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subdivision administrative de Paris De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La notion de quartier prend plusieurs significations à Paris :
Avant l'arrivée des Romains, Lutèce, Paris, était enfermée dans une étendue appelée la Cité ou île du Palais. La ville commence à prendre son essor durant la période gallo-romaine avec l'arrivée d'une grande quantité de citoyens de toutes conditions. Ainsi on commença d'y bâtir à l'extérieur de l'Île de la Cité, en particulier du côté sud.
Une seconde fois, la ville s’étendit en particulier du côté nord, en raison de l'accroissement de la population lorsque les rois Mérovée, Childéric et Clovis firent de la ville leur résidence. On éleva des églises et des chapelles dont celles de Saint-Clément, qui devint l'église Saint-Marcel et donna naissance au bourg Saint-Marceau[1], l'église Saint-Gervais, la plus ancienne de la rive droite, la chapelle de Saint-Vincent devenue Saint-Germain-l'Auxerrois, Notre-Dame-des-Bois devenue Sainte-Opportune et celle de Saint-Pierre devenue Saint-Médéric puis l'église Saint-Merri, qui furent les plus considérables[2].
Vers 954, sous le règne de Lothaire, on divisa Paris en quatre parties, d'où le nom de « quartiers »[2] :
Paris s'étant accru depuis le règne de Lothaire jusque sous les règnes de Louis VII et de Philippe Auguste par une forte extension d'un grand nombre d'habitations situés au Nord de la ville, dans des lieux que l'on appelait : le bourg de Saint-Germain-l'Auxerrois, le bourg Labbé, Beaubourg et le bourg Thiboust et au Sud de la ville par une étendue appelée l'Université.
En 1190, après l'édification de l'enceinte de Philippe Auguste, le nombre de quartiers passe à huit[2] :
À l'intérieur des murailles, se trouvaient une grande quantité de vignes, de marais et de terres labourables dont les emplacements devinrent bientôt des maisons.
Sous les règnes de Charles V et Charles VI on bâtit, du côté Nord, une grande quantité d'habitations au-delà de cette enceinte. Avec l'érection de l'enceinte de Charles V, achevée en 1383 le nombre de quartiers passe à seize[2],[3] :
Pour faire cesser ces accroissements prodigieux, contraires à la police particulière et à l’intérêt des provinces, Henri II, par un édit du mois de défendit de bâtir de nouvelles maisons ce qu'Henri III confirma durant son règne.
Jusqu'à la fin du XVIe siècle, Paris est ainsi divisé en seize quartiers, eux-mêmes divisés en « dizaines » :
Les quartiers de Paris servent de circonscription de base pour l'action publique et l'élection aux charges municipales, par opposition aux paroisses et seigneuries autour desquelles s'organise la vie sociale. Dans chaque quartier, un « quartenier » (ou « quartinier ») est chargé des tâches administratives, tandis que la police relève d'un colonel de quartier[4]. L'institution des colonels de quartier sera étendue à l'ensemble des villes françaises par Louis XIV.
Toutefois le quartier de Saint-André-des-Arcs ne cessa de s'accroitre de plus de la moitié, ce qui fit qu'en 1642 on le divisa en deux parties. Cette seconde partie prit le nom de :
Le nombre de quartiers passe ainsi à dix-sept[2]
À la suite de la Fronde, les fortifications sont détruites et l'administration royale cherche à limiter l'autonomie parisienne. Cela débouche sur la création de la lieutenance de police (édit du ), la réforme des quarteniers (l'édit de en fait des offices seulement honorifiques : les « conseillers et quarteniers de la Ville »[5]) et un nouveau découpage des quartiers (16 selon l'arrêt du Conseil du , vingt selon celui du ). Toutefois la division en 17 quartier durera jusqu'en 1701.
En 1697, Marc René de Voyer de Paulmy d'Argenson, le nouveau lieutenant général de police, établit les charges de receveurs des deniers destiné au nettoiement des rues et à l'entretien des lanternes publiques, pour représenter au Conseil l’inégalité des 17 quartiers de Paris, la trop grande étendue du quartier de Saint-Germain-des-Prés qui représentait au moins le quart de la surface de la ville[2], le grand nombre de maisons, de rues, de places publiques, de quais dont Paris s'était accru, (accroissement de la Paris de plus du tiers), depuis le commencement du règne de Louis XIV.
Par un édit du mois de , les quartiers de la place Maubert, de Saint-Germain-des-Prés et de Montmartre plus étendus que les autres furent partagés et en on composa trois nouveaux (Saint-Benoît, du Luxembourg et Saint-Eustache)
Paris a désormais vingt quartiers en 1702 qui furent bornés et limités par une déclaration du roi en date du et par un arrêt du Conseil d'État du de la même année[6]
Louis par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre[2],[7] :
A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut.
Ayant été informé que les seize anciens quartiers de ladite Ville et Faubourgs de Paris étaient très inégaux dans leur étendue, qu'il y en avait plusieurs qui n'étaient composées que de dix ou douze rues et que d'autres en contenaient plus de soixante, que même ils étaient engagés les uns dans les autres, ce qui rendait notre service et les soins de la police et du bien public beaucoup plus difficiles, Nous aurions jugé à propos de faire une nouvelle division de ladite Ville et Faubourgs en vingt quartiers et de les rendre autant que faire se pourrait égaux auquel effet, Nous étant fait représenter le plan de ladite Ville et Faubourgs, Nous aurions par Arrêt de notre Conseil du quatorze Janvier dernier ordonné que ladite Ville et Faubourgs seraient divisés en vingt quartiers contenus et spécifiés en détaille par ledit Arrêt, dans chacun desquels les Commissaires du Châtelet seraient distribués pour y faire exécuter les Ordonnances et Règlements à y maintenir l'ordre public.
Ces quartiers sont sous la surveillance des commissaires obéissant au lieutenant général de police, qui ont sous leurs ordres deux inspecteurs dans chaque quartier (à partir de 1708). Les quartiers servent aussi à la perception de certains impôts (capitation, dixième, etc.).
Les 20 quartiers de Paris (1702-1789) sont décrits, avec un plan pour chacun, par Renou de Chauvigné dit Jaillot dans les cinq volumes des Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, publiées à Paris en 1775[8].
À la suite d'une ordonnance de Necker d', la ville est découpée en 16 quartiers et 60 districts pour les élections des délégués aux États généraux, chaque quartier est divisé en 3 ou 4 districts ; chaque district forme dans l'année un bataillon de la garde nationale.
En 1795, les 48 sections révolutionnaires deviennent officiellement 48 quartiers, soit quatre par arrondissement.
L'annexion des communes limitrophes le crée huit nouveaux arrondissements, donc 32 nouveaux quartiers, portant à 80 le nombre total des quartiers parisiens. Certains des quartiers créés prennent d'ailleurs le nom des communes annexées.
Les 80 quartiers administratifs constituent le niveau le plus fin de l'administration publique à Paris. Chacun contient un poste de police.
Les conseils de quartier regroupent des habitants de Paris désireux de s'informer ou de formuler des propositions relatives à la vie du quartier. Ils sont rattachés à la mairie d'arrondissement. Les quartiers représentés par ces conseils ne correspondent pas nécessairement aux limites des quartiers administratifs.
C'est ainsi que Paris est divisé en 124 quartiers[9]. Ce sont en principe les mairies d'arrondissement qui déterminent à leur convenance le nombre des conseils de quartier au sein de leur circonscription.
Il s'avère cependant dans les faits que ce nombre dépend en grande partie de l'importance de la population : ainsi le 2e arrondissement ne comprend que trois conseils de quartier, alors que le 15e en compte dix. Contre-exemple : les 1er (le moins peuplé de Paris), 4e, 5e et 7e arrondissements ont maintenu les limites des quartiers administratifs pour l'établissement de leurs conseils de quartier, quatre conseils de quartier cohabitent donc dans chacun d'eux.
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