en diplomatie, État neutre désigné par une partie en conflit et accepté par la partie adverse, disposé à exercer des fonctions De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La notion de «puissance protectrice» s'entend d'un État neutre ou d'un État non partie à un conflit entre deux États tiers qui, désigné par l'un d'eux et accepté par la partie adverse, est disposé à exercer certaines fonctions diplomatiques conformément au protocole additionnel I aux conventions de Genève de 1949. L'article 45 c) en précise que «L'État accréditant peut confier la protection de ses intérêts et de ceux de ses ressortissants à un État tiers acceptable pour l'État accréditaire».
Lors d'un conflit armé, les belligérants peuvent bénéficier des services de puissances protectrices. Ce sont des pays autorisés, en vertu des conventions de Genève de 1949, à effectuer certaines tâches diplomatiques pendant le conflit. Les puissances protectrices, en vertu de l'article 8 de la convention III de Genève, sauvegardent les intérêts des belligérants. Les tâches inhérentes à cette mission peuvent être réalisées par le CICR si les parties au conflit ne parviennent pas à s'accorder sur le choix de leurs puissances protectrices respectives. Les puissances protectrices jouent un rôle d'intermédiaire entre les parties en conflit et veillent au respect du droit humanitaire. Le concept de puissance protectrice a été formellement adopté à la suite de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961).
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La Suisse a représenté les intérêts iraniens en Israël de 1958 à 1987, en Irak de fin 1971 à 1973 et en Afrique du Sud de 1979 à 1994. Depuis 1979, elle représente les intérêts de l'Iran en Égypte[5]. La Suisse a également représenté les intérêts de l'Inde au Pakistan et vice-versa, de 1971 à 1976, à la suite de la guerre de libération du Bangladesh[5]. La Suisse a représenté les intérêts des États-Unis à Cuba de 1961 à 2015 et fait de même pour ceux de Cuba aux États-Unis depuis 1991[5].
Dans une interview donnée à la revue Le Grand Continent, Livia Leu Agosti, ambassadrice de Suisse en Iran de 2009 à 2013, décrit le mandat de protection de la Suisse en Iran de la manière suivante[6]:
«Le mandat de protection en Iran est l’un des plus complets: La Suisse fournit des services consulaires aux ressortissants américains présents en Iran – à l’exception de l’octroi de visas. Au niveau diplomatique, elle offre un canal confidentiel pour maintenir un minimum de communication entre les deux gouvernements qui ne se parlent plus directement.»
Océane Lemasle, Marc Friedli et Elmira Lamé, «Entretien avec S.E. MmeLivia Leu, Ambassadrice de Suisse en France», Le Grand Continent, (lire en ligne).
Bibliographie
Daniel Trachsler, La puissance protectrice: la renaissance d'une tradition?, Zurich, coll.«Politique de sécurité: analyses du CSS» (no108), (lire en ligne).
(en) «Protecting powers in a changing world», Politorbis, no1 «Die Schweiz als Schutzmacht», , p.6-14 (lire en ligne).