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Shulamith Firestone, née le à Ottawa et morte de faim le à New York recluse dans son appartement[1], est une féministe radicale canadienne. Membre fondatrice des New York Radical Women, des Redstockings (en) et des New York Radical Feminists (en), elle est l'une des figures centrales du mouvement féministe radical. Firestone a publié, en 1970, La Dialectique du sexe.
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Shulamith Bath Shmuel Ben Ari Feuerstein |
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Shulamith Firestone est née à Ottawa, au Canada, dans une famille juive à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle est l'aînée du rabbin Tirzah Firestone (en). Elle fit ses études au Telshe Yeshiva (en), à l'Université de Washington et à l'École de l'Institut d'art de Chicago, où elle obtint un diplôme en peinture (Bachelor of Fine Arts, BFA). Elle fut à l'époque filmée pour un documentaire jamais diffusé, mais qui fut retrouvé dans les années 1990 par une cinéaste expérimentale, Elisabeth Subrin, qui réalisa par la suite Shulie (1997), où une jeune actrice joue le rôle de Firestone.
À Chicago, Shulamith organisa le Westside Group avec Jo Freeman, qui précéda l'Union de Libération des femmes de Chicago (en). Elle s'installa à New York en , où elle participa à la fondation des New York Radical Women (NYRW). À partir de 1969, NYRW se divisa entre les politicos (ou féministes socialistes) et les féministes radicales, dont faisait partie Shulamith Firestone. À la dissolution de NYRW, Firestone et Ellen Willis fondèrent le groupe féministe radical Redstockings (en), en , nommé en référence aux Bluestockings, les intellectuelles femmes des siècles précédents. Fin 1969, Firestone, attaquée sur son mode de direction du groupe, quitta le collectif pour cofonder les New York Radical Feminists (en), avec qui elle rompit en 1970, pour des motifs similaires.
En 1970, Firestone a écrit La Dialectique du sexe : les arguments en faveur d’une révolution féministe. Publié en septembre de la même année, le livre est devenu un texte féministe influent[2]. La dialectique du sexe et les idées qui y sont présentées sont devenues importantes à la fois dans le cyberféminisme et le xénoféminisme, car elles étaient porteuses d'autres sujets concernant la technologie et le genre[3],[4]. Au cours de sa carrière d'écrivaine, Firestone a également aidé à rédiger et à éditer un magazine appelé Notes[2]. Son dernier texte, Airless Spaces, écrit en 1998, consistait en des nouvelles toutes liées à son expérience de la maladie mentale et de la schizophrénie[5].
Dans ce livre, Shulamith Firestone tente une synthèse d'idées hétérogènes, sorte de version féministe du freudo-marxisme. Elle reprend les idées de Karl Marx et Engels, Freud, celles de Reich, et celles de Simone de Beauvoir (Le Deuxième sexe, 1949) pour élaborer sa propre théorie féministe, qui influença largement la deuxième vague féministe aux États-Unis.
Optimiste quant à l'utilisation de la technologie et lectrice de Daniel Bell (Vers la société post-industrielle, 1973) et d'Alvin Toffler, Firestone préconisait l'usage de celle-ci afin de se libérer des inégalités de genre qui étaient, selon elle, aggravées par le caractère biologique des corps féminins. Elle militait ainsi en faveur de la cybernétique, de la contraception, de l'avortement et du soutien étatique à l'éducation des enfants, afin de permettre aux femmes d'échapper aux contraintes liées à la maternité. Firestone soutenait aussi la fécondation in vitro ainsi que la sélection sexuelle (du sexe de l'enfant à naître).
Elle a aussi beaucoup insisté sur ce qu'elle appelait la « cybernation », ou les processus d'automation industrielle qui modifierait les formes du travail et de production sociale.
Selon Shulamith Firestone, qui militait en faveur de l'amour libre et de la libre expression sexuelle, une société post-patriarcale mènerait au dépérissement de la famille nucléaire et à l'instauration de communautés intentionnelles vivant dans le cadre d'une société socialiste.
« Tout comme le but final de la révolution socialiste n'était pas juste l'abolition des privilèges économiques de classe mais l'abolition des classes elles-mêmes, le but final de la révolution féministe ne doit pas juste être […] l'abolition des privilèges masculins mais l'abolition des différences sexuelles elles-mêmes[6]. »
Son livre influença l'utopie de l'écrivaine américaine Marge Piercy, Une femme au bord du temps (1976). Le Tigre, un groupe punk féministe lié à la scène riot grrrl, a écrit une chanson en l'honneur de Firestone.
La technophilie propre à l'œuvre de Firestone, ainsi que de Valerie Solanas, autrice de SCUM Manifesto, a fait l'objet de critiques dans les années 1980 par Cynthia Cockburn et Juliet Webster. Dans le Manifeste du Cyborg (1985), Donna Haraway a par la suite critiqué ce qu'elle considérait comme une position essentialiste concernant le genre et la technologie propre aussi bien aux technophiles qu'aux technophobes.
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