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méthode de régénération des terres (remplacement des arbres) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le reboisement est une opération qui consiste à créer des zones boisées ou des forêts qui ont été supprimées par coupe rase (ou « coupe à blanc ») ou détruites par différentes causes dans le passé (surexploitation, feu de forêt, surpâturage, guerre…). Parfois, il s'agit explicitement de forêts de protection. Le reboisement spontané désigne le stade terminal de la succession des différentes phases de reconquête forestière.
L'afforestation est le boisement sur des terres vierges d'arbres depuis longtemps.
Les boisements ou massifs forestiers ainsi (re)créés peuvent présenter divers bénéfices tant pour les écosystèmes et en tant qu'aménité, que pour les ressources économiques restaurées. Ce sont aussi potentiellement des puits de carbone (s'ils ne brûlent pas de manière répétée).
La notion de « reforestation » laisse supposer un objectif plus ambitieux du point de vue de la surface et de la qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L'objectif étant alors généralement de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forêt.
Ils sont multiples et concernent au premier chef la ressource en bois, mais aussi l'eau, le sol et la faune dépendant de la forêt.
Ainsi pour J. Perrève (ancien procureur du roi et juge français) en 1845,
« Le rétablissement des massifs d'arbres dont les cimes et les pentes rapides étaient autrefois abritées mérite toute la sollicitude de l'administration : peu d'entreprises donneraient à la longue des résultats comparables. Un capital immense se trouverait, avant un-demi siècle, ajouté aux ressources de l'état, à l'avoir des communes et des établissements publics. Les forêts du gouvernement rendent aujourd'hui trente-trois millions ; ce revenu serait doublé peut-être. Un demi-siècle, c'est bien long pour un individu; mais pour une nation, un demi-siècle est bientôt passé (...) Une bonne surveillance, la répression des abus du pacage, suffiraient souvent à produire la régénération spontanée des forêts. L'expérience en a été faite dans nos "régions méridionales, particulièrement dans les départements des Alpes. Ceux qui ont parcouru les Pyrénées dépouillées maintenant des bois séculaires qui en faisaient l'ornement et la richesse, ceux qui ont visité les Cévennes, où le roc est à nu là où la tradition rapporte que des arbres magnifiques s'élevaient jadis, ceux qui ont été témoins, dans les départements du Var, des Basses-Alpes et Hautes-Alpes, des dévastations affreuses causées tous les ans par les torrents, depuis qu'on a ravi aux montagnes ces forêts tutélaires, dont la présence modérait la fonte des neiges et l'écoulement des eaux ; ceux qui s'effraient du changement funeste survenu dans le régime de nos rivières depuis 1789, tous ceux enfin qui souhaitent de voir commencer l'œuvre d'une réparation, considéreront le reboisement des forêts comme étant d'une véritable importance, car il est évident pour chacun que l'accroissement de la population et le défrichement des bois ont amené parallèlement la trop grande dépopulation des animaux non malfaisants qui constituaient une véritable ressource pour l'alimentation. »[1]
— J. Perrève
Pour l'ONU,
L'objectif est donc désormais de reboiser 350 millions d’hectares avant 2030.
Ces opérations s'inscrivent dans l'effort mondial pour le climat, mais aussi dans d'autres objectifs de soutenabilité du développement, portés par l'ONU. Le reboisement est inscrit dans l'Objectif de développement durable n° 15 de l'ONU.
La reforestation par régénération naturelle peut survenir spontanément, sans l'homme, ou être initiée par ce dernier (régénération assistée). Elle se fait dans les deux cas par la dissémination des graines et propagules ; par expression naturelle de la banque de graines du sol ou par apports via le vent, l'eau ou les animaux (oiseaux, sanglier, écureuil...) dans le cas de la régénération naturelle stricto-sensu.
Le terme « reboisement » décrit plus souvent des plantations de main d'homme que la régénération naturelle.
Il faut également créer les conditions nécessaires à la germination (humidité suffisante, levée de dormance de graines et le cas échéant restauration d'un stade pionnier, installation des conditions de restauration d'un sol et/ou d'une résilience écologique). Les pousses ou plants doivent parfois être protégés du bétail (notamment des chèvres en Afrique sub saharienne), de certains herbivores sauvages ou simplement d'une dynamique naturelle installée de végétation adventice qui favoriserait les herbacées ou certains buissons denses au détriment des arbres.
Le reboisement artificiel se fait désormais quasi totalement par plantation, très rarement par semis de graines, et consiste à mettre en place des plants de feuillus ou de résineux élevés en pépinière sur un terrain nu ou déjà boisé préparé à l'avance ; lorsqu'il ne concerne que des plants résineux on désigne cette opération par celle d'enrésinement.
De nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :
De grandes agglomération ont conservé, renforcé ou reconstitué des « forêts urbaines » (la moitié environ de la surface de Bruxelles est constituée de la Forêt de Soignes), parfois volontairement pour maîtriser la péri-urbanisation (avec l'exemple de Barcelone, qui a classé la forêt riveraine en zone naturelle protégée). La forêt est aussi considérée comme facteur de réduction de la pollution de l'air et d'amélioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygrométriques). C'est aussi un milieu de haute valeur paysagère et aménitaire pour la population.
Quelques villes ont de véritables projets de forêt urbaine (comme Nantes en France, qui prévoit l'aménagement de trois massifs dans son agglomération[12]).
La ville de Zurich (Suisse) a conservé une forêt péri-urbaine, dont l'exploitation commerciale a progressivement cessé, mais qui pourrait éventuellement aussi servir de réserve de bois-énergie en cas de crise majeure.
Afin d'illustrer le propos selon lequel « replanter des arbres à l’aveugle peut [...], de toute évidence, être la source de nouveaux problèmes », l'universitaire Benjamin Neimark évoque le remplacement en Europe des chênes natifs à larges feuilles par des conifères à croissance rapide, qui « a entraîné une augmentation de 10 % du couvert forestier sur le continent par rapport à l’ère pré-industrielle ». Il indique : « Ces nouveaux arbres absorbent toutefois nettement moins bien le carbone que les espèces originelles. En revanche, ils capturent plus efficacement la chaleur, intensifiant ainsi les effets du réchauffement climatique »[13] (les conifères étant plus sombres, ils piègent davatange de chaleur que les feuillus clairs, ce qui augmente la température ; l'albédo élevé des couleurs claires réfléchit [renvoie] les rayonnements du soleil, tandis que l'albédo bas des couleurs sombres absorbe [garde] la chaleur des rayonnements du soleil).
En février 2023, dans le cadre de la feuille de route écologique de la France, Emmanuel Macron promet de renouveler environ 10 % de la forêt française d'ici à dix ans pour faire face au réchauffement climatique. La capacité des forêts françaises à stocker le carbone « s'effondre », selon le Haut Conseil pour le climat : elle a baissé de 48 % entre 2010 et 2020, du fait de la baisse de la production biologique, d'un bond de la mortalité liée entre autres à des insectes ravageurs et de la hausse des prélèvements. Un groupe de travail doit rendre ses réflexions début mai[14].
Le fonds forestier national a contribué à une forte extension de l'enrésinement en France et à l’extension des populicultures. Puis d'autres fonds l'ont remplacé, qui ont récemment été complétés par le Fonds stratégique de la forêt et du bois (FSFB) destiné entre autres à l'amélioration des peuplements[15], et en particulier à la transformation de certains peuplements forestiers « dégradés » par plantation. Le FSFB s'inscrit dans le cadre du volet agricole du « grand plan d’investissement » 2018-2022. Il veut contribuer à « améliorer la qualité et la résilience des peuplements sur les moyen et long termes, de favoriser le développement d’une ressource en bois qui soit en adéquation avec les besoins des industriels, d'inciter les propriétaires forestiers à entreprendre le renouvellement des peuplements de faible valeur économique et environnementale, de préparer les forêts aux conséquences du changement climatique et à des conditions sanitaires évolutives, de maximiser la séquestration de carbone par les arbres, au bénéfice de la filière forêt-bois dans son ensemble. S’inscrivant dans les principes de la gestion forestière durable, ces projets visent donc la double performance économique et environnementale »[16].
Le FSFB peut être une contrepartie du financement national dans le cadre des sous-mesures 8.5 et 8.6 des Programmes de Développement Rural (PDR 2014-2020) ou hors cadre PDR[16]. Les peuplements éligibles à l'aide Dynamélio[17] ne le sont pas au FSFB. Si l'aide concerne un peuplement situé sur un territoire éligible aux appels à manifestation d'intérêt (AMI) Dynamic Bois[18], le projet doit répondre aux critères d'éligibilité des peuplements initiaux tels que mentionnés dans les instructions techniques spécifiques à ce dispositif et les notes de cadrages régionales ; elle devra être réorientée et instruite selon les procédures Dynamic Bois[16].
Dans le cadre des outils de flexibilité et des mécanismes de mise en œuvre conjointe (MOC) du protocole de Kyoto concernant les « projets domestiques » de boisement-reboisement (portés par une personne morale), depuis la fin 2012, en France[19], certains boisements ou reboisements volontaires peuvent bénéficier de crédits carbone correspondant aux unités de réduction d'émission (URE) assises sur les unités d'absorption (UA) attribuées à la France sur la base du puits de carbone forestier du pays.
Il existe des conditions : le terrain ne devait pas supporter de boisement avant le et de répondre à plusieurs de règles communes avant la délivrance des crédits carbone (dont démonstration d'additionnalité « où la prise en compte du rôle déclencheur du crédit carbone pour la mise en place du projet est à démontrer ». Le projet doit s'appuyer sur un scénario de référence, à partir duquel sont comptabilisées les absorptions éligibles à la délivrance de crédits carbone.
En France, 4 valeurs seuils minimales sont :
Calcul des absorptions de GES (dans ce cadre d'attribution d'unités de réduction des émissions). Il se fait selon la formule : N = 0,9 * 1/26 * n où[19] :
L'Islande est le pays le moins boisé d'Europe, une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2015 considérait que seul 0,5 % du territoire était boisé. Cette situation remonte à la colonisation de l'Islande, au XIe siècle, qui s'est accompagnée d'une déforestation massive par les Vikings[20],[21]. Les programmes de reboisement remontent aux années 1950, mais la tendance s'est surtout accélérée à partir des années 1990. En plus du bouleau pubescent, la seule essence naturellement présente sur l'île, des pins et épicéas originaires d'Alaska sont plantés.
De 2015 à 2019, trois à quatre millions d'arbres ont ainsi été plantés, soit 1 000 ha (10 km2). Le sol islandais étant très pauvre en azote, la pousse des arbres est dix fois plus lente que celle observée en Amazonie. Le réchauffement climatique, amenant des températures plus élevées, semble cependant favoriser leur croissance, et donc la séquestration du carbone.
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