cinéaste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marguerite Sarah Ducados, dite Sarah Maldoror, est une réalisatrice et actrice française, née le à Condom (Gers) et morte le [1] à Fontenay-lès-Briis[2] (Essonne).
Nom de naissance | Marguerite Sarah Ducados |
---|---|
Naissance |
Condom (Gers) |
Nationalité | française |
Décès |
(à 90 ans) Fontenay-lès-Briis (Essonne) |
Profession | réalisatrice |
Films notables | Sambizanga |
Son cinéma est poétique[3] mais aussi politique et engagé[4]. Elle est considérée comme une figure de proue du cinéma africain[5] et la première réalisatrice du continent[6].
Née d'un père guadeloupéen originaire de Marie-Galante et d'une mère gersoise, Sarah Ducados choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète Lautréamont[7]. En 1958, avec trois autres jeunes comédiens, Toto Bissainthe, Timité Bassori et Ababacar Samb Makharam, elle crée la première troupe noire à Paris avec le projet de monter Huis-Clos de Sartre. Rapidement rejoints par Robert Liensol, cette troupe devient la compagnie « Les Griots » en 1958[8]. L'un de leur objectif est de partager et faire connaître les textes des auteurs noirs et d'offrir de grands rôles aux comédiens d'origine africaine. C'est avec la compagnie des Griots que Sarah Maldoror joue dans Les Nègres de Genet. Elle est la première à quitter la compagnie pour se former au cinéma[9].
Elle part deux ans à Moscou pour étudier le cinéma au VGIK sous la houlette de Mark Donskoï[10]. Elle y rencontre le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène.
Compagne de Mário Pinto de Andrade, poète et homme politique angolais, elle participe avec lui aux luttes de libération africaine. Pinto de Andrade est le fondateur et premier président du MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola). Alors qu'il est secrétaire d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine, il organise le premier congrès des écrivains et artistes noirs à Paris (Sorbonne, 1958) et devient un ami proche des poètes Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Frantz Fanon ou Richard Wright.
Elle revient en France à Saint-Denis[10].
Pinto de Andrade collabore à plusieurs scénarios de Sarah Maldoror dont Monangambee et Sambizanga. C'est également avec lui qu'elle écrit Des fusils pour Banta, qu'elle tourne en 1970 avec l'aide de l'Algérie. Ce film ne dépasse cependant pas le stade du montage. Elle est en effet expulsée d'Algérie après une vive altercation avec l'un des généraux en place à l'époque. Jusqu’à ce jour, les rushs du film n’ont jamais été retrouvés[11].
Elle a réalisé plus de quarante films, courts ou longs métrages, films de fiction ou documentaires. Son regard s'est notamment porté sur les poètes Aimé Césaire (cinq films), René Depestre ou Louis Aragon, ainsi que les artistes Ana Mercedes Hoyos, Joan Miró ou Vladimir Kibaltchitch.
Sarah Maldoror et Mário Pinto de Andrade ont eu deux filles, Annouchka de Andrade[12] et Henda Ducados[13].
Le 5 février 2025, la grande salle du cinéma l'Écran à Saint-Denis, dont elle a longtemps été une fidèle spectatrice, est renommée en son honneur salle Sarah Maldoror[14].
(Les indications de lieu entre parenthèses correspondent aux lieux de tournage.)
En novembre 2021, Sarah Maldoror - Cinéma Tricontinental proposée par le Palais de Tokyo, est une rétrospective de son œuvre, de son parcours de vie et de son engagement politique. L’exposition se prolonge au Musée de l’Homme, au Musée de l’Histoire de l’immigration ainsi qu’au Musée d'Art et d'Histoire Paul Éluard de Saint-Denis[19].
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