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botaniste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sébastien Vaillant ( à Vigny - à Paris) est un botaniste français, qui, écrit Linné, « commença la réformation de la botanique[1] ».
Naissance |
Vigny (France) |
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Décès |
Paris (France) |
Nationalité | française |
Domaines | botanique |
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Institutions |
Jardin du Roi Académie des sciences |
Formation | médecin botaniste |
Renommé pour | auteur du Botanicon Parisiense |
Sébastien Vaillant va à l'école à quatre ans. À cinq, il ramasse des plantes et les transplante dans le jardin de son père[2], qui doit lui faire son petit jardin. À six, il est mis en pension à Pontoise, chez M. Subtil, un prêtre qui sera un maître sévère. Affligé de fièvre depuis quatre mois, un jour l'enfant se cache et se fait un remède de laitues assaisonnées de vinaigre ; il guérit.
Il est envoyé par son père étudier auprès de l'organiste de la cathédrale de Pontoise auquel il succède, à sa mort, à l'âge de onze ans[3].
Sébastien Vaillant étudie la médecine et la chirurgie à l'hôpital de Pontoise (la médecine incluait alors des études de botanique). Il quitte Pontoise pour Évreux à dix-neuf ans et c'est à titre de chirurgien qu'il est à la bataille de Fleurus[2]. Toujours chirurgien, il est à Paris en 1691. Il prend comme maître de botanique Joseph Pitton de Tournefort (1656–1708) qui utilise ses talents pour son Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, parue en 1698. Il suit aussi les cours d'anatomie de Du Verney et de chimie d'Antoine de Saint-Yon.
Guy-Crescent Fagon, médecin du roi et botaniste, remarque Sébastien Vaillant et en fait son secrétaire. Il peut dès lors se consacrer à l'étude des plantes pour laquelle il obtient un accès illimité au Jardin du roi dont Fagon le nomme directeur[4]. Fagon était professeur et sous-démonstrateur[5] au Jardin du roi. Tournefort avait sollicité cette charge, mais ce n'est toutefois pas en sa faveur, mais en celle de Sébastien Vaillant, que Fagon démissionne en 1708. Vaillant n'avait rien sollicité mais est très sensible à l'honneur ; il redouble de zèle, accomplissant avec grande générosité ses tâches de professeur.
Les collections du jardin croissent considérablement sous l'impulsion de Vaillant. Même si Vaillant lui-même[6] est basé à Paris et passera à l'histoire par son travail sur la flore parisienne, le Jardin a plusieurs contributeurs hors de Paris, en particulier dans les colonies.
Deux développements dans la suite méritent d'être signalés :
En 1716, Vaillant entre à l'Académie des sciences ; là encore, il ne l'avait pas sollicité[2].
Sur la question de la sexualité des plantes, Sébastien Vaillant avait eu des prédécesseurs : André Césalpin, Rudolf Jakob Camerarius, John Ray, Nehemiah Grew[8] et Prospero Alpini. Il aura, par l'intermédiaire de Johan Stensson Rothman, un successeur illustre et reconnaissant[1], Carl von Linné. Mais c'est à lui[9] qu'il faut attribuer le rôle décisif d'avoir identifié les organes sexuels des plantes et d'avoir fait reconnaître leur importance dans la taxonomie.
En 1700 paraissent les Institutiones rei herbariae de Tournefort. Dans l'ouvrage monumental de son maître, Vaillant doit, écrit Boerhaave, séparer le vrai d'avec le faux[10]. Il fait aussitôt part de ses réserves à Fagon, et montrera plusieurs fois par la suite son désaccord. Mais ce n'est qu'en 1721, longtemps après la mort de l'auteur des Institutiones et peu avant la sienne, qu'il les communiquera à l'Académie des sciences, et seulement en 1722[11] que seront publiées ses Remarques sur la méthode de M. Tournefort.
Le différend tourne autour du rôle central que Vaillant, anticipant Linné, attribue, pour la classification des plantes, à leurs caractères sexuels. L'histoire, par Linné, a clairement favorisé Vaillant, mais beaucoup ont vu chez lui de l'ingratitude à l'égard de Tournefort.
Le pistachier du Jardin du roi (l'actuel jardin des plantes de Paris) – pistachier dont Tournefort avait rapporté les graines de Chine – fleurissait mais ne portait jamais de pistaches. Il y avait, très loin, dans un autre quartier de Paris, un autre pistachier qui fleurissait mais ne portait également jamais de pistaches. Vaillant apporta une branche en fleurs du pistachier du Jardin du roi à l'autre pistachier de Paris et la secoua près de lui[12]. Cette année-là, l'autre pistachier de Paris donna des pistaches. L'expérience de Vaillant venait de démontrer la sexualité des plantes : en effet, le pistachier du Jardin du roi était un pistachier mâle et l'autre un pistachier femelle.
Le « pistachier de Vaillant » existe toujours, trois fois centenaire, dans le Jardin alpin du Jardin des plantes[13], et son cartel raconte précisément cette histoire.
L'expérience, pour être validée, doit réunir plusieurs conditions :
Si un arbre ne fructifie qu'après qu'on lui a apporté la poussière (le pollen) d'un autre arbre de la même espèce, alors il faut deux arbres pour produire un fruit. Il ne reste plus qu'à appeler l'un des deux arbres « arbre masculin » et l'autre « arbre féminin », ce qui se fait facilement par analogie avec le règne animal.
L'auditoire de Vaillant pour son Discours du est composé d'étudiants en botanique, mais bon nombre d'entre eux sont aussi étudiants en médecine, car à cette époque ce sont surtout les médecins qui ont un intérêt scientifique pour les plantes[14]. Devant eux, Vaillant va employer le langage direct auquel sont habitués les étudiants en médecine pour parler de la sexualité. Oui, les plantes sont sexuées. Mieux vaut parler carrément de « fleurs mâles » et de « fleurs femelles » (sinon on donne dans le « fleurisme[15] ») et de plantes hermaphrodites pour celles qui portent les deux sexes. Les termes d'« étamines » et de « testicules » sont d'ailleurs interchangeables[16]. S'amusant, mais aussi sans doute provoquant, Vaillant attribue aux plantes le langage des ébats amoureux[17].
Sur un seul point, Vaillant est à court d'explications. Il ne connaît pas la voie de pénétration du pollen (elle ne sera identifiée qu'un siècle plus tard) et doit imaginer un « esprit volatil »[18] qui se fait un chemin jusqu'aux ovaires[19].
Vaillant s'arrange pour que ses allusions à Tournefort — mort à l'époque mais qui n'en était que plus vénéré — et à Geoffroy — en voyage au moment du discours — soient claires, sans nommer l'un ou l'autre quand il les critique[20].
Le discours suscite l'enthousiasme des étudiants, qui le « recueillent[21] » ; il est traduit en latin, et Boerhaave ainsi que Sherard en assurent la publication.
Heureusement, écrit R. L. Williams, que Vaillant avait été élu à l'Académie des sciences l'année précédente[22]. On ne parlait pas ainsi dans la bonne société. Vaillant avait été ingrat ; il avait dû intriguer : il avait ravi une place à Tournefort, son maître. L'attribution à Geoffroy de la découverte de Vaillant subsista longtemps.[pas clair]
En 1721, l'Académie interdit à Vaillant d'attaquer de nouveau Tournefort dans une communication. Vaillant acquiesça semble-t-il, mais ne reparut plus[23]. Et quand Vaillant mourut, l'Académie « oublia » de faire son éloge, la plume de Fontenelle ne consacrant que les savants que leurs confrères trouvaient éternels.
Vaillant avait été un professeur de renom, dont les élèves reconnaissaient le dévouement. Il avait fait visiter son cabinet de pharmacie à Pierre le Grand[2]. Le célèbre anatomiste Du Verney s'était assis devant lui comme un simple étudiant.
Malade, il est trop pauvre pour faire paraître avant sa mort son Botanicon Parisiense, fruit de trente-six ans de travail. Le , il fait écrire à Herman Boerhaave, qui en accepte la charge ; Boerhaave achète de Claude Aubriet, peintre du cabinet du roi, les illustrations qu'il avait faites sous la supervision de Vaillant[24] — mais que ce dernier n'avait pu payer — et les remet à Vaillant[2].
L'ouvrage, particulièrement important dans l'histoire de la botanique (les termes d'étamine, d'ovaire et d'ovule y apparaissent pour la première fois dans leurs sens actuels), est publié en 1723, l'année suivant sa mort. L'édition de 1727 comprend les 300 illustrations d'Aubriet, gravées par Jan Wandelaar[25].
Le genre Valantia (vaillantie) (famille des rubiacées), que lui avait dédié Tournefort[26], fut repris par Linné[27],[28].
Son herbier, que Louis XV fit acheter à sa veuve et auquel celui de Fagon a été joint[2], est conservé au Muséum national d'histoire naturelle ; les spécimens de Vaillant forment le lot le plus ancien, par exemple, des collections de champignons[29] (Vaillant a été un pionnier de la mycologie, l'amanite phalloïde[30] porte son abréviation), de bryophytes[31], de plantes à fleurs et de fougères[32]. À Vigny, la rue où il est né porte son nom[33].
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