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multinationale française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Orano est une entreprise française détenue par l'État français spécialisée dans les combustibles nucléaires et issue du démantèlement en 2018 de la multinationale française Areva, restée pendant deux décennies leader mondial du secteur de l'énergie nucléaire.
Orano | |
Siège social d'Orano à Châtillon. | |
Création | 2018 : Restructuration d'Areva, New Areva devient Orano |
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Dates clés | 2018 : création d'Orano à partir des activités d'Areva NC et d'Areva Mines |
Fondateurs | Anne Lauvergeon |
Forme juridique | Société anonyme à conseil d'administration |
Slogan | « Donnons toute sa valeur au nucléaire » |
Siège social | Châtillon (Hauts-de-Seine) France |
Direction | Claude Imauven (président) Nicolas Maes (directeur général) |
Actionnaires | État français : 90 % JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited) : 5 % Mitsubishi Heavy Industries (MHI) : 5 % CEA (Commissariat à l'Énergie atomique) : 1 action[1] |
Activité | Énergie nucléaire |
Produits | Combustible nucléaire |
Société mère | État français |
Filiales | Orano Mining, Orano Chimie Enrichissement, Orano Recyclage, Orano Emballages Nucléaires et Services, Orano Projets, Orano DS,Orano Med Orano US LLC |
Effectif | 17 500 (2023)[2] |
SIREN | 330956871 |
TVA européenne | FR62330956871[3] |
Site web | orano.group |
Chiffre d'affaires | 4,775 milliards € (2023)[4] |
Résultat net | 217 millions € (2023)[4] |
Société précédente | Areva |
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Areva étant ébranlée par plusieurs affaires politico-financières, ses effectifs ont chuté de 78 % en une décennie : 76 000 salariés en 2010 puis 42 000 en 2014 et seulement 16 500 en 2020 dans la nouvelle entreprise Orano. Le gouvernement avait contraint Areva à la vente à Alstom en 2010 de sa très rentable Areva T&D, convoitée depuis 2006 par Alstom et Bouygues.
En 2016, la société New Areva est créée pour regrouper les activités relatives au combustible nucléaire : extraction de l'uranium à la mine, concentration, raffinage, conversion et enrichissement de l'uranium, fabrication d'assemblages de combustibles nucléaires, transport des combustibles nucléaires, traitement des combustibles nucléaires usés, démantèlement nucléaire et gestion des déchets radioactifs. Le , New Areva devient Orano[5].
Le , la restructuration d'Areva est achevée. New Areva (également dénommée NewCo) qui est la nouvelle société créée autour du cycle du combustible nucléaire d'ex-Areva, prend le nom d'Orano qui ne gardera le contrôle que sur les activités de production et de recyclage du combustible nucléaire[6],[7],[8].
Le logo d'Orano s'appuie sur une référence visuelle à la circularité de l'activité du groupe (recyclage des combustibles nucléaires)[9]. L'identité d'Orano a été confiée à Insign, une agence de brand design, pour un coût global de cinq millions d'euros. Le nom d'Orano fait référence à Ouranos, dieu grec du ciel et son pendant romain Uranus, d'où la planète Uranus tire son nom, et qui a servi plus tard lorsqu'il s'est agi de trouver un nom à l'uranium. La couleur jaune a été choisie en référence à la couleur du minerai d'uranium[10].
Le recentrage sur le cycle de l'uranium entraîne une réduction du périmètre d'Orano par rapport à celui d'ex-Areva. Le chiffre d'affaires devrait être divisé par deux et s'établir à deux milliards d'euros en 2018. L'effectif du nouvel ensemble est ramené de 40 000 à 16 000 salariés.
Le , l'entrée au capital des investisseurs japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited) est effective : en apportant, ensemble, 500 millions d'euros, chacun détient désormais 5 % du capital d'Orano[11]. La prise de participation du chinois CNNC, évoquée depuis le protocole d'accord de 2015, n'a pas lieu, en raison des exigences trop importantes des dirigeants de CNNC[12].
Début mai 2018, Orano signe un contrat de faisabilité de retraitement de combustible russe de réacteurs VVER 1000 (avec l'électricien ukrainien EnergoAtom) qui ouvre la voie au recyclage de combustibles ukrainiens en France à l'usine de la Hague. Les déchets ultimes issus de ce traitement seront conditionnés « de façon sûre et stable »[13].
Fin 2019, Orano quitte la Tour Areva de La Défense pour s'installer à Châtillon[10].
En février 2021, Orano annonce avoir reçu des permis d'exploration attribués par les autorités locales pour chercher des gisements d'uranium dans deux zones du Groenland[14].
Le 19 août 2021, Orano signe avec quatre électriciens allemands (PreussenElektra, RWE, EnBW et Vattenfall) des contrats pour « le retour de l'intégralité des déchets nucléaires allemands encore entreposés » dans son usine de La Hague d'ici à 2024. Ces quatre sociétés verseront en contrepartie plus d'un milliard d'euros à Orano. Les gouvernements français et allemand s'étaient mis d'accord en juin sur le principe de ce retour. Orano a traité plus de 5 000 tonnes de combustibles usés des centrales nucléaires allemandes entre 1977 et 1991. Ces déchets traités à La Hague, représentant « plus de 97 % » de la radioactivité, ont déjà été renvoyés en Allemagne entre 1996 et 2011 pour y être stockés ; l'accord de 2021 porte sur le reliquat composé de déchets à haute activité radioactive à vie longue ainsi que d'emballages usés qui ont servi au transport des matières radioactives[15].
En septembre 2021, l'État français annonce le rachat des dernières parts possédées par Areva S.A. dans le capital d'Orano pour un montant évalué à 563 millions d'euros, ce qui représente environ 9,4 % du capital de la société, soit 24,8 millions d'actions[16].
En décembre 2022, Orano relance le projet d'extension de son usine Georges-Besse II d'enrichissement d'uranium, dont le coût est estimé entre 1,3 et 1,7 milliard d'euros. Ce projet, à l'étude chez Areva en 2004, avait été arrêté à la suite de l'accident de Fukushima, mais redevient opportun à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, qui cause une désaffection croissante pour des commandes d'uranium enrichi russe. Le marché mondial est dominé par le russe Rosatom, qui détient près de 50 % de parts de marché ; Orano revendique un peu plus de 10 % de parts de marché, derrière le néerlandais Urenco. L'administration américaine a indiqué son souhait de supprimer tout approvisionnement russe pour l'uranium enrichi d'ici 2030. Le projet d'extension de l'usine Georges-Besse II vise une augmentation de ses capacités de production d'uranium de 7,5 millions à 11 millions d'UTS ; les travaux commenceraient fin 2024 pour commencer à fournir les clients en 2028[17],[18].
En 2023, le chiffre d'affaires d'Orano augmente de 12,7 % et sa dette nette tombe au-dessous de 1,5 milliard d'euros, près d'un milliard de moins qu'en 2018. Le carnet de commandes atteint 30,8 milliards d'euros, après plus de 9 milliards de prises de commande en 2023. Les activités de diversification dans les batteries et le médical pourraient renforcer l'entreprise : les batteries pourraient peser entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2030 et les essais de phase 2 en cours aux États-Unis sur l'alphathérapie ciblée mise au point par Orano Med pour traiter des cancers ont obtenu de la Food and Drug Administration le statut de « percée thérapeutique ». Orano va investir 1,7 milliard d'euros pour augmenter de 30 % ses capacités d'enrichissement au Tricastin et étudie la fourniture des combustibles des futurs SMR.
En février 2024, la production d'uranium de la Somaîr au Niger redémarre après la suspension des activités liés au coup d'état en 2023[19]
Depuis 2018, Orano, recentré sur la valorisation des matières nucléaires et la gestion des déchets, est divisé en quatre familles de métiers[20],[21] :
Trois activités situées en amont ont joué un rôle important et ont été conservées en 2016 :
Jusqu'à sa restructuration lancée en 2016, le groupe Areva, dont le siège social était situé à La Défense, est présent en Europe, Afrique, Amérique et Asie, à travers de nombreux sites. Cette partie décrit les implantations du groupe avant sa restructuration, ainsi que la création d'Orano.
Areva exerce ses activités sur 45 sites industriels principaux :
La répartition des implantations est très variable selon les activités. Les activités minières sont réparties au Niger, au Canada et au Kazakhstan pour l'exploitation mais aussi dans d'autres pays pour l'exploration et les projets (Australie, Namibie, Mongolie…). Les business units « Chimie et enrichissement », ainsi que Traitement, Recyclage ou Assainissement sont implantées uniquement en France, la business unit Combustible en France, mais également en Europe hors France et aux États-Unis.
Areva réalise en Europe 62,4 % de son chiffre d'affaires et y emploie 79,2 % de ses effectifs. Le groupe est très présent en France, son pays d'origine, mais aussi, via des sites industriels ou des bureaux de représentation, en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suède, en Finlande, en Espagne, aux Pays-Bas ou encore en Slovaquie.
Areva réalise en France 40,5 % de son chiffre d'affaires et y emploie 64,8 % de ses effectifs.
Outre son siège social à Châtillon (Hauts-de-Seine), Orano compte en France une trentaine de sites industriels en exploitation dans l'hexagone.
Le groupe intervient sur l'ensemble des activités du cycle du combustible nucléaire :
En France, dans le domaine du nucléaire, EDF est le principal client d'Orano. Orano a signé en 2012 un contrat avec EDF, pour la fourniture de plus de 30 000 tonnes d'uranium naturel sur la période 2014-2035[25]. Le groupe, en 2012, fournit à EDF près de 40 % des besoins annuels en uranium naturel[26].
Dans le domaine des réacteurs, Orano a investi pour augmenter sa capacité de production de pièces forgées nucléaires en France, en particulier sur les sites de Chalon/Saint-Marcel et du Creusot. Grâce à ces investissements, Areva souhaite fabriquer à terme 100 % des pièces nécessaires à la fabrication d'un réacteur EPR au Creusot, au lieu de 80 %[27]. L'usine du Creusot fabrique la chaudière nucléaire de l'EPR de la Centrale nucléaire de Flamanville, et prévoit de fabriquer la chaudière et les générateurs de vapeurs de la Centrale nucléaire de Hinkley Point en Angleterre[28],[29].
Dans les activités de l'Aval, Areva a signé avec EDF un contrat de partenariat sur la période 2008-2040 pour la gestion des combustibles usés. Le retraitement des combustibles est réalisé dans l'Usine de retraitement de la Hague (Manche) et à Melox Marcoule (Gard)[30].
Areva fournit également à EDF des services de maintenance et d'exploitation. En novembre 2013, Areva a ainsi remporté un contrat d'assistance d'une durée de 5 ans (plus 2 ans supplémentaires optionnels), portant sur 8 réacteurs nucléaires du parc EDF, dans les Chinon, Nogent et Belleville[31].
Dans le domaine des énergies renouvelables, Areva est un acteur important dans le domaine de l'hydrogène-énergie. Sa filiale Areva Stockage d'énergie (auparavant « Helion »), basée à Aix-en-Provence, conçoit et fabrique des générateurs d'hydrogène et des piles à combustible. Elle est associée à de nombreux programmes de R&D et projets pilotes[32],[33],[34],[35] de l'Agence nationale de la recherche française, d'OSEO… Areva Stockage d'énergie propose également une plateforme didactique aux universités et aux centres de recherche.
Areva et Entrepose Projets (filiale d'Entrepose Contracting et Fouré Lagadec) ont signé en octobre 2010 un accord industriel visant à la fabrication des mâts des éoliennes en mer d'Areva destinées à équiper les futurs champs en France et au sud du Royaume-Uni[36].
En octobre 2017, New Areva annonce la signature d'un contrat pour le conditionnement de déchets entreposés sur le site de Marcoule[37].
En décembre 2017, New Areva annonce avoir signé trois contrats d'une valeur totale de près de 9 millions d'euros pour le traitement et la gestion de déchets radioactifs sur différents sites du Commissariat à l'Énergie atomique et aux Énergies alternatives (CEA). Le premier contrat concerne le traitement sur le site du CEA à Fontenay-aux-Roses de déchets liquides de nature chimique et d'intensité radiologique variées. Le second contrat de 5 ans concerne le renouvellement du contrat d'exploitation de la station de traitement de déchets (STD) du site de Cadarache. Le troisième concerne le maintien en conditions sûres de l'ancienne station de traitement des effluents (STE) de Cadarache, ceci pour 40 mois[38].
Le projet de réacteur de fusion Tokamak ITER a pour investisseurs de nombreux pays et de nombreuses organisation administrative du Rhône. Le projet est situé sur le centre de Cadarache (CEA) dans la commune de Saint-Paul-lez-Durance. Areva est chargé de la fabrication du prototype de la paroi interne en béryllium en contact avec la fusion du deutérium[39]. Le projet ITER est critiqué pour ses dérapages de calendrier et de budget, l'estimation de son coût ayant été multipliée par quatre en dix ans[40].
En Allemagne, Areva emploie quelque 5 350 personnes, sur 8 sites, dans les secteurs du nucléaire et des énergies renouvelables.
Le groupe est présent à travers la structure Areva NP Gmbh et ses filiales :
En 2013, Areva a signé plusieurs contrats en Allemagne, d'un montant total supérieur à 200 millions d'euros, pour la fourniture d'emballages permettant le stockage de combustibles usés[42].
Dans le domaine des énergies renouvelables, Areva a créé en Allemagne[43] :
À la suite de Fukushima, l'Allemagne a annoncé la fermeture des 8 centrales les plus âgées, et une sortie complète du nucléaire en 2022, pour passer à 80 % d'électricité d'origine renouvelable[44].
Areva a rebondi rapidement en :
Ainsi Areva fournit les éoliennes en mer pour le parc éolien Alpha Ventus, mais également en mer du Nord les parcs éoliens de Trianel Windpark Borkum et Global Tech : le groupe a commencé en septembre 2013 le montage de 40 turbines M5000 pour le premier et de 80 pour le second[46],[47]. Areva a également étendu en Allemagne ses activités de stockage d'hydrogène-énergie, avec un premier gros contrat signé en novembre 2013[48].
En Belgique l'usine de FBFC, filiale d'Areva, située à Dessel, réalise le montage[49] :
FBFC Dessel fabrique également :
Areva construit en Finlande, avec l'électricien finlandais Teollisuuden Voima Oy (TVO), le 5e réacteur nucléaire finlandais : Olkiluoto 3. Ce réacteur EPR fera de la Finlande le 1er pays à exploiter un réacteur de Génération III+.
Areva est présent depuis plus de 30 ans au Royaume-Uni, où le groupe fournit de nombreux services nucléaires.
Ainsi, Areva participe, au sein du consortium NMP (Nuclear Management Partners, co-entreprise associant URS, AMEC et Areva), à la gestion et à l'exploitation du site de Sellafield, le plus important site nucléaire du Royaume-Uni. Le contrat de gestion a été prolongé, fin 2013, pour 5 années supplémentaires[50]. Areva apporte son expertise dans différents domaines comme l'exploitation, l'ingénierie et le démantèlement.
Après la validation de la conception du réacteur EPR par les autorités de sûreté nucléaire britanniques, Areva a rejoint le consortium composé d'EDF et China General Nuclear Power et sélectionné en octobre 2013 pour construire deux réacteurs EPR (projet d'Hinkley Point). En octobre 2013, Londres a confirmé la construction de 2 EPR au Royaume-Uni[51].
Areva a également fortement accru sa présence au Royaume-Uni dans le domaine de l'éolien offshore. Le groupe a annoncé fin 2012 la création d'une usine en Écosse, qui devrait être opérationnelle en 2015 pour produire des turbines de 5 MW pour les projets offshores du Royaume-Uni[52].
L'énergie nucléaire représente plus de 40 % de la production énergétique suédoise. Le gouvernement travaille sur un projet destiné à étendre la capacité nucléaire du pays. En janvier 2007, Areva a remporté deux contrats portant sur la modernisation de la tranche 2 de la centrale d'Oskarshamn et l'extension de la durée de vie de la tranche 4 de la centrale de Ringhals[53]. Ces deux contrats représentaient un montant total de 400 millions d'euros[54].
Areva fournit des services et du combustible nucléaire pour les réacteurs des 4 centrales nucléaires ukrainiennes. Areva est également intervenue pendant 4 ans sur démantèlement de la centrale nucléaire de Tchernobyl accidentée en 1986, puis elle en a été définitivement écartée[55].
Areva réalise en Amérique 20 % de son chiffre d'affaires et y compte 12 % de ses effectifs[56]. Il est présent aux États-Unis, au Canada et au Brésil.
Orano est implanté aux États-Unis via sa filiale Orano USA (anciennement Areva Nuclear Materials) basé à Washington, D.C. Le groupe emploie près de 600 salariés aux États-Unis en 2017[57], où son chiffre d'affaires s'élève à près de 3 milliards de dollars en 2013[58].
Orano est implanté aux États-Unis à travers les prestations et services proposés aux acteurs du nucléaire via sa filiale de logistique nucléaire Orano TN (anciennement TN Americas), acteur majeur sur le marché américain de l'entreposage intermédiaire des combustibles usés, des déchets radioactifs et le transport de matières nucléaires. Orano TN intervient sur plus de 30 sites aux États-Unis, plus de 50 % des centrales nucléaires américaines utilisent les produits et les services de transport et d'entreposage de la filiale.
Orano Med, filiale spécialisée dans la médecine nucléaire est installée au Texas.
La société américaine Canberra, leader mondial[réf. nécessaire] pour des prestations de mesure nucléaire pour la sûreté et la sécurité (produits de détection de matériels radioactifs, équipements spécialisés pour les laboratoires et usines du cycle nucléaire, prestations pour la surveillance de la contamination des matériaux et de l'environnement…) était une filiale d'Areva jusqu'en 2016.
Le , les États-Unis ont adopté l'Energy Policy Act (loi sur l'énergie), qui inclut notamment un certain nombre de mesures pour encourager les électriciens à construire de nouveaux réacteurs. Areva espère profiter de cette tentative de relance du programme nucléaire américain pour promouvoir sa technologie, et en particulier son réacteur EPR[réf. nécessaire].
Dans le domaine des réacteurs, en 2005, Areva et Constellation Energy, l'un des principaux électriciens américains, ont créé la coentreprise Unistar Nuclear, qui a pour mission de promouvoir et commercialiser la technologie du réacteur EPR aux États-Unis[59]. En 2006, Unistar a annoncé un accord entre Areva et BWX Technologies, acteur américain de l'industrie nucléaire, pour la fabrication de composants pour le réacteur EPR américain. Des électriciens américains, comme Ameren ou Fresno, ont alors exprimé leur intérêt pour la construction du réacteur EPR. Areva déposé le 11 décembre 2007 un dossier de certification du réacteur EPR, auprès de l'autorité de Sûreté américaine (NRC, National Regulatory Commission). En octobre 2013, la NRC a conclu à la pleine conformité du réacteur avec les exigences fédérales face au risque de chute d'avion. C'est la première fois qu'une évaluation de ce type ne fait l'objet d'aucune demande d'examen complémentaire[60].
Fin 2007, la technologie EPR semblait être choisie par plusieurs électriciens, sept projets étaient annoncés par Areva, dont :
Un 8e projet était annoncé par Duke Energy à Piketon dans l'Ohio en 2009[61]. Tous ces projets ont depuis été annulés ou reportés sine die[62].
Dans le domaine du recyclage des combustibles usés, l'alliance INRA (International Nuclear Recycling Alliance), conduite par Areva et Mitsubishi Heavy Industries, a signé un contrat avec le Department of Energy (DOE) pour étudier le développement aux États-Unis d'une usine de traitement des combustibles nucléaires usés, et d'un réacteur de génération avancée pour les recycler. Ce contrat s'inscrit dans le cadre du programme Global Nuclear Energy Partnership (GNEP), aujourd'hui appelé International Framework for Nuclear Energy Cooperation (IFNEC) et dont la France est un des membres.
En 2008, Areva avait annoncé un projet d'une nouvelle usine américaine d'enrichissement de l'uranium sur le site d'Eagle Rock (Idaho). Les travaux de la future usine auraient dû débuter en 2011, sous réserve de l'obtention des permis nécessaires[63]. Depuis 2011, le projet est reporté « sine die »[64].
En 2011, Areva a été choisi comme principal partenaire de Tennessee Valley pour achever la construction de la centrale de Bellefonte 1, (Alabama). Mais face à l'intensification de l'exploitation du gaz de schiste, le projet a été à nouveau suspendu[65].
En 2012, Areva a signé plusieurs contrats significatifs dans le domaine du combustible :
Dans le domaine des énergies renouvelables :
En avril 2017, Areva Nuclear Materials et NorthStar annoncent la création de leur joint-venture ADP (Accelerated Decommissioning Partners), qui associe toutes les compétences nécessaires (dans les domaines du management, de la régulation, de l'expertise technique et financière) pour mener à bien des projets d'assainissement-démantèlement d'installations nucléaires aux États-Unis[72].
En , Orano TN a remporté un contrat dans le domaine de l'entreposage à sec du combustible usé avec un client américain pour la période 2018-2025[73].
Orano annonce en décembre 2022 l'achèvement du démantèlement du cœur du réacteur à eau bouillante de Vermont Yankee ; la découpe et le conditionnement de la cuve et des composants internes du réacteur ont été réalisés par les équipes d'Orano en moins de quatre ans[74].
Areva est présent au Canada via sa filiale Areva Resources Canada, spécialisée dans l'exploration et l'exploitation de gisements d'uranium. Cette filiale exploite la mine d'uranium de McClean Lake, dont l'usine de traitement du minerai en cours d'extension sera remise en service en 2014[réf. nécessaire]. Areva est également partenaire de Cameco Corp dans l'exploitation de deux autres mines, McArthur River et Cigar Lake. Ces deux sites sont considérés comme détenant les plus importants gisements à forte teneur au monde (entre 150 et 200 kg d'uranium par tonne de minerai extrait)[réf. nécessaire].
Grâce à l'agrandissement de l'usine de McClean Lake, qui a fait l'objet d'un investissement de 107 millions d'euros en 2011, Areva peut traiter l'uranium extrait de Cigar Lake, situé à une quinzaine de kilomètres[75].
Areva Resources Canada a réalisé une 1re procédure complète de réaménagement et de déclassement d'un site minier après épuisement des réserves : l'ancien site minier de Cluff Lake, démantelé et réhabilité, a été entièrement replanté[76].
Areva réalise également de nombreuses explorations, afin de diversifier ses réserves, dans différentes régions canadiennes à fort potentiel uranifère : dans la Saskatchewan et au Nunavut. Certains gisements sont en phase de développement (Kiggavik, Shea Creek[77],[78], Midwest). D'après le Réseau Sortir du nucléaire, le projet au Nunavut menace l'écosystème fragilisé par le changement climatique et les conditions de vie des Inuits[79]. Le projet Kiggavik a reçu un avis défavorable d'une commission canadienne en raison des incertitudes sur le calendrier[80].
Dans le domaine du cycle du combustible nucléaire, incluant la conception et la construction de réacteurs, Areva Canada propose à ses clients des services d'ingénierie, de maintenance et de modernisation des centrales existantes.
En 2009, Areva Canada signe un contrat avec l'électricien Hydro-Québec pour la réfection du système d'aération de l'enceinte de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Il s'agit du 2e système de ce type déployé par Areva sur un réacteur de type CANDU[81].
Les projets d'ingénierie portent aussi sur des modifications de conception électrique et mécanique ainsi que sur l'optimisation de l'exploitation des centrales.
Pour renforcer sa présence dans le pays, Areva a signé un accord de coopération en 2011 avec Cegertec, société d'ingénierie locale spécialisée dans les secteurs de l'énergie et des mines[82].
En février 2011, la coentreprise entre Areva et Mitsubishi Heavy Industries a soumis la conception son réacteur ATMEA1 à la révision d'avant-projet réalisée par la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CNSC). La certification de l'ATMEA 1 a franchi une 1re étape en 2013 avec la validation par la CNSC des objectifs et options globales de sûreté du réacteur[83].
Areva est présent au Brésil depuis plus de 10 ans[Quand ?]. Son siège se situe à Rio de Janeiro et emploie 6 personnes. Areva apporte son expertise dans le domaine du nucléaire et des énergies renouvelables. Areva emploie plus de 300 personnes sur ses sites de Rio de Janeiro, Angra dos Reis, Recife Maceio et Sao Paulo[réf. nécessaire].
Début 2010, INB (Industrias Nucleares do Brasil) et Areva ont signé un contrat pour la fourniture de service de conversion, permettant d'alimenter en combustible le complexe nucléaire brésilien Angra pour les 5 prochaines années (les unités 1 et 2 et prochainement l'unité 3)[84].
En novembre 2013, Areva a annoncé la signature d'un accord avec son partenaire local Electronuclear, filiale du groupe public Electrobras, pour achever la construction du troisième réacteur de la centrale d'Angra, à 150 km au sud de Rio de Janeiro. Le contrat s'élève à 1,25 milliard d'euros[85].
Areva est présent en Afrique depuis plus de 50 ans, essentiellement au Niger, au Gabon et en Namibie. Areva acquiert UraMin en 2007, renommée Areva Resources Southern Africa. Cette société est la représentante des activités d'extraction de l'uranium en Afrique, à l'exception du Niger et du Gabon[86].
Selon l'association Survie, Areva se procure l'uranium en Afrique à bas coût, au prix d'ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales[87].
Les activités minières d'Areva sont en fait conduites avec l'accord des gouvernements[88], dans le cadre des standards internationaux. Areva a par ailleurs mis en place une politique environnementale et sociale responsable. La gestion durable de l'environnement vise à limiter l'impact des activités du groupe à un niveau aussi faible que raisonnablement possible (principe ALARA : As Low As Reasonably Achievable). Les mines en exploitation respectent la norme internationale ISO 14001 reconnaissant une gestion durable de l'environnement, au Niger[89] mais également dans les autres pays. En ce qui concerne la sécurité et la santé au travail, les mines en exploitation en Afrique respectent par exemple la norme OHSAS 18001.
En 2012, Areva s'est fixé pour objectif d'avoir une exposition inférieure à 16 mSv par an, sachant que la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) et la directive Euratom 96/29 fixent l'exposition maximale d'un salarié à 20 mSv par an en moyenne sur cinq ans, sans dépasser 50 mSv au cours d'une même année. Concernant les populations riveraines, la limite annuelle est fixée à 1 mSv ajouté au fond radiologique naturel. Cette limite est respectée autour des mines d'Arlit et Akouta au Niger[90] et de l'ancienne mine d'uranium de Mounana au Gabon. Areva soutient également des projets d'aide à la population. Plus de 25 millions d'euros ont ainsi été consacrés en six ans à des actions de développement communautaire au Niger (éducation, accès aux soins, développement socio-économique local[91]…).
Areva est présent au Gabon depuis la fin des années 1950 et est l'actionnaire principal de la Compagnie des mines d'uranium de Franceville (Comuf). Par ailleurs, le groupe détient à 100 % la filiale Areva Gabon. Les activités d'Areva dans le pays concernant essentiellement l'exploitation minière et le réaménagement de sites.
L'exploitation d'uranium par le groupe français Areva au Gabon est « controversée ». Les conséquences de cette exploitation à Mounana, depuis la cessation des activités d'Areva en 1999, sont vécues comme un traumatisme avant tout social, mais aussi environnemental et sanitaire[92]. Le site de Mounana a été réaménagé de 1999 à 2004. Ces réaménagements ont fait l'objet de contrôles de la part de l'AIEA.
Areva a repris fin 2008 des activités de prospection d'uranium dans le bassin du Francevillien[93].
Orano exploite depuis 1971 de l’uranium dans le nord du Niger[94]. La société opère au Niger à travers la société Areva NC Niger, filiale à 100 % d'Areva NC, qui coordonne les filiales du groupe, coentreprise entre la société française Areva NC et l'état nigérien : SOMAÏR, COMINAK et Imouraren SA.
Le 20 juin 2024, le gouvernement militaire au pouvoir au Niger retire à Orano le permis d'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren, dans le nord du pays. Imouraren est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d'uranium naturel en 2021[95].
Areva est présent en Namibie au travers de sa filiale Areva Resources Namibia, créée en 2007 pour exploiter le gisement de Trekkopje, situé à 70 km au nord-est de Swakopmund[96], dans la région désertique d'Erongo. Le gisement de Trekkopje, à faible teneur en uranium (environ 0,1 kg d'uranium par tonne de minerai extrait), couvre une surface d'environ 16 km sur 4 km. Ce site exploitera le procédé de traitement du minerai à faible teneur par lixiviation en tas par voie alcaline.
Cependant, du fait de la baisse du marché de l'uranium, Areva a été contraint de reporter la mise en exploitation du gisement. Les installations font l'objet d'un programme de surveillance et de maintenance, pour assurer le redémarrage du projet lorsque les conditions de marché le permettront[97]. Areva s'est engagé à maintenir sa présence en Namibie et à mener des actions auprès des populations locales de la région d'Erongo (construction de classes, aménagement d'infrastructures…).
Pour alimenter son installation de traitement du minerai de Trekkopje, grosse consommatrice d'eau, Areva a construit la 1re usine de dessalement de l'eau de mer d'Afrique australe : l'EDP (Erongo Desalination Plant). Capable de produire jusqu'à 20 Mm3 d'eau potable par an grâce à une technologie d'ultrafiltration, cette usine approvisionnera en eau les activités d'Areva[98]. En attendant le redémarrage du projet Trekkopje, Areva a signé un contrat de distribution de l'eau avec la compagnie nationale des eaux Namibia Water Corporation Ltd (NamWater)[99].
Le 26 mars 2009, Joseph Kabila a décidé de confier la relance de la filière uranium à Areva lors de la visite de Nicolas Sarkozy et Anne Lauvergeon[100]. Au sud du pays, la mine d'uranium de Shinkolobwe possède d'un gisement d'uranium qui est exploité clandestinement[101].
Areva réalise 18 % de son chiffre d'affaires dans la zone Asie/Pacifique, qui regroupe 1 % de ses effectifs. Dans cette zone, Areva est présent essentiellement en Chine, en Inde et en Mongolie[réf. nécessaire].
Areva collabore avec la Chine depuis les années 1980. Fin 2012, le groupe est présent en Chine à travers 12 sites localisés à Pékin, Shanghaï, dans les provinces de Jiangsu, Sichuan et Guangdong. Le groupe emploie plus de 850 personnes en Chine[102] et souhaite saisir les opportunités offertes par l'accélération du programme nucléaire dans le pays[103].
Areva a contribué à la construction de neuf des onze centrales nucléaires en service à ce jour en Chine. Le groupe a en particulier construit les îlots nucléaires de Daya Bay (en service depuis 1993-1994) et de Ling Ao (en service depuis 2002), et a fourni des équipements pour les centrales de Qinshan, Tianwan et Hongyanhe[réf. nécessaire].
Depuis 2004-2005, Areva a signé de nouveaux contrats en Chine, concernant la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires (en particulier la réalisation de la phase 2 de Ling Ao II et de la phase 2 de Qinshan II)[réf. nécessaire].
En novembre 2007, Areva et China Guangdong Nuclear Power Company ont signé le plus grand contrat de l'histoire du nucléaire civil, d'une valeur de 8 milliards d'euros[104]. Ce contrat porte sur la construction de deux réacteurs de nouvelle génération EPR à Taishan (province du Guangdong) et sur l'ensemble des matières et services nécessaires à leur fonctionnement. Après la Finlande et la France, la Chine comptera donc les 3e et 4e EPR en construction dans le monde.
En avril 2013 à Pékin, en présence de Xi Jinping et de François Hollande, Areva a signé avec les entreprises CNNC et CGNPC une série d'accords-clés pour le développement du partenariat stratégique franco-chinois dans le nucléaire civil[réf. nécessaire].
La collaboration d'Areva avec la Chine concerne également :
En décembre 2013, Areva a signé une série d'accords avec ses partenaires chinois, à l'occasion de la visite en Chine du Premier ministre Jean-Marc Ayrault[110],[111],[112] :
Le 9 décembre 2017, New Areva et China National Nuclear Corporation (CNNC) signent à Pékin un protocole d'accord commercial dans le but de faire aboutir un projet d'usine chinoise de traitement et recyclage des combustibles usés. Cette usine d'une capacité de 800 tonnes sera bâtie sur le modèle des usines de La Hague et Melox[113].
Un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi fonctionnait au combustible MOX, fourni par Areva[114].
À la suite de la catastrophe nucléaire survenue le 11 mars 2011 après un séisme survenu en mer, sur la côte pacifique de Tōhoku, Areva et Veolia décontaminent, dès avril 2011, 18 000 m3 sur les 110 000 m3 d'eau injectés dans la centrale pour la refroidir. Ils furent ensuite remplacés par Toshiba[115],[116],[117].
En 2013, Greenpeace annonce qu'Areva envoie à nouveau du combustible nucléaire MOX vers le Japon[118].
Le , Areva annonce son association avec le Japonais Atox (spécialiste de la maintenance des sites nucléaires) dans une coentreprise nommée Anadec, dont le but sera le démantèlement de cette centrale[119].
Dès la réouverture du commerce nucléaire entre le pays et le reste du monde, Areva a conclu, fin décembre 2008, le premier contrat de fourniture d'uranium d'origine étrangère, signé avec le département à l'Énergie atomique indien. Cet accord porte sur la livraison de 300 tonnes d'uranium à l'électricien nucléaire indien Nuclear Power Corporation of India (NPCIL), destinées à alimenter ses réacteurs soumis aux contrôles de l'AIEA[réf. nécessaire].
Areva envisage de fournir plusieurs réacteurs nucléaires à l'Inde. Un Memorandum of Understanding (MOU) a été signé à cet effet entre Areva et la NPCIL en février 2009,portant sur la construction de deux réacteurs EPR à Jaitapur en Inde (le site pouvant, à terme, accueillir 6 réacteurs), et sur la fourniture de combustible pendant toute la durée de vie de ces réacteurs[réf. nécessaire].
Le 13 octobre 2010, Areva a remis une offre révisée à la société NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited) pour la construction de ces 2 réacteurs EPR[120]. Le 6 décembre, ont été signés de nouveaux accords qui fixent[121], les conditions contractuelles, le schéma industriel pour la réalisation du projet, le partage des rôles et des responsabilités (Areva fournit les îlots nucléaires et les services associés) et le lancement de plusieurs partenariats entre Areva et l'industrie nucléaire indienne.
En 2011, la catastrophe de Fukushima a remis en question ce projet. L'opposition locale s'est renforcée. En 2013, en dépit des pressions exercées par le gouvernement indien, seulement 200 familles sur les 2 335 qui possèdent des terres autour de Jaitapur auraient accepté de vendre leurs terres. Toutefois début 2013, le ministre indien des Affaires Étrangères affirmait que les négociations, en vue de la construction d'une centrale dans le pays, étaient très avancées[122].
Dans le domaine de l'énergie solaire, Areva Solar, filiale d'Areva, a été sélectionné en avril 2012 par le groupe indien Reliance Power Limited pour la construction en Inde d'une installation d'énergie solaire à concentration de 250 MW, la plus grande d'Asie à ce jour. Le groupe construit ainsi deux centrales de 125 MW utilisant la technologie thermique solaire à concentration (CLFR)[123]. Fin 2013, la centrale produisait pour la 1re fois de la vapeur : une étape majeure avant une exploitation commerciale planifiée pour mars 2014[124].
Le 10 avril 2015, à l'occasion de la visite en France du premier ministre indien Narendra Modi, Areva a signé avec ses partenaires indiens (NPCIL et Larsen & Toubro) deux contrats pour des activités de préparation pour les EPR de Jaitapur[125].
Areva emploie 130 salariés en Mongolie. Le groupe mène des opérations d'exploration minière depuis plus de 15 ans dans le pays, où il détient 25 licences d'exploration : 11 licences sur le bassin du Sainshand et 14 sur le bassin de Dariganga.
La Mongolie est parmi les 10 pays possédant les ressources en uranium les plus importantes. Le pays, dont le développement minier nourrit la croissance depuis le milieu des années 2000, veut placer l'uranium au cœur de sa politique d'indépendance[126]. L'État mongol a pour cela conclu des accords avec la France – et Areva en particulier − la Russie, la Chine, le Japon et l'Inde.
Fin 2009, un accord de coopération dans le secteur de l'énergie nucléaire a été signé entre Areva et l'État mongol[127].
Depuis février 2013, le Conseil Professionnel des Ressources Minérales auprès du Ministère des Mines a officiellement classé le gisement de Zoovch Ovoo, ressource stratégique, avec 60 000 tonnes d'uranium[128],[129]. La zone est sous licence d'exploration jusqu'en 2015. Areva y mène des études géologiques pour confirmer la viabilité économique, technique et environnementale du projet et définir le procédé d'exploitation le mieux adapté. En octobre 2013, un accord a été signé pour créer la société Areva Mines LLC, détenue à 44 % par Areva, 22 % par Mitsubishi Corporation et 34 % par MON-ATOM, société publique nucléaire mongole[130]. Cette nouvelle société chapeautera tous les projets d'exploitation minière.
Orano a réalisé de juillet 2021 à décembre 2022 un test pilote sur site pour l'extraction d'uranium du gisement de Zuuvch Ovoo, en partenariat avec la société nationale mongole Mon-Atom. Emmanuel Macron appuie le projet de mine d'uranium lors de sa visite en Mongolie en mai 2023[131]. En octobre de la même année, un protocole d'accord est signé pour exploiter la mine[132]. Cet accord établit le cadre d'un investissement mutuel, définissant les bases des relations entre Orano et le gouvernement mongol pour les décennies à venir[133].
Depuis 1996, Areva exploite l'uranium du Kazakhstan via sa filiale KATCO avec l'entreprise Kazak Kazatomprom. En 2012, environ 40 % de l'uranium extrait par Areva provient du Kazakhstan[réf. nécessaire].
En septembre 2011, Areva projette de faire entrer le groupe Kazatomprom au capital du projet de rénovation de l'Usine Areva Malvési, en contrepartie de la montée en régime des mines d'uranium d'Areva au Kazakhstan, devenu le premier producteur mondial d'uranium[réf. nécessaire].
En 2014, Areva procède à un transfert de technologies concernant des lignes d'assemblage de combustible nucléaire dans l'usine métallurgique d'Oulba[134].
En décembre 2017, New Areva et Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP) annoncent la signature d'un accord important visant à renforcer leur coopération dans les domaines de l'assainissement et du démantèlement[135].
Orano est une société anonyme de droit français à conseil d'administration. Son directeur général est Nicolas Maes[136].
Le chiffre d'affaires a connu une très forte croissance, de 40%, entre 2006 et 2009, soit en seulement trois ans, en grande partie grâce à celui de la filiale Areva T&D, qui augmente sa part du marché mondial de l'interconnexion électrique, en pleine croissance, passant de 7% à 11%.
Parallèlement, le carnet de commandes fait plus que doubler pour atteindre 49,5 milliards d'euros en 2009 contre seulement 20,5 milliards d'euros en 2005. Cette double croissance des ventes et des commandes met l'entreprise face à une explosion du crédit fournisseurs qu'elle doit assurer à ses sous-traitants, et elle obtient des crédits bancaires pour y faire face, complétés par une progression de ses capitaux propres sous le double effet des bénéfices engrangées et de la vente d'actions en Bourse, où son cours a quasiment triplé. La dette financière passe ainsi de 2,1 milliards d'euros à 7,7 milliard d'euros.
En 2010, la cession de sa principale filiale, Areva Transmission et distribution, appelée aussi Areva T&D, fait chuter le carnet de commandes et s'effondrer les ventes tandis que le résultat d'exploitation passe brutalement de 501 millions d'euros à une perte d'exploitation de 423 millions d'euros. S'ajoute à cette évolution les provisions comptables pour dépréciations d'actifs passées pour le retard sur les chantiers EPR, significatives à partir de 2007 et qui augmentent progressivement.
Par ailleurs, la cession de la filiale Areva T&D, qui assurait près de la moitié des bénéfices déséquilibre le plan de financement d'Areva, qui a déjà été fragilisé par l'explosion du crédit fournisseur dans le sillage de celle du carnet de commandes entre 2005 et 2009, tandis que l'augmentation des capitaux propres a été réelle, mais freinée par des ventes d'actions sur le marché boursier en moins grand nombre que prévu par la direction du groupe.
La crise de la dette publique en Europe en 2011 et surtout la catastrophe de Fukushima de mars 2011 obligent à augmenter brutalement les provisions comptables pour dépréciations d'actifs et la perte d'exploitation approche de 2 milliards d'euros pour l'année 2011.
Ces provisions viennent amputer les capitaux propres qui étaient montés jusqu'à plus de 8 milliards d'euros en 2010, après que le 30 juin 2009, Areva ait annoncé qu'il allait cèder 15% du capital à de nouveaux partenaires et à ses salariés.
Années | 2002 | 2003[137] | 2004 | 2005[138] | 2006[139] | 2007[140] | 2008[141] | 2009 | 2010[142] | 2011 | 2012[143] | 2013[144] | 2014[145] | 2015 | 2016[146] | 2017[146] | 2018[147] | 2019[148] | 2020[149] | 2021[150] |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 8 265 | 8 255 | 11 109 | 10 125 ¹ | 10 863 | 11 923 | 13 160 | 14 003 ³ | 9 104 | 8 872 | 9 342 | 9 240 | 8 336 | 4 199 | 4 401 | 3 926 | 3 623 | 3 787 | 3 684 | 4 726 |
Résultat d'exploitation | 180 | 342 | 640 | 551 | 407 | 751 | 417 | 501 | −423 | −1 866[151] | 118[151] | 415 | −34 | |||||||
Résultat net part du groupe | 240 | 389 | 451 | 1 049 ² | 649 | 743 | 589 | 552 | 883 | −2 503[151] | −99[151] | −494 | −4 834 | −2 038 | −239 | −252 | −544 | 408 | −70 | 678 |
Capitaux propres | 4 020 | 4 113 | 4 928 | 6 362 | 6 722 | 6 994 | 6 547 | 6 648 | 8 664 | 5 448[151] | 5 174[151] | 5 082 | 4 982 | −1 016 | 952 | 723 | 1 248 | 1 089 | 1 858 | |
Dette financière | 2 217 | 800 | 1 884 | 2 016 | 2 119 | 4 915 | 6 662 | 7 741 | 7 240 | 5 522[152] | n.c. | 6 176[153] | 5 809 | 5 873 | 5 105 | 4 415 | 4 153 | 4 191 | 3 441 | |
Carnet de commandes | n.c. | n.c. | 19 820 | 20 569 | 25 627 | 39 834 | 48 246 | 49 438 | 44 204 | 45 558 | 45 369 | 41 521 | 46 866 | 33 573 | 30 788 | 31 789 | 29 944 | 26 994 | 25 800 |
L'ouverture du capital d'Areva a été annoncée par le gouvernement français en 2003, puis reportée plusieurs fois[154], notamment au profit des privatisations de GDF et d'EDF. Fin octobre 2005, le premier ministre Dominique de Villepin a annoncé qu'il suspendait le processus[155].
Le 31 août 2007, Anne Lauvergeon a insisté sur la nécessaire évolution du capital pour financer le développement et le 30 juin 2009, Areva cède 15% du capital à de nouveaux partenaires et à ses salariés.
Plus tard, le 2 novembre 2015, face aux difficultés d'Areva, et lors de la visite de François Hollande à Pékin, l'État-actionnaire (à 86 %) décide un protocole d'accord entre Areva et le chinois CNNC, qui prévoit une prise de participation minoritaire, une coopération industrielle entre les deux groupes et un recentrage d'Areva sur le cycle du combustible[156].
Mais les discussions qui s'ensuivent n'aboutissent pas, et début 2017, l'assemblée générale d'Areva approuve l'entrée au capital des deux entreprises japonaises Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Japan Nuclear Fuel Limited (JNFL) avec une prise de participation à hauteur de 5 % chacune, apportant au total 500 millions d'euros[157].
Au , une fois effective l'entrée au capital des deux investisseurs japonais, l'actionnariat du groupe Orano se répartit ainsi[158] :
Au , l'actionnariat d'Orano est composé ainsi, après l'acquisition le par l'État des actions du CEA[149] :
Le , l'État français achète 4 % des titres à Areva[159]. En juillet 2021, l'État français acquiert une participation de 16 % auprès d'Areva[160] et de la Caisse des dépôts, pour 994 millions d'euros[161],[162]. En septembre 2021, l'État français acquiert la participation restante d'Areva dans Orano de 9,4 % pour 563 millions d'euros[163],[1].
Avec le slogan « Nous n'avons rien à vous cacher », Anne Lauvergeon instaure dès sa prise de fonction en 2001 une culture de communication grand public dans une structure plus habituée au secret[164], qui va néanmoins rapidement devenir une marque de fabrique du groupe.
En 2006, une campagne à l'échelle mondiale, « Experts en énergie », gérée par Euro RSCG C&O, et réalisée par le collectif français H5, s'est donné comme but de « renforcer la visibilité de la marque, de développer ses compétences et de montrer la cohérence de ses activités dans le domaine de l'énergie. » Cette campagne, illustrée par la célèbre chanson Funkytown, a été critiquée par les antinucléaires qui ont dénoncé « la contamination funky »[165].
En 2009, le slogan « L'énergie au sens propre » est suspendu puis retiré face à la contestation des écologistes[166],[167].
Fin 2010, une nouvelle campagne publicitaire déferle sur les écrans avec le film L'épopée de l'énergie[168]. Diffusée en Europe et aux États-Unis pour un coût annoncé d'au moins 20 millions d'euros, elle provoque une nouvelle fois une critique virulente de nombreux anti-nucléaires et des promoteurs des économies d'énergie.
À partir de janvier 2011, le Réseau Sortir du nucléaire diffuse une campagne pour dénoncer la « propagande » d'Areva.
En octobre 2013, Areva lance une nouvelle campagne publicitaire : « L'avenir pour énergie ». Elle est déployée dans les médias français, en presse écrite et sur le web, et relayée sur les médias sociaux. Cette campagne se compose de 5 annonces des engagements du groupe (la sûreté, les énergies renouvelables, l'emploi, l'innovation et le développement à l'international) illustrés par des photographies industrielles, des faits et chiffres marquants. Ces annonces mettent en valeur des métiers et des expertises de collaborateurs Areva, se voulant « factuelle, authentique et fidèle à [leurs] métiers »[169]. À cette occasion, Areva a également changé son identité sonore.
En décembre 2017, New Areva renouvelle son engagement commun avec 90 autres entreprises en faveur du climat, le French business climate pledge, engagement qu'il avait signé initialement en 2015[170].
Areva sponsorise des bateaux français à la Coupe de l'America : Défi Areva en 2003, Areva Challenge quatre ans plus tard. Une action de greenpeace est entreprise à Lorient en 2002 contre le bateau de l'équipe française de l'America's Cup, ce qui donna lieu à une plainte de la société propriétaire du Défi Areva contre les militants de Greenpeace dont l'embarcation avait heurté le voilier[171].
En Allemagne, Areva NP, dont le siège social allemand se trouve à Erlangen près de Nuremberg, est le principal sponsor du club de football de première division 1. FC Nürnberg de 2008[172] à 2012. Le contrat, signé en 2008[173], court jusqu'à la saison 2011/2012. Cependant, après les accidents nucléaires de Fukushima, des protestations de supporteurs et de groupes écologistes remettent en cause le contrat liant le club à l'entreprise[174],[175]. Le contrat achevé, Areva se concentre alors sur l'athlétisme[176].
En 2009, le groupe Areva se lance dans le programme « Athlenergy » et devient jusqu'en 2015 le sponsor de la Fédération Française d'Athlétisme et le partenaire officiel du Meeting Diamond League de Paris Saint-Denis (athlétisme), appelé « Meeting Areva »[177].
Areva structure son dispositif autour du Meeting Areva, mais aussi aux côtés de l'équipe de France d'athlétisme qui porte les couleurs du groupe lors des compétitions nationales et internationales[réf. nécessaire].
Areva sponsorise également des événements de courses à pied :
Le groupe a également sous contrat l'image de certains athlètes, composé de « têtes d'affiches » ainsi que de jeunes espoirs. Pour l'année 2013, ces athlètes sont le sprinteur Jimmy Vicaut, l'heptathlonienne Antoinette Nana Djimou[178] et le groupe d'entraînement du Montpellier Décathlon Elite (notamment avec Romain Barras et Kévin Mayer). Ce partenariat se poursuit jusqu'en 2016[179].
Sorti au cinéma en mars 2023, le film La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé d'après le livre-enquête de Caroline Michel-Aguirre, chef du service investigation à L'Obs, raconte histoire des violences subies par Maureen Kearney, secrétaire du comité de groupe d'Areva [190]. Isabelle Huppert interprète le rôle de Maureen Kearney[191].
En décembre 2012, Maureen Kearney, syndicaliste CFDT et secrétaire du comité de groupe européen d'Areva, dénonce un accord secret signé entre EDF, Areva et CGNPC (opérateur nucléaire chinois) qui permet des transferts de technologie nucléaire[192] et menace l'avenir d'Areva.
Avec toute l'intersyndicale d'Areva, elle mène l'opposition à cet accord, alerte les politiques et les médias et obtient que le ministre de l'économie Arnaud Montebourg commande une enquête à l'Inspection des finances, puis obtient un rendez-vous avec le président François Hollande.
Juste après, elle est victime le dans sa maison d'un viol avec un manche de couteau, ligotée à une chaise, bâillonnée, et victime d'actes de barbarie et de menaces, avec un « A » scarifié sur le ventre. Les prélèvements ADN effectués sur la scène de crime disparaissent, ainsi que les relevés d'appels téléphoniques prouvant les menaces téléphoniques dont elle venait aussi d'être victime. Mise en garde à vue sans motif, menacée et intoxiquée sur le fait que son mari aurait témoigné contre elle, la syndicaliste avoue sous la pression « avoir inventé son agression », puis se rétracte rapidement, mais n'obtient pas de rendez-vous avec la juge d'instruction et se voit condamnée en première instance[193].
Avec l'aide du syndicat CFDT, elle change d'avocat et décide de faire appel, ses défenseurs et retrouvant la trace des relevés d'appels téléphoniques et obtenant la preuve que prélèvements ADN effectués sur la scène de crime ne sont toujours pas disponibles. Ils prouvent aussi que la provenance de ses empreintes digitales n'étaient pas ses liens, contrairement aux affirmations erronées des enquêteurs, et qu'il lui était de toute façon impossible de se ligoter elle-même compte tenu de sa rupture de ligament à l'épaule droite, alors qu'elle est droitière. En 2018, la cour d'appel l'acquitte et dénonce l'erreur judiciaire précédente ainsi que les multiples manquements des enquêteurs[194]. L'article de Libération évoque alors "l'accord de coopération secret paraphé le 19 octobre par le PDG d'Areva, Luc Oursel, celui d'EDF, Henri Proglio, et leur homologue de l'électricien chinois CGNPC, sur la conception d'un nouveau réacteur", texte "tellement confidentiel que sa signature, dévoilée quatre jours plus tard par le quotidien économique Les Echos, n'avait fait l'objet d'aucune annonce officielle"[195]. Selon lui, "les syndicalistes redoutent des transferts de technologies, - mais aussi de charges de travail industrielles - vers la Chine" car "les précédentes versions de l'accord, dévoilées par la presse, étaient très défavorables à Areva"[195].
Le , le comité de groupe européen (CGE) avait voté à l'unanimité une résolution demandant le texte de cet accord et menacé en cas de refus, "d'ici au 23 novembre", d'assigner la direction d'Areva en référé pour «délit d'entrave» devant le tribunal de grande instance de Paris[195]. «Il y avait une ambiance d'intimidation envers elle de la part de la direction d'Areva, en particulier une volonté de l'isoler » vis-à-vis de ses collègues, révèle l'avocat du comité de groupe européen, Rachid Brihi[195]. Selon Areva, le journal a laissé entendre par « des raccourcis et des parallèles douteux qu'Areva pourrait avoir une quelconque responsabilité dans l'agression de l'une de ses salariés», visiblement sans connaitre la jurisprudence de la diffamation, notamment dans un article d'analyse[196] évoquant un "soupçon qu'EDF veut brader le savoir-faire tricolore aux Chinois" et posant une question: "Maureen Kearney a-t-elle payé le fait de s'intéresser de trop près à l'accord secret conclu en octobre entre EDF, Areva et la Chine ?" [196].
Selon Clémentine Autain, députée de La France insoumise, et les députés signataires de la proposition de résolution, la sortie en salle le mercredi 1er mars 2023 du film de Jean-Paul Salomé, «La syndicaliste», relance les interrogations sur ce qui ressemble à un scandale d'État. ils demandent « la création d'une commission d'enquête parlementaire relative à « l'affaire Maureen Kearney » et ses implications en matière de fonctionnement de nos institutions, de nos principes démocratiques et de notre souveraineté industrielle »[197],[198].
En 2005, Areva (devenue Orano) s'engage à aider Rosatom en lui livrant une première unité industrielle de défluoration (séparation de l'acide fluorhydrique de l'uranium appauvri issu du procédé d'enrichissement pour le reconditionner sous une forme solide et stable ; pour un futur éventuel usage comme combustible nucléaires[199].
Fin 2019, en présence de Bruno Le Maire (Ministre de l'Economie et des Finances) Orano annonce à Moscou, la signature d'un contrat de Modèle:Nor d'euros avec ECP, filiale Rosatom pour la participation à la construction d'une usine d'uranium appauvri à construire à Zelenogorsk en Russie, Orano fournissant à horizon 2022 les équipements de défluoration d'uranium appauvri, ainsi qu'une prestation d'assistance technique pour l'installation des équipements, et la mise en route de l'usine[199]. Selon Orano, ce contrat vient « consolider la relation de confiance établie entre nos équipes et celles de Rosatom » et devrait mobiliser une vingtaine d'ingénieurs dans le groupe et une partie du réseau de sous-traitants historiques d'Areva/Orano en France « pour la fabrication des pièces afin de garantir la qualité, la performance et la maîtrise des coûts »[199].
Dans une résolution du à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022, le Parlement européen « invite les États membres à mettre un terme à toute collaboration avec la Russie dans le domaine nucléaire, en particulier avec Rosatom et ses filiales »[200].
L'invasion de l'Ukraine par la Russie pose la question de l'avenir de la filière du retraitement du combustible usagé des centrales nucleaires françaises. L'installation de conversion, seule usine au monde capable de recycler l'uranium déchargé des réacteurs nucléaires français, est située à Seversk, dans la région de Tomsk, en Sibérie, qui appartient au groupe russe Rosatom. Orano a continué à y envoyer de l'uranium usagé jusqu'en octobre 2022. Les stocks s'accumulent en France, pour environ 33 000 tonnes. En l'absence de retraitement, l'uranium issu des combustibles usés devrait être considéré comme un déchet supplémentaire à gérer[201],[202],[203].
Pour diminuer la dépendance des énergéticiens électriques occidentaux à l'enrichissement de l'uranium par la Russie pour leurs combustibles nécessaires à leurs réacteurs nucléaires dont un tiers des approvisionnements est assuré par Rosatom, Orano veut lancer au plus vite l'extension de son usine d'enrichissement de l'uranium au Tricastin (Drôme), afin d'augmenter de 30 % ses capacités de production d'ici 2030. Orano représente 12 % de parts de marché mondial de l'enrichissement et 60 clients dans le monde[204],[205].
Le , à la suite du rejet de la Cour de cassation, Areva-Socatri a été définitivement condamnée pour pollution des eaux à la suite de l'importante fuite d'uranium survenue en juillet 2008 à l'usine Socatri sur le Site nucléaire du Tricastin[206].
L'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) relève en octobre 2016 une pollution radioactive liée à la présence d'américium-241 près de l'usine Areva de La Hague. Cette pollution est confirmée par l'entreprise en janvier 2017. L'analyse des échantillons par l'Institut de radiophysique du centre hospitalier universitaire de Lausanne révèle également une pollution au plutonium. Areva exclut « un risque sanitaire pour l'homme »[207].
La Compagnie minière d'Akouta (Cominak), a poursuivi l'exploitation de 1978 à 2021 de la mine d'uranium d'Akouta près d'Arlit. Elle a produit 75 000 tonnes d'uranium et a fermé à la suite de l'épuisement de ses réserves. Les « résidus radioactifs » issus de l'extraction de l'uranium inquiètent ONG et riverains. Le chantier de sécurisation porte sur les 20 millions de tonnes de déchets de roches et résidus de minerais. Les montagnes de déchets s'étendent sur 120 hectares. Le réaménagement, d'un coût de 150 millions d'euros doit durer dix ans, suivis par au moins cinq ans de surveillance environnementale. Le but est de restituer un « site sûr, sain et non polluant »[208],[209].
Areva est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2015, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 50 000 et 100 000 euros[210]. En 2017, elle déclare 250 000 euros de dépenses de lobbying en France[211].
Areva est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Elle déclare en 2016 pour cette activité cinq collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 600 000 et 700 000 euros[212].
Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Orano aux États-Unis s'élèvent en 2022 à 370 000 dollars. Elles ont culminé en 2007 à 1 887 000 dollars [213].
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