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La réforme de la protection civile belge (néerlandais : Hervorming van de Civiele Bescherming) entra en vigueur le à l'initiative de Jan Jambon, alors ministre de l'Intérieur.
Elle se caractérise par le recentrage des activités de la protection civile belge à un échelon fédéral pour intervenir lors de missions spécialisées ou de longue durée. Les missions de première intervention ou de routine étant, depuis lors, assurées à l'échelon local par les pompiers répartis, depuis la réforme de la sécurité civile belge de 2007, en 35 zones de secours[1].
La réforme de la protection civile fait suite à la réforme des services d'incendie de 2007, elle-même conséquente à la catastrophe de Ghislenghien du . Cette réforme avait, d'une part, réparti les 251 anciens services régionaux d'incendie en 35 zones de secours, couvrant l’entièreté du territoire national et, d'autre part, modifié la nature des missions octroyées aux pompiers via l'arrêté royal du déterminant les missions et les tâches de sécurité civile exécutées par les zones de secours et par les unités opérationnelles de la protection civile[2]. Une fusion des corps de pompiers et de la protection civile avait d'ailleurs été envisagée lors de cette réforme, puis abandonnée[3].
Après cette réforme de la « discipline 1 » et la réforme des polices de Belgique de 2001 (« discipline 3 »), une analyse fut menée par le service public fédéral Intérieur au sujet de la « discipline 4 » et plus particulièrement de la protection civile, sur base de trois critères[4] :
A la suite de cette analyse, un plan de réforme de la protection civile fut rendu public le . Celui-ci prévoit[5] :
En réduisant le nombre de casernes, le temps d'intervention des unités opérationnelles se voit être rallongé pour une grande partie du territoire national, y compris Bruxelles, notamment lors d'assistance avec des moyens lourds en appui des opérations des pompiers[7]. De nombreuses plaintes ont émané à la suite d'exemples de délai d'intervention trop importants de la protection civile ou d'absence de moyens adéquat des zones de secours afin de lutter contre les anciennes missions autrefois dévolues à la protection civile[8].
Sur les six casernes (appelées « unités opérationnelles ») composant la protection civile avant la réforme, seules deux furent maintenues : l'une à Brasschaat (province d'Anvers) et l'autre à Crisnée (province de Liège). Les quatre casernes fermées furent cédées à différents organismes, notamment sur proposition du ministre chargé de la Régie des bâtiments, Koen Geens :
En outre, la centralisation de trois casernes en une seule (tant du côté francophone, à Crisnée, que du côté néerlandophone à Brasschaat), posa de nombreux problèmes logistiques, dont un manque de place pour accueillir les différents véhicules et matériels dans les casernes restantes[14]
Avant la réforme, la Protection civile comptait 1207 agents répartis en 513 professionnels et 694 volontaires. Au subsistaient 457 agents, 261 professionnels et 196 volontaires, soit une réduction de 750 agents[15]. Les agents furent initialement réaffectés dans l'une des deux casernes restantes (celle de Crisnée, francophone ou celle de Brasschaat, néerlandophone), avec les conditions trajet vers le lieu de travail qui en découlent (les anciennes casernes étant souvent distantes de plus d'une centaine de kilomètres chacune). Toutefois, certains optèrent pour une réorientation vers d'autres services du Service public fédéral Intérieur (les zones de secours, centrale d'urgence 112, etc.), la mise à la pension ou la démission[16].
Lors des inondations de juillet 2021 en Belgique qui ont fait 39 morts, la réponse opérationnelle de la sécurité civile belge et particulièrement de la protection civile fut très critiquée, notamment à cause du manque de moyens et de matériel[21]. Plusieurs responsables politiques se sont inquiétés de cette situation et ont remis en question la réforme de 2019 en proposant de la revoir avec, entre autres, l'ouverture de casernes supplémentaires[22]. Parmi eux, le Ministre-président du gouvernement wallon, Elio Di Rupo a indiqué au lendemain de la catastrophe que « La réforme des zones de sécurité de la protection civile était une erreur »[23].
De nombreuses voix s'étant élevées contre cette réforme, une étude a été commandée par le Centre de Crise national à l'Université de Liège afin d'effectuer une analyse de risques et des propositions d'amélioration au gouvernement fédéral[24].
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