Sainte-Mère-Église
commune de la Manche, France (2019-) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sainte-Mère-Église est une commune française, chef-lieu de canton du département de la Manche, dans la région Normandie, peuplée de 2 910 habitants[Note 1].
Sainte-Mère-Église | |
Vue de l'église Notre-Dame. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Baie du Cotentin |
Maire Mandat |
Alain Holley 2020-2026 |
Code postal | 50480 |
Code commune | 50523 |
Démographie | |
Gentilé | Sainte-Mère-Églisais |
Population municipale |
2 910 hab. (2022) |
Densité | 56 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 24′ 32″ nord, 1° 19′ 04″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 41 m |
Superficie | 52,27 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Carentan-les-Marais |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.saintemereeglise.fr |
modifier |
La commune est connue pour être l'une des premières communes de France continentale libérées le lors de la bataille de Normandie.
Le , elle est créée sous le statut de commune nouvelle après la fusion des communes de Sainte-Mère-Église, Beuzeville-au-Plain, Chef-du-Pont, Écoquenéauville et Foucarville[1] étendue le à Carquebut et Ravenoville[2].
Géographie
Résumé
Contexte
Localisation
Sainte-Mère-Église est une commune du département de la Manche, dans la région Normandie. Elle est située à 14 km de Carentan et à 37 km de Saint-Lô.
Accès

La commune est traversée dans le sens nord-sud par la RN 13 (2 × 2 voies).
Transport inter-urbain
Sainte-Mère est associée aux transports en commun départementaux par bus (Manéo) via la ligne 1 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Merderet, le Grand Fossé[4], le ruisseau de By[5], un bras de Merderet[6], le bras le Bas Rué[7], le By[8], le canal 01 de la commune de Blosville[9], le canal 01 de la commune de Carquebut[10], le canal 01 de la commune de Ravenoville[11], le canal 01 de la Ferrière[12], le canal 01 de la Grande Plaine[13], le canal 01 du Petit Hameau[14], le canal 01 du Petit Marais[15], le canal 02 de la Comune de Ravenoville[16], le canal 02 de la Grande Plaine[17], le canal 03 de la Comune de Ravenoville[18], le cours d'eau 03 de la commune de Sainte-Mère-l'Eglise[19], le cours d'eau 04 de la commune de Sainte-Mère-l'Eglise[20], le fossé 01 de Gourmont[21], le fossé 01 de la commune de Neuville au Plain[22], le fossé 01 de Saint-Mère-l'Eglise[23], le fossé 01 des Heutes[24], le fossé 01 du Mont Fresville[25], le fossé 02 de la commune de Beuzeville au Plain[26], le fossé 05 de la commune de Saint-Marcouf[27], le fossé 06 de la commune de Saint-Marcouf[28] et le ruisseau de l'Orgueil[29],[30],[Carte 1].
Le Merderet, d'une longueur de 36 km, prend sa source dans la commune de Tamerville et se jette dans la Douve en limite de Beuzeville-la-Bastille et de Sainte-Mère-Église, après avoir traversé 17 communes[31].

Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang du Grand Clos (0,5 ha)[Carte 1],[32].
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[33]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[34]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[35].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 667 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[33]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 7 km à vol d'oiseau[36], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[37],[38]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[39].
Urbanisme
Typologie
Au , Sainte-Mère-Église est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[40]. Elle est située hors unité urbaine[41] et hors attraction des villes[42],[43].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[44]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[45].
Toponymie
Résumé
Contexte
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancte Marie Ecclesia en 1080 - 1082 (Lucien Musset, Abbayes Caennaise, 8), en 1155 et vers 1160 ; Saincte Mariglise en 1317 (Livre rouge Bayeux CCVIII)[46]. Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Mère-Libre[47].
Ce toponyme qui signifie « Sainte-Marie-Église », a été altéré en Sainte-Mère-Église[46]. En effet, les formes anciennes impliquent une référence à Marie[48], sans rapport donc avec Méréglise (Eure-et-Loir) qui est attesté sous la forme Mater ecclesia « église-mère »[46].
Remarque : Cette appellation est du même type que Saint-Pierre-Église[46] et plus loin, que Arthéglise, également situé dans la Manche, ainsi que Martin-Église (Seine-Maritime) et Buglise (Seine-Maritime). Cependant, le premier élément dans ces trois derniers exemples ne représente pas une dédicace à un saint, mais un simple nom de personne, respectivement Arnketill, Martin et Búi. À cette liste s'ajoute également Yvecrique « église d'Yves », dont le deuxième élément -crique représente le mot scandinave kirkja « église »[49]. En effet, ce type de formation Hagionyme / anthroponyme + -(é)glise est caractéristique de la France du nord et lié à l'influence germanique, plus précisément anglo-scandinave en Normandie. L'ordre roman habituel serait dans ce cas église Sainte-Marie ou église de Sainte-Marie.
Le gentilé est Sainte-Mère-Églisais.
Histoire
Résumé
Contexte


L'histoire de la commune est celle des anciennes communes fusionnées.
En 2018, deux communes ont exprimé le souhait de rejoindre la commune nouvelle : Ravenoville[50] alors que cette dernière avait rejeté l'option en 2015[51] et Carquebut[52].
En 2019, un arrêté complémentaire a été pris le pour rétablir un accent aigu sur le mot Église[53].
Seconde Guerre mondiale


Le , au cours de la bataille de France, les Allemands font leur entrée dans le bourg et placent sur la mairie un immense drapeau à croix gammée. L'occupation va durer près de quatre ans à Sainte-Mère-Église.
Le à 23 h, un incendie se déclare dans un bâtiment en face de la place de l'église[54]. Les pompiers et la population tentent de maîtriser l'incendie en se passant des seaux de mains en mains, surveillés par une cinquantaine de soldats allemands armés de fusils[55]. C'est dans ce contexte que des parachutistes américains atterrissent par erreur dans le village.
Les Allemands tirent sur les parachutistes qui s'abattent sur le sol, l'un d'eux se dirige vers l'incendie. L'un des parachutistes, John Steele, est emporté par son parachute sur le clocher de l'église où il reste accroché deux heures[56], pendant que les combats font rage en dessous de lui. Les parachutistes qui tombent dans les tilleuls bordant la place ou qui y restent accrochés seront tous tués[55].
Des parachutistes atterrissent en-dehors du bourg et battent les Allemands en une heure. Sainte-Mère-Eglise est ainsi la première commune français libérée de l'occupant (source D-DAY et la bataille de Normandie d'Antony Beevor).
Ce célèbre événement sera repris dans le film Le jour le plus long mais certaines libertés scénaristiques seront faites, comme la blessure au pied de John Steele (qu'il ne s'est pas faite à cause d'une balle tirée par un soldat allemand placé en bas de l'église comme dans le film, mais simplement en retombant du clocher) ou encore le fait qu'il devienne sourd à cause des cloches. Il faut savoir également que dans la version du film, John Steele est positionné dans l'orientation de la place du village, à la manière du mannequin accroché sur l'église. Cependant, dans la réalité des faits, John Steele était situé de l'autre côté du clocher, donnant sur la rue du Général Koenig. Lors du tournage, sa position a été changée pour des raisons pratiques.
Un autre parachutiste, du nom de Kenneth Russell, a aussi atterri sur l'église, six mètres plus bas, et quant à lui bien du côté de la place du village. Mais ne voulant pas faire parler de lui et préférant laisser la popularité à John Steele, il restera pendant longtemps très discret à ce sujet[57],[58].
Politique et administration
Résumé
Contexte
Administration municipale
Jusqu'aux prochaines élections municipales de 2020, le conseil municipal de la nouvelle commune est constitué de tous les conseillers municipaux issus des conseils des anciennes communes. Le maire de chacune d'entre elles devient maire délégué[1].
Nom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
---|---|---|---|---|---|
Sainte-Mère-Église (commune déléguée) (siège) | 50P26 | CC de la Baie du Cotentin | 17,68 | 1 541 (2021) | 87
|
Beuzeville-au-Plain | 50051 | CC de la Baie du Cotentin | 2,04 | 41 (2021) | 20 |
Chef-du-Pont | 50127 | CC de la Baie du Cotentin | 3,78 | 635 (2021) | 168 |
Écoquenéauville | 50170 | CC de la Baie du Cotentin | 3,52 | 97 (2021) | 28 |
Foucarville | 50191 | CC de la Baie du Cotentin | 5,06 | 116 (2021) | 23 |
Carquebut | 50103 | CC de la Baie du Cotentin | 8,54 | 303 (2021) | 35 |
Ravenoville | 50427 | CC de la Baie du Cotentin | 11,65 | 232 (2021) | 20 |
Liste des maires
Jumelages
Sturminster Marshall (Royaume-Uni) depuis 1992.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.
En 2022, la commune comptait 2 910 habitants[Note 3], en évolution de +14,97 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Santé
Une pharmacie et plusieurs médecins sont présents dans la commune.
Enseignement
Sainte-Mère-Église est rattachée à l'académie de Caen.
Économie et tourisme
La commune dispose d'un parc d'activité avec la zone artisanale « les Crutelles ».
Depuis février 2010, Sainte-Mère-Église forme avec Ravenoville et Sainte-Marie-du-Mont un groupement de « communes touristiques »[62].
Pour les services, la commune dispose d'un bureau de poste, d'un office de tourisme et d'une gendarmerie. Pour les loisirs, on trouve notamment un complexe sportif avec salle omnisports et stade. Il y a aussi une bibliothèque.
Le musée Airborne est situé sur la commune.
La commune est labellisée Village étape depuis 2018.
Culture locale et patrimoine
Résumé
Contexte
Lieux et monuments
Les lieux et monuments de la commune sont ceux des anciennes communes déléguées.
Personnalités liées à la commune

- Henri Basnage de Franquesnay (1615 à Sainte-Mère-Église - 1695), avocat.
- François-Edouard Hasley (1825-1888), successivement évêque de Beauvais, archevêque d'Avignon puis archevêque de Cambrai.
- Félix Roumy (1861 à Sainte-Mère-Église - 1935), homme politique, président du conseil général de Nouvelle-Calédonie de 1925 à 1926.
- Paul Cirou (1869 à Sainte-Mère-Église - 1951), peintre local de la famille d'Aigremont.
- John Steele (1912-1969), parachutiste américain qui doit sa renommée pour être resté accroché au clocher de l'église de Sainte-Mère la nuit du 5 au 6 juin 1944.
- Auguste Chapey (1885-1917), né au Vrétot, docteur en droit et avocat ayant d'abord vécu à Valognes avant de s'installer à Sainte-Mère-Église, il y est enterré et a été décoré de la croix de guerre ainsi que de la légion d'honneur pour son courage dans le commandement de la 21e compagnie du 202e régiment d’infanterie de l'armée française pendant la première guerre mondiale, et également pour avoir, en tant qu'avocat, défendu les fusillés de Souain[63].
Héraldique
Les armes de la commune de Sainte-Mère-Église se blasonnent ainsi : Le léopard d'or sur champ de gueules rappelle les armes de la Normandie. |
Voir aussi
Bibliographie
- Damien Fantauzzo, Sainte-Mère-Église, première ville libérée de France, Esprit du livre, , 256 p.
- Yves Lecouturier, Les Plages du Débarquement, Éditions Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-2339-3)
- Maurice Lecœur, Sainte-Mère-Église 1082-1944, Éditions Fanval, 1988
Bande dessinée
- Operation Overlord, Glénat, 2014
- Saint-Mère-Église (Scénario : Michaël Le Galli ; Dessin : Davide Fabbri ; Couleur : Domenico Neziti) (ISBN 9782723496667)
Notes et références
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.