Issu d'une famille de négociants en textile, il reprend l'entreprise familiale à 24 ans après avoir achevé des études commerciales et scientifiques[1]. La gestion de celle-ci ne l'empêche pas de se consacrer à diverses activités intellectuelles et scientifiques[1].
Passionné de science-fiction, il participe en 1956 avec son ami Demètre Ioakimidis à des clubs et revues d'amateurs où il rencontre notamment Pierre Versins[2]. En 1960, il entame une collaboration avec le mensuel français Fiction, où il publie en un article consacré à son centre d'intérêt pour les comic strips américains d'avant-guerre[3]. Rapidement, de nombreux lecteurs de la revue se mettent à correspondre et à débattre de la bande dessinée[3]. Bien que Strinati ne participe pas à ces débats, son article est «détonateur qui enclenche le processus de légitimation et de réhabilitation de la bande dessinée en Europe[4]». Quelques mois plus tard et en , ils s'organisent formellement en Club des bandes dessinées, présidé par Francis Lacassin, association à l'origine de la bédéphilie et des études sur la bande dessinée en Europe[5]. S'il devient correspondant suisse du club, il s'implique peu dans son fonctionnement quotidien[6].
Plus encore qu'à la culture populaire, Strinati s'intéresse en effet principalement à la science[7]. En 1959, il voyage aux Canaries pour observer une éclipse solaire totale; en 1965, il participe pour Paris-Match à une visite de Cap Canaveral, etc[7]. À la fin des années 1970, il abandonne la direction de son entreprise pour se consacrer à l'exploration et la recension d'espèces nouvelles, notamment dans les grottes[1].
Pierre Strinati est le dédicataire de nombreux taxons, récoltés par lui-même, le plus souvent dans les grottes, mais également dans d'autres milieux. Deux genres lui sont dédiés:
Strinatacarus Mahunka, 1974
Strinatia Chopard, 1970
Ainsi que plus d'une cinquantaine d'espèces et sous-espèces, dont:
Pierre Strinati, Hermance, Fondation Auer Ory pour la photographie, coll.«Carnet» (no12), (OCLC987333572). Catalogue d'une exposition de photographie du au .
(it) Guida alle grotte d'Europa (trad.Luciana Cigna Rossi, avec Villy Aellen), Bologna, Nicola Zanichelli Editore, , 246p..
(de) Die Höhlen Europas (trad.Konrad Kirch, avec Villy Aellen), München, Bern, Wien, BLV Verlagsgesellschaft, , 274p. (ISBN3-405-11546-9).
(es) Guía de las grutas de Europa (trad.Carles Ribera Almerje, avec Villy Aellen), Barcelona, Ediciones Omega, , 376p. (ISBN84-282-0505-1).
Voyage biospéologique autour du monde (avec Villy Aellen), Paris, Spéléo-Club de Paris, coll.«Mémoires du Spéléo-Club de Paris» (no9), (OCLC33469414).
Faune souterraine du Département de la Haute-Savoie (avec Marcel Meyssonnier et Villy Aellen), Lyon, Comité Spéléologique Régional Rhône-Alpes, coll.«Emergences spéléos Rhône-Alpes. Numéro spécial», (OCLC637887555).
Voyage spéléologique autour du monde (avec Villy Aellen), Granges, Bibliothèque de la Société suisse de spéléologie, coll.«Stalactite» (no18), (ISBN978-2-88374-019-8).
Bibliographie
Cuno Affolter et Frédéric Sardet, «À la rencontre de Pierre Strinati. Récit d'un entretien», Bédéphile, no1, , p.50-55 (ISBN9782882503947)
Jakopin Primož, Pierre Strinati / Le découvreur de la vie souterraine, (lire en ligne)
(en) Jakopin Primož, Pierre Strinati / Cave fauna and beyond, (lire en ligne)
(de) Jakopin Primož, Pierre Strinati / Höhlentiere und einiges mehr, (lire en ligne)
(ru) Jakopin Primož, Пьер Стринати / Пещерная фауна и не только, (lire en ligne)
(sl) Jakopin Primož, Pierre Strinati / Jamske živali in še marsikaj, (lire en ligne)