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La seigneurie de Lauzon (1636-1854) fut la première seigneurie fondée sur la Rive-Sud du fleuve Saint-Laurent, au sud de la Ville de Québec, à l'époque de la Nouvelle-France.
Pays | Royaume de France |
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Région/Province | Nouvelle-France |
Statut | Seigneurie |
Date de fondation | 1636 |
Date de disparition | 1854 |
Concessionnaire | Henri de Lévis |
Coordonnées | 46° 38′ 00″ N, 71° 09′ 00″ O |
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En 1629, une pointe rocheuse située au sud-est de Québec et qui était composée de deux buttes qui s'avançaient vers le fleuve St-Laurent sera nommée « Cap de Lévy » par Samuel de Champlain[1]. Champlain a très peu exploré ce territoire, mais il s'aventura dans le secteur de la rivière Chaudière. Il rencontra des Iroquois hostiles. À cause de la présence des Iroquois, les Français s'aventuraient rarement sur la Rive-Sud de Québec à cette époque.
Ce n'est qu'en 1636 que le territoire fut acheté par Jean de Lauzon (ou Lauson en vieux français). On rapporte que Lauzon a usé de subterfuges pour obtenir la seigneurie en se servant de Simon Le Maître en guise de prête-nom. Ce dernier se porta acquéreur des titres seigneuriaux qu'il remettra à Lauzon onze jours après les avoir achetés. Simon Le Maître, noble, associé de la Compagnie de la Nouvelle-France (La Compagnie des Cent Associés) et conseiller du roi Louis XIII, devient donc propriétaire (par acte de concession) de la seigneurie de Lauzon, le . Pendant onze jours, Le Maître fut le premier seigneur « temporaire » de la seigneurie.
Jean de Lauzon était conseiller au parlement de Paris, premier directeur de la Compagnie des Cent-Associés et il fut gouverneur de la Nouvelle-France de 1651 à 1656. Il n'a jamais eu l'intention de s'installer en Nouvelle-France, ni d'y envoyer des colons. Le tout sera officialisé le , dans un acte signé devant les notaires Huguenier et Huart de Paris. Jean de Lauzon s'occupa très peu de ses concessions en Nouvelle-France et la seigneurie de Lauzon restera vierge jusqu'en 1647.
La seigneurie mesurait 6 lieues de littoral (17,9 milles ou 28,8 km) par 6 lieues de profondeur, c'est-à-dire 3 lieues en amont par 3 lieues en aval de l'embouchure de la rivière Chaudière (située près du pont de Québec)[2].
Le premier colon de la seigneurie était Guillaume Couture. Il est l'ancêtre des Couture d'Amérique du Nord et il fut un personnage important dans l'histoire de la Nouvelle-France. Il s'est installé sur la côte de Lauzon (secteur historique de Lévis) en 1647. Le territoire reçut par la suite le toponyme Pointe-de-Lévy[3].
L'arrivée des familles souches sera le départ officiel de la colonisation de la seigneurie dès 1648. Plusieurs familles vont s'y installer, notamment les Bissot, Brulotte dit Gesseron, Guay, Carrier, Hallé, Bégin, Bourget et Huard. Le premier village se nommait Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy et c'est en 1694 que la première paroisse du même nom fut fondée sur la Rive-Sud de Québec[4].
Onze seigneurs vont se succéder jusqu'en 1836.
François Bissot fit construire le premier moulin de la seigneurie de Lauzon en 1655, ainsi que la première tannerie de la Nouvelle-France en 1668 sur sa concession. Entre 1648 et 1836, l'économie de la seigneurie se caractérisait par la présence des fermiers/cultivateurs, des bûcherons, des moulins à scie et le chantier maritime A.C. Davie[5].
En 1836, la seigneurie fut démantelée à la suite de la faillite de Sir John Caldwell, dernier seigneur de la seigneurie de Lauzon. En 1843, la seigneurie fut vendue selon l'Acte 7 Victoria, ch. 26. La couronne fit l'acquisition de la seigneurie de Lauzon pour 45,000 livres.
Le , à la suite de l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, en vertu de la section 109 de cet acte, la Province de Québec devient propriétaire de la seigneurie.
De là vont naître plusieurs petites municipalités, villages et villes entre le milieu du XIXe siècle et le début du XXe siècle sur le territoire (Lévis, Lauzon, Saint-David-de-l'Auberivière, Saint-Télesphore, Saint-Romuald d'Etchemin, Saint-Nicolas, Saint-Jean-Chrysostome, Saint-Louis-de-Pintendre, Saint-Rédempteur, Saint-Étienne-de-Lauzon. Saint-Henri-de-Lévis, Saint-Étienne-de-Lauzon et Bernières). Le village de Lévis sera fondé en 1857 et celui de Lauzon en 1867 (il deviendra une ville en 1910). Ce n'est qu'en 1861 que la ville de Lévis sera fondée, grâce à l'initiative de l'abbé Joseph-David Déziel, curé de la municipalité de paroisse de Notre-Dame-de-la-Victoire et du révérend presbytérien Duncan Anderson. Étonnamment, la fusion municipale de Lévis officialisée en 2002 fera presque renaître les dimensions territoriales de la seigneurie de Lauzon.
Voici la liste des seigneurs, ainsi que la date de leur entrée en fonction.
Notez que la colonisation de la seigneurie débuta uniquement en 1647 avec l'arrivée de Guillaume Couture. Jean de Lauzon (père) ne s'est jamais installé sur sa seigneurie. En 1836, Sir John Caldwell fit faillite et dut céder sa seigneurie au gouvernement du Bas-Canada. Celle-ci sera morcelée et de là vont naître les nouvelles municipalités, les nouveaux villages et les villes de la Rive-Sud du fleuve Saint-Laurent installés devant la Ville de Québec. Les fusions municipales de Lévis en 2002 ont presque recréé les dimensions territoriales de la seigneurie de Lauzon à l'exception de l'absence des municipalités de Saint-Lambert-de-Lauzon et de Saint-Henri qui sont indépendantes.
Le 375e anniversaire de la fondation de la seigneurie de Lauzon fut souligné officiellement le , lors du 150e anniversaire de la fondation de Lévis et pendant toute cette année.
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