Rue des Changes
rue de Toulouse, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La rue des Changes (en occitan : carrièra dels Cambis) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France.
La rue depuis la place Étienne-Esquirol jusqu'au « carrefour des Changes » et à la tour de Serta. | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 36′ 03″ nord, 1° 26′ 37″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Carmes • Capitole |
Début | no 39 rue des Marchands et no 1 place de la Trinité |
Fin | no 2 rue Peyras et no 16 rue Temponières |
Morphologie | |
Longueur | 177 m |
Largeur | 6 m |
Transports | |
Modèle vide Métro | (à proximité) |
Bus | 44 (à proximité) |
Odonymie | |
Anciens noms | Grand-rue (XIIe – XVIIIe siècles) Partie nord : Rue des Changes (début du XIVe siècle) Partie sud : Rue de la Pierre (XIVe siècle) ; rue des Ferratiers (XIVe siècle) ; rue des Bonnetiers (milieu du XVIe siècle) ; rue de la Halle-au-Blé (1806-1830) Rue de la Liberté (1794) |
Nom actuel | Partie nord : début du XIVe siècle Partie sud : 1830 |
Nom occitan | Carrièra dels Cambis |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant le XIIe siècle |
Protection | Site inscrit (1943, chaussées pavées, trottoirs, façades, murs extérieurs et toitures des immeubles bâtis) Site patrimonial remarquable (1986) |
Notice | |
Archives | 315551632033 |
Chalande | 231 |
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Cette rue relativement rectiligne, mais étroite, correspond à l'ancien cardo maximus de la cité romaine de Toulouse. Elle est, au Moyen Âge, une partie de la Grand-rue, l'axe structurant de la ville médiévale : à proximité immédiate du marché de la Pierre, les artisans, comme les bonnetiers, mais aussi les marchands et les changeurs y ont leur boutique. À partir du XVIe siècle, les membres de l'élite toulousaine, comme les capitouls, y font construire leurs demeures : l'hôtel de Brucelles et l'hôtel d'Astorg et de Saint-Germain témoignent de la richesse de la ville au XVIe siècle. Rendue piétonne dans les années 1980, bordée de nombreux magasins, elle reste une des principales artères commerçantes de la ville et un de ses lieux les plus animés. Elle appartient, depuis 1986, au site patrimonial remarquable de Toulouse.
La rue des Changes est une voie publique. Elle relie le quartier des Carmes, au sud, et le quartier du Capitole, au nord, dans le secteur 1 - Centre. Elle naît au nord de la place de la Trinité, au carrefour de la rue des Marchands (no 39) et de la rue de la Trinité (no 1), et se termine au croisement des rues Peyras (no 2) et Temponières (no 16). Elle est prolongée au nord par la rue Saint-Rome, qui mène à la place du Capitole.
La chaussée compte une seule voie de circulation automobile en sens unique, de la place de la Trinité vers la rue Saint-Rome. Elle est définie comme un axe piétonnier, où la circulation est limitée et réglementée, et la vitesse limitée à 6 km/h. Il n'existe pas d'aménagement cyclable.
Elle est très animée du fait des nombreuses boutiques, notamment de mode, que l'on peut y trouver[1].
La rue des Changes rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue des Changes est traversée par la place Étienne-Esquirol, où se trouvent la station de métro Esquirol, sur la ligne de métro , ainsi que les arrêts de la ligne de bus 44.
Il existe plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse à proximité immédiate de la rue des Changes : les stations no 4 (15 rue Sainte-Ursule), no 10 (15 place Étienne-Esquirol) et no 288 (28 rue des Marchands).
La rue tire son nom des changeurs, qui étaient au Moyen Âge les commerçants spécialisés dans les opérations de change de monnaie, dont le métier consistait en un échange de pièces de monnaie d'un pays ou d'une région contre ceux d'un autre. Ce commerce est généralement considéré comme l'origine de la banque moderne en Europe. Cette activité signale le rôle commercial de la place toulousaine dans les échanges du Midi de la France[2],[3].
Au Moyen Âge, seule la partie comprise entre la rue Malcousinat et le carrefour des rues Temponières et Peyras portait le nom de rue des Changes. Le carrefour de ces deux rues avec la rue des Changes et la rue Saint-Rome était d'ailleurs désigné comme les « Quatre coins des Changes ». La partie entre les rues Malcousinat et des Marchands était déjà appelée, à la fin du XIVe siècle, rue de la Pierre, puis Grand-rue de la Pierre. Le nom de rue des Bonnetiers apparut au milieu du XVIe siècle à cause de l'activité de bonneterie[2].
En 1794, pendant la Révolution française, toutes les rues entre la place du Salin et la place du Capitole, dont la rue des Changes, furent débaptisées et appelées rue de la Liberté. La rue des Changes reprit cependant rapidement son nom d'origine, tandis que la rue de la Pierre était plutôt désignée comme la rue de la Halle-au-Blé. En 1830, les deux rues furent finalement réunies sous le même nom[2].
La rue des Changes correspond au cardo maximus de la ville romaine de Tolosa, et donc à l'axe principal nord-sud[4].
Au Moyen Âge, la rue des Changes est une partie de la Grand-rue, principale artère commerçante de la ville qui relie la Porte du Château (emplacement de l'actuelle place du Parlement), au sud de la ville, à la Porterie (emplacement de l'actuelle place du Capitole), au nord, et au-delà, au bourg qui se constitue autour de l'abbaye Saint-Sernin. Elle est donc désignée, au XIIe siècle, comme la Grand-rue, quoique des appellations plus particulières existent pour chacune de ses parties. La partie entre la rue Secourieux (actuelle rue des Marchands) et la rue Malcousinat, dépend, du côté est, du capitoulat de la Pierre et, du côté ouest, du capitoulat du Pont Vieux. Elle est désignée au XIVe siècle comme rue de la Pierre, en référence à la pierre qui servait à mesurer le grain dans la halle construite en 1204 (emplacement de l'actuelle place Étienne-Esquirol). Au XVIe siècle, la rue prend le nom Grand-rue de la Pierre ou Grand-rue droite, mais aussi de rue des Bonnetiers, en référence à l'activité de bonneterie qui se pratique aussi dans cette rue[2]. La partie entre la rue Malcousinat et le carrefour des rues Temponières et Peyras dépend, du côté est, du capitoulat de la Pierre, et, du côté ouest, de celui de la Daurade. C'est cette partie qui est proprement appelée, dès le XIVe siècle, rue des Changes. Comme son nom l'indique, c'est le quartier des changeurs et des banquiers, qui étaient en même temps des marchands, et dont bon nombre furent capitouls[2]. En 1332, si on en compte 74 changeurs dans la ville, il semble qu'une trentaine est établie dans la rue. Cette activité signale le rôle commercial et financier que joue la ville dans l'économie du Midi au milieu du Moyen Âge[5].
Après les incendies de , du et du , extrêmement destructeurs dans le quartier de la rue des Changes[2],[6], les maisons à pans de bois cèdent progressivement la place aux bâtiments en brique. La tradition commerçante se poursuit le long de l'axe nord-sud de la ville, entre la basilique Saint-Sernin et la place du Salin[7]. La halle, en particulier sa façade sur la rue des Changes, est plusieurs fois agrandie, au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle[8].
Surtout, l'ampleur des destructions, à la suite des incendies, permet aux élites locales de réunir de vastes emprises foncières pour faire bâtir leurs hôtels particuliers[9]. Plusieurs capitouls se font construire des hôtels, tels Simon de Lancefoc (hôtel et tour des Delcros-Lancefoc, no 25), capitoul en 1519-1520, Arnaud de Brucelles (hôtel de Brucelles, no 23), capitoul en 1534-1535, ou Jean de Boysson (hôtel de Boysson, no 21), capitoul en 1550[10].
En 1794, toutes les rues entre la place du Capitole et la place du Salin reçoivent le nom de rue de la Liberté. Après la Révolution et jusqu'en 1830, l'ancienne rue de la Pierre est renommée rue de la Halle au blé, à cause de la proximité d'une halle dévolue au commerce des grains, à l'emplacement de l'actuelle place Étienne-Esquirol. Elle prend en 1830 le nom de la rue des Changes[2].
Mais les véritables changements pour la rue interviennent plus tard. En 1820, l'architecte Auguste Virebent obtient de la municipalité que soit rasé le moulon où se trouvait jusqu'à la Révolution la maison des religieux de la Trinité, installés au sud de la rue depuis le XIVe siècle), dans le but est de créer une nouvelle place avec fontaine afin d'élargir un carrefour très encombré entre la place du Pont-Neuf et la porte Saint-Étienne d'un côté, la place du Capitole et celle du Salin de l'autre. Les travaux sont lancés l'année suivante et ouvrent une place triangulaire, baptisée place de la Trinité[11].
Dans les années qui suivent, la municipalité toulousaine engage également le réaménagement de la halle aux grains et de la place qui l'entoure : la nouvelle place Étienne-Esquirol. En 1860, le déménagement du marché vers une nouvelle halle, place Dominique-Martin-Dupuy, ouvre complètement la rue des Changes sur la place Étienne-Esquirol. Le percement de la rue de Metz, en 1869, sous la direction de l'architecte Jacques-Jean Esquié, provoque également la destruction de trois maisons du côté ouest de la rue des Changes[12]. De nouveaux immeubles, dans le style haussmannien, sont élevés à leur emplacement (actuel no 7 et 9).
Dans la première moitié du XXe siècle, la rue des Changes connaît une grande activité et un trafic croissant d'automobiles, au point qu'en 1926, la municipalité décide d'y établir un des premiers sens uniques de la ville[13]. Les commerces y sont nombreux et variés, puisqu'on y trouve des commerces de bouche – la grande boulangerie du Progrès (actuel no 28)[14], la pâtisserie Péchégut (actuel no 12)[15], la boucherie Universelle (actuel no 15)[16], l'Alimentation Monge, à laquelle succède la Maison du Rhum (actuel no 35)[17] –, des boutiques de vêtement – Au Petit Saint-Thomas (actuel no 10)[18], Au Miroir des Modes (actuel no 22)[19], le Petit Poucet (actuel no 28)[18], À la Vieille Maison (actuel no 33)[20], le Stand des Tissus (actuel no 19)[21] – ou de chaussures – Regum (actuel no 19)[22] et Idéal-Chaussures (actuel no 14)[23], mais aussi la parfumerie Mon Parfum (actuel no 13)[24] et le photographe Photo Hall (actuel no 30)[25].
Au début des années 1970, de nombreux commerces de prêt-à-porter, de friperie et de vente de tissu, souvent tenus par la communauté juive, transforment le visage de la rue. Du 22 au 24 juin 1972, une « braderie géante », vente au déballage sur la voie publique, est organisée dans les rues des Changes et Saint-Rome. Son succès encourage les autorités municipales à réduire la circulation dans ces deux rues[26]. C'est d'ailleurs en 1974 la rue des Changes et la rue Saint-Rome sont rendues piétonnes[5]. À partir des années 1990, le nombre des commerces textiles se renforce considérablement, faisant disparaître les autres commerces. L'arrivée de nouveaux propriétaires asiatiques, principalement d'origine chinoise, s'accompagne de l'augmentation du nombre d'enseignes populaires à bas coûts. Le développement de la téléphonie mobile au tournant des années 2000 attire de nouvelles enseignes de ce secteur[27]. Depuis 2010, la hausse des loyers et des baux a progressivement poussé les boutiques à se transformer et à attirer une clientèle plus aisée[28].
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