Saint-Riquier
commune française du département de la Somme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Riquier est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Saint-Riquier | |||||
L'abbatiale. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Abbeville | ||||
Intercommunalité | CC Ponthieu-Marquenterre | ||||
Maire Mandat |
Yves Monin 2020-2026 |
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Code postal | 80135 | ||||
Code commune | 80716 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Centulois | ||||
Population municipale |
1 257 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 87 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 07′ 53″ nord, 1° 56′ 59″ est | ||||
Altitude | Min. 19 m Max. 97 m |
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Superficie | 14,48 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Abbeville (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Rue | ||||
Législatives | 1re circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Depuis , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.
La commune fait aussi partie des villages labellisés Pays d'art et d'histoire qui œuvrent à mettre en avant leur patrimoine[1],[2].
Saint-Riquier est un village picard du Ponthieu situé à 7,3 km au nord-ouest d'Ailly-le-Haut-Clocher[3], à 8,7 km au nord-est d'Abbeville[4] et à 36,7 km au nord-ouest d'Amiens[5]
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes:
Au sud-est, le sol de la commune dans sa partie supérieure est composé de terrains du Crétacé. Au nord-est et au nord-ouest sous la terre végétale on trouve la craie blanche, ailleurs on rencontre du sable ferrugineux et de l'argile à brique. La vallée du Scardon est formée d'alluvions[6].
Le relief de la commune est celui d'un plateau traversé par la vallée du Scardon.
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par[Carte 1].
Le Scardon, d'une longueur de 12 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Somme canalisée à Abbeville, après avoir traversé six communes[7].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[8].
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l'air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 796 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 9 km à vol d'oiseau[11], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Au , Saint-Riquier est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (80,7 %), zones urbanisées (7,4 %), prairies (6 %), forêts (5,9 %)[19]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La commune présente un habitat groupé avec deux hameaux qui aujourd'hui sont contiguë au chef-lieu, Drugy et Saint-Mauguille.
Saint-Riquier est actuellement desservie par les routes départementales D 12, D 32 (axe Long - Fort-Mahon-Plage), D 183, D 482, D 925 (axe Le Havre - Doullens), D 941 (axe Saint-Riquier - Frévent).
L'accès par le chemin de fer est assuré par la ligne Paris – Amiens – Calais, en gare d'Abbeville. En effet, la gare de Saint-Riquier, implantée sur la ligne de Fives à Abbeville, a été fermée aux voyageurs en 1956 puis au fret en 1989 ; en outre, son bâtiment voyageurs a été détruit en 2014.
La localité est desservie par des autocars du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine sauf le dimanche ; il s'agit des lignes nos 714 (Auxi-le-Château – Abbeville) et 726 (Doullens – Bernaville – Abbeville)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Centulum (797) ; Centula (7..) ; Villa Centula ; Oppidum Centula ; Castrum Centula ; S. Richarius (842) ; S. Richarii vicus (1088) ; S. Ricarius (1121) ; S. Richarii villa (1138) ; S. Rikarius (1189) ; Sanricharus (1202) ; Castrum sancti Richarii (1210) ; S. Richarius in Pontivo (1211) ; S. Ricarius in Pontivo (1220) ; Villa S. Richarii (1224) ; S. Richerus (1234) ; S. Ricarus (1248) ; S. Richerius (1258) ; S. Richier en Ponthieu (12..) ; S. Rikier (1275) ; Centulus vicus (12..) ; Dan Richier (12..) ; Villare S. Richarii (1285) ; S. Richier en Pontieu (1312) ; S. Rikier en Ponthieu (1325) ; Villa S. Ricardi (1350) ; S. Richars (12..) ; S. Riquier en Ponthieu (1346) ; S. Riquier (1361) ; Villa S. Riquarii (1365) ; S. Ricquier (1384) ; S. Richart (14..) ; S. Richardus (1495) ; Centulle (14..) ; S. Regnier (14..) ; S. Riqueur (1579) ; S. Requier (1609) ; Sanricharius (1673)[21].
Saint-Riquier est un hagiotoponyme qui fait référence à Riquier de Centule, en latin Ricarius, qui est un saint de l'Église catholique romaine qui évangélisa la Picardie au cours du VIIe siècle, l'église abbatiale de la commune lui est dédiée.
Centulum, ancien nom de Saint-Riquier, serait issu d'un nom romain Centullus[22].
Saint-Riquier, autrefois appelé « Centule » (la ville aux cent tours[Note 3]) est une ancienne cité monastique qui s'est développée autour du monastère fondé au VIIe siècle (en 625) par Riquier de Centule (saint Riquier), propriétaire terrien converti au catholicisme qui évangélisa le Nord de la France. L'abbaye connut son apogée à l'époque de Charlemagne et comptait, en l'an 800, plus de 300 moines et une école réputée.
La ville de Centule, qui bénéficiait de cette prospérité et s'était protégée par des fortifications, aurait abrité jusqu'à 15 000 habitants ; elle fut capitale du Ponthieu aux Xe et XIe siècles, avant d'être supplantée par Abbeville (Abbatis Villa ou domaine des Abbés) où un port avait été créé.
Au Moyen Âge, Centule prit le nom de Saint-Riquier en raison de la ferveur des pèlerinages aux reliques du saint, mais les habitants conservèrent le nom de Centulois.
Les fiefs du Grand et du Petit Patronville relevaient de l'abbaye de Saint-Riquier.
En 981, le roi Hugues Capet rapporta les reliques de saint Riquier que lui avait rendues le comte de Flandre qui avait auparavant pillé l'abbaye.
Saint-Riquier obtint une charte communale en 1126. Le , le comte de Saint-Pol prit la ville, la pilla et l'incendia.
A la fin de la Guerre de Cent Ans, Saint-Riquier, qui était aux mains du duc de Bourgogne Philippe le Bon, fut prise par les troupes armagnacs obligeant le duc de Bourgogne à réagir. Le siège de Saint-Riquier commença à le 28 ou . Sur les quatre portes qui permettaient l'entrée dans la bourgade, trois étaient contrôlées par les Bourguignons, une seule, la porte du Héron permettait aux assiégés de recevoir des secours. Le duc de Bourgogne s'installa dans le château de la Ferté, en face de Saint-Riquier. Les forces bourguignonnes sont évaluées, par la plupart des chroniqueurs, de 5 000 à 6 000 combattants. Cependant, Jacques d'Harcourt fit appel à Gilles de Gamaches, capitaine de Compiègne, Eustache de Conflans, lieutenant du Dauphin en Champagne, Jean Raoulet, capitaine de Beaumont-en-Argonne, La Hire, capitaine de Vitry-le-François.
Philippe le Bon, prévenu de l'approche d'une armée ennemie venue pour prendre sa propre armée à revers, décida de lever le siège et d'envoyer des éclaireurs dans les environs pour connaître la position exacte des forces ennemies. C'est le soir du que la décision de lever le siège fut prise. L'armée bourguignonne se dirigea ensuite vers Mons-en-Vimeu ou elle livra bataille le lendemain aux troupes armagnacs.
Jeanne d'Arc prisonnière fut détenue au château de Drugy, en , avant de gagner Le Crotoy puis Saint-Valery-sur-Somme puis Rouen.
La province de Picardie et donc le bourg de Saint-Riquier, furent rattachés au domaine royal tout à la fin du Moyen Âge, en 1477 sous le règne de Louis XI après la mort du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Le rattachement fut confirmé en 1482.
En 1524, deux Centuloises : Becquestoile et Bellegueule qui entraînèrent à la résistance de la cité encore entourée de remparts contre une attaque surprise des troupes d'un lieutenant de Charles Quint. Dès lors, Saint-Riquier joua le rôle de place forte, réputée quasi imprenable à la frontière nord du royaume, face à la Province d'Artois, possession de la Maison d'Autriche jusqu'en 1659. François Ier vint en personne la conforter dans ce rôle stratégique.
En 1536, le chef de lansquenets allemands, Domitin, attaqua Saint-Riquier mais fut contraint de faire retraite laissant 120 morts et six chariots de blessés. Une seconde attaque menée par les Anglais dévasta la ville et l'abbaye.
Longtemps ville fortifiée du royaume de France, dont elle possède les armes, Saint-Riquier a subi de nombreuses invasions et destructions.
Le baron autrichien, Simon Pfaff de Pfaffenhoffen, exilé en France, s'établit à Saint-Riquier en 1750. Il devint sculpteur et devint l'un des maîtres de l'art du baroque en France. Il se maria en 1751 et habita à Saint-Riquier, une maison, l'hôtel du Cygne (classé Monument historique), 14, rue de l'Hôpital où il résida jusque 1783. Il décora sa maison de lambris sculptés. Il réalisa le maître-autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu dont le retable est orné des statues de saint Nicolas et saint Augustin et de deux médaillons en bas-relief représentant Jésus guérissant un malade et Jésus recevant l'hospitalité chez Marthe et Marie.
La commune de Saint-Riquier fut desservie par chemin de fer (ligne de Lille (Fives) à Abbeville), concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord le .
Au XIXe siècle, l'abbaye de Saint-Riquier abrita le petit séminaire du diocèse d'Amiens où enseigna l'abbé Crampon, traducteur de la Bible.
Située à l'arrière du front, Saint-Riquier fut doté, en 1915, d'un vaste camp d'entraînement et d'un hôpital militaire (installé dans les bâtiments de l'abbaye) de l'armée britannique.
L'abbaye de Saint-Riquier fut transformée en hôpital de campagne de l'armée allemande durant la bataille d'Abbeville (-). Un film en couleur fut tourné fin montrant des blessés de la 57e division d'infanterie allemande[23]. Les soldats blessés étaient soignés dans l'abbatiale[24].
Si la commune ne compte aujourd'hui que 1 200 habitants environ, elle conserve néanmoins un riche patrimoine historique et touristique.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1789 | 1791 | Nicolas Buteux | ||
1791 | 1791 | Charles Alexandre Defontaine | ||
1791 | 1800 | Pierre Jacques Nicolas Froissart | ||
1800 | 1805 | Charles Alexandre Defontaine | ||
1805 | 1808 | Pierre Jacques Nicolas Froissart | ||
1808 | 1812 | Dominique Levoir | ||
1812 | 1815 | Louis Nicolas Lefebvre | ||
1815 | 1821 | Cyr Jean Baptiste Cantrel | ||
1821 | 1826 | Jean Baptiste Nicolas | ||
1826 | 1830 | Louis François Ternisien | ||
1830 | 1840 | Jacques Victor Constant Camille Froissart | ||
1840 | 1870 | François Dominique Camille Canu | ||
1870 | 1878 | Anatole Chamont | ||
1878 | 1891 | Ernest Dumont | ||
1891 | 1892 | Anatole Chamont | ||
1892 | 1896 | Ernest Gignon | ||
1896 | 1901 | Albert Houette | ||
1901 | 1908 | Noël Poulin | ||
1908 | 1913 | Léon Dobremel | ||
1913 | 1929 | Henri Leconte | ||
1929 | 1937 | Georges Marcassin | ||
1937 | 1937 | Augustave Delamotte | ||
1937 | 1945 | Marius Macqueron |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1945 | 1968 | Marcel Louchart | ||
1968 | mars 1983 | André Bas | ||
mars 1983 | juin 1995 | Daniel Dengreville | DVD | |
juin 1995 | mai 2020[25] | Yves Monin[26] | Vice-président de la CC Ponthieu-Marquenterre (2020[27] → ) | |
mai 2020[28] | septembre 2021[29] | Jocelyne Martin | UDI | Retraitée du secteur privé Conseillère départementale de Rue (2015 → ) Démission |
septembre 2021[30] | En cours | Yves Monin |
En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[31] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019 : médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 090 €[32].
Ses habitants sont appelés les Centulois, en raison de l'ancien nom de la ville, Centule. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].
En 2021, la commune comptait 1 257 habitants[Note 4], en évolution de +1,78 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2018 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 270 | 1 257 | - | - | - | - | - | - | - |
Au niveau de l'enseignement primaire, l'école intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier accueille des élèves de sept communes au sein d'un regroupement pédagogique concentré concernant Oneux, Coulonvillers, Cramont, Mesnil, Maison-Roland, Bussus-Bussuel et Saint-Riquier[37].
Le club de football du village est le Football Club Centulois, fondé en 1924. Il évolue en Départemental 1 du District de la Somme (1er échelon départemental et 9e division nationale). Les matchs ont lieu au stade Marcel-Louchart, situé tout près de l'abbaye.
Construit à l'emplacement de l'église carolingienne détruite par les invasions normandes et les incendies, cet édifice du XIIIe siècle est l'œuvre de restauration de quatre abbés entre 1257 et 1536 et a connu les différentes étapes du gothique. Longue de 96 m, large de 27 m et haute de 50 m, elle possède une façade de style gothique flamboyant du XVe siècle.
À l'intérieur, le style est plutôt classique, dans les boiseries, les grilles et la décoration en marbre du XVIIe siècle sous l'influence de l'abbé Charles d'Aligre.
On peut également y admirer les tableaux de peintres du XVIIe siècle (Jouvenet, Bon Boullongne, Hallé…), un christ de Girardon, ainsi que la salle du Trésor, où est contée (lors de visites guidées) l'une des plus extraordinaires légendes du Moyen Âge : le Dit des trois morts et des trois vifs.
L'évocation la plus ancienne de cette institution remonte à 1199. Il fut à l'origine dirigé par des frères et des sœurs, puis par les sœurs augustines qui restèrent à Saint-Riquier jusqu'en 1963. À la Révolution, l'Hôtel-Dieu devient un hospice civil.
Les bâtiments actuels ont été construits de 1688 à 1704. On remarque surtout le cloître en briques et pierre et la chapelle dédiée à saint Nicolas[41], élevée de 1717 à 1719, et consacrée en 1720 par l'évêque d'Amiens. Cette chapelle s'enrichit au cours du XVIIIe siècle de précieuses ornementations, la plupart de style baroque-rocaille.
Le beffroi de Saint-Riquier Patrimoine mondial (2005) est le symbole de l'indépendance municipale car Saint-Riquier a obtenu en 1126 une des premières chartes communales de France. Le premier beffroi étant trop près de l'abbaye, les puissants abbés exigèrent en 1283 qu'un nouveau beffroi soit construit à l'endroit actuel. Édifié au XIIIe siècle, il fut presque totalement détruit en 1475, sur ordre de Louis XI sanctionnant la commune pour le soutien qu'elle apporta aux Bourguignons, puis reconstruit et terminé en 1528.
Son imposante tour carrée de pierres blanches haute de 18 mètres, large de 9,4 mètres et posée sur un soubassement de grès, le beffroi est flanqué de 4 tourelles d'angle à clocheton pour le guet. Il doit son aménagement actuel à de grands travaux de réhabilitation en 1788 et 1789 où l'on perce sa grande entrée nord. Il devient alors hôtel de ville et abrite jusqu'en 2005 les réunions et les mariages. Il possède deux entrées opposées l'une pour la tour de guet, l'autre pour la prison (où se trouve actuellement l'Office du tourisme.
Depuis 1943, il est protégé en tant que monument historique Inscrit MH (1943). Depuis juillet 2005, il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial par l'Unesco avec 22 autres beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.
Saint-Riquier possédait deux enceintes fortifiées. L'enceinte interne avait quatre portes et une portelette. L'enceinte externe avait au moins sept portes ou portelettes.
Des remparts médiévaux de la ville, il ne reste que quelques débris de murailles et quelques tours en mauvais état :
Cette maison, près de la place (au 3, rue du Général-de-Gaulle), se signale par une curiosité architecturale. Son pignon, épousant la forme du bicorne de l'empereur Napoléon Ier, est surmonté de sa statue.
Il faut y voir l'hommage rendu à sa mémoire, vraisemblablement en 1840 à l'occasion du retour de ses cendres, par l'un de ses grognards, Louis Joseph Petit. Cette statue, récente (œuvre du sculpteur amiénois Léon Lamotte), est en fait une réplique. Sur la façade côté jardin se trouve une plaque commémorative avec l'inscription :
« Louis-Joseph Petit 1792-1863 soldat de la Grande Armée blessé à Ligny le 16 juin 1815. Médaillé de Sainte-Hélène devint Receveur des Contributions indirectes à Saint-Riquier où il se maria en 1836 avec Rose Aline Lefebvre 1809-1890. Vers 1840 il construisit cette maison dont le pignon imitant le chapeau impérial légendaire fut surmonté de la statue de Napoléon 1er Empereur des Français, Roi d'Italie. Ruinée par le temps, elle fut remplacée par une statue semblable inaugurée le 1er mai 1962 en présence de S.A. le Prince Paul Murat représentant SAI le Prince Napoléon. Ville de Saint-Riquier Souvenir napoléonien Section de Picardie. »
On retrouve des traces de la maison dans les plus anciens documents centulois, sans doute bien au-delà du XVIe siècle. La demeure s'appelait jadis « l'hôtel du Blanc Coulon » (Blanc Colombier ?). En 1665, elle est la propriété de Jean Garin, sergent royal, qui l'a acquise des héritiers de Jean Butey, procureur royal, lui-même la tenant de Jean Carpentier. Au XVIIIe siècle, cette demeure est passée dans la famille Judcy ou Judey, 8 générations de chirurgiens issues d'un chirurgien-major d'un régiment suisse.
Par mariage et héritage, cette propriété échoit à la famille Lefebvre, bourgeois et maire de Saint-Riquier, avant que le beau-père de Louis Joseph Petit, Angilbert Lefebvre, à l'occasion de l'élargissement, dans la traversée du bourg, de la route Le Havre-Lille, ne contribue à l'édification de ce pignon.
La fille de Louis Joseph Petit se maria en 1859 à maître Eugène Marcassin, notaire à Saint-Riquier. Un de ses fils René Marcassin, PDG de la Compagnie de Saint-Gobain, devint propriétaire de la demeure en 1890, après la mort de sa grand-mère madame Petit.
Il la transmit à son décès en 1944 à sa fille madame Lauzier. Elle la céda à madame Pardessus, secrétaire d'avocat, le , date anniversaire du Sacre et d'Austerlitz. Madame Pardessus fut la première propriétaire ne descendant pas de Louis Petit.
Pendant la Seconde Guerre mondiale après le bombardement en , on installa en ses murs un bureau de la Poste jusqu'en 1962.
Les nouveaux propriétaires Marc et Bernadette Stubbe, d'origine belge, ont acquis la demeure en 2000. La façade et le pignon ont été ravalés en mai 2006.
Blason | D'azur semé de fleurs de lys d'or[43]. |
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Détails |
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