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Quitterie
sainte catholique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Sainte Quitterie ou Quiterie est une jeune vierge de sang noble wisigoth, qui préféra mourir plutôt que de renier sa foi. Décapitée vers 477 selon un des manuscrits médiévaux des XIIe – XIVe siècles (Bollandistes, Acta Sanctorum maii), elle porta, selon la légende orale plus tardive, sa tête entre ses mains jusqu'au sanctuaire païen du Mas d'Aire, où se trouve une fontaine qui porte désormais son nom[1]. Elle est fêtée le 22 mai[2].
En réalité, cette légende martyriale, créée à la fin du XIe siècle par l'abbé de Saint-Sever Grégoire de Montaner dans le but de jalonner le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, est fictive. Vers 594, Grégoire de Tours connaissait Quiteria comme une simple vierge d'Aquitaine, ce qui se confirme vers 1000 avec un des manuscrits du Martyrologe d'Usuard, qui en fait une vierge martyre du Bordelais (première mention du martyre). La première mention d'un martyre à Aire (Landes) date des environs de 1072-1094[3].
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La légende gasconne
Résumé
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Selon la légende, Quitterie (Quitèira en gascon)[4] était la fille de Kathilius, chef ostrogoth d'origine probablement amale. Refusant la main d'un prétendant germain imposé par son père, hérétique ou païen comme lui, elle préféra se réfugier dans un embryon de monastère colombaniste dénommé Orio vallo. Sa fugue intervint peu de temps après sa conversion au christianisme orthodoxe, à l'âge de treize ans (emprunt manifeste à d'autres légendes similaires, comme celles de sainte Agnès de Rome ou sainte Marine d'Antioche). Le prétendant ou le père aurait fini par la retrouver et, selon certains manuscrits seulement, la décapiter.
La légende orale — mais non sa version écrite — rapporte que lorsque sa tête toucha terre, une fontaine jaillit du sol. Cette fontaine serait toujours visible dans la côte du Mas, à Aire-sur-l'Adour, ou bien à Aubous selon une tradition locale[5]. Quitterie aurait pris sa tête dans ses mains pour la déposer en haut du plateau du Mas, où se trouverait aujourd'hui son sarcophage (dans la crypte de l'église Sainte-Quitterie d'Aire). Ce sarcophage paléochrétien, du début du IVe siècle, est toutefois antérieur à la mort supposée de la sainte.
Tout près de l'église d'Aire coule aujourd'hui une fontaine à laquelle on attribue la vertu de guérir les maux de tête ainsi que la rage (on la représente souvent avec un chien tirant la langue à ses pieds). De nombreuses fontaines des Landes, mais aussi du Béarn (Doumy, Aubous, Uzan) et de la Charente (Aussac, Chadurie), auxquelles sont prêtées les mêmes vertus, sont placées sous le patronage de la sainte. Quitterie est depuis un prénom typique des Landes et du Sud-Ouest en général.
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La légende ibérique
Résumé
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Il existe une légende sensiblement différente, situant l'origine de Quitterie au Portugal, mais qui a des origines en Aquitaine (l'évêque Bernard d'Agen, qui colporta cette version en Aragon à la fin du XIVe siècle). Selon cette variante, qui fait référence dans la péninsule Ibérique, la sainte naît en Galice de parents païens, Calsia et Cattilius (ce dernier étant un descendant de l'empereur Julien), en même temps que huit autres filles — Geneviève, Marine, Victoire, Eumélie, Germaine, Gemme, Baseille et Libérate — et un frère — Montin. Comme Cattilius est absent, ce qui peut laisser croire que ces enfants sont le fruit d'amours adultérines, Calsia demande à sa servante de noyer discrètement ses filles dans une rivière : cette dernière, de foi chrétienne, ne se résout toutefois pas à ce crime et confie les neuf filles à des nourrices chrétiennes comme elle. Toutes sont baptisées et élevées dans la foi chrétienne, et termineront leur vie dans le martyre.
Comme dans la légende gasconne, Quitterie fugue pour éviter d'être mariée à un païen. Sa fuite la mène à Aufragia, ville du roi Leutimanus, apostat de la foi chrétienne, enrichi par le pillage des églises. Sous l'influence de Quitterie, qui lui reproche cette conduite indigne, il fait pénitence avec tout son peuple et réembrasse le christianisme. Mais le père de Quitterie et son fiancé bafoué se lancent à la poursuite de la jeune fille avec l'aide d'Adrien, un autre roi farouchement antichrétien. Alors qu'elle est en prière in monte columbiano, le bourreau Domitianus, envoyé par Adrien, la décapite d'un coup de glaive : c'est alors qu'elle ramasse sa tête et se met à marcher. Adrien n'en fait pas moins massacrer les compagnons de Quitterie. Un peu plus tard, un chrétien nommé Libérat recueille les corps des martyrs, et d'autres miracles se produisent. Par la suite, Cattilius et le prétendant se convertissent et finissent leurs jours en prières sur cette montagne.
Toute cette fable est une invention tardive, mêlant le récit médiéval à des interpolations de l'époque gothique. Dans les siècles suivants, certaines des huit sœurs « jumelles » de Quitterie changent de nom : Dode (vénérée à Sainte-Dode, dans le Gers) et Mère font leur apparition au XVIIe siècle[6]. La plupart de ces saintes ont connu un culte dans le Sud de la France et leurs noms sont fréquemment portés par des communes. La mention de toutes ces « sœurs » et de leur « frère » Montin doit orienter vers une fraternité monastique (couvent primitif de moniales avec leur abbé), hypothèse qui se trouve renforcée par la mention, dans la légende manuscrite, de « cellules » (« ergastules ») sur le mont colombaniste (« mont » étant possiblement la contraction de « monastère », lequel observait peut-être la règle de saint Colomban, introduite en 591). D'autre part, un ajout tardif donne pour « sœurs » à Quitterie une « sainte Dode » dont le sanctuaire gersois (village éponyme) s'appelait jadis Orio vallo (le « cloître d'Orio ») ; or c'est justement le nom du mont (ou monastère), monte Oriano, où Quitterie faisait de fréquentes retraites d'après ses légendes médiévales.
Quitterie était invoquée contre les maladies liées à la tête, et contre la rage (elle est parfois représentée avec deux chiens à ses pieds). Son attribut le plus fréquent est cependant la palme du martyre. Aucune des représentations existantes de Quitterie n'est antérieure au XIVe siècle.
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La postérité
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Les reliques de la sainte demeurèrent jusqu'au XVIe siècle dans la crypte de l'église, ancien temple romain dédié au dieu Mars et converti en baptistère par les évêques d'Atura (Aire) en Novempopulanie (ancien nom de la Gascogne). Elles furent conservées à l'intérieur d'un sarcophage de marbre blanc, l'un des plus beaux du IVe siècle, en raison de l'extraordinaire richesse de sa décoration, mêlant motifs sculptés antiques et chrétiens.
Ses reliques attirent de nombreux pèlerins depuis le Moyen Âge, empruntant lous camins de Sinte Quiteyre (Los camins de Senta Quiteìre, en Òc standard). Le site s'imposera vite comme une étape sur la Via Podiensis, un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'était d'ailleurs le but recherché. Le culte de la sainte a pu se répandre sur cet itinéraire avec les récits des pèlerins, parfois assez loin du sanctuaire landais comme à Lageyrat (Haute-Vienne), où une fontaine à dévotion, une ancienne chapelle et une pierre tombale portent son nom[7].
Diverses fontaines des Landes sont placées sous la protection de sainte Quitterie et ont la réputation de pouvoir soigner les maux de tête (Saint-Martin d'Oney, Commensacq, Gastes, Lucbardez et bien d'autres).
Contexte
Résumé
Contexte
À l'effondrement de l'Empire romain d'Occident, la Novempopulanie, province dont l'actuelle ville d'Aire était un des diocèses, fut conquise par les Wisigoths (à partir de 412 avec le roi Athaulf), avec le statut de peuple fédéré à partir de 418 (avec le roi Wallia). Quitterie appartenait à ce peuple, qui fut le premier peuple barbare à être christianisé, mais ils étaient considérés comme hérétiques par les Chrétiens Nicééns car ariens (disciples d'Arius). L'Arianisme niait la divinité de Jésus. Les Goths ariens n'allaient pas à la messe par exemple, travaillaient le dimanche, étaient tolérants envers les juifs (et l'islam à partir de 711 en Espagne, car ces croyances comme l'arianisme niaient la divinité du Christ. De plus, les Goths poursuivaient certains rituels païens (comme le font de nos jours certaines populations africaines, amérindiennes, asiatiques ou océaniennes, pourtant converties depuis des décennies voire des siècles). Par exemple, ils enterraient leurs chefs ou cachaient leurs trésors sous le lit des rivières, qui étaient considérées comme des divinités (alfen), d'où le nom d'elfes donné à certaines divinités aquatiques. Ils prêtaient également serment sur des îles fluviales. On trouve un détail similaire (trésor caché sous un fleuve par un certain Leutimanus dans la Légende quitérienne ; également dans la Passio du martyr Vincent d"Agen, et dans celle du pseudo-martyr saint Sever)
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Patronage
Outre la Gascogne, sainte Quitterie est la patronne de l'ancienne paroisse de Lageyrat (Châlus), Étienne étant le saint patron primitif[réf. souhaitée].
Galerie
- Statuette de sainte Quitterie sur le site de la fontaine de dévotion de Gastes.
- Bannière de l'église Sainte-Quitterie d'Aire-sur-l'Adour.
- Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Châlus (Haute-Vienne).
Notes et références
Bibliographie
Voir aussi
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