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prieuré situé en Saône-et-Loire, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le prieuré de la Sainte-Trinité de Marcigny-lès-Nonnains[1] est le premier édifice religieux de moniales et moines bénédictins du XIe siècle sur la commune de Marcigny dans le département de Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté dans le Brionnais[2]. Il sera jusqu'à la Révolution, l'un des trois plus importants monastères de religieuses bénédictines. Aujourd'hui, subsiste l'église Saint-Nicolas devenue paroissiale, et quelques bâtiments dans la ville, ainsi que l'hôtel de la prieure.
Prieuré de la Sainte-Trinité de Marcigny-lès-Nonnains | ||
Hôtel de la Prieure | ||
Présentation | ||
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Nom local | Prieuré de Marcigny | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Prieuré | |
Rattachement | Ordre des Bénédictins | |
Début de la construction | vers 1054-1056 | |
Fin des travaux | 1061 | |
Style dominant | Roman | |
Géographie | ||
Pays | France | |
Région | Bourgogne-Franche-Comté - | |
Département | Saône-et-Loire | |
Ville | Marcigny | |
Coordonnées | 46° 16′ 29″ nord, 4° 02′ 31″ est | |
Géolocalisation sur la carte : France
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Fondé, entre 1054 et 1056, par Hugues de Semur (1024-1109) sur des terres données par son frère Geoffroy II de Semur, ce prieuré est de suite très prisé de la noblesse bourguignonne. Hugues y installe sa sœur comme première prieure, et leur mère Aremburge devient également religieuse en ce lieu.
C'est en 1095 que la fille de Guillaume le Conquérant prendra le voile dans ce monastère. Puis, vers 1130, viendront les deux filles du roi d'Espagne, sainte Véraise et sainte Fredoline[3].
L'âge minimum requis pour être novice et de 20 ans à Marcigny, alors qu'il est partout ailleurs de 12 ans. Depuis la fondation, l'effectif en est de 99 moniales, car la centième place est réservée à la Sainte Vierge qui est « Notre-Dame Abbesse » et est omniprésente, à l'église comme au réfectoire où son repas est distribué aux pauvres. Ce quota a son importance car on ne peut faire profession qu'au décès d'une professe. Ici, c'est l'abbé de Cluny qui vient en personne remettre l'habit aux religieuses. Les religieuses sont tenues à la clôture, et ne peuvent sortir qu'accompagner par une autre moniale plus âgée et de bonnes mœurs, avec l'autorisation de la supérieure pour une mission, mais la règle n'est pas toujours bien respectée[4] Les religieuses seront au maximum de leur effectif en 1271, ainsi qu'en 1311[5].
Les religieuses ne seront pas seules : dans la même enceinte est adjoint un petit prieuré qui reçoit de quinze à trente moines chargés, entre autres, de confesser et diriger les consciences des moniales, de célébrer l'Eucharistie et également de l'administration du temporel, bien que la prieure garde la pleine autorité sur l'ensemble des deux monastères d'hommes et de femmes.
Les relations entre moines et moniales vont très vite s'envenimer car il y a conflit d'autorité entre la prieure et le prieur. La douzaine de moines reçoivent l'ordre de ne plus avoir aucun rapport avec les religieuses car ce commerce indispose la papauté, qui va très vite faire savoir qu'elle est opposée aux monastères doubles. Cette décision va faire entrer les religieuses en rébellion et, en 1343, le pape Clément VI doit intervenir pour remettre de l'ordre dans ce monastère en excommuniant cinquante d'entre elles, et menace la vingtaine qui persiste de les transférer dans d'autres monastères.
Le litige de préséance entre les deux dirigeants des monastères est porté devant l'assemblée générale de l'ordre qui désigne ceux de Paray-le-Monial et de Charlieu pour arbitrer ce conflit. La situation s'envenime : le jour de Noël, les religieuses refusent de recevoir l'Eucharistie des mains de leur prieur et, avec la prieure à leur tête, troublent l'office divin et brisent les escabeaux du chœur. Pour se venger, les moines enlèvent les sonnettes, le linge du réfectoire, prennent le registre du Chapitre, et sèment le trouble dans tous les locaux.
Le prieuré prospère fait la fortune de Marcigny, qui deviendra la proie de bien des convoitises. Dès 1360, les Grandes compagnies prennent la ville, et en 1362, la petite cité est prise et pillée par les Tard-Venus. Puis, en 1366, le Prince Noir en fait le siège.
De nouveau assiégée en 1420 par les troupes de Charles, dauphin de France, puis pillée par l'aventurier espagnol Rodrigue de Villandrando, chargé de défendre le duché de Bourbon contre les Bourguignons en novembre 1430, par le comte de Clermont, en 1431, et par le duc de bourgogne Philippe le Bon (1396-1467) en 1438. C'est après ces sièges qu'une première enceinte de fortifications fut construite.
Le cours du XVIe siècle se passera de la même façon qu'aux siècles précédents, entre la prieure et ses religieuses, de plaintes en plaintes contre l'administration du prieur et le peu de nourriture reçue. À la demande des religieuses, les civils viennent également ajouter de l'huile sur le feu. Devant tant de désordre, les évêques interviendront dans les affaires des monastères de femmes, sans que cela ne nuise à l'ordre de Cluny.
La ville est de nouveau assiégée en 1576 par le Henri Ier de Bourbon-Condé (1552-1588), prince de Condé, en 1582 par le Charles de Mayenne (1554-1611), duc de Mayenne, ainsi qu'en 1589 par le vicomte de Tavannes, Jean de Saulx (1555-1630), enfin en 1591 par le marquis de Saint-Martin.
La première église priorale, sous le vocable en 1056 de saint Pierre et saint Paul, était coupée en deux par une grille en fer, séparant les moines et les moniales. Un guichet permettait le passage de l'eau bénite et de l'Eucharistie. Une autre séparait également les confessionnaux.
Ce bâtiment fut commandé par la prieure Anne Nicole de La Queille et construit sur le narthex de l'église prieurale, démoli à cette occasion à partir de mai 1777 par Edme Verniquet (1727-1804), l'architecte de Louis XVI.
La façade comporte neuf travées, avec un avant-corps de trois travées sommé d'un fronton triangulaire. Cette réalisation est très proche de l'hôtel de Chalonnay construit à la même époque à Marcigny par Verniquet. Le soubassement à refends du rez-de-chaussée est surplombé par de hautes fenêtres à allèges reposant sur des consoles carrées. Une tribune percée dans ses appartements du premier étage, et donnant dans l'église, permettait à la prieure d'assister à l'office divin. La Révolution épargna cette bâtisse en très bon état qui servit de logements. Au début du XXIe siècle, elle est occupée par la cure et la maison pour ses deux tiers, l'autre partie fut un moment l'Hôtel de la Paix, bientôt transformé en logements. Sur la façade de la cour intérieure de l'hôtel se distinguent les traces des voûtes de l'église priorale originelle qui fut détruite lors de l'incendie de 1797.
Cette tour fut construite entre 1410 et 1420 sur ordre du duc de Bourgogne Jean sans Peur pour défendre l'accès de la ville aux Armagnacs. Sa hauteur est de 13 mètres sous le toit et, avec sa flèche de 12 mètres, elle atteint au total 25 mètres. À sa base, elle mesure 2,80 mètres d'épaisseur et 1,20 mètre à son sommet. Elle est dans un bon état de conservation avec sa façade ornée de plus de 200 gibbosités, dont certaines représentent le sein maternel.
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