Saint Suliac, appelé aussi saint Suliau ou Sulian ou Silio ou Sulien, est un moine gallois évangélisateur du pays de Galles et de l'Armorique occidentale au VIesiècle. Il fait partie des saints de l'église britannique[1] et des saints bretons d'Armorique.
Il évangélisa l'Anglesey et devint père abbé de Meifod. Très jeune, Tysilio choisi la religion, mais son père préférait pour lui une carrière militaire. Il s'enfuit de la cour du Powys de son père, pour se placer sous la protection de l'abbaye Gwyddfarch de Meifod et se fit moine.
Après avoir tenté de le récupérer, le roi Brochwel Ysgythrog finit par accepter le sort de son fils. Tysilio tenta néanmoins de s'éloigner davantage de son père en construisant son ermitage sur l'île Tysilio (Ynys Tysilio en gallois, Church Island en anglais) dans le détroit de Menai (le canal séparant Anglesey du reste du pays de Galles). L'ermitage a été reconstruit au XIVesiècle et l'île se trouve aujourd'hui très près de la ville de Menai Bridge (Porthaethwy en gallois) et serait en partie responsable du nom touristique du village de Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. Saint Tysilio y resta sept ans et évangélisa Anglesey, avant de revenir à Meifod et de devenir père abbé, où Il reconstruit l'abbaye et édifie l'église Saint-Tyssilio. Il évangélisa le pays de Galles.
Vers 613-615, à la mort de son frère Iago ap Brochwel, sa belle-sœur, la reine Haiarnwedd, se mit en tête de l'épouser, pour revenir sur le trône. Après avoir refusé, il fut persécuté et il décida alors de passer de Grande-Bretagne en Armorique. Il s'arrêta dans l'île de Sercq, puis vint se fixer sur la rive droite de l'estuaire de la Rance, où se trouve maintenant un village appelé Saint-Suliac. Il y fonda un monastère, sur le Mont-Garot, où il eut une quinzaine de moines sous sa direction et évangélisa la Bretagne. il décède à l'âge de soixante seize ans, vers 640650. On peut voir encore le couvercle de son sarcophage, dressé, au bas de l'église paroissiale de Saint-Suliac; on ignore toutefois si son monastère subsista longtemps après lui[3]".
Tysilio est traditionnellement dit être l'auteur d’une chronique des Rois de la Grande-Bretagne, une variante de la chronique galloise Brut y Brenhinedd.
Toutefois ce texte original dit Tysilio Brut a été remanié et continué par les moines de Saint-Suliac. (Il est mort vers 640, mais le livre enregistre la mort de Cadwaller en 688 ) Ce qui prouve que le monastère de Saint-Suliac a perduré après le décès de Tysillio. Puis, le texte Tysillio Brut a été amalgamé, vers 1500, avec des versions anciennes du Brut y Brenhiedd et de l’Historia regum Britanniae, en latin du XIIesiècle, de Geoffroy de Monmouth[4].
Meifod était l'abbaye principale du Powys, où les rois et princes du Powys étaient enterrés, Tyssilio, reconstruit l'abbaye et édifie l'église Saint-Tyssilio, où par son architecture, son mobilier, son administration et ses offices, elle excellait. Sa fête était toujours célébré ici. Au XVIIIesiècle, Tyssilio figurait dans les vitraux du sanctuaire. l'église est surnommée: La Demeure des trois saints et Le Sépulcre des rois.
Il y a de nombreuses églises dédiées au "Royal Saint-Tyssilio" au pays de Galles:
À Llangammarch à Built, en Brecknockshire, Tyssilio se cache pendant la persécution de sa belle-sœur: dans le fond d'une province appelée Buelt, où il bâtit une église et un monastère.
L'église de Shrewsbury, (anciennement: Penwern), ville de Brochwel Ysgythrog, ancienne capitale du Powys, est une fondation de Tyssilio.
L'église de Llanllugan, dans le Montgomeryshire, est fondée par Tyssilio.
L'église de Llantyssilio et de Bryn Eglaus (Ffynnon Dysilio), dans le Denbighshire.
L'église de Llandyssilio Gogo, dans le Ceredigion.
Des reliques:
La pierre de Maen Tysilio à Rhislas, dans le Denbighshire.
La fontaine de Ffynnon Nant Dyssilio à Oswestry, dans le Shropshire.
Hors du pays de Galles:
L'église de Luxulyan (Lansulien en cornique), en Cornouailles, est une fondation de Tyssilio, lorsque celui-ci traverse la Cornouailles avec quelques moines, pour aller s'installer en Bretagne et curieusement la paroisse riveraine est celle de Saint-Sampson, en Golant.
L'église de Selllach (Lann Suluc), dans le Herefordshire.
L'église de Llancillo (Lann Sulbiu), dans le Herefordshire.
Saint-Suliac, (Sancta Suliani en 1156, Sancti Sulini 1210, S. Selya 1256)[5]commune du département d'Ille-et-Vilaine, située sur les bords de la Rance. L'église paroissialeSaint-Suliac du XIIIe-XIVesiècle, classée MH, abrite le tombeau de saint Suliac, ainsi que sa statue en granite du XIIIesiècle. En 1831, les dernières ruines de l'abbaye du Mont-Garot et de sa chapelle de Saint-Laurent, sont enlevées. On peut imaginer que le monastère fondé par le saint se serait implanté à l'emplacement de l'église paroissiale actuelle et que la chapelle Saint-Laurent était un témoin d'un simple prieuré annexe, voire totalement indépendant[6]. Le Pouillé de Rennes stipule que les deux monastères construits successivement en Saint-Suliac, l'un au bourg par saint Suliac lui-même au VIesiècle, l'autre sur le Mont Garot, au XIIe, par les Bénédictins de Saint-Florent de Saumur, prouvent l'antiquité de cette paroisse.
La magnifique église paroissiale Saint-Suliau à Sizun (Finistère)[7], ainsi qu'une fontaine et deux lavoirs[8]. Son reliquaire, datant de 1625 s'y trouve, ainsi qu'une statue le représentant[9].
La chapelle Saint-Suliau, (Saint-Sulliau en 1687, en breton: Sant Sula), qui abrite une statue de saint Suliau, ainsi que la fontaine et un calvaire dédiées à saint-Suliau à Plomodiern, Finistère[10].
Le manoir de Lossulien, vestiges du XVesiècle, construit à la place d'une forteresse très ancienne, c'était la plus grande terre noble de Guipavas, actuellement sur la commune du Relecq-Kerhuon, Finistère.
Albert Deshayes, Dictionnaire des prénoms celtiques, Ed° Le Chasse-Marée, 2000
(en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, (ISBN9780907158738), p.720-722 TYSILIO ap BROCHWEL YSGITHROG. (515)