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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Soukhoï Su-17 (code OTAN Fitter) est un avion d'attaque au sol soviétique dérivé du Soukhoï Su-7 et doté d'une aile à géométrie variable. Il a été construit à 2 867 exemplaires entre 1969 et 1990, dont 1 165 exportés dans quinze pays différents sous les désignations de Su-20 et Su-22. Il a été retiré du service actif en Russie en 1998, mais figure encore actuellement dans l'inventaire de plusieurs autres forces aériennes.
Un Su-17M4 Ukrainien | ||
Constructeur | Soukhoï | |
---|---|---|
Rôle | Avion d'attaque au sol | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Nombre construits | 2867 | |
Équipage | ||
1 | ||
Motorisation | ||
Moteur | Lyulka AL-21F-3 | |
Nombre | 1 | |
Type | Turboréacteur avec postcombustion | |
Poussée unitaire | 109,8 kN | |
Dimensions | ||
Envergure | de 10 à 13,80 m | |
Longueur | 18,76 m | |
Hauteur | 5,00 m | |
Masses | ||
À vide | 10 000 kg | |
Maximale | 16 400 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 2 220 km/h (Mach 2,09, en altitude) | |
Plafond | 18 000 m | |
Armement | ||
Interne | 2 canons NR-30 de 30 mm | |
Externe | 4 250 kg de charge | |
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Bien que donnant satisfaction, la version chasseur-bombardier du Soukhoï Su-7 présentait deux inconvénients majeurs : une autonomie limitée et des longueurs de décollage et d'atterrissage trop importantes. Pour remédier au second problème, deux voies d'étude existaient : d'une part, le décollage court ou vertical grâce à des réacteurs de sustentation, et d'autre part, l'utilisation d'une aile à géométrie variable. La première solution fut essayée par l'OKB Soukhoï sur le T-58VD, un dérivé du Soukhoï Su-15. La seconde fut essayée sur la base du Su-7 avec le projet nommé S-22I commencé en 1963. En 1965, le Su-7 de production no 48-06 fut modifié et effectua son premier vol sous cette nouvelle forme le , devenant le premier avion soviétique à géométrie variable à voler.
Pour minimiser les changements, le bureau Soukhoï avait décidé de ne rendre mobiles que les panneaux extérieurs, ce qui permettait de garder la configuration du train d'atterrissage s'encastrant dans l'aile et évitait la conception de pylônes d'armement pivotants. L'avion fut longuement testé lors de l'année 1967 et présenté en public lors d'un défilé aérien en juillet. La modification fut jugée heureuse, car les vitesses d'atterrissage et de décollage étaient réduites de 50 à 60 km/h, ce qui permettait d'utiliser des pistes beaucoup plus courtes. De plus, la vitesse de décrochage était aussi réduite, ce qui permettait de voler avec moins de visibilité sans augmenter les risques. Le meilleur comportement en régime subsonique provoquait également une nette diminution de la consommation et donc un accroissement du rayon d'action.
Les autorités autorisèrent donc le développement d'une version à flèche variable du Su-7, travail qui fut accompli en 1967 et 1968 sous la désignation de S-32. Le premier prototype, S-32-1, vola le . Par rapport au Su-7B, il bénéficiait d'une avionique quelque peu revue avec en particulier la possibilité de tirer le tout nouveau missile air-sol Kh-23. Il passa tous les tests avec succès et fut alors mis en production à l'usine de Komsomolsk-sur-l'Amour, les premiers avions étant livrés au 523e régiment de chasseurs-bombardiers de la VVS en octobre 1970. Une variante d'exportation, le Su-17K, sera livrée à l'Égypte en 1973, juste à temps pour participer à la guerre du Kippour.
Dès 1969, les travaux sont engagés pour améliorer encore l'avion sous la désignation d'usine S-32M, qui devait donner naissance au Su-21, qui deviendra par la suite le Su-17M. La modification principale était le remplacement du moteur AL-7F-1 par un AL-21F du même constructeur Lyuka, guère plus puissant mais bien moins gourmand en carburant. Le système d'armes devait être aussi changé, mais n'étant pas prêt à temps, il sera finalement reporté sur la version suivante Su-17M2. Une variante d'exportation est aussi développée sous la désignation d'usine S-32MK et la sous dénomination commerciale Su-20.
En 1974, la nouvelle version Su-17M2 lui succède sur les chaînes de montage. Cette version embarque les senseurs ADO-17 et PBK-3-17 associés à un télémètre laser Fon et à un système de détermination d'angle et d'altitude IKV. Elle peut utiliser une grande variété de missiles air-sol (les Kh-25, Kh-28 et Kh-29L), mais aussi des missiles air-air R-60 pour assurer son autodéfense. Une demande du ministère de l'aviation d'essayer le montage d'un moteur Toumanski R-29 pour uniformiser la production avec celle du MiG-23 donna naissance à une variante Su-17M2D. Mais le moteur était plus large et plus gourmand et ne faisait que réduire l'autonomie de l'avion. Cependant comme il était déjà exporté, on décida de l'utiliser dans la version Su-22 destinée aux marchés extérieurs.
Jusqu'à présent, le besoin d'un biplace d'entraînement avancé ne s'était pas trop fait sentir, le Su-7U remplissant le besoin. Mais les deux avions étant maintenant bien différents, en décembre 1973 les VVS et le ministère de l'aviation publièrent une note demandant la création de ce type d'avion. Le projet était à l'étude depuis 1971, sous la désignation usine de S-52U, censé devenir à terme le Su-19U. Le travail pour ajouter un poste d'équipage supplémentaire fut mis à profit pour améliorer l'un des gros défauts du Su-17 : la faible visibilité à partir de l'habitacle, en particulier vers le sol et l'avant. La partie avant du fuselage fut entièrement revue, l'équipement étant déplacé et l'arête dorsale augmentant de volume, de nouveaux sièges éjectables de type K-36 furent utilisés. Les essais révélèrent une perte de stabilité longitudinale qui sera résolue par un léger agrandissement de la dérive vers le haut. L'avion prend finalement la désignation de Su-17UM et sa version d'exportation, motorisée par un R-29, celle de Su-22U.
C'est de ce biplace que va être issue la version de combat suivante, le Su-17M3 (désignation d'usine S-52). L'emplacement du second poste est utilisé pour loger du carburant et une baie d'avionique. Comme son prédécesseur, il est accompagné d'une version d'exportation motorisée par un R-29, le Su-22M et qui embarque seulement l'avionique du Su-17M2. Par la suite apparaîtront le Su-22M3 et le biplace Su-17UM3, enfin dotés de l'équipement du Su-17M3.
La dernière version de l'avion sera dotée d'un équipement encore plus élaboré, comprenant le laser Klyon-54, l'ordinateur de bord Orbita et la possibilité d'utiliser le Kh-29TV. En outre, le cône d'entrée d'air auparavant variable devient fixe, l'avion devant surtout opérer à basse altitude. Deux types d'avions équipés de la sorte seront construits entre 1983 et 1990, le Su-17M4 (S-54) et le Su-22M4 (S-54K).
Les Su-17 ont connu une intense période d'activité entre 1979 et 1989, lorsqu'ils furent engagés en Afghanistan pour appuyer la 40e armée, dans ses opérations contre la guérilla des moudjahidines. Entre 100 et 150 Su-17, Su-17M3 et Su-17M4 furent utilisés tout le long du conflit, rejoints en 1985 par quelques Soukhoï Su-25.
Le comportement de l'avion semble avoir été bon, posant peu de problèmes de maintenance et étant assez peu vulnérable aux tirs venant du sol. Plusieurs ont néanmoins été abattus, mais les équipages semblent avoir apprécié sa robustesse. Par contre sa précision lors des attaques au sol semble avoir été assez moyenne. Ils reçurent en cours d'opérations divers perfectionnements, comme des réservoirs blindés et des éjecteurs de leurres thermiques ASO-2B. Ils utilisèrent aussi des bombes thermobariques.
Le Pérou utilisa ses avions lors de la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995. Deux sont abattus par des Mirage F-1 équatoriens le 10 février lors de ce dernier conflit[1].
Les versions exportées ont subi quelques autres pertes. Par exemple, deux Su-22 libyens ont été abattus par des Grumman F-14 Tomcat de l'US Navy, lors d'un incident au-dessus du golfe de Syrte le 19 août 1981[2] et le , un Super-Hornet F/A-18E de l'US Navy abat un Su-22 de l'armée de l'air syrienne, enregistrant la première victoire américaine en combat aérien contre un engin piloté depuis 1999[3]. Un Su-22 syrien a été abattu par les insurgés le 14 aout 2019 au-dessus de la province d'Idlib[réf. nécessaire].
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