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chanteur algérien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Slimane Azem (en kabyle: Sliman Ɛezem), né le à Agouni Gueghrane en Algérie, et mort le à Moissac en France, est un musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète, poète et fabuliste algérien d'expression kabyle.
Naissance |
Agouni Gueghrane (Algérie) |
---|---|
Décès |
(à 64 ans) Moissac (France) |
Activité principale | Chanteur, auteur-compositeur-interprète |
Genre musical | Musique kabyle |
Instruments | Guitare et flûte de roseau |
Années actives | 1948 - 1980 |
Slimane Azem naît le à Agouni Gueghrane, en Kabylie, en Algérie, alors départements français.
À 11 ans, il devient employé agricole chez un colon à Staoueli, une station balnéaire près d'Alger. En 1937, il s'installe à Longwy en France métropolitaine et trouve un travail dans une aciérie pendant deux ans. Mobilisé en 1939, lors de la « drôle de guerre », à Issoudun. En 1940, il est réformé et s'installe à Paris où il est embauché comme aide électricien dans le métro parisien[1]. En 1942, il est réquisitionné pour le STO par les Allemands dans les camps de travail de la Rhénanie jusqu'à sa libération, en 1945.
Après la Libération, il décroche la gérance d'un café dans le 15e arrondissement de Paris où il interprète ses premières compositions. Remarqué et encouragé par Mohamed el Kamel, ancien de l'ensemble Bachtarzi, il persévère dans le chant. Slimane enregistre enfin son premier disque avec le morceau A Moh A Moh. Traitant du mal du pays, ses disques s'arracheront chez Madame Sauviat, l'unique disquaire qui vend des albums d'artistes nord-africains et orientaux.
En 1955, il écrit en pleine guerre d'Algérie, Effeɣ ay ajrad tamurt iw, une chanson où il compare les colons français aux criquets qui dévastent les cultures et dévorent son pays[2]. Elle est interdite par un arrêté du 22 juin 1957 de la République française[2].
À l'indépendance de l'Algérie, en 1962, Slimane Azem critique le pouvoir algérien, Ben Bella et Boumedienne dans des chansons vendues sous le manteau en Algérie. Le pouvoir lui interdit tout retour dans le pays. Contraint de s'installer en France, il devient alors une voix légendaire que les Kabyles peuvent écouter sur la radio française dans son quart d’heure kabyle quotidien. Azem est, de fait, interdit d’antenne dans son propre pays et ses disques ne circulent que sous le manteau ; on ne lira son nom, en minuscules, que dans les brèves, d'un quotidien du bled. En 1970 il obtient, avec la chanteuse Noura, un disque d'or l'imposant comme une des meilleures ventes hexagonales. Il devient sociétaire de la SACEM.
Au cours des années 1970, il fait des duos comiques avec le cheikh Norredine et chante en français Algérie, mon beau pays[3] et Carte de résidence. Au fil des enregistrements, Slimane Azem conquiert un large public communautaire grâce à ses textes paraboles où il met en scène des animaux et se pose comme un chanteur engagé politiquement. Puis son inspiration décline.
Au début des années 1980, il consacre une bonne partie de sa fortune à l'achat d'une ferme à Moissac. Slimane Azem meurt le 28 janvier 1983 dans sa ferme[4].
En 2008, la ville de Moissac, en France, décide d'honorer le chanteur en baptisant un jardin à son nom[5]. La ville de Paris a fait de même en décembre 2013 en baptisant une place dans le 14e arrondissement.
En 2020, HK et Les Saltimbanks lui rend hommage dans la chanson Slimane de l'album Petite Terre.
Il est le frère de Ouali Azem, député français de 1958 à 1962 sous la Ve République.
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