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SECOIA est un programme français de destruction des munitions chimiques anciennes. C'est l'acronyme de « Site d’Élimination des Chargements d’Objets Identifiés Anciens[1] ».
Parmi les séquelles de guerre, des armes chimiques, datant pour beaucoup de la Première Guerre mondiale, réapparaissent régulièrement pour des raisons géologiques et climatiques, lors d'activités agricoles, forestières, de pêche ou de travaux publics ou privés. Il en existe également un grand nombre immergées en mer, où elles peuvent encore poser des problèmes.
Il faut les détruire par sécurité, et pour respecter les obligations de la Convention internationale pour l’interdiction des armes chimiques (CIAC) du , entrée en vigueur le .
Jusqu’en 1994, les munitions anciennes découvertes en France étaient transportées par les démineurs pour être détruites par "pétardage" en baie de Somme, c’est-à-dire par explosion sans distinction de type (chimiques ou autres) et malgré la présence sur place d’espèces protégées (dont une colonie de phoque en cours de reconstitution).
Ce type de destruction était assimilable à une forme de rejets de déchets toxiques en mer et est maintenant interdit. L’État a donc décidé en 1997 la construction d’une usine (SECOIA), unique en France, qui devait être opérationnelle en 2008, soit 9 ans après la Belgique, 8 ans après l'Allemagne, et 18 ans après les États-Unis.
SECOIA devrait finalement être opérationnel fin 2016[2],[3]. Une enquête publique est prévue dans la Marne et dans l'Aube en mars-[4].
Les premières destruction d'obus devrait débuter début 2019 en commençant par les munitions allemandes, les munitions françaises devrait commencer à être détruites en 2020 dû à leur conception fait avec de l'acier américain de mauvaise qualité (acier "mou")[5].
Le site choisi est le camp militaire de Mailly, dans l'Aube, à 70 km au sud de Reims et à 4 km du plus proche village, idem pour le CSIMA (centre de stockage intermédiaire pour munitions anciennes) qui reçoit les munitions chimiques (200 tonnes pour fin 2006) dans l’attente de leur destruction.
Le projet est prévu pour environ 30 ans
L’installation aura une capacité de destruction maximale de 42 tonnes par an (soit environ 3 000 munitions). Les quantités découvertes chaque année sont comprises entre 10 et 20 tonnes[6]. À l’horizon 2013, il était estimé que le stock de munitions chimiques terrestre (compte non tenus des stocks sous-marins) serait de l’ordre de 260 tonnes soit 17 000 obus[7], en 2016, il est annoncé à 285 tonnes[8].
Le maître d'œuvre industriel est la société ArianeGroup SAS (initialement la société Astrium, devenue Airbus Defence and Space en 2014, puis le contrat de maitrise d'œuvre fut transféré à Airbus Safran Launchers en 2016, devenue par la suite ArianeGroup en 2017)[6], avec pour sous-traitants majeurs :
L'usine a été construite par Astrium, filiale du groupe EADS[10].
Le ministère de la défense est responsable du stockage, du démantèlement et de l’élimination des déchets toxiques résiduels.
Le projet d'usine a été confié à la DGA[1] en 1997[3]. En tant qu'installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE ; site classé Seveso bas[4]) il devrait aussi être suivi par la DREAL et son ministère de tutelle.
L'exploitant est ArianeGroup SAS (initialement la société Astrium SAS, devenue Airbus Defence and Space en 2014, et par la suite le contrat de maitrise d'œuvre fut transféré à Airbus Safran Launchers SAS lors de sa constitution dans le cadre d'un apport d'actifs - Airbus Safran Launchers étant ensuite devenue ArianeGroup SAS)[6].
Les munitions sont collectées et rassemblées au camp de Suippes, dans la Marne[2], puis conduites à l’usine en camions blindés étanches de 32 tonnes par le ministère de l’intérieur, par les démineurs de la Direction de la défense et de la sécurité civile (DDSCGC).
Les installations sont blindées (plafond et murs du bâtiment Process, où aura lieu la destruction, de 60 cm de béton armé ainsi que de portes blindées), traitées à la résine.
Toutes les munitions sont manipulées à distance par télé-opération, du débarquement des camions blindés jusqu'à l'évacuation des déchets issus de la destruction des munitions.
Le suivi de l'état des munitions sur le site SECOIA est géré par le logiciel GesMu (Gestion des Munitions), logiciel Web créé par Airbus Safran Launchers.
En Allemagne et en Belgique, des installations similaires fonctionnent depuis plusieurs années, mais avec des limites en matière de capacité et nécessitant des interventions humaines à proximité des munitions, voire à leur contact. En France, une quinzaine de personnes devraient suffire à faire fonctionner le site en pilotant à distance (100 m environ) les opérations, avec une petite base vie et un secrétariat.
Cadre et financement ; Loi de programmation militaire 2003-2008 ; coût estimé : 100 millions d'euros[11].
Des robots placent les charges pyrotechniques et les munitions dans les boîtes prémunies de ces explosifs puis les placent sur un plateau et les introduisent dans un four[12], les munitions consistant en :
Y seront traitées comme en Belgique et Allemagne des munitions qui n’ont pas fonctionné pour une raison inconnue et qui ne peuvent pas être normalement démontées. En France, c'est quelque 250 tonnes d'obus, bombes et munitions toxiques allemands datant de la Première Guerre mondiale qui ont été retrouvées dans le nord et l'est du pays[3] auxquelles s’ajoutent 10 à 20 tonnes découvertes chaque année[9].
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