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premier procès tenu en France pour crime contre l'humanité De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le procès de Klaus Barbie est un procès pour crime contre l'humanité intenté contre Klaus Barbie qui eut lieu devant la cour d'assises du Rhône entre le 11 mai et le 3 juillet 1987. Il aboutit à une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour Klaus Barbie[1].
C'est le premier procès tenu en France pour crime contre l'humanité. Il a une grande importance médiatique[2]. 113 associations et particuliers se portent partie civile. 900 journalistes suivent le procès qui est intégralement filmé : il en résulte 145 heures de débats.
Le , la ministre de la Justice Nicole Belloubet et celle de la Culture Françoise Nyssen rendent le dossier librement consultable par arrêté.
L'instruction, confiée au juge Christian Riss, débute en 1983. Christian Riss retient exclusivement le chef d'accusation de crime contre l'humanité, Barbie ayant déjà été jugé par contumace entre 1952 et 1954 pour crimes de guerre.
Trois faits sont retenus :
Toutefois, à la suite de la plainte d'associations de résistants et de victimes, qui saisissent la Cour de cassation, celle-ci décide par un arrêt du 20 décembre 1985 d'un quatrième chef d'accusation : actes d'arrestation, torture et déportation de Juifs ou de résistants pris isolément[3],[4]
Le procès se déroule à la cour d'Assises du Rhône dans la salle des pas perdus du palais de justice de Lyon[5]. La salle principale de la cour d'assises étant trop petite pour le nombre de parties civiles et de témoins attendus (sans compter le public et la presse), le ministère de la Justice confie au cabinet d'architectes Eyraud, Traynard et associés la réalisation d'une salle d'assises temporaire pouvant accueillir 750 personnes. Elle est aménagée dans la salle des pas perdus, en respectant les décors historiques[6]. Le président du tribunal décide de ne pas faire comparaître Barbie dans une cage de verre blindé, estimant que l'accusé n'avait pas à bénéficier d'une telle protection[7].
Le procès s'ouvre le 11 mai 1987 sous la présidence d'André Cerdini, président de la cour d'assises. Pierre Truche, procureur général assisté de son adjoint Jean-Olivier Viout, pour l'accusation, les avocats Jacques Vergès, Jean-Martin Mbemba et Nabil Bouaita, pour la défense, ainsi que 113 associations et particuliers s'étant portés partie civile, représentés par 39 avocats, dont Serge Klarsfeld et Roland Dumas, en sont les principaux acteurs. Le procès a suscité divers témoignages de témoins qui prirent le temps de raconter leur histoire à l'encontre de Klaus Barbie auprès de la cour.
Le procès débute par la lecture de l'acte d'accusation (11 et 12 mai), au cours de laquelle Jacques Vergès remet en cause la compétence de la cour. Le 13, Barbie fait savoir par une déclaration qu'il refuse d'assister à la suite du procès.
Les 15 et 18 mai sont consacrés à l'examen des charges retenues contre Barbie, puis commencent les auditions de témoins victimes de Barbie, qui est contraint de comparaître les 26 mai et 5 juin. Le 15 juin sont cités les témoins de la défense. Les plaidoiries des parties civiles occupent les journées du 17 au 26 juin. Le procès a failli virer au pire par la présence de Christian Didier qui voulait assassiner Barbie lors du procès, sans réussite (mais il recommença son acte, la veille du procès de René Bousquet aussi accusé de crime contre l'humanité et le tua à son domicile le 8 juin 1993). Le réquisitoire du procureur général a lieu les 29 et 30 juin, suivi des plaidoiries des avocats de la défense du 1er au 3 juillet.
Le verdict est énoncé le 4 juillet à 00 h 40 : Klaus Barbie est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité[1].
Klaus Barbie demeure incarcéré à la prison de Saint-Paul, à Lyon, où il était détenu depuis son extradition. Il saisit la cour de cassation pour obtenir sa libération, mais celle-ci rejette son pourvoi par arrêté du 3 juin 1988[8]. Il meurt à Saint-Paul le 25 septembre 1991.
Le 3 juillet 2017, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, et Françoise Nyssen, ministre de la Culture, annoncent l’ouverture à la recherche des archives relatives au procès de Klaus Barbie qui sont conservées aux Archives nationales et au Service d'archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon[9].
Le procès Barbie est suivi par plus de 900 journalistes français et étrangers[2] et largement relayé dans la presse, à la radio et à la télévision.
Par ailleurs, en vertu de la loi du 11 juillet 1985 sur les archives audiovisuelles de la Justice, le procès est intégralement filmé. En résultent 145 heures de débat, d'abord conservées à l'Institut national de l'audiovisuel et interdites de diffusion. La première diffusion par extrait (70 heures) est réalisée en 2000 sur la chaîne Histoire, et d'autres versions sont ensuite commercialisées[10]. Grâce à une autorisation exceptionnelle du tribunal de grande instance de Paris, le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, à Lyon, diffuse en exclusivité des extraits du procès dans un documentaire de 45 minutes mettant l'accent sur les déclarations des témoins[11].
Lors du procès, Jean-Claude Bauer a réalisé pour Antenne 2 un ensemble de 197 dessins représentant les acteurs du procès (prévenu, Cour, jurés, avocats, experts, témoins, presse, public)[12]. Ces dessins ont été donnés par l'artiste aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, le 15 septembre 2022. Ils constituent le fonds Jean-Claude Bauer, qui rassemble 196 pièces papier, dont 192 originaux et 4 copies, et un document numérique, sous les cotes 69Fi 1-69Fi197[13]. Ce fonds a été entièrement numérisé et est consultable en ligne.
Le dossier de la procédure est conservé aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon sous la cote 4544 W[14]. Ce dossier est devenu librement communicable par un arrêté conjoint des ministres de la Justice et de la Culture en date du 30 juin 2017[15].
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