Didier de Vienne ou Didier d'Autun est un saint catholique et orthodoxe (célébré le ) en France et un évêque de Vienne, en Dauphiné, de l'extrême fin du VIe siècle et du début du siècle suivant. Il a été assassiné vers 607 ou 611, près de Saint-Didier-sur-Chalaronne (Bresse) par ordre, selon une tradition, de la reine Brunehaut. Il est considéré comme disciple de saint Syagre, évêque d'Autun.
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Origines
Didier (Desiderius[1], Desiderium[ReD 1]) est mentionné dans le Catalogue des évêques de Vienne produit par l'évêque Adon de Vienne (799-875), dans sa Chronique[2],[1],[3]. Fils d'un aristocrate d'Autun, il est le neveu de Syagre d'Autun, évêque d'Autun, et le petit-fils de Désiré de Verdun, évêque de Verdun[4].
Il serait parti très jeune rejoindre vers 558 Namatius évêque de Vienne[5]. Vers 570, l'évêque Philippe l'aurait fait entrer dans le clergé de son église[5]. En 586, il serait devenu diacre sous l'épiscopat Vère II[2].
Épiscopat
Didier accède au siège archiépiscopal de Vienne, à la mort de Vère II[1], au cours de l'année 596[2]. Louis Duchesne (1894) indique ainsi qu'il était déjà en fonction lorsqu'il reçut des instructions du pape Grégoire Ier[1],[ReD 2].
Plusieurs lettres du pape Grégoire Ier lui sont adressées[2] (v. 596[ReD 2], v. 599[ReD 3],[ReD 4],[ReD 5], v. 601[ReD 6])[6]. Il est invité avec les évêques de la région (Arles, Autun, Lyon, Gap) à organiser un synode, en 599[ReD 4].
Le Pape lui fait des reproches, parce qu'il enseignait la grammaire et lisait des poètes profanes[ReD 6],[7].
Ayant critiqué la conduite de la reine-mère Brunehaut, celle-ci, réputée belliqueuse et manipulatrice, intrigue auprès de son petit-fils Thierry II, roi de Bourgogne[5],[2].
Didier est déposé et banni en 603[1], à la suite du concile de Chalon(-sur-Saône)[2],[ReD 1]. Il est relégué dans une île du Rhône nommée Levise, qui semble être l'île Barbe, près de Lyon[8], jusqu'à ce que Brunehaut autorise son retour[2]. Cet épisode est datée de l'année 607 par Depéry[5]. L'ancien évêque est restauré dans ses fonctions à son retour[1].
Avant l'année 611, il fait son testament à la main devant les coévêques[ReD 7].
Assassinat
Selon la tradition, il est conduit, sous escorte, de Vienne à la cour de Chalon-sur-Saône ou Autun, où Brunehaut le fait assassiner par trois individus nommés Beffan, Galifred et Betton, dits « brigands » par Depéry[5], lorsque l'historien ecclésiastique Ulysse Chevalier dit « trois comtes »[2], à Priscianicum (Saint-Didier-sur-Chalaronne)[5] (près La Chalaronne[ReD 8]).
Certains[7] considèrent improbable que Brunehaut ait été à l'origine de ce meurtre « sans utilité ». Il est vrai que les chroniqueurs, membres de l'Église ou de l'aristocratie qui la haïssaient autant les uns que les autres, ont eu une nette tendance à noircir cette reine. Cependant, femme et reine dans un monde strictement et uniquement fait par et pour les hommes , elle a pu considérer que des critiques de quelque bord que ce soit ne pouvaient que rendre sa tâche, voire sa survie, plus difficile que celle-ci ne l'était déjà, car elle affronta de nombreuses luttes et fut fort malmenée.
Son corps est enseveli à Priscianicum (Saint-Didier-sur-Chalaronne)[5].
L'année de cet épisode et sa mort sont sujettes à débats. Jean-Irénée Depéry, dans son hagiographie (1834), indique « c'est ainsi que mourut notre saint évêque, le 23 mai 608 ». Chevalier, dans sa notice (1879), donne l'année 607[2], puis dans le Regeste dauphinois le 23 mai (611)[ReD 8]. Duchesne (1894) date également cet épisode au cours de l'année 611[1]. Le site du Diocèse de Grenoble-Vienne donne quant à lui « vers 607 »[9].
Domnole lui succède sur le siège métropolitain de Vienne[2],[1].
Louis Duchesne (1894) indique que « son exhumation [a lieu] sous Clotaire II, c'est-à-dire sous en 614, au plus tôt »[1]. Chevalier, dans le Regeste dauphinois (1912), donne la date du pour la translation de ses reliques[ReD 9]. Jean-Irénée Depéry (1834) indique que Domnole est l'auteur du déplacement de ses reliques à l'église Saint-Pierre de Vienne[5].
Saint Didier de Vienne est célébré le 23 mai dans l’évêché de Grenoble[10] ou le [11],[12]
Sisebut, roi wisigoth d'Espagne (612-621), écrivit une petite biographie sur Didier intitulée De Vita et passione Sancti Desiderii.
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