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concept nietzschéen pronant le rétablissement des forces de vie face aux valeurs mortifères De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le renversement des valeurs (all. die Umwertung aller Werte) ou réévaluation (des valeurs) ou encore transvaluation de toutes les valeurs est un concept nietzschéen. Selon Friedrich Nietzsche, la morale, les valeurs occidentales sont, à l’origine, issues d’une inversion des valeurs d'où la nécessité d'un renversement de celles-ci[1],[2].
D’après lui, au principe de toute vie, se trouve la volonté de puissance, c’est-à-dire, au-delà d'un élan désirant « persévérer dans son être »[3] comme le pensait Spinoza, ou la nécessité aveugle du « vouloir-vivre »[4] schopenhauerien, une pulsion, une force, qui veut indéfiniment augmenter sa puissance.
Nietzsche constate que le platonisme, relayé par le christianisme, a condamné cette volonté de puissance qui est en définitive une volonté de vivre, de croître, de se dépenser en prodigalité. Le christianisme a opéré une inversion des valeurs en instaurant, en favorisant, en sanctifiant tout ce qui, selon Nietzsche, se ligue contre les forces de vie[5] : avant tout par l’invention de "la vérité" (un arrière monde, le Ciel) au mépris du réel (la Terre, le corps, les phénomènes) c’est-à-dire l’idéal contre le sensible. En instaurant moult valeurs mortifères comme : La culpabilité, la honte, « la condamnation de la sexualité, l’obéissance aux prêtres »[6], la pitié, la faiblesse, l'égalité, etc., toutes ces morales du renoncement, qui empêchent la puissance de l’homme de se déployer, de se réaliser. En plaçant la morale des faibles (c'est-à-dire des chrétiens — qu'il nomme « esclaves » — ceux qui ont, selon lui, l'esprit de vengeance, le ressentiment), contre les valeurs des forts (c'est-à-dire des sains, ceux plein de vitalité et de créativité — qu'il nomme « maîtres » ou « aristocrates » (au sens étymologique du terme : le gouvernement des meilleurs).
Une généalogie de la morale permet d’interroger la valeur des valeurs occidentales comme la vérité, la justice, l'absolu, etc., de remonter à leur sources platoniciennes, à éprouver leur socle et à déceler les fins, conscientes ou inconscientes, qu’elles se posent afin de les renverser pour les « remettre à l’endroit ». Se demander, par exemple, pourquoi l'homme ne s'est-il pas contenté des notions de « nuisible » et d'« utile » ; pourquoi a-t-il fallu qu'il s'embarrasse de surcroît des notions de « bien » et de « mal »[7] ?
Renverser les valeurs préalablement inversées, c’est très précisément remplacer les valeurs de mort par des valeurs de vie. Se dessaisir des valeurs qui nous entravent, qui nous affaiblissent, qui nous détruisent en supprimant la vénération des idoles (des idéaux), en devenant soi-même créateur de valeurs, en inventant des formes nouvelles, en développant notre côté artiste. Alors, comme le précise Patrick Wotling, spécialiste de Nietzsche, « nous serons à même de découvrir des choses auxquelles on ne s’attendait pas, peut-être même des choses dangereuses »[8].
Au fond, la question que nous pose Nietzsche est : « avez-vous essayé toutes les possibilités qui accroissent votre puissance de vie ? » et il nous invite à penser, c'est-à-dire à évaluer, et à fixer, par nos propres actes, de nouvelles valeurs.
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