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Pottok
race de poneys vivant principalement à l'ouest du Pays basque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Pottok (basque : Pottokⓘ; pl. Pottokak) est une race de poneys vivant principalement à l'ouest du Pays basque, dans les Pyrénées. D'origine très ancienne, il est élevé à l'état semi-sauvage dans les montagnes et n'est utilisé que ponctuellement par les habitants, pour divers travaux d'agriculture et de portage. Exporté à partir du XIXe siècle pour la viande ou le travail dans les mines, il est menacé d'extinction avec la motorisation. Des actions de préservation voient le jour, tant en France à partir des années 1970 qu'en Espagne. Les différends entre éleveurs entraînent une distinction entre plusieurs types. Le Pottok de montagne est plus petit et toujours de robe unie et foncée, alors que le Pottok de prairie résulte de croisements qui l'ont rendu plus grand et plus sportif, caractérisé par une robe souvent pie.
Le Pottok est un bon cheval de randonnée et d'équitation pour les enfants et adolescents, surtout monté en équitation de loisir. Le type de prairie est reconnu pour ses performances en concours complet d'équitation et à l'attelage. Les Pottokak de montagne sont utilisés pour une gestion écologique d'espaces naturels et en production de viande. La race s'est peu diffusée, l'essentiel des effectifs se trouvant toujours au Pays basque. Le type originel de cette race reste menacé d'extinction. Le Pottok est un patrimoine culturel du Pays basque.
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Étymologie et sources
Résumé
Contexte
Le mot Pottok signifie « petit cheval »[1],[2],[3],[4] ou bien « de stature réduite »[5] en basque, dans le dialecte navarrais[5]. Il désignait originellement tout petit animal, avant d'être employé pour les chevaux exclusivement[S 1]. Ce nom est d'usage récent, puisque sa première attestation connue dans un dictionnaire basque date de 1905[S 1]. Il se prononce « potiok »[6],[7],[8],[9] ou « POH-tiok »[3]. En français, ce nom est parfois orthographié « Pottock »[9],[W 1].
Le pluriel en langue basque est Pottokak[P 1],[7],[3]. Ce poney est aussi nommé le « Basque »[10],[1],[9] (poni vasco en basque[4],[W 2]) ou le « poney des provinces basques »[5].
Par le passé, il était aussi nommé « poney navarrais »[P 1]. En fonction du type de poney, il peut être question de larre pottoka (larre désignant la lande en basque) ou de pottoka berria (berria signifiant « récent ») pour les sujets croisés[P 1], terminologie issue du standard de race défini par l'Association nationale du Pottok (ANP) en 1996[S 2].
Différents travaux scientifiques sont menés sur le Pottok, le plus ancien connu étant les mesures morphométriques réalisées par Gregorio Ferreras pour la députation forale de Biscaye, en 1935[S 3]. En 1975, le doctorant Jean Bonnet consacre sa thèse de médecine vétérinaire à cette race de chevaux[S 3],[S 4]. D'autres travaux suivent, dont la thèse de J. Carreras en 1983 et diverses études de zootechniciens[S 3].
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Histoire
Résumé
Contexte
L'histoire et l'origine du Pottok restent méconnues[11],[3],[S 5]. Ces petits chevaux vivent depuis longtemps en liberté dans le Pays basque[10],[7],[9], induisant un relatif isolement génétique (en) dû à l'inaccessibilité de cette région des Pyrénées[S 6]. Ils sont parmi les derniers poneys autochtones du territoire français, avec le Landais[10],[P 2]. La propriété humaine sur des Pottokak a probablement été revendiquée tôt[S 7].
Origines

Comme tous les chevaux domestiques modernes (Equus caballus), il provient de la lignée dite DOM2, qui a émergé dans les steppes eurasiennes vers 2 200 à 2 000 ans av. J.-C. selon une vaste étude génomique publiée dans Nature[S 8]. Si le Pottok est rapproché des peintures rupestres de chevaux retrouvées dans sa région[1], en particulier dans les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya[12],[S 9], ou encore du cheval de Solutré[10],[S 10] et du cheval de Przewalski (E. ferus przewalskii)[S 11], ces chevaux préhistoriques ne sont pas ses ancêtres[S 8],[S 12]. Diverses hypothèses ont été émises sur ses origines, évoquant un type Tarpan (E. f. ferus) arrivé pendant les conquêtes mongoles, un ancêtre typé oriental[11] ou l'ascendance du poney celte[S 3],[13].
Le Pottok se rattache vraisemblablement au tronc des races de chevaux dites cantabriques-pyrénéennes (cántabro-pirenaico)[S 6],[3],[S 12], ce qui l'apparente au Garrano, à l'Asturcón, au Jaca Navarra, au Landais et au Mérens[S 13],[S 6],[S 14]. CAB International intègre le Pottok au groupe plus large du poney celte, lequel comporte deux sous-groupes de chevaux, l'un dans les îles Britanniques et l'autre dans le Sud de la France et le Nord de l'Espagne[14]. Sur la base d'une analyse de diversité génétique menée pendant dix ans, le chercheur en génétique Fernando Rendo postule que toutes les races de chevaux de l'arc atlantique européen partagent une même origine, et exclut un évènement de domestication indépendant dans cette région, de même qu'une influence du cheval ibérique ancien[S 12].
Le Pottok est également proche du cheval des montagnes du Pays basque[15]. En revanche, l'analyse de groupes sanguins et d'antigènes tend à écarter des ancêtres qui seraient venus du Nord ou du Nord-Est de l'Europe[S 15]. S'il existe diverses attestations de croisement anciens avec le Barbe et l'Arabe, les différences morphologiques et de couleur entre le Pottok et ces deux races plaident contre cette influence[S 11].
Jusqu'aux années 1930

Ses ancêtres semblent avoir été montés par les Wisigoths, qui les auraient amenés vers 440 pendant leurs migrations (es)[16], restant dans la région jusqu'environ au VIIIe siècle[5],[10],[11],[1],[2]. Le Pottok est présumé avoir été exporté pendant la colonisation espagnole de l'Amérique, en tant que cheval de bât[1]. Il est utilisé comme poney de spectacle dans des cirques dès le XVIe siècle[15],[S 16]. Au XVIIe siècle, un règlement local enjoint les éleveurs de faire castrer tout poulain mesurant moins de 5 pans (1,12 m) à 18 mois[S 17]. Armand de Gramont ordonne que les juments de Guiche et du Béarn ne soient saillies que par des étalons mesurant au moins 6 pans, soit 1,35 m[S 15]. En 1788, l'inspecteur du roi décrit dans les montagnes du Béarn de « petites cavales » nourries sur « de maigres pâtis »[S 15].
L'industrialisation du XIXe siècle et le développement des réseaux de communication et de transport entraînent les premières exportations massives[11]. Le Pottok, qui est originellement un petit cheval grossier mais très résistant[13], est envoyé travailler dans des mines[11],[1],[12] en France[17],[15], en Belgique[S 16], en Angleterre[15] et en Italie[17],[S 16], jusque dans les années 1950[S 16].
Il permet aussi de déplacer des marchandises de contrebande de part et d'autre de la frontière entre l'Espagne et la France[7],[4]. Cette activité mentionnée par Clément Hapet au XIXe siècle[S 18] perdure jusque durant la Seconde Guerre mondiale[1],[15]. Les contrebandiers effarouchent un troupeau de six poneys au crépuscule, afin qu'il franchisse la frontière pendant la nuit et regagne son pacage habituel avant le matin ; les contrebandiers qui attendent de l'autre côté chargent habituellement un poney sur trois[S 19]. Même lorsque ces poneys sont repérés par des douaniers, ces derniers osent rarement tirer avec une arme à feu ou bien abattre tout le troupeau[S 19].
L'utilisation des poneys est conditionnée par leur couleur de robe : ceux de couleur sombre sont envoyés dans les mines[12] car cette couleur est jugée peu salissante[S 16], alors que ceux dont la robe est jugée attrayante, notamment les pie, sont vendus à des cirques ou à des particuliers[17],[12],[S 16].
Des années 1930 aux années 1970

En 1935, la morphologie de 12 poneys basques semi-sauvages mesurés par Gregorio Ferreras est plus compacte que chez le Pottok moderne, ce qui peut s'expliquer par l'amélioration subséquente des apports alimentaires[S 20].
Différents croisements réduisent l'homogénéité du cheptel[12],[S 21], en introduisant de nouvelles couleurs de robe et de la variabilité morphologique[S 22]. Ces croisements visent à adapter le cheptel aux besoins humains, alors en rapide évolution[S 23]. Les robes alezanes et grises sont ainsi introduites en raison de croisements avec le Breton, le Comtois, le Welsh, le Camargue, l'Arabe et des chevaux ibériques[S 22]. En effet, à partir des années 1940 et 1950, certains Pottokak sont croisés avec des chevaux de trait pour augmenter leur puissance de traction dans un premier temps, puis pour leur rendement boucher dans un second temps[P 1],[S 24],[S 25],[S 26]. Avec la fin de l'utilisation dans les mines, la demande bouchère domine, le Pottok étant exporté vers l'Italie pour la production de viande de salami[11],[S 16]. Les croisements bouchers s'effectuent surtout avec le Breton[S 25].
À partir des années 1970, les Pottok français sont croisés avec l'Arabe[7],[12] et le Welsh (surtout le Welsh B[13],[15]), dans un objectif d'« amélioration » des performances sportives[1],[P 1]. Il en résulte une distinction entre trois types qui seront définis dans le premier standard de race français de 1971[S 27] : le Pottok classique ou originel, le « double-Pottok » de plus grande taille, et le Pottok pie, tous deux issus de croisements[13],[S 27]. À cette époque, il existe deux grands types de propriétaires : le pasteur, pour qui l'élevage du Pottok complète celui d'ovins ou un artisanat, et les enfants de pasteurs, qui ont une activité professionnelle en ville et des poneys comme patrimoine, sporadiquement capturés et vendus sur des foires en cas de besoin[S 7]. Le poulain appartient toujours au propriétaire de la mère[S 28].
Entre les années 1960 et 1980, la motorisation des transports fait baisser de façon alarmante le nombre de poneys[S 29], une situation aggravée par les pratiques de défrichement, qui réduisent leur habitat[S 25]. Le poney « hirsute », élevé en montagne sur ce qu'il pâture, devient invendable[S 30]. Le Pottok disparait notamment de la région de Navarre, les effectifs les plus importants restant dans la région de Biscaye[S 31]. En Navarre, une race génétiquement intermédiaire entre le Pottok et le cheval de trait émerge des croisements, la Jaca Navarra[S 26]. Cependant, à la même époque dans le Pays basque français, les habitants prennent conscience du besoin de préserver la race Pottok ; le , l'un de ces poneys est offert au président Georges Pompidou au titre d'ambassadeur du Pays basque[S 32].
Sauvegarde et reconnaissance officielle
En 1983, J. Carreras estime qu'un peu moins de 2 000 individus de la race subsistent en Pays basque espagnol[S 31],[S 33]. En 1993, l'estimation d'Arantxa Armendáriz Iraola donne 565 Pottok, sans compter les éventuels individus semi-sauvages qui ne sont pas répertoriés, témoignant d'une forte régression de la race au sud du Pays basque[S 33].
Sauvegarde et reconnaissance en France

Un premier syndicat d'élevage du Pottok voit le jour en 1969 pour favoriser la commercialisation des poneys[S 34]. Il est dissout à la création de l'Association nationale du Pottok (ANP)[S 34] sur initiative des Haras nationaux et de Paul Dutournier en 1970[S 35],[W 3] ou 1971[10],[1],[W 4]. Le Pottok est alors proche de l'extinction[10],[9]. Son registre généalogique (stud-book) est créé cette même année[S 35], ou bien en 1972[9]. Le Pottok n'est pas utilisé pour l'équitation sur poney à cette époque et est souvent à peine apprivoisé par ses éleveurs[S 25].
Rapidement, l'association de race cherche à valoriser sur le marché des sports équestres[17] ; le re-développement de la race Pottok suit celui de l'équitation sportive et de loisir en France[16],[S 36]. En 1972, les Haras nationaux prêtent deux étalons Welsh et un étalon Arabe pour réaliser des croisements sportifs[S 37] ; en 1980, 49 chevaux dit « Pottoko-arabes » issus de croisement avec ce dernier étalon sont recensés[S 38].
En 1977, l'étalon Pottok Superbe est acquis par le haras national de Pau-Gelos[S 39]. Une école d'équitation spécialisée dans le Pottok ouvre en 1979 à Espelette[1],[16]. Ce poney se fait rapidement connaître dans le domaine sportif, ses éleveurs recourant au besoin à des croisements pour augmenter sa taille[1]. Cependant, les méthodes de l'ANP ne font pas consensus auprès des éleveurs, ce qui conduit à la création de l'Association française du Pottok de type originel (AFPTO) en 1993, dans la maison du Pottok de Bidarray, où une « réserve naturelle du Pottok » est créée[S 40]. En 1995, le président de l'AFPTO Michel Laforêt recense 120 Pottok conformes au type originel, avec l'aide du conservatoire des races d'Aquitaine[S 41].
En 1997, en France, le Pottok fait partie des races de chevaux dont les éleveurs peuvent bénéficier de la « Prime aux races menacées d'abandon » (PRME), d'un montant de 100 à 150 €[P 3]. En 1993, une enquête révèle que de nombreux poneys de montagne ne sont pas identifiés et que leurs éleveurs ne s'intéressent pas à la vie associative[S 42]. C'est en réaction à ce constat qu'en 1996, le haras national de Pau-Gelos et l'ANP lancent le plan « Action Pottok 2000 »[S 42]. Les immatriculations de Pottok augmentent considérablement à la fin du XXe siècle, mais cela est dû à leur recensement systématique plutôt qu'à une augmentation réelle du cheptel, en raison de l'application de ce plan[18],[19]. Plus de 2 000 animaux sont ainsi recensés sur cinq années[S 43]. Les étalons recensés sont présentés à un jury, qui les approuve ou non[S 44]. Les inscriptions de poneys au registre généalogique à titre initial sont fermées en 2001 en France, après la fin de l'opération Pottok 2000[S 45]. Dans le même temps, les mairies sont sensibilisées contre la « divagation » des poneys en montagne[S 46].
L'AFPTO est dissoute en 2005, après des négociations avec l'ANP, mais Michel Laforêt poursuit son engagement en raison d'une déception vis à vis de l'ANP[S 47].
Sauvegarde et reconnaissance en Espagne

L'Associacion Vasca de Caballos de Raza Poney Vasco Pottok (AVCRPVP) est fondée en 1985 et rassemble des éleveurs de poneys de tout type, même de robe alezane ou pie[S 39]. L'Asociación des Criadores de Pottoka (Pottoazaleak) ouvre en 1987[16]. L'association Bizkaia Pottoka est fondée en 1988[S 39], ou bien en 1996[S 48]. Elle est vouée à la préservation du Pottok de type originel[S 39]. Jusqu'en 1995, la reconnaissance des races de chevaux était gérée au niveau national par la Cria Caballas, dépendant du ministère espagnol de la Défense. Par la suite, c'est le Departemento de Industria, Agricultura y Pesca du gouvernement basque qui s'en occupe, qui publie un arrêté pour créer les bases légales du registre du Pottok[S 49]. Au contraire de ce qui s'observe en France, les pouvoirs publics (diputaciones) soutiennent Bizkaia Pottoka, et donc la préservation du Pottok de type originel[S 49]. La reconnaissance en Espagne est plus tardive qu'en France, puisque le Pottok est reconnu officiellement par la communauté autonome du Pays basque en 1995[S 3].
Cette action est suivie de la parution d'une étude consacrée aux races animales du Pays basque espagnol[S 3]. Un recensement systématique est conduit en 1996 et 1997 par le gouvernement provincial de Biscaye, permettant de trouver environ 250 Pottok de pure race[S 6] sur un total de 1 141 animaux[S 50]. Des analyses génétiques sont conduites sur la population de Pottokak basques espagnols[S 51].
Actions de sauvegarde internationales
La première « Fédération internationale du Pottok » est créée en 1987[S 49] ou 1988[S 48], par regroupement entre l'ANP et l'AVCRPVP[S 48],[S 49]. Une autre fédération internationale, Euskal Herriko Pottoka, se monte en 1996 par regroupement entre Bizkaia Pottoka et l'AFPTO[S 48].
Le programme européen Equisave est lancé entre 2005 et 2007 afin de sauvegarder les races animales menacées de l'arc atlantique, incluant quelques actions en faveur du Pottok, en particulier la congélation de gamètes[P 4].
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Description
Résumé
Contexte

En fonction des auteurs, deux types de Pottokak sont distingués[9],[15]. Les chercheurs Íñigo Pascual Moro et José Ignacio Intxausti del Casal proposent de distinguer les Pottoks en fonction de leur région géographique d'origine : ceux du Nord des Pyrénées (en France) étant différents de ceux du Sud (en Espagne), ce qui les a conduits à les considérer comme des races séparées[3],[S 6]. En effet, le standard de race du Pottok en France diffère significativement de celui du Pottok en Espagne[S 6].
Les Pottokak peuvent aussi être distingués en fonction de leur mode d'élevage et de l'altitude à laquelle cet élevage s'effectue. Selon la définition de l'association française de la race, le Pottok de montagne vit librement dans les massifs montagneux au sein d'un troupeau neuf mois de l'année[S 52],[9],[12]. Le Pottok de prairie est un poney élevé en contact humain étroit, destiné aux activités sportives et de loisir[9],[12], sélectionné à partir du Pottok de montagne, très généralement avec des croisements[15].
La notion de « Pottok originel » désigne les individus qui n'ont jamais été croisés avec d'autres races[9]. Ce type est désormais rare[13], particulièrement en France où les Pottok ont été beaucoup croisés à d'autres races[S 53].
Taille et poids
La taille peut aller de 1,15 à 1,47 m[2],[20],[9],[21] ; cependant, les croisements récents opérés sur le Pottok ont augmenté sa taille[S 54]. L'auteur italien Maurizio Bongianni indique une moyenne de 1,20 à 1,32 m[5]. La base de données DAD-IS, gérée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), indique 1,30 à 1,34 m pour les Pottokak élevés en France[W 4], alors que pour ceux élevés au Pays basque espagnol, la moyenne est de 1,24 m[W 2].

À l'âge adulte, la taille d'un Pottok de montagne ne dépasse pas 1,32 m[13],[22],[15] (pour un minimum de 1,12 m[13] ou 1,15 m[15],[23] et une moyenne de 1,25 m[22]), alors qu'un Pottok élevé en prairie peut aller jusqu'à 1,47 m[22],[23]. La toise de poneys espagnols en 1998 montre une taille moyenne de 1,256 m, avec un minimum de 1,15 m et un maximum de 1,30 m[S 55].
Le poids va de 220 à 400 kg, selon le type[22]. Les plus petits Pottokak de montagne pèsent 200 à 220 kg[S 56],[23], alors que le Pottok de prairie pèse plutôt 300 à 350 kg[S 56],[23],[W 4]. La pesée des Pottoks de montagne espagnols en 1998 conclut à un minimum de 176 et un maximum de 326 kg, pour une moyenne de 250[S 57].
Morphologie

Il présente un modèle de poney de selle[1] médioligne[5],[S 58] et près de terre[12], petit et râblé, néanmoins bien charpenté[20],[12], tout en restant léger et sans lourdeur[9],[12]. Le Pottok de montagne ressemble au Shetland, en plus léger[13]. Il est notablement plus épais que le Landais[15]. Pilar Massaguer avait qualifié en 1996 le Pottok de longiligne[P 5], opinion contestée par Pascual et Intxausti, qui sur la base de mesures morphométriques, concluent que le Pottok est bien médioligne[S 58].
La race est classée parmi les 23 plus belles du monde, d'après un article de la revue Cheval pratique[P 6].
Tête
La tête est de taille moyenne[2] à longue[23],[24], proportionnée au corps[5] et plutôt sèche[S 56]. L'apparence grosse et pesante par comparaison au corps concerne particulièrement le cheptel espagnol[S 22]. La présence d'abondants poils sous le menton et les ganaches peut la faire paraître plus carrée et grosse qu'elle n'est réellement[S 50]. Cette barbe fournie et caractéristique pousse pour aider le poney à passer l'hiver[S 56].
Le profil de tête est rectiligne[2],[5],[25],[23] ou bien légèrement concave[5],[S 22], en particulier à hauteur des yeux[1],[11],[24],[S 50], surtout chez les mâles[S 50]. On peut distinguer alors une bosse sur le bas du chanfrein, qui est partiellement convexe[9].
Les oreilles sont petites et courtes[2],[20] ou bien de taille moyenne[5],[24],[S 22], typiques des poneys[25]. Elles sont plantées haut et en avant[20],[24], actives[1] et bien écartées l'une de l'autre à leur base[S 56].
L'œil est grand et expressif selon une majorité d'auteurs[2],[1],[5], Daniel Babo décrivant un œil petit[20]. Il est en forme d'amande[S 50]. Les deux yeux sont bien écartés l'un de l'autre[15], avec une orbite légèrement proéminente et en saillie[S 22],[S 50]. Les joues sont plates[S 56]. Les naseaux sont larges et bien ouverts[2],[1],[5].
- Tête du Pottok
- Type originel, vue de trois quarts.
- Type originel, vue de profil.
- Type originel primé, vue de profil.
- Pottok de prairie pie bai, vue de profil.
La lèvre supérieure est souvent épaisse et légèrement pendante selon une majorité d'auteurs[S 50],[2],[1],[5], en recouvrant la lèvre inférieure[25]. La vétérinaire Audrey Paulet-Boucher estime que des lèvres fines sont au contraire caractéristiques[S 56]. La lèvre inférieure doit être petite et ferme[S 56]. Lorsqu'il vit en semi-liberté en montagne, ce poney développe des « moustaches » sur ses lèvres avant l'hiver, qui lui permettent de manger des végétaux épineux sans se faire mal[1],[5],[25]. Il arrive que des éleveurs rasent ces moustaches durant l'été[1].
Corps et arrière-main

L'encolure est courte[5],[15],[2],[9] et forte[24],[23]. Elle peut être renversée (encolure de cerf)[5] ou très fine, mais cela signe un manque d'état, l'encolure prenant une autre forme si l'animal est nourri et entraîné[S 59]. Elle est en principe de forme pyramidale[S 22] ; elle peut être attachée un peu bas[25]. Celle du Pottok de prairie est plus longue et ne doit pas être renversée[S 60],[24].
Le garrot est saillant[5],[25], en particulier chez le Pottok de prairie[24] ; chez le Pottok de montagne espagnol, il est peu prononcé[S 61]. Il est bien prolongé vers l'arrière[S 59]. L'épaule est étroite (court)[20],[25], plutôt droite[2],[5],[15],[24] ou bien légèrement oblique[20],[S 22], celle du Pottok de prairie étant plus oblique[24]. Le dos est plutôt long[20],[5],[9],[15] et droit[S 61],[2],[5], mais avec une tendance à l'ensellement[S 62],[S 61]. Il peut être tranchant chez le Pottok de montagne[S 59]. Le thorax est large[2] et ouvert[20], surtout chez les poneys de plaine, et tend à être plus étroit chez les poneys de montagne[S 59]. Les côtes sont arrondies[5],[S 63],[15], souvent associées à un ventre d'aspect volumineux[S 63]. Ce caractère très fréquent chez les poneys de montagne disparaît avec un apport de nourriture et de l'entraînement physique[S 59].
Le rein est long[24],[S 59], mais bien attaché à la croupe[S 59]. Cette dernière est simple, courte et légèrement inclinée[20],[9],[15], ou bien de forme arrondie[5], dégageant une impression de puissance[15]. Elle est plus longue que large[S 61]. La queue est plantée bas[S 63],[20],[25],[9],[24], fluide et bien attachée[2].
Membres et crins
Les membres (en) sont secs et résistants[2],[20],[5], courts[S 63],[20],[15] ou de longueur moyenne[S 61], et court-jointés[S 61],[24]. Le genou est large et osseux[S 61], jamais arqué ou creux[S 59]. La cuisse est bien développée[S 61]. Le Pottok a souvent des jarrets clos (en)[5],[S 59] associés à des membres postérieurs panards[5]. Les fanons sont peu abondants[13] et toujours situés au-dessus de la couronne[S 63]. Le sabot n'est jamais recouvert par des poils[S 64]. Il est petit et très dur[2],[20],[24]. La corne du sabot du Pottok espagnol est toujours noire[S 63], la présence de marques blanches étant considérée comme un indice de croisements[S 61]. La corne du sabot du Pottok pie est souvent striée[S 59].
La crinière et la queue sont bien fournies[2],[20],[13], la crinière étant souvent hirsute et la queue longue[5]. Le toupet est très abondant, surtout chez les mâles[S 50]. La crinière retombe d'un seul côté (crinière simple)[S 63],[24], au moins sur les 3/4 de sa longueur[S 63].
L'été, le pelage est très fin et court[S 59]. L'hiver, le Pottok se couvre d'un pelage long et épais nommé borra[S 65],[S 59].
Robe
Les robes acceptées en France sont le noir, le bai, le bai-brun, l'alezan et le pie[5],[10],[20],[9],[24]. Les couleurs les plus typiques et fréquentes sont le noir et le bai-brun[13],[5], portées en 2013 par 24 % des Pottokak français selon Emmanuelle Brengard[23], Nathalie Calvo Platero estimant que 40 % des effectifs sont de ces deux couleurs en 1997[P 1]. Le poulain noir ou bai-brun naît d'une couleur grise argentée avec une raie de mulet noire ; son poil devient noir au fil du temps[S 66].
Le bai est un peu plus rare[19], soit 19 % des effectifs selon Brengard[23]. Noir et bai sous toutes leurs variantes sont aussi les robes les plus anciennes chez cette race, typiques du Pottok originel[24],[S 41]. Les crins, initialement noirs, prennent souvent des reflets roux[9],[S 41].
L'alezan concerne environ 10 % des effectifs[23],[S 66] (25 % en 1997 selon Calvo Platero[P 1]). La robe alezane est interdite par le standard de race espagnol, mais il existe de fait quelques poneys de type Pottok arborant l'alezan, même côté espagnol du Pays basque[S 3]. Cette couleur est vraisemblablement héritée de croisements passés avec le Breton[S 66],[S 67].
- Robes du Pottok
- Poulain qui deviendra noir
- Noir
- Bai
- Alezan (issu de croisements avec le Breton)
- Pie tobiano
L'analyse du cheptel espagnol en 1998 montre une nette prédominance des robes noires et bai-brunes sur les robes baies[S 57]. 45,5 % des Pottok espagnols sont noirs[S 68] ; en y ajoutant toutes les variantes du bai-brun, alors 71,3 % des poneys portent une robe très foncée[S 58]. Le bai foncé concerne 19,8 % des effectifs et le bai classique 7,9 %[S 58].
La robe grise peut survenir[21], mais n'est acceptée par aucun standard de la race[23],[15]. Cette robe a vraisemblablement été introduite au Pays basque français à la fin du XIXe siècle, via l'importation de chevaux arabes gris et pie en Biscaye[S 61].
La robe pie s'est largement répandue parmi le cheptel de Pottoks car elle est jugée attrayante[S 61],[S 69], mais la plupart des éleveurs considèrent qu'elle ne correspond pas au Pottok de type originel que l'on trouvait dans le Pays basque autrefois, où elle résulte de croisements récents[S 61],[24],[S 70]. D'après Bonnet, la plus ancienne attestation d'une robe pie chez le Pottok date de 1934[S 22]. Environ 30 % des Pottok sont pie selon Lætitia Bataille et Amélie Tsaag Valren (2017), essentiellement dans la variante tobiano[19],[S 64],[21]. Brengard indique 47 % de pie parmi les effectifs français (en 2013)[23] et Calvo Platero en indique 35 % en 1997[P 1]. Ces poneys pie sont majoritairement inscrits au livre B de la race Pottok en France[S 71]. Les yeux peuvent être vairons[24]. La robe pie permet d'identifier facilement un Pottok français, car il s'agit d'une des rares races de poneys à pouvoir être de cette couleur[8].
Tempérament, entretien et allures

Le Pottok est réputé docile et attentif, tout en restant énergique[2],[11],[9],[S 66]. Il a cependant aussi la réputation d'être têtu, reflet de son caractère indépendant[8]. Il est doté d'une grande rusticité et d'une forte endurance, comme tous les chevaux élevés en extérieur à l'année[11] ; cependant, le Pottok de prairie est moins rustique[22]. S'il vit en montagne, son pied est sûr et son sens de l'équilibre bien développé[11].
Le Pottok de montagne vit librement sur certains massifs du Pays basque au sein d'un troupeau composé d'un étalon, de juments et de poulains[22], à une altitude de 600 à 1 000 mètres[25]. Il est rassemblé une ou deux fois par an afin d'être vermifugé et aspergé d'insecticide[1],[22]. Ce petit cheval continue de vivre à l'état semi-sauvage en hardes, dans les montagnes du Pays basque[2],[13] ; il arrive cependant que les troupeaux soient redescendus dans les vallées de fin novembre à début mars[S 72]. Le Pottok résiste à de rudes conditions de vie, qui l'obligent à trouver seul sa nourriture, même s'il s'agit de végétaux épineux[2],[1]. Le cycle de naissance des poulains est décalé, généralement à juin et juillet[S 73]. Ils pâturent sur des ajoncs, des glands et des châtaignes en automne[S 73]. Cependant, les poneys qui vivent à l'état sauvage ont tous un propriétaire[1],[15]. Par le passé, des entraves pouvaient être posées aux membres pour limiter les déplacements des animaux, mais cette pratique a disparu[S 74]. Les juments portent souvent une clochette pour faciliter leur repérage[16].
Parfois, leurs éleveurs sélectionnent quelques animaux dans le but de les vendre aux foires[1]. Le Pottok de prairie bénéficie de conditions de vie moins rudes et d'un apport de nourriture par l'humain[22].
Le Pottok a, comme la majorité des autres races de chevaux, trois allures[S 75]. Ses allures sont peu couvrantes, mais énergiques[25]. Il est bon galopeur mais ce n'est pas sa spécialité, son trot étant de meilleure qualité[S 75]. La race a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaires : l'étude de 10 sujets n'a pas permis de détecter la présence de cette mutation chez le Pottok, et il n'existe pas non plus de mentions de chevaux ambleurs parmi la race[S 76].
Santé et génétique
Le Pottok n'est pas réputé porteur de maladies génétiques ; au contraire, la FAO souligne la résistance du Pottok de type originel à la piroplasmose transmise par les tiques[19],[S 77],[W 4]. Le Pottok est aussi réputé résistant aux tiques et au parasitage par les mouches plates (Hippobosca sp.)[P 1].
Vermifugation et vaccination
Les poneys sont désormais beaucoup mieux soignés que par le passé[S 78]. D'après la journaliste de Cheval Magazine Nathalie Calvo Platero (en 1998), les poneys n'étaient alors pas vermifugés, leurs éleveurs considérant que l'organisme s'habitue progressivement aux vers, et que les Pottokak n'en souffrent plus à partir d'environ 4 ans[P 1]. L'enquête de la vétérinaire Audrey Paulet-Boucher confirme que le recours à la vermifugation s'est imposé au fil du temps[S 79], un seul des éleveurs interrogés en 2010 déclarant ne jamais vermifuger ses poneys[S 80]. Elle montre aussi une évolution et des différences de pratiques très marquées entre éleveurs du Pays basque et éleveurs hors berceau[S 81]. La vermifugation et la vaccination des poneys sont plus souvent pratiquées hors berceau[S 80]. À l'inverse, la désinsectisation est plus souvent pratiquée au Pays basque, durant l'été[S 80].
Génétique
Comme tous les chevaux domestiques, le Pottok a 64 paires de chromosomes[S 82]. Il présente une variabilité génétique élevée, avec des différences significatives en fonction des lieux d'élevage des poneys[S 83],[S 84]. Il n'existe aucune différence génétique perceptible entre les Pottok pie et ceux d'autres robes, suggérant que les croisements à l'origine du pie sont anciens[S 83]. Une analyse publiée en 2000 par Javier Cañon et ses collègues conclut au regroupement de trois races espagnoles d'origine celtiques provenant de l'Atlantique : la Jaca Navarra, le Galicien et le Pottok, au point que ces trois races ne sont pas systématiquement différenciées[S 85]. Ces analyses ont permis de distinguer le Pottok du Losino, qui provient de la même région géographique mais qui est isolé génétiquement de ce dernier et des autres races précédemment citées[S 14]. La race la plus proche génétiquement du Pottok est la Jaca Navarra ; le Pottok est par ailleurs distinct génétiquement des autres races de chevaux et poneys de la côte cantabrique[S 86],[S 26].
Le Pottok est à risque d'érosion génétique et de pollution génétique via le croisement[S 87].
Sélection
Les structures associatives actives dans la sélection et la préservation du Pottok sont divisées sur le standard de la race, tant en terme de taille des poneys qu'en terme de couleurs de robes autorisées[S 48],[S 88]. En effet, en Espagne comme en France, une partie des éleveurs souhaitent retrouver et préserver le Pottok de type originel[S 89]. D'autres, au contraire, souhaitent « améliorer » et croiser le Pottok pour être concurrentiels sur le marché des sports équestres à poney[S 90]. L'accord entre ces deux parties est complexe, dans un contexte où c'est l'équitation sur poney qui assure la majorité des débouchés économiques[S 91]. Le registre espagnol du Pottok n'est pas reconnu par l'ANP en France[S 92]. Parallèlement, l'ANP ne protège pas explicitement le Pottok de type originel, au contraire des mesures prises au Pays basque espagnol[S 93]. Ces mésententes nuisent à l'image du Pottok[S 94].
Jadis, les poneys de montagne étaient marqués afin d'identifier leur propriétaire[S 28]. Le marquage à l'oreille consistait à entailler l'une des oreilles de l'animal ; il a été progressivement abandonné[S 28]. Le marquage au fer rouge était aussi pratiqué, généralement en apposant les initiales du propriétaire[26],[S 28].
En France
En France, c'est l'Association nationale du Pottok (ANP) qui gère cette race et qui est la seule à la représenter à l'échelle de ce pays[P 7],[S 42]. Ses critères ont peu évolué depuis 1996[S 95]. Le registre généalogique français du Pottok comporte deux sections, un livre A et un livre B (pour les poneys croisés)[S 96],[9],[22]. Le livre A comporte des Pottokak de tous les types, de montagne ou de prairie, d'une taille inférieure à 1,47 m[22],[W 5]. Le livre B est réservé aux individus ayant au moins 50 % d'origine Pottok[22],[W 5]. Jusqu'en 2003, seuls les croisements avec l'Arabe ou le Welsh B sont autorisés[P 8] ; depuis, d'autres reproducteurs « facteurs de Pottok » ont été reconnus, tels que l'Anglo-arabe, le Connemara et le poney français de selle[8],[22],[P 8],[S 97]. Les facteurs de Pottok doivent mesurer moins de 1,63 m et avoir une couleur de robe autorisée par le standard français du Pottok[S 45].
80 % des effectifs sont inscrits au livre A[8],[P 8]. La sélection des mâles reproducteurs de Pottoks de sport en France repose sur des épreuves en main et montées, en dressage et saut d'obstacles[P 9],[S 45]. Il existe aussi des concours d'aptitude spécifiques aux étalons de montagne[S 98]. Les concours de juments donnent lieu à des notations sur le modèle, le type et la qualité du poulain[S 99]. En 2017, un poulain pucé se vend 500 € au sevrage[P 10].
L'AFPTO conteste les critères de sélection établis par l'ANP et dénonce l'autorisation, trop large selon elle, des croisements avec d'autres races[S 79]. Cette association souhaite la restauration et le maintien du type originel[S 100],[P 11]. Elle finance le placement d'étalons originels en montagne chez des éleveurs, et la pose de passages canadiens au pied des massifs[S 47].
En Espagne
En Espagne, le standard de race a été conçu par compromis entre les éleveurs, notamment ceux qui souhaitent préserver le Pottok originel[S 92]. Le livre A du registre généalogique écarte tous les poneys dont les caractéristiques morphologiques dénotent des croisements, même anciens[S 61],[S 49]. Ces indices de croisement sont la crinière et la croupe doubles, un pelage très abondant en dehors de l'hiver, des sabots larges et toute marque blanche sur le pelage[S 61]. De plus, les poneys du livre A ne doivent pas dépasser 1,30 m et être de robe noire ou bai-brune[S 20],[S 49].
La section B du registre espagnol comprend les poneys de type Pottok toisant jusqu'à 1,40 m, et/ou portant des couleurs de robe telles que le gris, l'alezan et le pie ; les sujets de la section A qui dépassent la limite de taille sont ré-inscrits en section B[S 48],[S 101]. La section C est réservée aux poneys de croisement au moins à 50 % Pottok, mesurant moins de 1,47 m ; les individus en section B dépassant la limite de taille sont ré-inscrits en section C[S 48],[S 92].
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Utilisations
Résumé
Contexte
En fonction de sa taille et de son type, le Pottok a diverses utilisations[19], bien qu'il serve essentiellement de poney de selle et de bât[21]. Les usages comme poney de selle ne datent que de la fin du XXe siècle[1]. Ce sont surtout les éleveurs (55 % des éleveurs français) qui se chargent du débourrage du poulain Pottok avant sa vente[S 81]. Désormais, il est surtout utilisé en équitation sur poney, pour les enfants[S 29],[15]. Il est très présent dans les centres équestres[19],[S 102], en particulier pour l'enseignement aux enfants d'une dizaine d'années[P 7], car c'est un poney d'enseignement réputé doux et prévenant[1],[11].
41 à 48 % des éleveurs français indiquent (en 2010) destiner leurs poneys à l'équitation de loisir[S 103]. 20 % des acheteurs interrogés cette même année destinent leur Pottok à l'enseignement de l'équitation[S 104].
Utilisations anciennes et traditionnelles

Le Pottok peut être utilisé ponctuellement pour des travaux agricoles, qui ont formé une large part de ses usages passés[2],[5],[4],[S 16]. Les poneys permettaient un revenu d'appoint : les familles offraient une jument lors d'une communion et son propriétaire pouvait dès lors vendre ses poulains en cas de besoin[S 105]. Les Pottokak pouvaient être bâtés en cacolet au début du XIXe siècle[S 19], cet usage ayant disparu vers 1910[S 16]. Ils étaient parfois attelés à des carrioles de livraison maraichères ou laitières[S 16].
L'Ahate et l'Antzara joko, respectivement « jeu du canard » et « jeu de l'oie », sont l'une des anciennes utilisations traditionnelles du Pottok[S 106]. Des cavaliers montent ces poneys parés pour l'occasion, et tentent d'arracher le cou d'un canard ou d'une oie suspendu en hauteur par ses pattes à une corde[S 106].
L'Attrapa Pottoka a été interdit par la Société protectrice des animaux (SPA)[S 106]. Il consiste à descendre et enfermer des Pottoks sauvages dans un enclos[S 106]. Deux équipes d'hommes, chacune représentant une localité, doivent attraper l'un des Pottok, lui passer une corde comme licol et le coucher le plus rapidement possible[S 106].
Équitation d'extérieur
Le Pottok est adapté au tourisme équestre et aux loisirs sportifs en montagne[2],[5],[S 107]. Son pied particulièrement sûr en fait un très bon poney de randonnée, capable de se déplacer même en terrain pentu et accidenté[11],[19],[S 107]. Ne pouvant généralement pas porter une personne adulte[11], il peut en revanche randonner avec des adolescents ou des adultes légers[19]. Il peut aussi être bâté, c'est-à-dire porter des bagages à l'occasion de randonnées pédestres comme équestres[P 12],[S 107]. Des bergers basques l'utilisent toujours pour transporter du matériel et des provisions entre l'estive et la vallée[11]. Cependant, cet usage est désormais très rare[13].
La première randonnée au long cours documentée a lieu en 1976, deux adolescents parcourent 300 km sur leurs Pottokak au mois d'août, entre le Pays basque français et la Dordogne[S 102].
Le Pottok peut aussi participer aux courses d'orientation et aux épreuves de techniques de randonnée équestre de compétition (TREC)[19],[S 102]. En 2010, 43 % des acheteurs de Pottok interrogés en France destinent leur poney à l'équitation d'extérieur[S 104].
Sports équestres montés
Ce sont surtout des éleveurs situés hors du berceau de race qui élèvent le Pottok pour les sports équestres[S 103], essentiellement des Pottoks de prairie[3]. Ils peuvent être de très bons sauteurs[5],[19],[S 75]. Mounky, un hongre toisant 1,42 m, est inscrit au Livre Guinness des records pour avoir sauté 1,80 m monté[W 6]. Certains sujets connaissent du succès en tant que poneys de concours[2],[27], mais essentiellement dans les catégories de taille B (poneys de moins d'1,30 m), de taille C (poneys de plus d'1,30 m et de moins d'1,40 m)[P 7]. La sélection a permis à ces Pottokak de se distinguer en compétition, par exemple en concours complet d'équitation, en concours de saut d'obstacles ou en dressage[9],[P 7]. Le premier Pottok remarqué est Hippie, sacré champion en 1979 au Salon du cheval de Paris[S 75].
Le concours complet reste la discipline dans laquelle les Pottoks se sont le plus illustré en France[S 108]. Ces poneys sont en particulier doués sur l'épreuve du cross, grâce à leur endurance, leur robustesse et leur souffle[S 108]. Kuzko est champion de France de concours complet en 1983 et 1984[1],[S 107]. Maitagarria, jument Pottok inscrite au livre B, est championne de France de catégorie B en 1987[S 108]. Lhaun, Pottok livre A, est champion de France catégorie C en 1988[S 108]. Orgambidezca, livre B, est championne de France en catégorie B2 en 1992[S 108]. Babyjus de la Nive, livre A, est champion de France catégorie D2 en 1997[S 108].
En dressage, Iseult Sonnenberg est championne de France l'année 2002, en catégorie D2[S 109],[17],[W 6]. Ramadan, un Pottok de croisement (livre B français), est vice-champion de dressage en catégorie C en 1991[S 110].
Plus anecdotiquement, des Pottokak sont élevés pour le spectacle équestre et pour l'endurance[S 36]. Néron des Bouts a été sacré champion de France d'endurance, en épreuves chevaux[W 6],[S 107].
Attelage

Le Pottok a également des prédispositions naturelles pour l'attelage, discipline dans laquelle il excelle[11],[S 75]. Il est apte au trait léger[5].
L'étalon Judo, un pie bai né en 1997 haut de 1,42 m, est l'un des étalons Pottok de sport les plus connus[17],[P 7]. Il a été sacré de multiples fois champion de France d'attelage et s'est classé 6e au championnat du monde en 2007, concourant à la fois en catégorie poneys et en catégorie chevaux avec Maxime Maricourt[W 6],[17],[19],[S 75].
Ilazki de Sardasse est champion 2001 des jeunes chevaux en première année d'attelage[S 109]. Jean-Pierre Brisou a été sacré champion de France d'attelage avec une paire de Pottok en 1993, Saskia de Mangny et Scylla de la Vanne[P 4],[S 109]. Ora du Bourg d'Eau et Java III ont été sacrées championnes de France d'attelage catégorie poneys en paire en 1998[W 6],[S 109]. Bacchus Champnoir est champion de France d'attelage en 2004[17],[P 4]. Pastel d'Ihia est champion de France 2009 en cycle d'attelage classique[W 6].
Viande
L'élevage du Pottok pour la viande n'existe que dans son berceau de race[S 36]. Il a été historiquement abattu pour sa viande[7], ce débouché existant toujours[11]. 17 % des éleveurs du Pays basque français indiquent (en 2010) élever pour la boucherie[S 103]. Au Pays basque espagnol, des juments Pottoks sont croisées à des étalons plus lourds pour donner des poulains destinés à une revente pour la viande[S 29].
Gestion écologique

Le Pottok est un excellent poney pour le débroussaillement des régions montagneuses, par broutage[11],[S 111],[S 94]. Il a fait l'objet d'une expérience de gestion pastorale en réserve naturelle dans son berceau de race, en troupeau mixte, entre 1992 et 1998, conduisant à réduire de 50 % la couverture végétale par des fougères et des ajoncs[S 112]. C'est essentiellement le Pottok de montagne qui contribue ainsi à l'entretien d'espaces naturels, en empêchant que la montagne ne se referme à cause de la végétation[S 111],[22],[P 13]. Le broutage réduit aussi les risques d'incendie l'été et d'avalanche l'hiver[S 113].
En raison de son ancienneté et pour une bonne conservation, cette race de chevaux a été choisie par Rewilding Europe comme la plus recommandée pour être réintroduite à l'état sauvage dans certaines zones des Pyrénées françaises et espagnoles[28].
Il est conseillé aux randonneurs qui croisent des troupeaux de poneys en estive de ne pas chercher à les caresser, de ne pas les nourrir et de rester à distance[P 14].
Croisements
Le Pottok est présumé avoir influencé le Landais[5]. Il est aussi entré dans la formation du poney français de selle[15] et a vraisemblablement un lien avec la Jaca Navarra[29]. Il est probablement, au moins en partie, la souche d'origine des chevaux lourds élevés au Pays basque en en Navarre, comme le cheval des montagnes du Pays basque[30] et le Burguete[31], voire le Pyrénées catalanes[14].
Les éleveurs de Pottok interrogés en France sont environ un tiers à pratiquer des croisements du Pottok avec une autre race de chevaux, plus ou moins fréquemment[S 114]. Au Pays basque français (2010), seul l'Arabe est utilisé en croisement[S 114]. Cette pratique est plus répandue hors berceau, avec une plus grande variété de races croisées, telles que le Welsh et le Connemara[S 115].
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Diffusion de l'élevage
Résumé
Contexte
Le berceau du Pottok se situe dans les Pyrénées et au Pays basque, à la fois en Espagne et en France[1],[7],[5],[9],[21]. Grâce à son aspect patrimonial, le Pottok reste relativement abondant dans sa région d'origine, mais il est très peu représenté en dehors[18]. Selon la journaliste Emmanuelle de Monélon en 2003, près de 90 % des effectifs de la race se trouvent dans le Pays basque[P 15]. Le Pottok est reconnu en tant que race en France, en Espagne et en Suisse, mais sa diffusion reste très locale[19].
Le nombre de juments Pottoks originelles (jamais croisées à d'autres races) est estimé inférieur à 150 en 2016[15].
En France

Hormis le Pays basque français, le Pottok est présent dans quelques élevages des Pyrénées-Atlantiques et dans d'autres disséminés partout en France[18],[S 116], principalement en Normandie[S 116],[19]. Le berceau originel se cantonne plus particulièrement à la vallée de la Nive, une région de moyennes montagnes très arrosée, aux pentes rudes, dont les vallées sont isolées l'hiver[11]. Les Pottokak de montagne vivent en semi-liberté dans les massifs de la Rhune, de l'Artzamendi, du Baïgura et de l'Ursuya[8],[9],[3],[S 117]. Le championnat annuel de la race se tient à Bayonne au mois d'août, la cinquième édition s'étant tenue le [P 16]. Des foires annuelles permettant de vendre des Pottokak sont tenues à Hélette fin novembre[P 17], à Espelette en janvier[P 18] et à Garris durant l'été[P 19].
Le haras national de Pau-Gelos est actif dans sa protection[18]. En 2009, 66 % des effectifs sont dans le Pays basque français[P 8] (60 % l'année précédente)[S 118]. En 2013, on recense 1 221 ponettes Pottoks et 122 étalons en activité[9], représentant 10 % du total des poneys en France[32]. Cependant, cette même année, le nombre de Pottoks originels subsistant en France est estimé à une vingtaine seulement[9]. 143 éleveurs de Pottok sont répertoriés en France en 2011[23]. Les raisons pour se lancer dans un tel élevage sont principalement une volonté de sauvegarder la race, le potentiel commercial de la robe pie, et la demande des poneys-clubs[S 116]. Les éleveurs français interrogés en 2010 sont relativement âgés, avec une médiane de 51-60 ans[S 119]. La plupart ont démarré cette activité tardivement, après 40 ans[S 120]. Dans le berceau de race, l'élevage du Pottok est davantage une tradition familiale qui se transmet entre générations[S 120]. Dans la quasi-totalité des cas, l'élevage de Pottok est une activité secondaire[S 121]. En moyenne, les éleveurs ont 19,3 chevaux[S 122]. Un vieillissement des éleveurs est constaté[S 123].
Une étude génétique menée en 2008 en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) considère le type originel de la race comme « en voie de disparition », ainsi que quatre autres races françaises. Elle suggère le placement du Pottok en conservation prioritaire, afin de maintenir au maximum la diversité génétique des effectifs français[S 125]. De même, en 2023, une nouvelle étude de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) déclare le Pottok comme race chevaline française menacée d'extinction[P 20].
Avec 650 naissances de poulains en 2025, l'éleveur José Andueza (Biriatou) considère que le Pottok n'est plus menacé en France[P 9].
En Espagne
Jasper Nissen estime en 2003 que l'élevage du Pottok en Espagne est quantitativement plus important qu'en France[25]. La distinction entre le Pottoka élevé en plaine et celui élevé en montagne y existe aussi. Ce dernier a fait l'objet d'un effort de conservation depuis 1988[9], en particulier dans les provinces basques de Biscaye et de Guipuscoa[W 7]. Le Pottok est ainsi considéré comme une race basque en danger d'extinction[S 3]. Son élevage se concentre dans les régions d'Enkarterri, Karrantza, Artzentales, Gallarta, Galdames, Alonsotegi et Turtzioz[S 126].
Depuis 1995, des échanges de reproducteurs entre l'Espagne et la France soutiennent la variabilité génétique sans risquer la consanguinité[W 7]. En 2003, la population de Pottokak au Pays basque espagnol est estimée à 532 individus[33]. En 2013, environ 220 Pottoks de type originel subsistent en Espagne[9] ; cette même année, le cheptel espagnol est estimé à 1 350 têtes[19].
En Suisse
La Suisse tient le seul registre de Pottok reconnu par l'ANP[S 33]. L'association suisse du Pottok existe jusqu'en 2002, où le faible nombre de naissances pousse des responsables à rejoindre la Fédération suisse des poneys et petits chevaux (FSPC)[S 33].
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Pottok dans la culture
Résumé
Contexte
Le Pottok fait partie intégrante de la culture basque (en)[2],[1],[S 127], dont il est l'un des emblèmes vivants[6] ainsi qu'un patrimoine[18],[5]. Le marché aux Pottoks tenu à Espelette est l'un des nombreux témoignages de cet attachement culturel[18]. Le cheval est très présent dans la mythologie basque ; les chants populaires basques décrivent des chevaux qui ressemblent au Pottok[S 34].
Culture populaire

En 2002, le club de rugby à XV de l'Aviron bayonnais a fait du Pottok sa mascotte officielle, baptisée Pottoka[34]. Cette mascotte effectue sa première sortie internationale en avril 2006, lors du quart de finale du Challenge européen contre le London Irish[P 21]. Elle génère des revenus notamment via les produits dérivés, mais elle soutient aussi différentes associations, dont l'Association française contre les myopathies (AFM)[P 21]. En 2018, Christophe Daupes, l'homme qui portait le costume depuis la création de la mascotte voilà 15 ans, passe la main à un successeur[P 21].
Romans
Le libre galop des pottok est un roman pour enfants écrit par Résie Pouyanne, qui raconte la rencontre entre un jeune garçon du Pays basque, Pampili, et une ponette pie nommée Poïta[35]. Eki l'étalon sauvage est un roman pour enfants écrit par Claude Lux, ayant pour thème la rencontre d'une jeune fille et d'un étalon Pottok[P 22].
Philatélie
En 1970, les postes monégasques émettent un timbre à l'effigie du Pottok, à l'occasion de l'année mondiale de protection de la nature[S 32].
En 1998, une série de timbres français éditée par La Poste, « Nature de France », célèbre quatre races de chevaux françaises, dont le Pottok[W 9].
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Notes et références
Annexes
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