Sac de Dinant (1466)
Sac de la ville de Dinant en août 1466 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sac de la ville de Dinant en août 1466 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le sac de Dinant d' recouvre le siège, le bombardement, le pillage, l'incendie et le démantèlement de la ville de Dinant par les troupes bourguignonnes conduites par le comte de Charolais, futur Charles le Téméraire, et son père, Philippe le Bon, en représailles à la fronde organisée par les Dinantais à l'encontre de la maison de Bourgogne. À l'exception des édifices religieux, il faudra attendre onze années et la mort de Charles le Téméraire pour que Dinant commence à se relever de ses ruines, en 1477.
Sac de Dinant (1466) | ||
Dinant par Claude Chastillon vers 1590. | ||
Date | du au | |
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Lieu | Dinant, Principauté de Liège | |
Victimes | Civils | |
Type | Pillage, exécutions sommaires, mise à sac, incendie | |
Auteurs | État bourguignon | |
Ordonné par | Philippe le Bon Charles le Téméraire |
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Guerre | Guerres de Liège | |
Coordonnées | 50° 15′ 40″ nord, 4° 54′ 43″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Belgique
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Le XIe siècle voit le plein essor de Dinant qui développera son commerce autour des batteur de cuivre, battera monnaie et rayonnera dans toute l'Europe du Nord. Sans devenir à proprement parler une ville hanséatique, Dinant peut bénéficier de l'appui de la Hanse pour promouvoir son essor. Les Dinantais disposent ainsi dès le XIIIe et le XIVe siècle d'une halle à Londres et crée au XVe siècle une compagnie d'Angleterre. Dinant est alors à son apogée commercial[1].
La seconde Maison de Bourgogne naît en 1363 lorsque Philippe le Hardi, reçoit de son père, le roi de France Jean II le Bon, le Duché de Bourgogne. En , Philippe le Hardi épouse Marguerite de Male, fille du comte de Flandre, de Nevers et de Rethel. En juin 1369, à 19 ans, elle épouse en secondes noces le duc Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi, quatrième fils du roi de France Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. À la mort de Louis de Male, en , Marguerite et son époux Philippe le Hardi héritent des comtés de Bourgogne (Franche-Comté), d'Artois, de Flandre, de Rethel et de Nevers. L'État bourguignon est en train de naître. Jean sans Peur succède à son père en 1404 et en 1419, son fils Philippe le Bon devient duc de Bourgogne, souverain des Pays-Bas bourguignons, prince de la Maison capétienne de Valois.
En 1421, Jean III de Namur qui doit faire face à d'importantes difficultés financières, hérite du marquisat de Namur au décès de son frère. Il le cède en viager au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, dont l'appétit territorial sert à accroître l'État bourguignon. Il entre en pleine possession du territoire au décès de son usufruitié qui survient en 1429. De 1425 à 1443, Philippe le Bon, par héritage, par mariage, par traité, par conflit ou par confiscation, incorpore de nombreux territoires à l'État bourguignon comme le Hainaut, la Hollande, la Zélande, la Frise, le Limbourg, le Brabant, le Boulonnais, la Somme et le Luxembourg[2].
Depuis le XIVe siècle, les ducs de Bourgogne ne se considéraient pas comme étant une branche de la noblesse. Ils étaient de sang royal, se comportaient comme tels, et refusaient d'accorder à quiconque la moindre parcelle de pouvoir qui viendrait en déduction du leur. Le fils de Philippe le Bon, Charles le Téméraire poursuit le rêve bourguignon de reconstituer la Lotharingie. Au point de se quereller avec son père, querelle qui durera de 1457 à 1464[3].
À l'aube de la déferlante qui allait rayer de la carte la ville de Dinant, l'État bourguignon constitue un important territoire cependant disparate et fractionnés en deux enclaves que constituait les Pays-Bas au Nord et la Bourgogne au sud. La variété de langues, d'us et coutumes contrarie la volonté bourguignone d'unifier leurs territoires sur un plan institutionnel. L'autonomie des grandes villes comme Dinant qui battaient monnaie, prélevaient des taxes, contrecarrait ces velléités. Ceci conduira à la guerre de Liège de 1465 et à la bataille de Montenaken qui fera perdre à Liège quasiment tous ses droits et libertés[2].
Dès le XIe siècle, de grandes rivalités territoriales voient le jour. À la fin du XIe siècle, Dinant (rive droite) dépend désormais du Prince évêque de Liège et par voie de conséquence du Saint-Empire germanique tandis que la rive gauche dépend directement du Comte de Namur et donc de la couronne de France[4]. Au XIIe siècle des territoires enclavés de part et d'autre de la Meuse sont disputés, comme Leffe qui passe de la sphère d'influence du comté de Namur à celle de Dinant. Au-delà, Devant-Bouvignes pourtant située rive droite reste du ressort du comté tandis que les Dinantais prennent position de l'autre côté du pont, dans le quartier Saint-Médard qu'ils fortifient. Le Comte de Namur se retranche à son tour à Bouvignes et dote la bourgade d'enceintes fortifiées et fait édifier la tour donjon du Château de Crèvecœur en 1321[5]. Le château est assiégé, en vain, par les liégeois pendant 41 jours. À la suite de ce siège infructueux, les Dinantais érigent sur la rive d'en face la tour de Montorgueil[1].
Jules Michelet dans son Histoire de France décrit cette rivalité ancestrale: « Il y avait des siècles que Dinant et Bouvignes aboyaient ainsi l'une à l'autre : c'était une haine envieillie. Dinant n'avait pas tout le tort; elle paraît avoir été la première établie; dès l'an 1112, elle avait fait du métier de battre le cuivre un art qu'on n'a point surpassé. Elle n'en avait pas moins vu, en face d'elle, sous la protection de Namur, une autre Dinant ouvrir boutique, ses propres ouvriers probablement, ses apprentis, fabriquer sans maîtrise, appeler la pratique, vendre au rabais[6]. »
Dès le XIIe siècle également, à la suite de la Querelle des Investitures, le Prince-évêque de Liège perd l'appui du Saint-Empire germanique et doit désormais composer avec les différentes villes de son territoire qui n'auront de cesse d'agrandir leur autonomie politique, ce qui conduira, en 1316, à la signature de la Paix de Fexhe accordée par le Prince-évêque, Adolphe de La Marck entérinant l'absolue nécessité de consulter les représentants des différentes villes avant toute décision[7].
Au début du XVe siècle, Jean III de Bavière, le Prince-évêque de Liège veut asseoir son pouvoir de manière forte. Les Liégeois se révoltent en 1406 et le destituent, le forçant à s'exiler à Maastricht et une partie de ses troupes, à Bouillon. Les Liégeois font le siège de Maastricht et les Dinantais, celui de Bouillon qui durera plusieurs mois de fin 1406 à début 1407. L'évêque évincé demande l'appui de son beau-frère, le Duc de Bourgogne Jean sans Peur, de son frère, Guillaume IV de Hainaut et de son cousin Guillaume II de Namur[8]. En , les Liégeois sont défaits par les troupes des puissant princes lors de la bataille d'Othée. Les Liégeois sont sévèrement châtiés[Notes 1] et la « sentence de Lille » est édictée la même année[Notes 2]: les fortifications de Dinant doivent être détruites et la tour de Montorgueil ruinée. Les Dinantais s'exécutent, en partie, un an plus tard et détruisent la tour de Montorgueil sous les railleries des Bouvignois. Les Dinantais vont plaider leur cause auprès de l'empereur du Saint-Empire romain Germanique, Sigismond, dont ils obtiennent le soutien. La « sentence de Lille » est déclarée illégale en 1417 parce qu'elle entend s'exercer sur un territoire de l'Empire. Dinant sauve la mise. Les Bourguignons quant à eux en feront leur Delenda Carthago tant ils n'oublieront jamais cette fronde. En 1418, Jean de Bavière renonce à son épiscopat, épouse Élisabeth de Goerlitz et, la couronne comtale du Hainaut ayant été laissée en déshérence au décès de son frère Guillaume IV, se fait reconnaître par Sigismond comte de Hainaut. Jean de Heinsberg est nommé Prince-évêque de Liège en 1419[9].
La nomination du nouveau prince-évêque ravive les tensions entre Dinant et Bouvignes. Le comte Jean III de Namur souhaitant éviter une guerre s'en remet au jugement du Prince-évêque qui condamne le comté de Namur à verser 21 000 florins d'or. C'est à cette époque, en 1421, que Jean III de Namur, sans héritier, vend son territoire en viager à Philippe le Bon[10].
En 1429, le comté de Namur étant désormais sous domination bourguignonne, les Dinantais reconstruisent la tour de Montorgueil partiellement détruite en 1409 et dote leur cité d'imposant remparts pour se prémunir d'une attaque[11].
Philippe le Bon est désormais comte de Namur[Notes 3], seigneur de Bouvignes. Il envoie aussitôt une expédition pour détruire Dinant et la tour de Montorgueil. La ville résiste et repousse les Bourguignons. Les Dinantais accrochent les échelles d'assaut sous les voûtes de la Collégiale en guise de trophées. Les villes liégeoises poussent l'évêque, Jean de Heinsberg, à déclarer la guerre aux Bourguignons. Les troupes liégeoises détruisent 300 villages et 33 châteaux dans le Namurois. Les Dinantais font le siège de Bouvignes. Les Bourguignons résistent et finissent par défaire les Liégeois contraint de signer la Paix de Malines qui leur impose de verser de lourds tributs et bien sûr impose aux Dinantais de détruire Montorgueil, ce qu'ils ne feront pas[11].
En 1433, Philippe le Bon et Isabelle du Portugal donnent naissance à un fils qui sera tout d'abord comte de Charolais avant de devenir Charles le Téméraire. En 1435, Philippe le bon signe avec le roi de France, Charles VII empêtré dans l'interminable guerre de Cent Ans, le très favorable Traité d'Arras. L'État bourguignon est à son apogée[11].
En 1456, Philippe le Bon pousse vers la sortie Jean de Heinsberg pour imposer son neveu, Louis de Bourbon, en qualité de Prince-évêque de Liège. Les deux rives de la Meuse sont désormais sous la coupe d'un même pouvoir, celui de la maison de Bourgogne qui fera bientôt payer très cher aux Dinantais ce qu'elle percevra comme d'outrecuidantes velléïtés d'autonomie politique contestant sa suzeraineté. La rivalité historique, ancestrale, entre Bouvignes et Dinant allait en être le détonateur[11]. Louis XI accède au trône de France en .
En 1465, Philippe le Bon est âgé et souffrant. Le , son fils Charles, alors comte de Charolais, connu de manière posthume sous le nom de Charles le Téméraire, est nommé lieutenant général de son père, officieusement régent de l'État bourguignon. En France, Louis XI est remis en question par la Ligue du Bien public dont Charles le Téméraire, pourtant cousin du roi, prend la tête. Les deux camps s'affrontent le lors de la Bataille de Montlhéry sans qu'on puisse vraiment déterminer de vainqueur. Louis XI envoie des messagers en pays liégeois pour y trouver alliance. Les messagers du roi attisent le feu de la haine ancestrale des cités liégeoise envers les Bourguignons[12]. Raes de Heers, qui est à la tête de la fronde liégeoise qui s'oppose au Prince-évêque, Louis de Bourbon, obtient le soutien du roi de France. Louis de Bourbon est démis de ses fonctions en 1465 et remplacé par Marc de Bade.
Pour les Dinantais, il ne fait pas de doute que les Bourguignons ont été défaits à Montlhéry. Ils font des ravages, rive gauche, dans la région de Bouvignes. Vers le , les Dinantais, menés par un certain Conart le clerc ou le chanteur[5], exhibent en cortège, depuis la rive droite, face à Bouvignes, un mannequin à l'effigie de Charles le Téméraire portant au cou une cloche de vache. Ils le pendent et le ciblent de leurs flèches et invectivent la rive opposée traitant le dignitaire bourguignon de bâtard né de la relation coupable entre Jean de Heinsberg, l'évêque de Liège et l'épouse de Philippe le Bon, Isabelle de Portugal[12]:
« Veez, veez-là le fils de vostre Duc, le faulx trahistre comte de Charolois que le roy de Franche at faict ou fera pendre comme il est ici pendu. Il se disait de vostre Duc, mais il mentait car il estoit vilain bastard au sieur de Heinsberg et à vostre bonne Duchesse[13]. »
Le , Charles le Téméraire signe un intéressant accord de paix avec Louis XI, il s'agit du Traité de Conflans mais le pays de Liège s'en voit exclu. Peu de temps après, il reprend la route pour mater la révolte liégeoise. Les Liégeois, au nombre de trois[12] à quatre[14] mille, sous le commandement de Raes de Heers sont battus lors de la Bataille de Montenaken, le [12],[Notes 4]: « il n'en rentra pas moitié dans la ville[14]. »
« Grande était l'alarme à Liège, plus grande à Dinant. Les maîtres fondeurs et batteurs en cuivre, qui, par leurs forges, leurs formes, leur pesant matériel, étaient comme scellés et rivés à la ville, ne pouvaient fuir comme les compagnons ; ils attendaient, dans la stupeur, les châtiments terribles que la folie de ceux-ci allait leur attirer[15]. »
Les Bourguignons sont sollicités par les Liégeois pour signer également une paix. ils ratifient la Paix de Saint-Trond que les chroniqueurs de l'époque qualifient de « La pitieuse paix de Liège »[16], le . Louis de Bourbon récupère ses fonctions de Prince-évêque. Cette fois, c'est Dinant qui est expressément exclue du traité. La colère bourguignonne va pouvoir s'exprimer. Les Dinantais le savent, mais un chaos politique règne alors dans la ville si bien qu'ils ne sont pas en mesure de conclure une paix avec les Bourguignons[12].
Le comte de Charolais passe le début de l'hiver à Saint-Trond avec son armée forte de 28 000 cavaliers et maints fantassins non dénombrés[17]. Il la licencie sans la rétribuer le et rentre à Bruxelles[18]. En juillet, il la convoque à nouveau. Les chevaliers n'étaient pourtant tenus de faire la guerre que 40 jours par an, ils venaient de guerroyer pendant neuf mois et, sans solde, souffraient de pauvreté. Charles le Téméraire n’en veut rien savoir et donne l'ordre de rassemblement sous peine de la hart[19]. Personne n'osa faire affront au comte en ne répondant pas à son appel pour laver cette querelle d'honneur qui opposait la maison de Bourgogne à la ville de Dinant. Bientôt, trente mille hommes convergèrent vers Namur[19]. Le duc de Bourgogne quitte Bruxelles et rallie Namur, le ; le , la plupart des grands seigneurs sont également arrivés et attendent l'arrivée du comte de Charolais[20].
Le dimanche , une armée forte de 30 000 hommes marche sur Dinant. Le comte de Charolais s'impatiente et prend la tête de 300 chevaliers pour rallier Dinant au plus vite. Ils arrivent à Leffe dont ils chassent les habitants[20]. Le , l'armée, divisée en trois corps prend position à Dinant et commence le siège. Ils occupent Leffe et les hauteurs de Dinant. Charles le Téméraire prend ses quartiers à l'abbaye de Leffe[21]. Philippe le Bon, diminué par la maladie mais souhaitant néanmoins assister à la vengeance menée par son fils, arrive le lendemain, en bateau, et s'installe à Bouvignes-sur-Meuse[21]. De puissantes bombardes entrent en action et pilonnent l'enceinte et les portes de la ville. La porte Saint-André ne tarde pas à être détruite. Les assiégés sont bien moins nombreux que leurs assaillants mais espèrent toujours un renfort venu des autres cités liégeoise ou, même, des Français[22].
Les Bouvignois envoient deux messagers au devant des Dinantais pour les inviter à déposer les armes, ils sont tous deux exécutés[23],[24].
Le , l'artillerie, commandée par le sire de Hagenbach, est en place. Les faubourgs sont ruinés et les Dinantais sommés de se rendre mais confiants encore dans une intervention du Roi et des Liégeois, ils fanfaronnent encore. Un mannequin représentant une femme et son rouet furent placé au plus haut des remparts avec l'inscription suivante : « Quand cette femme filera, Philippe cette ville aura. »[25]. Les bombardements se poursuivent les jours suivants[26].
Le , l'artillerie parvient à créer une brèche praticable dans l'enceinte nord. Les assiégés tentent un temps de négocier une paix mais les conditions exigées par le duc sont telles que les Dinantais refusent de se rendre. Le bombardement de la ville se poursuit cependant les jours suivants. Une des portes de la cité est la proie des flammes. Les Bourguignons, craignant l'arrivée d'un contingent liégeois, prévoient un assaut pour le lundi . Les Dinantais ne se font aucune illusion quant au sort qu'il leur sera réservé et décident de se rendre sans condition. Quelques pillages et destructions ont lieu malgré les sentinelles placées en vigie aux portes de la ville. L'entrée triomphale de Charles le Téméraire se déroule le lendemain. Les archers, les hérauts, quatre seigneurs arborant fièrement les armoiries bourguignonnes, le comte et à sa suite, ses frères et enfin, les autres seigneurs entrent victorieux dans la ville conquise[27].
Le , les modalités d'un pillage sont fixées : il durera deux jours, les et . Mais il débute chaotiquement dès le soir, les troupes étant devenues ingérables. Charles le Téméraire fait pendre certains de ses soldats coupables de viols[28]. Des rixes mortelles surviennent entre les hommes de troupe qui tentent de se voler mutuellement leur butin.
Le , les femmes, les enfants et les membres du clergé sont évacués de la ville. Les notables sont privés de liberté, leurs familles seront rançonnées et les fauteurs de troubles (notamment ceux de l'épisode du mannequin) sont arrêtés après enquête. Trois d'entre eux sont pendus. Le bombardier de la ville qui avait eu l'audace de tirer sur les troupes du comte est pendu à un gibet dressé au sommet du rocher derrière la collégiale[29].
C'est lors de la journée du que les principales violences envers la population furent commises. Le chroniqueur de l'époque, Philippe de Commynes, mentionne le nombre de 800 victimes tandis que Jean de Haynin[Notes 5], témoin direct puisqu'il est le chroniqueur attitré de Philippe le Bon, ne mentionne pas de chiffre, mais précise que les condamnés furent attachés à plusieurs et précipités dans la Meuse[1].
Jacques du Clercq explique qu'ils furent « prins et jettés deux loyés ensemble en la riviere et noyés[30] », Jean de Haynin précise: « […] on les asseoit sur le bort de une nef, ou milieu de la rivierre de Meuse, droit alencontre de la ville de Bouvines, le dos envers liauue, et apres che quil estoite confesses, le bouriau les reversoit en la rivierre[31]. »
Vers minuit, un incendie, probablement involontaire, se déclenche et contraint les troupes à quitter précipitamment les lieux. Les maisons présentant une architecture à colombages en encorbellement se transforment rapidement en un immense brasier. La collégiale est la proie des flammes, les prisonniers qui avaient été enfermés dans ses combles périssent. La ville brûle les deux jours suivants[32].
Philippe le Bon n'ayant pas oublié le souvenir de la sentence de Lille de 1408 ordonne la destruction des fortifications et de la symbolique tour de Montorgueil. Les travaux de démolition dureront de à . Il est ensuite formellement interdit au Dinantais de rebâtir. L'interdiction est toutefois partiellement levée en 1472 pour le chapitre de la collégiale. Pour le reste, il faudra attendre la mort de Charles le Téméraire, en 1477, pour commencer à redresser les pierres de la cité[33].
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