'inducteur ou du falsificateur, qui serait de bénéficier de l'attention du corps médical. Techniquement, cette considération est absente d'un trouble factice imposé à autrui selon le DSM-V. Toutefois, sans prendre position sur la psychologie de l'inducteur ou du falsificateur, un tel diagnostic selon le DSM-V est bien un diagnostic psychiatrique posé sur l'inducteur ou le falsificateur, plutôt qu'un diagnostic de maltraitance sur autrui en soi.
Le trouble factice imposé à autrui est une innovation du DSM-V, auparavant, dans le DSM-IV, le trouble factice et le trouble factice imposé à autrui étaient confondus.
La pédiatre américaine Donna Andrea Rosenberg publia, en 2003, un article affinant les modalités de diagnostic d'un Münchhausen par procuration[5], tout en ignorant volontairement les considérations sur les motivations de l'inducteur ou du falsificateur. La particularité de cet article consiste en la prise en compte des difficultés à établir un diagnostic en présence de données parcellaires, et il propose quatre sous-types pour les résultats d'une tentative de diagnostic : définitivement admis, possible, non probant, définitivement exclu. Les critères de diagnostics, tous nécessaires, sont :
Il est à noter, historiquement, que l'apparition de ces nouveaux critères diagnostiques répond à un contexte judiciaire particulièrement explosif. Ce qui induisit alors une nécessaire réévaluation des pratiques épistémologiques associées aux aspects judiciaires du SMpP[6].
Le syndrome de Münchhausen par procuration est une maltraitance généralement pratiquée par un membre de la famille ou un proche sur une tierce personne, généralement un enfant mineur. Ce type de maltraitance est principalement caractérisée par les critères suivants[7] :
Ces quatre critères diagnostiques furent récapitulés par Meadow dans son article de 1995[8] comme étant les critères utilisés en pratique pour catégoriser une situation relevant d'un Münchhausen par procuration. Cependant, Meadow a soulevé des objections dans cet article, affirmant que ces critères ne sont pas suffisants. Il a également précisé que l'étiquette « Münchhausen par procuration » ne devrait être utilisée que dans des circonstances très spécifiques, c’est-à-dire lorsque la personne à l’origine des soins est principalement motivée par l'attention qu'elle reçoit de l'interaction avec le corps médical.
Le souci de Meadow était alors de différencier la maltraitance médicale d'un enfant résultant d'un Münchhausen par procuration des autres situations ou maltraitances pouvant relever des quatre critères mentionnés plus haut. Il souhaitait que la dénomination « Münchhausen par procuration » qualifie une forme spécifique de maltraitance et ne soit pas un diagnostic associé à la personne qui commence les soins. Paradoxalement, pour différencier cette forme spécifique de maltraitance, et adopter la meilleure réponse possible des services médico-sociaux, il argumenta qu'il était nécessaire de différencier, pour des raisons pronostiques, les motivations psychologiques des personnes qui commence les soins, généralement les mères, et exclut donc les situations suivantes :
En 1993, à la suite du premier article tentant de systématiser la description d'un syndrome[9], Judith Libow et Herbert Schreier publièrent le premier livre qui fit référence au sujet du syndrome de Münchhausen par procuration[10]. C'est une approche clinique (et non pas épidémiologique) qui les amena à proposer une collection de signes évocateurs :
Compte tenu des controverses et du manque de consensus sur sa définition, les situations relevant du syndrome de Münchhausen par procuration ou apparentées se retrouvent dans la littérature médicale sous une diversité de dénominations :
Le syndrome de Munchhausen par procuration pourrait être confondu avec certaines pathologies qui présentent des signes cliniques communs. Le diagnostic différentiel reste cependant difficile.
Les signes caractéristiques de ce trouble sont les suivants[15] :
La systématisation en syndrome du SMpP par Roy Meadow[16] eut lieu à l'époque où de nombreuses études médicales s'intéressaient simultanément à la mort subite du nourrisson ainsi qu'au domaine de la maltraitance de l'enfant.
Le pédiatre Alfred Steinschneider, publia en 1972 une communication médicale dénommant la mort subite du nourrisson[17], le fit à la suite de la prise en charge médicale de l'enfant de Waneta Hoyt, qui décéda d'apnée en 1970. En 1995, Waneta Hoyt fut condamnée à 75 ans de prison pour avoir asphyxié ses cinq enfants, et ce dans un contexte évocateur du syndrome de Münchhausen par procuration. Une polémique eut lieu au sujet du comportement professionnel d'Alfred Steinschneider.
En 1999, Roy Meadow publia une étude liant la mort subite du nourrisson au syndrome de Münchhausen par procuration à partir de cas de condamnations d'infanticides[18].
Les morts subites du nourrisson qui ne résultent pas de causes naturelles représentent de 10 % à 20 % des cas selon J.L. Emery[19], à 10 %[20], ou de 5 % à 11 %[21],[22], et même parfois jusqu'à 36 % associé à 6 % de notification aux services sociaux[23]. En 1992, la proportion des SMpPs lors d’événements apparemment potentiellement fatals a été estimée à 3 %[24], sachant que 50 % d'entre eux demeurent sans explications connues[25],[26]. En 2008, la proportion des tels évènements relevant de la maltraitance s'évaluait à 11 %[27]. La tâche de différencier, parmi les cas de morts subites non naturelles du nourrisson et les cas d'évènement apparemment potentiellement fatals, des cas de SMpP, est méthodologiquement toujours d'actualité[28],[29],[30].
Les témoignages subjectifs de mères condamnées pour double infanticides alors que le diagnostic était celui de mort subite du nourrisson sont rares, précieux et tragiques[31].
Le Pr Michel Botbol, pédopsychiatre[32], et le Dr Ivan Godfroid, estiment qu'il pourrait arriver qu'« une mère atteinte de ce syndrome pousse son enfant à se renfermer pour essayer d’obtenir un diagnostic d’autisme, au point que l’enfant finirait par développer des signes qui miment réellement ce trouble »[33].
Cette théorie est contestée par de nombreux experts, dont la psychologue Lisa Blakemore Brown[34], et la Pr Nadia Chabane, a souligné que le SMpP « n’a absolument rien à voir non plus avec un trouble neurodéveloppemental »[35]. Judith Gould, une éducatrice britannique spécialiste des enfants autistes, signalait en 1998 de nombreuses accusations infondées de SMpP contre des parents d'enfants autistes[36]. L’Autism Research Institute cite le syndrome de Münchhausen par procuration comme « l'une des plus grandes injustices perpétrées contre les parents d'enfants malades », aux côtés de la théorie de la mère réfrigérateur[36]. Il existe cependant un cas documenté d'abus de type SMpP sur un enfant autiste, le parent aggravant les troubles de l'enfant en raison des « faibles capacités de communication » de celui-ci[37].
Le nom de ce syndrome dérive du baron de Münchhausen (1720-1797), militaire allemand, mercenaire engagé dans l'armée russe, auquel sont attribués des exploits invraisemblables rapportés par Rudolf Erich Raspe. Le baron de Münchhausen est aussi connu en France sous le nom de « Baron de Crac » en tant que simple traduction de ses aventures mais aussi dans des pastiches, tel que celui écrit par l'humoriste Pierre Henri Cami.
En 1951, le Dr Richard Asher, médecin endocrinologue et hématologue britannique, fut le premier à décrire un schéma d'automutilation, où les patients s'inventaient des histoires de maladie, le but étant d'attirer l'attention des membres du corps médical sur elles et de les convaincre de l'existence de cette pseudo-maladie. Se souvenant des affabulations du baron de Münchhausen, le Pr Asher a dénommé cet état le « syndrome de Münchhausen ».
La graphie « Munchausen », qui diffère de l'allemand « Münchhausen », et qui fut reprise initialement par Asher, puis à sa suite par la littérature médicale anglophone, provient directement de la translittération pratiquée par Rudolf Erich Raspe[38].
À l'origine, ce terme était employé pour tous les troubles fictifs. De nos jours, le corps médical spécialisé considère qu'il existe toute une gamme de troubles fictifs, et le diagnostic de « syndrome de Münchhausen » est réservé aux formes les plus graves, où la simulation de la maladie est l'activité centrale dans la vie du patient.
Avant d'être popularisée par Meadow, la dénomination « Münchhausen par procuration » fut la première fois employée en 1976 par John Money et June Faith Werlwas dans un contexte un peu différent[39], tandis que le référencement de la première occurrence de SMpP dans la littérature médicale est dû à Dine[40].
En 1977, le Dr Roy Meadow, pédiatre anglais a décrit, à son tour, une forme de sévices à enfant dans laquelle des parents, en l'occurrence deux mères, falsifient ou induisent des maladies chez leurs enfants : les urines du premier enfant, Kay, étaient teintées des menstruations de sa mère, induisant de multiples interventions médicales ; les urines du second enfant, Charles, contenaient des niveaux élevés de sodium, induits par sa mère infirmière, et il mourut à l'hôpital[16].
Meadow nomma ce comportement « Munchausen syndrome by proxy » en anglais, ce qui, traduit en français, signifie « syndrome de Münchhausen par procuration ». Les termes « proxy » ou « procuration » ont la même signification dans les deux langues et sont tous les deux issus du latin procuratio, terme qui signifie « le pouvoir que quelqu’un donne à une autre personne pour agir en son nom ».
Dans le cas de cet aspect du syndrome, Roy Meadow effectue une certaine forme d'abus de langage car, en réalité, le diagnostic révèle que le parent concerné prend ce pouvoir de lui-même, sans demander l'avis de l'enfant dont il a la charge, que cet enfant soit en âge de comprendre ou pas, restant ainsi une victime directe de l'attitude déviante de son parent.
Eminson et Postlethwaite ont conceptualisé, comportementalement, le syndrome de Münchhausen par procuration comme relevant d'un comportement excessif de recours aux soins, et le classe comme un cas extrême des troubles factices imposés à autrui, et plus généralement comme un extrême du spectre des comportements de recours aux soins en général[41].
Les différentes typologies de comportements de recherche de soin postulées, sans nécessairement être constantes au cours du temps, sont :
Les situations 8 et 9 sont considérées comme un trouble factice imposé à autrui, ou encore « syndrome de Münchhausen par procuration ». Le syndrome de Münchhausen par procuration « classique », cas 9, se distingue par l'induction active de symptômes.
Les situations 4, 5, 6 constituent le domaine où il y a un bon accord entre le parent et le professionnel sur le besoin de consulter, contrairement aux autres situations.
Les cas 4, 5, 6 constituent, selon Eminson et Postlethwaite, des situations où les parents sont capables de faire la différence entre leurs propres besoins et ceux de l'enfant. Les cas 2, 3, 7 et 8 relèvent de situations où la capacité des parents de distinguer leurs besoins de ceux de l'enfant est sérieusement compromise, mais où ils peuvent être entravés ou aidés dans leur recours aux soins. Les cas 1 et 9 et parfois 2 et 8 constituent, en revanche, des situations où le parent n'est pas jugé en mesure de distinguer ses propres besoins des besoins de l'enfant.
Dans la situation 9, SMpP classique, le décalage entre le besoin de consulter des parents et la perspective des médecins devient tellement irréconciliable que l'induction de symptômes devient nécessaire pour déclencher l'intervention médicale souhaitée.
De manière générale, le déclenchement d'un recours aux soins peut être favorisé par différents facteurs. L'explication des comportements de recours au soins, y compris en cas de Münchausen par procuration, a tendance à prendre racine ou à s'articuler autour de ces facteurs. En particulier, ils peuvent modifier l'alignement de la perception des besoins de l'enfant sur les besoins psychologiques du parent[42],[43],[44].
Facteurs affectant l'enfant :
Facteurs affectant les parents[45] :
Facteurs affectant la famille élargie :
Facteurs environnementaux :
Les causes exactes du syndrome de Münchhausen (simple ou par procuration) n'étant pas connues, les spécialistes en sont à développer des hypothèses : certains psychanalystes attribuent ce trouble comportemental à un mécanisme de défense contre des pulsions sexuelles et agressives et d'autres présument que le syndrome de Münchhausen serait une manière de se punir pour des raisons généralement inconscientes. En outre, la présence de conflits familiaux et de troubles de la personnalité peuvent être aussi mis en cause dans cette pathologie. De surcroit, une expérience professionnelle en milieu médical peut être un facteur de risque[46],[47].
Lorsqu'il y a une « pathologie récidivante avérée » ayant nécessité de multiples hospitalisations, des examens complémentaires négatifs et des traitements sans succès, cela peut impliquer une manifestation de ce syndrome chez le responsable parental qui en émet les demandes. De plus, le fait qu'une éventuelle fratrie puisse avoir subi le même type de demandes de la part du responsable parental dans le passé ou dans le présent peut aussi être un indice de cette manifestation[48].
L'absence d'une réelle symptomatologie quand l'enfant est séparé du parent est un élément majeur lorsque certains types de symptômes ont été constatés (et qui peuvent avoir été provoqués), tels que[49] :
Au-delà des conditions médicales permettant d'inférer un SMpP en testant l'évolution des symptômes lorsque l'enfant est séparé du parent, une étude rétrospective a mis en évidence des exagérations fréquentes de symptômes de maladies telles que[50] :
La mère biologique est le parent responsable dans une grande proportion des cas. Elle travaille souvent dans les milieux sanitaires (hôpital ou services paramédicaux). L'ensemble des couches sociales semblent concernées et la mère présente un comportement stéréotypé car particulièrement attentionnée, elle passe de longues heures au chevet de son enfant, tout en ne semblant pas forcément aussi inquiète que le personnel soignant. Ces femmes s'épanouissent dans ce rôle d'aide aux soins et sont souvent, par leur attitude, l'objet d'une admiration de la part du personnel soignant et des autres mères. Selon une estimation, 30 à 40 % d'entre elles souffriraient déjà d'un syndrome de Münchausen simple[51],[52].
Ce syndrome est généralement considéré comme très rare mais sa prévalence (ou taux de prévalence) réelle est inconnue. De nombreux biais s'opposent à une évaluation fiable de la prévalence.
Le principal biais est celui de la difficulté de le soupçonner, de le diagnostiquer et d'en rendre compte[53].
L'autre biais majeur est celui de la calibration de la détection du SMpP sur les cas critiques et/ou médiatiques : le SMpP se caractérise par la dimension de la tromperie (de l'exagération à l'induction) et par la dimension psychologique caractérisant le falsificateur ou l'inducteur comme étant motivé par la recherche d'attention, de compassion ou de reconnaissance vis-à-vis du corps médical. Des cas de moindre intensité iatrogénique peuvent exister selon ces critères, mais leur détection et diagnostic est d'autant plus difficile. Mécaniquement, cela leur permet éventuellement de durer plus longtemps sur des enfants de plus de 6 ans ou des adolescents, ce qui augmente l'effet nocif du SMpP au fur et à mesure du temps, et diminue davantage la capacité de discrimination entre facticité et chronicité de la maladie induite, qui s'accompagne éventuellement du développement d'un syndrome de Münchhausen simple chez la victime. La prévalence de tels SMpP de moindre intensité n'est donc simplement pas connue.
Les quatre issues possibles à un SMpP sont en effet :
Les études épidémiologiques actuelles n'appréhendent que les deux premiers cas, les deux derniers cas n'étant pas recensés et correspondent vraisemblablement aux SMpP de moindre intensités.
En Grande-Bretagne, d'après une étude de Roy Meadow et de son équipe publiée en 1996, 128 cas ont été rapportés sur deux ans, avec 8 décès[54]. Ceci suggère une prévalence de 0,0005 % dans la population âgée de moins de 16 ans, et de 0,0028 % dans la population âgée de moins d'un an. Une étude néo-zélandaise évalue quant à elle la prévalence en population de moins de 16 ans à 0,002 %[55]. Ces chiffres dénombrent les SMpP qui ont été communiqués aux services compétents. Les SMpP qui ont été détectés mais non communiqués, ainsi que les SMpPs qui n'ont pas été détectés, ne sont pas reflétés par ces chiffres.
Pietro Ferrara et son équipe ont publié une étude en 2013 à partir de présentations de 751 patients enfants dans un service de pédiatrie à Rome. 0,53 % d'entre eux rencontrent les critères de falsifications d'un SMpP selon les modalités diagnostiques de Rosenberg. La mère est citée pour responsable dans les trois des quatre cas des présentations d'enfants[56]. Une étude antérieure à la définition des critères diagnostics de Rosenberg, sur les situations s'apparentant au SMpP dans le domaine des apnées infantiles induites (asphyxies) relève une prévalence lors de présentations cliniques de 0,27 %[57]. L'ordre de grandeur est consistant avec celui de Ferrara. Il y a donc une augmentation probable de plusieurs ordres de grandeur de la prévalence du SMpP du point de vue de la présentation des enfants au corps médical comparativement à la prévalence en population générale. Cela suggère que le problème de la rareté du SMpP et de sa prévalence estimée en population générale, non résolu, est moins pertinent que celui des pratiques de détection et de prévention en milieu médical.
Des cas de SMpP d'expression essentiellement psychiatrique (plutôt que physique) ont été théorisés, recensés et discutés[58],[59],[60],[61],[62],[63],[64],[65]. Le sujet est trop peu développé pour pouvoir en extraire des généralités cliniques comparables à ce qui existe pour le SMpP « physique ». Toutefois, la littérature permet d'y remarquer les traits suivants, plus spécifiques d'un SMpP d'expression psychiatrique que d'un SMpP « physique » :
La prévalence du SMpP d'expression psychiatrique est donc à l'heure actuelle inconnue, tant que des procédures et pratiques diagnostiques effectives ne sont pas calibrées pour pouvoir le détecter.
Selon le journaliste santé Thomas Coucq qui a interrogé le psychiatre Michel Botbol et le Dr Ivan Godfroid, « la forme la plus fréquente de SMpP consiste généralement à rechercher pour l’enfant un diagnostic psychiatrique, généralement établi sur l'interrogatoire du ou des parents qui peuvent facilement donner des réponses non conformes ou fausses »[33].[source insuffisante]
Bien que le syndrome de Münchhausen par procuration soit généralement observé dans une relation entre une mère et son jeune enfant, les victimes de ce type de maltraitance ne se réduisent pas à cette catégorie : des cas de Münchhausen par procuration impliquent d'autres catégories d'âge[66], comme des enfants plus âgés[67],[68], des adolescents[69],[70], des adultes[71], des fétus[72],[73], des personnes âgées[74],[75], et des cas observés concernent même des animaux de compagnie[76].
La mortalité d'un SMpP sur un enfant en bas âge s'évalue à 6 % au moment de la détection selon une étude de Mary Sheridan récapitulant la littérature autour des cas publiés. Les victimes étaient généralement âgées de moins de 4 ans. Le diagnostic a pris en moyenne 21,8 mois à être posé. 7,3 % souffrent de problèmes de santé chroniques ou permanents. De plus, la mortalité fut calculée à 6 % parmi les victimes détectées, dans un contexte où 25 % des membres de la fratrie étaient précédemment décédés au moment de la détection du cas concerné et 61,3 % des membres de la fratrie souffraient de problèmes de santé similaires à ceux de la victime détectée[77]. La mortalité de 6 % est une mortalité associée à un SMpP après détection et ne peut pas être extrapolée en une mortalité associée à un SMpP non détecté.
Dans les cas d'empoisonnements ou de suffocations, la mortalité a été estimée à 33 %[78].
Dès sa découverte, ce syndrome a été la source d'une certaine confusion qui s'est exprimée de différentes façons : multiples définitions, voire multiples interprétations et une réelle incapacité pour la communauté scientifique d'établir de façon satisfaisante une définition relativement précise parce que l'affection n'est pas en elle-même du domaine de la pédiatrie. Le Professeur canadien Jean Labbé, du département de pédiatrie de l'université Laval, à Québec, cite en exemple, dans un de ses cours, le malentendu qui s'est mis en place pour définir réellement ce qu'est le syndrome de Münchhausen par procuration, à la suite des désaccords évidents entre spécialistes « historiques » tels que les Prs Masterson et Rosenberg qui ne tirent pas les mêmes conclusions que le Pr Meadow, pourtant créateur de ce concept. Le désaccord tient aussi au développement de la maltraitance qui peut en découler[79].
La réalité médicale du syndrome a été mise en doute, au profit d'une construction sociale, le concept de SMpP se développerait selon un modèle analogue à celui, historique, de la sorcellerie au Moyen Âge. Les observations relèveraient d'une « logique circulaire » dans un système de croyances auto-entretenues. Des motivations socio-politiques sont avancées, comme le contrôle social des parents et des mères en particulier[80].
La pédopsychiatre et psychanalyste française Caroline Eliacheff estime qu'il s'agit d'un diagnostic très difficile à poser : « En France, on ne met pas de caméra. On ne soumet pas la mère au chantage en lui disant que si elle n’avoue pas, on lui retirera son enfant, meilleur moyen d’obtenir de faux aveux. Souvent, il s’agit d’un diagnostic par défaut. ». Elle souligne une dérive dans l'utilisation des critères diagnostiques : « le SMPP apparaît de plus en plus comme le danger que représentent les mères qui s’impliquent trop avec leur enfant. […] Plus récemment, encore par extension, des experts ont proposé d’étendre le concept de SMPP aux mères qui passent trop de temps non pas à l’hôpital, mais à l’école, imposant la recherche de troubles cognitifs, de troubles psychologiques ou d’hyperactivité, bref aux emmerdeuses, surtout quand elles exercent le métier de psychologue. […] Schreier, un psychiatre américain, veut que l’on inclue dans le syndrome de Münchausen par procuration les mères qui harcèlent la police, les travailleurs sociaux et le milieu scolaire. »[81].[réf. incomplète]
Au cours des années 1990 et au début des années 2000, Roy Meadow fut expert judiciaire dans plusieurs affaires d'homicides relatives au SMpP. Dr Meadow fut anobli pour ses travaux dans le domaine de la protection de l'enfance, bien, qu'ultérieurement, sa réputation, et incidemment la crédibilité du SMpP, fut sévèrement entamée lorsque plusieurs condamnations d'homicide d'enfants, dans lesquelles il eut agi en tant qu'expert judiciaire, furent infirmées[82]. Les mères impliquées dans ces affaires furent condamnées à tort du meurtre de deux ou plus de leurs enfants, et avaient pu effectuer plus de six années de prison[83],[82].
L'affaire décisive fut celle de Sally Clark. Clark était une avocate condamnée à tort en 1999 des homicides de deux de ses bébés garçons, largement en raison des éléments présentés par Meadow. Au moment du procès de Sally Clark, Roy Meadow était en train de préfacer une étude de nature épidémiologique et statistique sur environ 400 cas de morts subites du nourrisson visant à établir quels en sont les facteurs de risque[84]. En l'absence de ces facteurs de risque, selon ce rapport, le risque de mort subite du nourrisson s'estime à 1 contre 8 543 (contre 1 contre 200 en présence maximale des facteurs de risque). En estimant que chaque mort subite du nourrisson, Meadow affirma, en multipliant les probabilités, que la probabilité de 2 morts subites du nourrisson en l'absence de ces facteurs de risque est de 1 contre 73 millions. Ce chiffre fut essentiel à la condamnation de Clark à la prison ferme mais fut âprement contesté par la Royal Statistical Society, qui manifesta sa désapprobation au Lord Chancellor[85].
Il n'est en effet pas légitime de multiplier des probabilités estimées de la façon de Roy Meadow l'a fait, ce qui exclut la possibilité de tirer des conclusions de ces études dans le cas de morts subites multiples de nourrissons dans une fratrie[86],[87][source insuffisante]. Ironiquement, ce point était noté noir sur blanc dans l'étude que Meadow citait à l'appui de ce chiffre ; cette même erreur probabiliste fut mentionnée par la défense, mais la cour jugea que cela « n'était pas suffisant pour affecter la sûreté du jugement »[88]. Il apparut plus tard que des éléments probants incriminaient une infection de Staphylococcus aureus qui se serait propagée jusque dans le fluide cérébro-spinal de l'enfant[89]. Clark fut libérée en après que trois juges aient annulé ses condamnations, en cour d'appel, à Londres ; mais souffrant du traumatisme catastrophique de son expérience, elle mourut ultérieurement d'un empoisonnement à l'alcool[89],[90]. Meadow fut impliqué en tant que témoin de l'accusation dans trois autres affaires hautement médiatisées qui aboutirent à ce que des mères soient emprisonnées et ultérieurement rétablies dans leurs droits — celles de Trupti Patel (en)[91], Angela Cannings (en)[92], et Donna Anthony (en)[93].
Cela étant, les données statistiques en jeu dans le cas de Sally Clark contiennent tellement de zones d'ombres que les critiques des statisticiens de la Royal Statistical Society peuvent assez aisément être perçues comme simplistes[94]. Les deux points essentiels, hors du cas Sally Clark, où la critique de l'utilisation des statistiques par Meadow est elle-même critiquée, sont les suivants :
En 2003, Lord Howe, le porte-parole de l'opposition officielle sur la santé, accusa Meadow d'inventer une « théorie sans fondement scientifique » et de refuser de produire toute forme de réelles données probantes démontrant que le syndrome de Münchhausen par procuration existe réellement. Il est important de distinguer entre le fait de faire du mal à un enfant, qui peut être facilement vérifié, et l'intention, qui est beaucoup plus difficile à vérifier et que le syndrome de Münchhausen par procuration prétend expliquer. Par exemple, un proche peut souhaiter faire du mal à un enfant par méchanceté et tenter de le dissimuler en maladie pour échapper à la détection de la maltraitance, plutôt que de tenter d'attirer l'attention et de susciter la sympathie.
La distinction est souvent cruciale dans les procédures criminelles, dans lesquelles le procureur se doit de démontrer à la fois l'acte et l'élément mental constitutif d'un crime pour pouvoir établir la culpabilité. Dans la plupart des juridictions, un médecin peut fournir une expertise portant sur l'atteinte faite à l'enfant, mais ne peut pas se permettre de spéculer sur les motifs du proche. Un diagnostic de « maladie falsifiée ou induite par un proche » se réfère simplement au fait que la maladie est induite ou falsifiée, et ne circonscrit pas les motivations de tels actes spécifiquement au besoin d'attention et/ou de compassion du proche maltraitant.
En tout, environ 250 affaires ayant abouti à une condamnation dans laquelle Meadow produisit une expertise furent révisées, avec peu[réf. nécessaire] d'altérations du verdict. Le General Medical Council britannique enquêta sur Meadow au sujet des éléments qu'il fournit dans le procès de Sally Clark. En , le GMC déclara Meadow coupable de « faute professionnelle grave », et il fut radié du registre des médecins pour avoir fourni des éléments « erronés » et « trompeurs »[95]. En appel, le juge a la Haute Cour, Mr. Justice Collins, affirma que la sévérité de la peine « confinait à l'irrationnel » et l'annula[96],[97].
Le jugement de Collins soulève des points importants au sujet de la responsabilité d'un expert judiciaire — son point de vue est que d'en référer au GMC constitue une menace inacceptable de la part de la partie perdante, et que seule la cour est chargée de déterminer si ses experts sont sérieusement déficients, et les en référer elle-même aux juridictions des organismes professionnels[98].
De surcroît, après la controverse au sujet des expertises, un article apparut dans littérature forensique qui entra en détail sur les affaires judiciaires ayant fait l'objet de controverses au sujet de la personne suspectée d'homicide[99]. L'article passe brièvement en revue la recherche et les affaires criminelles ayant trait au syndrome de Münchhausen par procuration dans laquelle des mères et soignants psychopathes étaient les meurtriers. Il souligne également brièvement l'importance de la collecte de données comportementales, entre autres les observations des parents qui commettent des actes criminels. L'article référence les travaux de 1997 de Southall (en), Plunkett, Banks, Falkov, et Samuels, dans lesquels des caméras vidéo dissimulées furent utilisées pour surveiller les chambres d'hôpital soupçonnées d'héberger des enfants victimes de SMpP. Dans 30 des 39 cas, un parent fut observé en train d'asphyxier intentionnellement son enfant ; dans deux cas, ils furent observés en train de tenter d'empoisonner leur enfant ; dans un autre cas, la mère brisa délibérément le bras de sa fille âgée de 3 ans. Poussant plus en avant leur enquête, ces 39 patients, âgés de un mois jusqu'à trois ans, avaient 41 frères et sœurs ; 12 d'entre eux moururent subitement sans qu'on ne s'y attende[100]. L'utilisation de caméras vidéo dissimulées, bien qu'apparemment très efficace, suscite la controverse dans certaines juridictions au sujet de la protection de la vie privée.
Des mouvements d'opposition ont été créés aux États-Unis sous la forme de groupes de soutien, pour venir en aide aux parents considérés comme faussement accusés de maltraitance. Le plus actif de ces mouvements se dénommant sous l'acronyme M.A.M.A (Mothers Against Munchausen by proxy Allegations) nie l'existence de ce syndrome[101].
Deux cents associations françaises du domaine de l'autisme[102], en particulier Autisme France, estiment que des confusions ont existé et existent encore, au niveau de l'établissement du diagnostic, entre le syndrome de Münchhausen par procuration (accusant généralement la mère), et des cas d'autisme, y compris de syndrome d'Asperger.
Danièle Langloys, la présidente d'Autisme France, a déclaré : « C’est ainsi que se développe en France, et seulement dans ce pays, une épidémie unique au monde de Syndrome de Münchhausen par procuration, dont sont accusées principalement des femmes seules : la littérature scientifique internationale n’aurait recensé que 277 cas dans le monde de personnes qui créent des troubles somatiques chez leurs enfants en les intoxiquant par exemple »[103],[104]. Ces associations de parents, ainsi que des personnes elles-mêmes autistes, dénoncent, devant l'opinion publique, ce qu'elles estiment être une « dérive » du corps médical pédopsychiatrique français, influencé par des théories psychanalytiques considérées comme obsolètes, et tentent de contester la séparation mère-enfant devant les tribunaux[105],[102].
La psychologue belge Irène Knodt-Lenfant a été accusée par certains professionnels de santé d'avoir un SMpP, et de justifier ses propres théories sur l'autisme avec son fils adoptif Claudin. Il a finalement été diagnostiqué autiste à 8 ans[106].
Plusieurs personnes, telles que Julie Gregory aux États-Unis[107],[108], Roos Boum[109],[110] et Nina Blom[111] aux Pays-Bas, ou Delphine Paquereau en France[112],[113],[114], toutes trois victimes de sévices ou falsifications médicales, et auteurs d'ouvrages de témoignage autobiographique, désirent porter à la connaissance du public les formes de maltraitance graves qui relèvent d'un SMpP et les conséquences pour les enfants lorsque le SMpP n'est pas diagnostiqué à temps. Julie Gregory insiste en particulier sur la nécessité de retirer les enfants de tels environnements familiaux, sous protection judiciaire.
Dans deux de ses chansons, le chanteur et rappeur américain Marshall Bruce Mathers III, plus connu sous le nom de Eminem, évoque le fait que sa mère lui inventait des maladies et lui administrait des médicaments non prescrits pour le « soigner ».
Il se déclare donc ouvertement victime du syndrome de Münchhausen. Dans la chanson Cleanin' Out My Closet[115], il relate cette fausse maladie inventée par sa mère et dans My Mom il raconte l'administration de médicaments qui l'auraient empoisonné doucement durant son enfance[116][source insuffisante].
Reconnue comme une maltraitance, toute conséquence qui se baserait sur une éventuelle manifestation de ce syndrome, dûment diagnostiquée par une autorité médicale compétente, repose donc sur la législation française liée à la protection des enfants victimes de sévices. Elle entraîne, à la suite d'un signalement, l'action et l'intervention des autorités administratives telles que les services de protection maternelle et infantile, les services départementaux d'Aide sociale à l'enfance et les services sociaux de secteur, sans oublier les services judiciaires (DPJJ)[117].
Une Américaine de 27 ans a été condamnée, en dans un tribunal de l'État de New York, à 20 ans de prison, pour avoir tué son fils de cinq ans en lui faisant ingérer d'énormes quantités de sel. À la suite des avis des experts, le juge a estimé que la condamnée souffrait d'une maladie mentale, connue comme étant l'expression d'un cas de syndrome de Münchhausen par procuration[118].
En 2015, une mère américaine de 48 ans, Dee Dee Blanchard, originaire de Louisiane, jusque-là considérée comme une mère courageuse ayant pris soin de sa fille handicapée dénommée Gypsy Rose, a été assassinée par cette dernière. Celle-ci revendique, en fait, un acte de légitime défense face à une mère qui lui donnait des médicaments pour la rendre malade et la forçait à se déplacer en fauteuil roulant alors qu'elle était valide[119]. Un documentaire de 82 minutes titré en anglais Mommy Dead and Dearest, entièrement consacré à ce fait et réalisé par Erin Lee Carr a été diffusé sur la chaîne américaine Home Box Office le [120].En 2019, la saison 1 de The Act est entièrement consacrée à ce fait divers. La mère est interprétée par Patricia Arquette.
En , la cour d'assises du Pas-de-Calais de Saint-Omer prononce une peine de huit années d'emprisonnement à l'encontre d'une mère qui a empoisonné par trois fois deux de ses plus jeunes enfants, jusqu'au décès de l'un d'eux. Durant le procès le syndrome de Münchhausen a été évoqué par les experts pour expliquer le comportement de cette mère[121].
En , une femme de 42 ans, accusée d'avoir attenté à la vie de ses trois enfants en leur administrant de la morphine, a été acquittée par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône au bénéfice du doute, cependant, selon l'avis de certains psychiatres, cette mère aurait pu souffrir du syndrome de Münchhausen[122].
En , le tribunal correctionnel de Thionville en Moselle a condamné une infirmière à deux ans de prison avec sursis et obligation de soin pour avoir injecté trois doses d'insuline à son bébé âgé d'un an. Le syndrome de Münchhausen a été évoqué par des experts lors du jugement[123].
Selon Georges Dupuy, militant québécois d'une association de défense des pères et maris, qui publia un livre en l'an 2000 au sujet de cas de fausses accusations d'abus sexuels sur des femmes et des enfants que peuvent porter certaines personnes à l'égard de pères ou de maris, il pourrait exister (dans certains cas) des possibilités de « souvenirs induits », voire de SMpP, qui seraient à l'origine de dénonciation calomnieuse[124].
Ce cas a également été évoqué lors de l'affaire Iacono, affaire judiciaire française datant de 2001, durant laquelle un petit-fils a accusé son grand-père de viol, avant de se rétracter[125].
Le thème est récurrent dans la plupart des séries de fiction médicale, comme Urgences ou La Vie avant tout, ou policière — comme Bron (saison 2) ou True Detective (saison 1, épisode 6). Cependant, il ne faut pas oublier l'aspect fictionnel et largement romancé de ce type d'œuvre.
Le cinéma et la télévision ont inspiré des films de niveaux divers, dont certains ont eu tendance à tomber dans le sensationnalisme sans trop de rapport avec la réalité. La liste, ci-dessous, bien que non exhaustive, présente les principaux films et les téléfilms diffusés en France, aux États-Unis et au Canada, par ordre chronologique, sur le sujet[128].
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