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économiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Samuel du Pont de Nemours, né le à Paris[1] et mort le à Wilmington aux États-Unis, est un philosophe, journaliste, économiste, homme politique, diplomate, et entrepreneur français. Il obtient la nationalité américaine à la fin de sa vie.
Président Chambre de commerce et d'industrie de Paris | |
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Président du Conseil des Anciens | |
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Président de l'Assemblée constituante | |
16 - | |
Député aux États généraux de 1789 | |
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Conseiller d'État |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière Du Pont de Nemours (d) |
Nom de naissance |
Pierre Samuel Dupont |
Nationalité | |
Domicile | |
Activités | |
Famille |
Dupont de Nemours, du Pont (d) |
Père |
Samuel du Pont (d) |
Mère |
Anne Alexandrine de Montchanin du Pont (d) |
Conjoint |
Charlotte Marie Louise le Dée de Rencourt |
Enfants | |
Parentèle |
Membre de | |
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Maître |
Il est à l'origine de l'une des plus riches familles des États-Unis d'Amérique[2].
Pierre Samuel Dupont est le fils de Samuel Dupont, horloger huguenot de Paris. Sa mère, Anne Alexandrine de Montchanin, protestante également, appartient à une famille noble mais sans fortune. Dans sa jeunesse, Pierre Samuel reçoit une éducation très soignée, qui doit beaucoup à sa mère[3].
Il étudie la médecine et les mathématiques et se prépare d'abord à une carrière d’ingénieur militaire. Cependant, grand amateur de belles-lettres, Dupont se passionne ensuite pour la littérature, le journalisme, le théâtre et la poésie. Il poursuit aussi sa formation en s'intéressant aux questions politiques, juridiques et économiques. Sa rencontre avec les physiocrates vient parachever ses années d'apprentissage et détermine son engagement intellectuel.
En 1766, il épouse Charlotte Marie Louise Le Dée de Rencourt, qui lui donne deux fils.
En 1763, Dupont est l’auteur d’une brochure intitulée Réflexions sur l’écrit intitulé : Richesse de l’Etat, qui attire l’attention des économistes et de François Quesnay en personne. Le jeune homme devient alors un des principaux propagandistes des théories physiocratiques[3].
D'abord rédacteur en chef du Journal de l'agriculture, du commerce et des finances, il en est renvoyé en à cause de ses sympathies physiocratiques.
À compter de , il obtient la direction des Éphémérides du citoyen ou bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques, périodique créé par l’abbé Nicolas Baudeau. La même année, il compose avec François Quesnay un des ouvrages fondateurs de la pensée physiocratique : Physiocratie, ou constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain[3].
En 1772, les Éphémérides du citoyen sont interdites par le gouvernement. Du Pont continue alors d'écrire et effectue différents voyages à travers l'Europe.
En 1774, son ami Turgot, devenu Contrôleur général des finances, fait appel à ses services. Il devient un de ses plus proches collaborateurs et est nommé inspecteur général des manufactures, et s'intéresse aux mines, au textile et à la mécanique. Disgracié en même temps que Turgot, il prend du recul pendant quelques années et se retire en Gâtinais.
En 1772, Du Pont entretient une riche correspondance littéraire et politique avec plusieurs souverains européens, à commencer par ceux de Suède et de Bade.
Son ouvrage intitulé De l'origine et du progrès d'une science nouvelle est lu par les princes éclairés d'Europe comme le roi de Suède Gustave III, qui décide d'entretenir avec lui une correspondance, afin de profiter de ses talents de réformateur des institutions. Le roi de Suède le décore de la croix de chevalier de l'ordre royal de Vasa juste après sa création[4].
Le margrave de Bade, Charles Ier Frédéric requiert ses services à Karlsruhe, et lui offre le titre de conseiller aulique. Dupont conseille le prince allemand dans la conduite des réformes inspirées par les théories physiocratiques[4].
Il séjourne en Pologne comme secrétaire du roi Stanislas Auguste et contribue aux travaux de la Commission de l'éducation nationale qui réorganise le système scolaire polonais à la suite de la suppression de la Compagnie de Jésus, tout en étant chargé de l'éducation du neveu du roi, Adam Jerzy Czartoryski, pendant peu de temps puisqu'il retourna en France dans le courant de l'année 1774[4].
Il est rappelé aux affaires en France par le ministre Vergennes, en tant qu'expert économique. Calonne le fait entrer au Conseil d'État et le nomme commissaire général du Commerce[5].
En 1781, Pierre Samuel Dupont devient l'amant de Marie-Anne Paulze, épouse de Lavoisier. Il est de 20 ans son aîné et plus âgé que son mari. Ils mettent fin à cette relation en 1798. « Pierre-Samuel Dupont de Nemours tomba en admiration devant le charme de Marie-Anne. Leur idylle commença en 1781, pendant l'une des nombreuses absences de son mari. La date de 1781 serait confirmée par deux lettres de Dupont à Marie-Anne Lavoisier : l'une, datée du 23 octobre 1798, évoque « dix-sept années d'intimité » ; l'autre, d'avril 1815, rappelle « l'inviolable et tendre attachement qu'il lui a voué depuis trente-quatre ans »... Le couple Lavoisier ne semble pas avoir été perturbé par la présence de Dupont, « qui resta l'ami fidèle et sincère de Lavoisier ». »[6]
Il est l'un des rédacteurs du Traité de Versailles de 1783, qui met fin à la guerre d'indépendance des États-Unis. À cette occasion il fait la connaissance de Thomas Jefferson, qui l'aide lors de son installation aux États-Unis. En remerciement de son action, Louis XVI lui accorde une patente de noblesse, chose exceptionnelle pour un protestant, et l'autorise à ajouter de Nemours à son nom d'origine, qu'il écrit désormais du Pont.
Du Pont de Nemours et Pierre Michel Hennin, premier commis au ministère des Affaires étrangères, sont les deux secrétaires-greffiers de l'Assemblée des notables, et à ce titre, ils rassemblent les procès-verbaux des délibérations prises dans les sept bureaux constitués pour examiner le plan Calonne. Bien que collaborateur de Calonne, il ne manque pas de critiquer ce qui lui semble mauvais, mais refuse de s'associer à la cabale montée contre lui. Pour preuve du progrès des idées économiques des physiocrates : l'Assemblée se montre favorable à la suppression de la corvée et au rétablissement de la liberté du commerce des grains ; elle accepte l'impôt territorial, à peu près tel que le proposait du Pont de Nemours, avec perception d'argent ; elle réclame l'abolition de la gabelle et la suppression des droits de traite et se déclare favorable à l'établissement des assemblées provinciales.
Député en 1789 aux États généraux pour le bailliage de Nemours, il est d'abord partisan de la Révolution française et sert en 1790 comme président de l’Assemblée nationale constituante. Il vote les réformes les plus importantes mais encourt la colère du peuple pour avoir combattu la création des assignats et s'être montré fidèle à Louis XVI. Devenu correspondant de la nouvelle Société d'agriculture le , il en est associé ordinaire à partir du .
Lui et son fils Éleuthère défendent physiquement Louis XVI et Marie Antoinette de la foule assiégeant le palais des Tuileries pendant l’insurrection du . Il est condamné à mort pendant la Terreur, mais évite l'exécution du fait de la chute de Robespierre le 9 Thermidor (). Avec son fils Éleuthère, il est imprimeur-libraire, au n° 1232 rue de la Loi[7]. Son fils est aussi un des experts français en poudre à canon.
Il épouse Françoise Robin le . Sous le Directoire, il est membre du Conseil des Cinq-Cents. Sa maison ayant été pillée pendant le coup d'État du 18 fructidor an V (1797), il émigre aux États-Unis avec sa famille, arrivant dans le Rhode Island le 1er janvier 1800.
Pierre du Pont de Nemours établit aux États-Unis des liens forts avec l’industrie et le gouvernement, en particulier avec le président Thomas Jefferson.
En 1802, il retourne à Paris et s’engage dans les relations diplomatiques entre les États-Unis et la France, désormais dirigée par Napoléon Bonaparte, Premier Consul : il est à l’origine de l’achat de la Louisiane par les États-Unis (1803), négociant pour les États-Unis un compromis destiné à éviter des conflits entre les populations française et américaine sur place, alors que les réfugiés français de Saint-Domingue commencent à y affluer, et à redonner à Napoléon les moyens de reconstruire une flotte face à l'Angleterre.
En 1814, après l'abdication de Napoléon, il est nommé secrétaire du gouvernement provisoire français.
Il repart aux États-Unis lorsque Napoléon revient de l'île d'Elbe pendant les Cent-Jours.
Son fils, Éleuthère Irénée, est le fondateur (1802) d'une fabrique de poudre à l'origine d’une des plus grandes entreprises chimiques du monde, la E. I. du Pont de Nemours and Company. Cette usine, appelée Eleutherian Mills, située à Wilmington (Delaware), donne son nom à la propriété de la famille Du Pont de Nemours, dans laquelle Pierre Samuel meurt en 1817.
Un autre de ses fils, Victor Marie du Pont (1767-1827), a mené une carrière diplomatique et été, entre autres, consul de France aux États-Unis, avant de pousser son frère Eleuthère à le rejoindre.
Pierre Samuel du Pont de Nemours a laissé une grande quantité d'ouvrages sur l'économie, la politique, la physiologie, l'histoire naturelle, la physique générale.
Il fut rédacteur en chef du Journal d'agriculture, du commerce et des finances, de à . Il avait été nommé membre de l'Institut de France dès sa fondation en 1795.
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