La Société de littérature de Bruxelles, fondée le (20 nivôse an VIII) à Bruxelles et dissoute en 1823, est une société littéraire regroupant quelques bruxellois de naissance ou de résidence.
Bientôt ce cercle s'adjoignit des membres venant de toute la Belgique, souvent des fonctionnaires lettrés d'origine belge ou française.
Il regroupait des personnes aimant ou s'adonnant à la littérature.
Voltaire, comme dit Roland Mortier, est leur grand homme, leur « parrain », mais ils n'ont ni sa verve ni son mordant ni son aisance.
Composée de gens graves, ceux-ci purent y cultiver le genre léger de l'épigramme, du madrigal ou de la fable, le tout dans un style digne de Baour-Lormian ou plus philosophique comme celui de Pierre-Jean Martin de Bussy, le "nouveau Lucrèce".
Ces productions étaient rendues publiques dans les Almanachs poétiques publiés par cette société et qui paraissaient régulièrement de 1801 à 1819.
Comme nous le précise Louis Verniers[2], «outre le salon - spécialement destiné à la lecture - et où le silence était de rigueur - les sociétaires disposaient de locaux pour jouer aux cartes, au billard, etc., à l'exception toutefois des jeux de hasard, absolument proscrits.»
La Société se réorganisa le et renouvela sa direction.
Charles-Auguste de Chênedollé. Né à Hambourg le , il mourut en , vieillard aimable, érudit et distrait, à Bruxelles rue Notre-Dame-aux-Neiges délaissant une bibliothèque de 22 000 volumes. Il était le fils de Charles-Julien Lioult de Chênedollé (1769-1833), qui avait épousé le la liégeoise Victoire Bourguignon qu'il abandonna en 1797 avant la naissance de son fils Charles. Charles-Julien Lioult de Chênedollé est bien connu de l'histoire littéraire, puisqu'il fut un ami de Chateaubriand et fut fiancé à sa sœur Lucille qui rompit ses fiançailles après avoir appris l'existence de ce mariage. Cela n'empêcha pas Chênedollé d'épouser à Vire le , Aimée de Banville dont il eut cinq enfants.
Pierre De Hulstere (ou Dehulstère), polytechnicien.
de Scheppere, trésorier.
Charles-Alexandre de Gamond, né le , médecin, il termina sa vie à Molenbeek-Saint-Jean dans le petit château[4] qu'il y possédait au coin de la rue Fin et de la rue Saint-Martin. Il figure parmi les fondateurs de la société[5].
Adolphe Quetelet, qui publia dans le Recueil annuel de poésie de la Société de littérature de Bruxelles pour l'année 1818, un poème intitulé: Les Adieux du poète à sa lampe.
Louis-Vincent Raoul (1770-1848) qui se distingua comme un adversaire acharné de Victor Hugo et qu'il accabla de ses diatribes dans un livre désormais fort oublié l'Anti-Hugo, publié en 1846.
Vandezande, Ferdinand, Lambert, Joseph, né à Bruxelles le . Ami de Louis Gruyer depuis 1798. Polytechnicien. Entré dans les douanes françaises, il est monté jusqu’au grade de sous-directeur (administrateur). Premier commis de la direction de Rouen jusqu’en 1815 puis M. Ferrier, directeur général, l’appelle à l’administration centrale à Paris où il devient chef de division. En 1831, nommé sous directeur et membre du conseil. En 1841, nommé à sa demande receveur principal des douanes de Marseille. Il prit sa retraite six ans plus tard. Chevalier et officier de la Légion d'honneur[7].
1875: Édouard Mailly, Essai sur la vie et les ouvrages de Lambert-Adolphe-Jacques Quetelet, Annuaire de l'Académie royale de Belgique, 1875, p. 290, note 15.
1938: André Maurois, René ou la vie de Chateaubriand, 1938. (Concerne la bigamie de Chênedollé).
1948: Gustave Charlier, Le mouvement romantique en Belgique (1815-1830), tome I, La bataille romantique, Mémoires de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, tome XVII, Bruxelles, 1948, p. 18-24.
1948: Roland Mortier, « Les sociétés littéraires », dans Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, Bruxelles, La Renaissance du livre, 1948, p. 235-236.
1952: Carlo Bronne, « L'enfant de l'Exil », dans La tapisserie royale. Faits et portraits léopoldiens, Bruxelles-Paris, 1952, pp. 27 à 31. (Concerne la vie de Chênedollé).
1965: Louis Verniers, Un millénaire d'histoire de Bruxelles, Bruxelles, 1965, p. 518.
1974: Liliane Wellens-De Donder, « Lettre de A. Quetelet à Lecocq, secrétaire perpétuel de la Société de littérature de Bruxelles. Gand, le », dans Adolphe Quetelet 1796-1974, exposition documentaire présentée à la Bibliothèque Royale Albert Ier à l'occasion du centenaire de la mort d'Adolphe Quetelet, Bruxelles, Palais des Académies, 1974, p.95.
Auguste Imbert, Benjamin-Louis Bellet, Tablettes bruxelloises ou Usages, mœurs et coutumes de Bruxelles, Bruxelles, 1828, p.174: «La Société de Littérature, a été formée, le 12 janvier 1820, par des élèves de l’école centrale du département de la Dyle; chaque année cette société faisait imprimer un recueil de ses poésies; mais, depuis 1824, ses annuaires ne sont plus parues.»
Fritz Masoin, Histoire de la littérature française en Belgique de 1816 à 1830, 1873: «En janvier 1800, quelques élèves de l'École centrale de Bruxelles fondèrent la Société de littérature, qui réunissait chaque mois Dehulstère, Deglimes, Hubin, Lesbroussart père et fils, Marchai, Gigot, Rouillé, de Stassart et Vidal. Les auteurs y lisaient leurs productions, et séance tenante on en faisait la critique.»
Renseignements le concernant tiré de l'article de Paul De Zuttere, « Familles alliées à la famille Spaak. La famille (de) Gamond », dans l'Intermédiaire des généalogistes, Bruxelles, mars-avril 2010, n° 386, p.66.
lire à son sujet: Paul De Zuttere, «Généalogie de la famille Spaak et de quelques familles alliées», dans l'Intermédiaire des généalogistes, n° 385, janvier-février 2010, p. 35.