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établissement public d’enseignement supérieur et de recherche dans les domaines des sciences humaines et sociales et des relations internationales De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Institut d'études politiques de Paris (IEP), communément appelé Sciences Po, ou Sciences Po Paris, est une grande école française dans les domaines des sciences humaines et sociales, notamment le droit, l'économie, l'histoire, la science politique et la sociologie. Souvent surnommée « la fabrique des élites », tant ses anciens élèves occupent les plus hauts postes dans la fonction publique, les médias ou d'autres institutions et grandes entreprises françaises et internationales[3],[4], Sciences Po Paris jouit d'un grand prestige en France et à l'international.
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Régime linguistique | |
Fondateur | |
Directeur | |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
15 000 (dont 50 % sont internationaux) |
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Effectif |
3 280 |
Enseignants | 400 enseignants permanents 4 600 enseignants vacataires |
Budget |
220 millions d’euros de budget (2022)[2] |
Pays | |
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Campus |
L'IEP est fondé en 1872 sous le nom d'École libre des sciences politiques par Émile Boutmy, entouré et inspiré par Hippolyte Taine, Ernest Renan, ou encore François Guizot. Après la défaite de la France dans la guerre franco-allemande de 1870, il souhaite « créer l'élite qui, de proche en proche, donnera le ton à toute la nation »[5]. À l'origine situé uniquement à Paris, il est aussi présent depuis 2000 sur les campus délocalisés de Nancy, Dijon, Poitiers, Menton, Le Havre, et Reims.
D'après le classement QS par discipline, Sciences Po figure au 2e rang mondial en science politique et en relations internationales en 2024, derrière Harvard et devant Oxford, et est ainsi la première université européenne dans ces domaines[6].
Sciences Po est une grande école et une université de recherche, qui recrute ses étudiants dans le monde entier par le biais de diverses procédures d’admission. Sciences Po propose à la fois une offre de formation initiale, et une offre de formation continue à destination des professionnels[7].
Près de 71 % de ses diplômés travaillent dans le secteur privé, 8 % dans une organisation internationale ou au sein des institutions européennes et 21 % dans le secteur public, et pour des domaines variés : le conseil, le marketing et la communication, la finance, la comptabilité et la gestion administrative, les relations internationales et la sécurité[8].
Sciences Po propose une préparation aux concours administratifs français, aux concours européens ainsi qu'aux concours judiciaires et juridiques. L'école est notamment réputée pour posséder la meilleure classe préparatoire aux grands concours administratifs français, dont notamment celui de l'École nationale d'administration/Institut national du service public[9].
Sciences Po est membre de l'alliance Sorbonne-Paris-Cité de l'université Paris-Cité.
Issu de la nationalisation de l'École libre des sciences politiques, fondée en 1872 par Émile Boutmy, l'IEP de Paris a le statut particulier de grand établissement, ce qui lui permet d'avoir un processus de recrutement très sélectif. C’est l’un des onze instituts d'études politiques en France. La Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et l'IEP de Paris sont juridiquement liés et forment l'ensemble Sciences Po.
L'IEP de Paris est en partenariat avec 470 universités dans le monde entier. Parmi elles, de grandes institutions universitaires comme l'université de New York[10], Columbia, Wharton, London School of Economics, l'université d'Oxford, Harvard.
Sciences Po est fondé, comme établissement privé, en 1872 par Émile Boutmy pour répondre à la crise politique et morale qui frappe la France au lendemain de la guerre de 1870. Elle entend former de nouvelles élites et produire des savoirs modernes pour une France nouvelle. Le fondateur de Sciences Po veut que ses élèves s’intéressent aux enjeux contemporains et ne se contentent pas d’une culture classique déconnectée du présent. « Le moins que l’on puisse attendre d’un homme cultivé, c’est qu’il connaisse son temps »[11].
L'école en tire sa tradition d'innovation pédagogique, ses premières structures, son surnom, et ses bâtiments de la rue Saint-Guillaume. L'École libre des sciences politiques est établie en opposition à la faculté de droit de Paris qui, à cette époque, formait alors les « élites » des grands corps de l'État[12].
Après la période de fondation, l’École libre se recentre sur la préparation aux concours des grands corps de l’État, tout en formant aux carrières des affaires.
En 1879, le don de la duchesse de Galliera permet l’acquisition de l’hôtel de Mortemart au 27, rue Saint-Guillaume et entérine l’installation définitive de Sciences Po dans le quartier Saint-Germain-des-Prés[13].
Si Boutmy était favorable à l'admission des femmes dès 1904, le conseil d'administration ne l'accepte qu'à partir de 1919, date à laquelle six sont admises[13],[14].
En 1941, une grande réforme pédagogique instaure une scolarité en trois ans, composée d’une année dite préparatoire (l’AP) et de deux années de deuxième cycle au sein de quatre sections (Service public, Économie-finance, Section générale et Section internationale), qui conduit à l’obtention du prestigieux diplôme de Sciences Po à l’issue d’une série d’épreuves dont le « grand O » (grand oral)[15].
En 1945, Charles de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française, confie à Michel Debré une Mission provisoire de la réforme de la fonction publique, chargée notamment de réfléchir à la formation et la sélection des hauts fonctionnaires. Outre la création de l'École nationale d'administration (ENA), Debré propose la nationalisation de l'École libre des sciences politiques, qu'avait déjà tentée le Front populaire. Lors des négociations avec Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney, les responsables de l'école, qui était une société privée (André Siegfried, Roger Seydoux, Jacques Chapsal, respectivement directeur, directeur adjoint et président du conseil d’administration de l’ELSP), s'opposent cependant à une nationalisation totale[13].
Un accord est finalement trouvé pour remplacer l'École par deux structures distinctes et complémentaires :
D'autres instituts d'études politiques sont créés par la suite dans plusieurs grandes villes de France.
En 1947, Jacques Chapsal devient directeur en remplacement de Roger Seydoux, qui s'engage dans une carrière diplomatique ; il occupera ce poste jusqu'en 1979. Il met en œuvre une politique de développement de l'institut et le rénove. L'entrée à triple porte du 27, rue Saint-Guillaume est dessinée par Henri Martin — qui avait créé les grands amphithéâtres dans les années 1930 — en 1949[16]. L'IEP se porte en 1946 acquéreur de l'hôtel de La Meilleraye, no 56-58 de la rue des Saints-Pères, derrière l'IEP ; les jardins des deux établissements sont contigus. L'École nationale d'administration, créée en même temps que l'IEP, s'installe dans ce bâtiment jusqu'en 1978[16]. En 1953, l'hôtel de La Bretesche sis au 30, rue Saint-Guillaume, est également acheté[16].
Chapsal développe considérablement l'école tout en veillant à son équilibre financier. Il réforme la scolarité, et crée un troisième cycle destiné à la recherche en 1956 avec Jean Touchard. Il crée également des laboratoires de recherche, à savoir le Centre de recherches internationales (CERI) en 1952[17] et le Centre de recherches politiques (CEVIPOF) en 1960[13]. Une école doctorale est aussi créée dans les années 1950, dont 20 % des étudiants sont alors d'origine étrangère[16]. En 1974, un cycle de formation continue est ouvert. En 1976, il fonde les Presses de Sciences Po[16]. Afin de ne pas négliger la science économique, l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales (ISRES), fondé par Charles Rist, est rattaché à l'école en 1952[16]. Le nombre d'étudiants internationaux croît considérablement sous sa direction : de 270 en 1937, leur nombre évolue à 792 en 1961[18].
En 1979, Jacques Chapsal quitte le poste directorial après trente-deux ans de mandat, et Michel Gentot lui succède. Il crée notamment le Centre d'histoire de Sciences Po[16].
En 1987, le politologue Alain Lancelot succède à Michel Gentot comme directeur. En 1989, la réforme pédagogique des études initiée par le directeur Alain Lancelot met l’accent sur la culture générale, l’internationalisation et la professionnalisation[19]. En 1993, Alain Lancelot crée l'école doctorale[16].
Richard Descoings engage dès son arrivée au poste de directeur l'internationalisation du recrutement de l'institut, qui accueille aujourd'hui 47 % d'étrangers parmi ses étudiants[20]. Ce mouvement s'accompagne d'une croissance soutenue du nombre d'élèves : les effectifs passent de 4 254 pour l'année universitaire 1999-2000 à 5 717 pour 2002-2003.
Pour soutenir ce mouvement d’internationalisation et de montée en puissance des effectifs, Richard Descoings installe des campus de premier cycle hors de Paris : à Nancy en 2000[21], puis Poitiers[22] et Dijon[23] en 2001. Laurent Bigorgne est recruté pour organiser ce développement des antennes régionales.
Au printemps 2001, l'établissement annonce la création de Convention éducation prioritaire (CEP), conclues avec des lycées situés en zone d'éducation prioritaire près de Paris et de Nancy[24] et permettant à certains de leurs élèves d'entrer en première année dans le cadre d'une procédure d'admission ad hoc, sur dossier puis sur entretien. Les « conventions ZEP », présentées le , sont l'un des premiers programmes de discrimination positive en France, et suscitent à ce titre un débat très vif, que ce soit au sein de l'établissement ou dans la presse. La première année, les CEP permettent à 17 étudiants d'entrer en première année. Le nombre de conventions et d'admis ira croissant, atteignant à la rentrée 2005 trente-trois lycées et cinquante-sept admis[25]. La première promotion incluant des élèves bénéficiaires de ces conventions est diplômée en 2006[26].
À la rentrée 2000, la scolarité est étendue à cinq ans : l'année préparatoire (AP) disparaît et est remplacée par un premier cycle de trois années, correspondant à la licence, celui de l'Institut d'études politiques de Paris, à la différence des autres IEP à l'exception de Grenoble et de Lille, étant diplômant : ainsi, après un premier cursus de composé de quatre semestres d'étude et d'une année à l'étranger, les étudiants obtiennent le « Diplôme du Collège universitaire de Sciences Po ». Les quatre sections du cycle du diplôme sont supprimées et remplacées par vingt-trois majeures. L'IEP entend ainsi proposer une scolarité complète du baccalauréat jusqu'à l'entrée sur le marché du travail ou dans un troisième cycle universitaire ; il reste toutefois possible d'entrer en quatrième année après un autre cursus.
À la rentrée 2004, le cycle du diplôme est de nouveau transformé : le diplôme de l'établissement et les diplômes d'études supérieures spécialisées (DESS) sont remplacés par un « master[27] », sanctionnant cinq années d'études après le baccalauréat et décliné en onze mentions. Les diplômes d'études approfondies (DEA) sont remplacés par un master recherche, organisé en cinq mentions, et obtenu en un an, ou bien en deux ans dans le cadre d'une double scolarité avec le cursus du diplôme de Sciences Po.
La rentrée 2004 voit également la création d'une école de journalisme pour accueillir les étudiants de la nouvelle mention « Journalisme » du diplôme de Sciences Po. Cette décision intervient dans une période de crise pour le secteur, le Centre de formation des journalistes (CFJ) ayant même été contraint à un dépôt de bilan l'année précédente. L'École de la communication de Sciences Po est créée en , suivie par l'École de droit en 2009 et l'École des affaires internationales (PSIA) en 2010.
Richard Descoings meurt en avril 2012. Hervé Crès, son directeur adjoint, est nommé administrateur provisoire de l'école[28], élu à ce poste le par le conseil de direction[29].
Frédéric Mion, ancien secrétaire général du groupe Canal+, est nommé directeur de Sciences Po le . Il est reconduit dans ses fonctions en . Il met en place un plan d’orientation stratégique intitulé Sciences Po 2022, publié au printemps 2014[30]. Le directorat Mion met en place une réforme des maquettes pédagogiques. Une réforme du 1er cycle est engagée en [31] : au sein du cursus de niveau licence, le Collège universitaire, trois filières de spécialisation sont créées en deuxième année. Aussi, la structuration du 2e cycle en écoles professionnelles se poursuit avec la création successive de l’École d’affaires publiques et de l’École urbaine (2015)[32], puis de l’École du management et de l’innovation (2016)[33]. Il recrute l'ancien président du Conseil des ministres d'Italie Enrico Letta pour diriger la Paris School of International Affairs en 2015[34].
La période est aussi celle d'une rénovation de la gouvernance, avec l'entrée en vigueur de nouveaux statuts début 2016 pour les deux entités qui la composent : la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP) et l'Institut d'études politiques de Paris (IEP)[35]. Cette réforme, « la plus profonde depuis 1945 », clarifie la gouvernance de Sciences Po qui se dote de nouvelles règles, qui répondent aux observations de la Cour de comptes dans son rapport de 2012.
Sciences Po réalise fin 2016 l’acquisition d’un nouveau site, l’hôtel de l’Artillerie, d'une superficie de 14 000 m2, situé dans le 7e arrondissement de Paris, dont elle entend faire le nouveau cœur de son campus urbain et un lieu de « renouvellement pédagogique »[36]. Le projet architectural de transformation du site en campus universitaire est dévoilé en . Il est confié à un collectif d'architectes emmenée par le promoteur Sogelym Dixence, et comprenant notamment les agences Jean-Michel Wilmotte, Sasaki, Moreau Kusunoki et Pierre Bortolussi[37].
L'affaire Duhamel provoque une onde de choc qui mène à la démission de Frédéric Mion en février 2021.
Le , Mathias Vicherat est élu directeur de l'IEP et administrateur de la FNSP par le conseil de l'Institut et le conseil d'administration de la FNSP[38]. Laurence Bertrand Dorléac est présidente de la FNSP. Le nouveau campus situé au 1, place Saint-Thomas-d'Aquin, est inauguré début 2022[39].
Matthias Vicherat démissionne le 13 mars 2024[40] et est remplacé par Jean Bassères, administrateur provisoire à compter du [41].
Le , le conseil de l'Institut et le conseil d'administration de la FNSP se prononcent en faveur de la candidature de Luis Vassy au poste directeur de l'Institut. Il est officiellement nommé par décret du et prend ses fonctions le 1er octobre de la même année[42],[43]. Le 15 octobre, il annonce le rétablissement d'un concours écrit d'entrée pour la rentrée 2026[44].
L'Institut est géré administrativement et financièrement par la Fondation nationale des sciences politiques, fondation privée reconnue d'utilité publique et créée à cet effet lors de sa nationalisation. Ses statuts ont été réformés par le décret du [45]. Cette délégation de gestion, conventionnelle en 1945 puis réglementaire à partir de 1969, est d'ordre législatif depuis l'entrée en vigueur de la loi du [46]. C'est la Fondation qui possède les bâtiments, reçoit de l'État une subvention qui constitue 41%[47] de ses ressources, perçoit les droits de scolarité versés par les élèves, et emploie et rémunère les enseignants non titulaires.
Depuis 1950, le directeur de l'Institut a toujours été également administrateur de la Fondation. Le président de la Fondation, de 2016 à 2021 Olivier Duhamel, est membre de droit du conseil de l'Institut, de même que le président du conseil scientifique, le président de la communauté d'universités et d'établissements à laquelle l'Institut participe, le maire de Paris ou son représentant, et le président du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ou son représentant)[48]; d'autres personnalités sont membres du conseil d'administration de la Fondation et du conseil de direction de l'Institut, sans que cette double appartenance soit de droit.
Les autres instances de gouvernance de l'IEP de Paris sont[49] :
Le Comité Exécutif (COMEX) constitue l'instance opérationnelle de pilotage de l'établissement.
Le , il intègre officiellement le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) « Sorbonne Paris Cité » dont il est un des membres fondateurs. Ce premier PRES parisien est actuellement composé de huit membres, dont quatre universités et quatre écoles ou instituts : Paris 3, Paris 5, Paris 7, Paris 13 (membre associé), Sciences Po Paris, l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP) et l'École des hautes études en santé publique (EHESP). Le but étant de s'associer pour une recherche plus lisible sur la scène internationale. Le PRES devient une communauté d'universités et établissements en 2014.
Le , Sciences Po intègre la Conférence des grandes écoles[50].
L'administration de l'Institut est organisée en diverses directions sous l’autorité de la direction générale[51] :
Chacun programme de l’IEP (campus du Collège universitaire, écoles, départements, unités de recherche, etc.) dispose de sa propre direction. Sciences Po s’appuie également sur un pôle accueil administratif, un pôle services aux étudiants, un pôle de santé, un pôle parcours et diversité, un pôle enseignants, etc. Une cellule de veille sur le harcèlement sexuel est également déployée dans l’établissement et animée par un référent à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations. Un délégué à la protection des données est également présent depuis l’adoption du Règlement général sur la protection des données.
Participe également à l’administration de l’IEP la Fondation nationale des sciences politiques.
Depuis 1950, le directeur de l'IEP de Paris a toujours été administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques.
Sciences Po dispose du taux d'attractivité le plus élevé des Instituts d'études politiques français, 86 % des élèves ayant reçu une offre d'admission en premier cycle ayant accepté leur offre[54]. En 2022, le taux de sélectivité de Sciences Po Paris est de 10 % de manière globale, et 5 % en ce qui concerne l'entrée en première année sur le campus parisien[55][source insuffisante]. En 2023, l'école est, de tous les Instituts d'études politiques, celui dont les admis disposent de la moyenne la plus élevée au baccalauréat (17,9/20), devant les IEP de Bordeaux (17,6/20) et de Lille (17,4/20)[56][source insuffisante]. Il s'agit du deuxième Institut d'études politiques dont le taux de mentions Très bien au baccalauréat est le plus élevé (92 %), derrière l'IEP de Lille (94 %)[56][source insuffisante].
L'IEP de Paris est celui qui offre les meilleurs salaires de sortie des Sciences Po de France, avec une moyenne oscillant entre 37 200 € et 38 000 € entre 2020 et 2022[57],[58],[59], puis 41 610 € en 2023[60].
L'institut affiche également d'excellentes performances dans les autres champs disciplinaires des sciences sociales. En France, elle est la première université en sociologie et en politique sociale et administration, la 2e université en études du développement et en droit, et la 3e université en économie[6].
Le classement général de QS fait figurer Sciences Po au 242e rang mondial en 2020. Le classement par discipline fait figurer l'établissement au 3e rang mondial en science politique et relations internationales en 2023, juste après l'université Harvard et l'université d'Oxford.
Année | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 |
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Classement global | ||||||||
Classement global | 220 | 220 | 221 | 242 | 241 | 261 | 259 | 319 |
Par domaine | ||||||||
Sciences sociales et management | 62 | 67 | 69 | 59 | 56[61] | 65[62] | 74[63] | 79[64] |
Arts et humanités | 154 | 207 | 176 | 170 | 162[65] | 175[66] | 218[67] | 273[68] |
Par matière | ||||||||
Science politique et relations internationales | 4 | 4 | 3 | 2 | 2 | 3[69] | 3[70] | 2[71] |
Politique sociale et administration | 51-100 | 48 | 22 | 23 | 21 | 20[69] | 13[72] | 12[73] |
Sociologie | 44 | 37 | 28 | 28 | 30 | 31[69] | 27[72] | 27[74] |
Études du développement | - | 51-100 | 51-100 | 40 | 39 | 34[69] | 51-100[75] | 101-130[76] |
Droit | 51-100 | 51-100 | 51-100 | 50 | 51 | 51[69] | 65[77] | 64[78] |
Économie | 101-150 | 101-150 | 101-150 | 51-100 | 81[79] | 82[69] | 89[80] | 96[81] |
Histoire | 51-100 | 51-100 | 101-150 | 101-150 | 51-100[82] | 51-100[83] | 101-150[84] | 51-100[85] |
Philosophie | - | - | - | 151-200 | 151-200[86] | 201-210 | 151-200[87] | 101-150[88] |
Langues modernes | 251-300 | 201-250 | 201-250 | 201-250 | 201-250 | 201-250[89] | 201-250[90] | 201-250[91] |
Finance et comptabilité | - | - | 201-250 | 151-200 | 51-100 | 251-300[92] | 251-300[93] | 251-300[94] |
L'admission au Collège universitaire se fait au niveau du baccalauréat[95] :
L'admission au sein des écoles de master se fait à bac +3[96] :
Le nombre de candidats a fortement augmenté au cours des dernières années, passant entre 2000 et 2017 de 1 048 à 5 480 candidats (+522 %) pour la procédure par examen au premier cycle, de 15 à 3 177 candidats pour la procédure internationale au premier cycle, de 1 633 à 2 434 candidats (+49 %) pour la procédure française en master, et de 278 à 4 265 candidats (+1534 %) pour la procédure internationale en master[97].
L'admission au sein de l'école de la recherche se fait à :
Chaque année, environ 4 500 personnes interviennent à Sciences Po (dont 20 % pour la première fois), dont une large majorité d'intervenants ponctuels et de vacataires, et seulement une minorité d'enseignants titulaires, environ 200[98].
La « faculté permanente » (les titulaires en poste) comportait en 2018[99] :
Le premier cycle de Sciences Po Paris correspond en termes de cursus aux années de licence à l'université, et conduit à l'obtention d'un Bachelor, ayant reconnaissance du grade de licence[100]. Le parcours repose sur une acquisition de méthode de travail et une ouverture théorique aux sciences sociales, complétés par des disciplines artistiques, scientifiques, et linguistiques.
La scolarité se déroule en trois ans[101]:
Le Collège universitaire est composé de 7 campus. La scolarité y est la même et conduit au même diplôme, mais chaque campus complète la formation commune délivrée par une spécialisation géographique[103] :
Sur certains campus, neuf doubles diplômes internationaux sont proposés, ainsi que 4 doubles diplômes français, avec[104] l'université Columbia, l'université de Californie à Berkeley, l'université libre de Berlin, l'université de Hong Kong, l'université Keiō, l'université nationale de Singapour, l'université de la Colombie-Britannique, l'university College de Londres et l'université de Sydney.
Au niveau national, des doubles diplômes existent avec[104] Sorbonne Université en sciences sociales et humanités littéraires (SPIV), avec au choix lettres, philosophie et histoire ; Sorbonne Université en sciences et sciences sociales (Scube) ; l'université Paris I Panthéon Sorbonne, en sciences sociales et mathématiques appliquées (SMASS), et enfin l'université de Reims, en sciences humaines et sociales et en sciences du vivant intitulé « Environnement et sociétés durables »[105].
Les étudiants peuvent à l'issue du Bachelor intégrer de droit un master parmi les sept écoles de Sciences Po.
La spécialisation intervient au niveau du deuxième cycle. La scolarité en master s'effectue dans l'une des sept écoles de Sciences Po parmi 27 mentions possibles, et se déroule en quatre semestres obligatoires[106]. Au moins un semestre est consacré à un stage ou un séjour d'études à l'étranger, les années de césure étant par ailleurs encouragées.
École | Année de création |
---|---|
École de la recherche | 1989[16] |
École de journalisme | 2003 |
École de droit | 2009 |
École des affaires internationales, PSIA | 2010 |
École d'affaires publiques | 2014 |
École urbaine | 2015 |
École du management et de l'innovation | 2016 |
Les étudiants peuvent choisir pour chaque master entre onze filières de spécialisation[107].
Doubles diplômes avec : Columbia University, Georgetown University, King's College London, London School of Economics, Freie Universität, Bocconi University, MGIMO, Peking University, Stockholm School of Economics, University of St. Gallen, AgroParisTech, ISAE-Supaero, Sorbonne Université, Saint-Cyr Coëtquidan
Les étudiants peuvent choisir pour chaque master entre huit concentrations régionales et dix-sept concentrations thématiques[108]. Les cours sont dispensés en anglais qui est la seule langue requise pour suivre une formation à PSIA, bien que quelques cours soient disponibles en français[109].
L'école de droit de Sciences Po propose un master de droit économique en deux ans qui peut être suivi en anglais ou en français, un Master intitulé Carrières juridiques et judiciaires proposé en français, un Joint Master in Law and Finance en trois ans (en partenariat avec l'école du management et de l'innovation), ainsi qu'un LLM in Transnational Arbitration and Dispute Settlement. L'école de droit de Sciences Po propose également un programme doctoral. Le programme le plus important, quant au nombre d'étudiants, est le master de droit économique. Après avoir suivi un cursus commun en première année, les étudiants peuvent choisir une spécialisation d'un an, parmi six options possibles.
L'école de droit de Sciences Po est d'une taille plus réduite que beaucoup d'universités juridiques. Elle compte 944 étudiants en 2018/2019, dont 42 doctorants, 84 étudiants au sein du master « carrières juridiques et judiciaires », 342 étudiants en master de droit économique, 123 étudiants en césure, 340 étudiants en classe préparatoire et treize étudiants au sein du LLM in Transnational Arbitration and Dispute Settlement[110]. Les étudiants en provenance du Collège universitaire peuvent choisir de rejoindre l'école de droit (l'école ne pratique alors pas de sélection). L'école de droit recrute également — de manière sélective cette fois — des étudiants extérieurs à Sciences Po, sans pour autant exiger des candidats qu'ils soient titulaires d'une licence en droit. Le taux de sélectivité est compris entre 10 et 15 %[111]. L'école compte 40% d'étudiants internationaux[112].
Les étudiants de l'école de droit obtiennent en général d'excellents résultats aux concours et examens juridiques: en 2017, le taux de succès au CRFPA était de 67 %[113] (la moyenne nationale était d'environ 27 % la même année)[114]. Les résultats des étudiants de l'école de droit au concours de l'École nationale de la magistrature sont également excellents avec un taux de succès de 53 % en 2017, et neuf étudiants de l'école dans le top 10)[113]. En 2018, le taux de réussite pour les étudiants de l'école était de 45 %, avec huit étudiants dans le top 10 et 20 dans le top 30[115]. La moyenne nationale a fluctué entre 6,5 et 14,9 % au cours des 10 dernières années[116].
L'école de droit ne figure en général pas dans les classements français, qui se concentrent sur les formations universitaires. Elle est classée 2e meilleure école de droit en France par QS[117]. L'école de droit a remporté à quatre reprises la finale française du Philip C. Jessup International Law Moot Court Competition[118].
Les étudiants du master droit économique peuvent choisir d'effectuer une césure d'une année entre les deux années de leur master. Ils peuvent ainsi choisir de partir pendant un semestre dans l'une des institutions partenaires de l'école. Parmi ces partenaires figurent Harvard Law School, Stanford Law School, Columbia Law School et New York University School of Law. L'école de droit de Sciences Po est la seule institution d'enseignement juridique française à disposer d'un accord d'échange avec Harvard Law School[119], Stanford Law School[120] et New York University School of Law[121].
L'école propose également des doubles programmes avec Columbia Law School[122], avec University of Virginia School of Law[123], avec Northwestern University Pritzker School of Law[124] ainsi qu'avec Duke University School of Law[125].
Doubles diplômes avec : London School of Economics, UCLA, Colegio de México, Université Bocconi, AgroParisTech, ISAE-Supaero[127]
La formation initiale à la recherche a lieu au sein de l'école de la recherche en partenariat avec les centres de recherche de la FNSP et permet d'obtenir un diplôme national de master à finalité recherche[128].
Doubles diplômes avec : École du Louvre (histoire de l'art), Paris I Panthéon-Sorbonne (Économie Quantitative)
L'IEP de Paris délivre des doctorats visés par l'État. La thèse est défendue à l'issue de trois années de préparation au sein de l'école de la recherche. Les doctorats proposés se répartissent en cinq disciplines : doctorat en droit ; doctorat en économie ; doctorat en histoire ; doctorat en science politique ; doctorat en sociologie.
Environ six cents doctorants, dont deux cents étrangers, préparent une thèse au sein de l'école de la recherche.
L'IEP de Paris délivre des « Executive Masters »[129], qui sont des diplômes de formation continue, dans plusieurs domaines[130] :
Ces programmes, d'une durée moyenne d'un an et demi, sont destinés aux cadres et dirigeants.
La préparation aux concours administratifs est depuis la fin du XIXe siècle l'une des fonctions historiques de l'établissement, qui fournit une part importante, voire la quasi-totalité des admis de certains concours administratifs[131]. La plus grande part des admis du concours externe de l'ENA en sont chaque année issus[16].
L'IEP de Paris propose une année complémentaire de préparation aux concours administratifs, dite « Prépa concours ». Elle consiste essentiellement en une préparation aux principaux concours administratifs français de catégorie A : École nationale d'administration (ENA), Institut national des études territoriales (INET), École nationale de la magistrature (ENM), École nationale supérieure de la police (ENSP) École des hautes études en santé publique (EHESP), École nationale supérieure de sécurité sociale (EN3S), ministère des Affaires étrangères (conseiller cadre d'Orient, secrétaire cadre général, secrétaire cadre d'Orient), Banque de France (cadre de direction), tribunaux administratifs (conseiller de deuxième classe), assemblées parlementaires (administrateur et administrateur-adjoint de l'Assemblée nationale et du Sénat).
Les centres de recherche dépendent institutionnellement, au sein de Sciences Po, de la Fondation nationale des sciences politiques. Les plus importants centres de recherche sont le CERI, le CEVIPOF, le Centre d'études européennes, le Centre de sociologie des organisations, l'Observatoire français des conjonctures économiques et le Centre de recherche sur les inégalités sociales.
Les élèves et enseignants utilisent la bibliothèque de Sciences Po, rattachée à la Fondation nationale des sciences politiques.
Sciences Po gère également les Presses de Sciences Po, pour diffuser la recherche de Sciences Po et publier des ouvrages de référence à destination de ses étudiants et du grand public[132].
L'IEP de Paris occupe, hors campus délocalisés, divers bâtiments dans le centre de Paris, qui sont possédés ou loués par la FNSP. La plupart sont situés dans le VIIe arrondissement, et plusieurs dans la rue Saint-Guillaume, qui désigne l'IEP par métonymie :
Sciences Po dispose de plusieurs campus délocalisés en province, à Nancy, Dijon, Poitiers, Menton, Le Havre et Reims[14]. L'école occupe à Reims, le Collège des Jésuites de Reims, et à Nancy, l'Hôtel de la Mission Royale[14].
L’expression « Sciences Po », déjà utilisée pour désigner l’École libre des sciences politiques dans la première moitié du XXe siècle, est déposée par la Fondation nationale des sciences politiques comme marque commerciale auprès de l’Institut national de la propriété industrielle en 1988. Au début du mois de , Sciences Po Paris et les IEP de province signent un accord qui autorise ces derniers à utiliser la marque « Sciences Po » à condition qu’elle soit systématiquement suivie du nom de la ville et qu’ils s’engagent à la protéger contre toute autre utilisation[136].
On peut y voir une volonté de renforcer l'identité commune des deux structures (Institut et Fondation) malgré leur statut particulier (« ambiguë » selon la Cour des comptes, « original » selon la direction). Selon Alain Garrigou, connu pour ses critiques sur le fonctionnement de l'établissement, il s'agit également de souligner l'héritage de l'École libre des sciences politiques : « le nom de Sciences Po a transmis l'héritage de prestige de l'ancienne école libre. Les présentations de l'institution revendiquent une continuité bien établie : « Sciences Po est née en 1872, lorsque Émile Boutmy a créé l'École libre des sciences politiques pour renouveler la formation des élites en France », commentait une plaquette de 1997. Le nom commun a été officialisé ; la dénomination légale d'Institut d'études politiques de Paris a disparu »[137].
Le logo de Sciences Po est composé d’un renard et d'un lion qui se font face. Ces deux animaux ont été choisis en raison d’un passage du Prince de Machiavel :
« Si donc un prince doit savoir bien user de la bête, il doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne peut se défendre des filets, le renard des loups ; il faut donc être renard pour connaître les filets et lion pour faire peur aux loups. Ceux qui veulent seulement faire les lions n’y entendent rien. »
Jusqu’en 2007, il était écartelé en quartiers, à la manière d'armoiries, pour symboliser les quatre missions d'origine de Sciences Po. Depuis , il est rouge et représente toujours un lion et un renard, face à face, tenant un livre, encadrés d'un carré, puis d'un cercle à partir de . Avant ce changement de logo, les mentions Institut d'études politiques de Paris et Fondation nationale des sciences politiques rappelaient les liens des deux institutions sous l'appellation d'ensemble Sciences Po sur le fronton de l'entrée du 27, rue St-Guillaume.
L'IEP reconnaît cinq associations permanentes, dispensées de la procédure de reconnaissance faisant appel au vote des étudiants :
Les autres associations, non permanentes, sont soumises à une procédure annuelle de reconnaissance par les étudiants. Les associations doivent alors atteindre la limite de 120 soutiens d'étudiants, à raison de deux soutiens par étudiant, pour être reconnues[138].
Les associations de master ainsi que les syndicats sont dispensées d'une telle procédure de reconnaissance, bien que les sections étudiantes des partis politiques soient elles soumises à la procédure. Par exemple, en 2016, a lieu une polémique sur l'ouverture d'une section du Front national au sein de l'établissement[139].
La plus vieille association de Sciences Po est la Conférence Olivaint, présente dans l'école depuis sa création. Par ailleurs, le Centre Saint-Guillaume (CSG), aumônerie catholique des étudiants, a été fondé quant à lui dans les années 1960.
Certaines associations s'intéressent ou couvrent les enjeux relatifs à des aires géographiques ou à des pays en particulier. C'est notamment le cas de Club Chine Sciences, Sciences Ô, Jeunes Européens IEP Paris, Pour le Brésil, Society for East Asian Affairs et Sciences Po Monde Arabe.
Le journal La Péniche couvre la vie étudiante de l'université depuis 2006[140].
Les enseignements sont assurés par mille quatre cents personnes aux statuts variés. Les enseignants titulaires d'un poste à l'institut ou à la FNSP sont largement minoritaires.
Il y a seulement soixante-six personnes titulaires d'un poste de maître de conférences des universités ou de professeur des universités à l'institut. Une partie des cent soixante-treize chercheurs associés à l'un des centres de la FNSP, ainsi que des soixante professeurs étrangers invités chaque année, enseigne également.
Les autres enseignants n'enseignent que ponctuellement à l'institut. Ce sont soit des spécialistes du domaine sur lequel porte leur enseignement (hauts fonctionnaires, dirigeants d'entreprise, personnalités politiques, intellectuels, etc.), soit des universitaires enseignant dans un autre établissement.
Les divers enseignants de l'Institut sont rattachés à des chaires, comme celle du développement durable ou encore celle du Mercosur.
Un grand nombre d'anciens élèves ont fait carrière dans la politique, la haute fonction publique, les médias, la recherche scientifique ou les entreprises, en France et dans le monde. D'autres ont joué un rôle important dans le domaine de l'art ou de la littérature.
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