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capitaine de vaisseau malouin autour duquel on a écrit en 1824 le récit d'une mort exemplaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Porcon de La Barbinais, surnommé le Regulus malouin, est un personnage probablement imaginaire qui, d'après un récit datant de 1824, serait né à Saint-Malo le et serait mort décapité à Alger en 1681.
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L'histoire de Pierre Porcon de La Barbinais apparaît pour la première fois dans le livre de François Gilles Pierre Barnabé Manet, Biographie de Malouins célèbres publiée en 1824, p. 76-78 (lire en ligne). Cette histoire a été reprise ensuite dans plusieurs livres dont l'Histoire de France, tome 113, p. 293, d'Henri Martin, en 1847 (lire en ligne). Elle a inspiré un tableau de George Louis Poilleux Saint-Ange intitulé Exécution de Porçon de la Barbinais en 1881.
Cette histoire édifiante a été critiquée par les historiens qui ont fait remarquer qu'aucun texte du XVIIe siècle ne mentionne cette histoire et qu'elle n'est pas conforme au déroulement des faits connus.
En 1665, les armateurs malouins auraient confié le commandement d'une frégate de 36 canons à Pierre Porcon de La Barbinais pour protéger contre les attaques des Algériens leurs navires qui naviguaient en Méditerranée. Il est d'abord heureux dans l'exécution de son expédition, mais les Algériens ayant réuni une flotte nombreuse contre lui, il devient le prisonnier du dey d'Alger.
Au moment de la préparation d'une expédition d'une escadre de Louis XIV contre Alger pour faire cesser les actes de piraterie, le dey d'Alger charge Porcon de la Barbinais de porter à Louis XIV des propositions de paix, à la condition qu'il revienne prendre ses fers si la négociation échoue. La vie de 600 Français prisonniers du dey d'Alger dépendait du respect de cette dernière condition.
Les propositions de paix du dey d'Alger ayant été jugées inacceptables, il revient à Alger après être passé à Saint-Malo pour mettre en ordre ses affaires. Le dey d'Alger, mécontent de ce refus du roi, lui fait trancher la tête en 1681.
Marcel Emerit fait remarquer qu'il serait étonnant qu'un capitaine français soit resté seize ans prisonnier à Alger sans avoir été échangé ou libéré après le paiement d'une rançon. Par ailleurs, en 1666, Louis XIV envoie à Alger le commissaire de marine Trubert accompagné du marchand marseillais Arnault pour négocier la paix et obtenir la libération des captifs. L'accord signé, Trubert revient à Alger le 1er septembre pour régler les détails. Il est convenu de la reprise des échanges commerciaux, ainsi que de l'installation d'un consul de France. Le dey accepte de libérer deux captifs français contre un captif turc. Un mémoire de indique que 565 chrétiens ont été rapatriés. Il est peu probable qu'il n'y ait pas eu Pierre Porcon de La Barbinais parmi les chrétiens libérés s'il avait été à Alger en 1665. En 1681, les Français ayant refusé de libérer les Turcs, les corsaires algériens reprennent la chasse des bateaux français. Un navire malouin est pris mais le consul Le Vacher ne cite par Porcon de La Barbinais.
En , les corsaires barbaresques se sont emparés de plusieurs navires français sans déclaration de guerre. Le , le dey d'Alger Baba Hassan déclare officiellement la guerre à la France. Le , il annonce au consul de France, Jean Le Vacher, le début des hostilités. Un mois plus tard, 29 navires français ont été pris et 300 hommes faits prisonniers. Louis XIV réagit particulièrement quand il apprend la capture d'un bâtiment de la marine royale et que son capitaine, le chevalier de Beaujeu, a été vendu comme esclave par Ali-Raïs, capitaine général des vaisseaux d'Alger. Il donne l'ordre à Abraham Duquesne d'aller bombarder la ville d'Alger. Impatient devant la lenteur de l'exécution de son ordre, il rappelle à Duquesne le qu'il doit l'« exécuter sans réplique »[1]. Duquesne quitte Toulon le à la tête de onze vaisseaux et de cinq galiotes à bombes. Cette flotte est rejointe le par 15 galères commandées par le duc de Mortemart (1679-1688), général des galères. Le , l'escadre française est devant Alger. Le bombardement d'Alger commence en août. Le dey d'Alger envoie Le Vacher à Duquesne pour négocier, mais en septembre les mauvaises conditions météorologiques vont amener Duquesne à retourner à Toulon.
Au printemps 1683, Duquesne reprend la mer avec une escadre plus importante qu'en 1682 pour un nouveau bombardement de la ville d'Alger. Le second bombardement commence dans la nuit du 26 au . Le dey d'Alger accepte de libérer 546 captifs français. Un chef de parti, Hadj Hussein Mezzomorto, prend le commandement et tue le dey. Le bombardement reprend, et pour venger les pertes, le , les assiégés attachent à la bouche de leurs canons le consul Jean Le Vacher et 16 prisonniers français. Le nouveau dey refuse de signer la paix avec Duquesne, vieillard qui a « épousé la mer et que l'ange de la mort avait oublié ». La paix est finalement signée le entre le dey et Tourville.
Les activités des corsaires algérois reprenant, Louis XIV ordonne un troisième bombardement de la ville d'Alger en 1688 pour faire respecter le traité de paix signé en 1684. Le successeur de Mezzomorto, Hadj Chabane, nomme un ambassadeur à Versailles, Mohamed el Amin, pour négocier une paix durable qui est conclue dès 1690. En fait, la piraterie algéroise ne cesse qu'après la colonisation de l'Algérie par la France en 1830.
À aucun moment Pierre Porcon de La Barbinais n'apparaît dans le déroulement des faits à Alger entre 1680 et 1688.
Si aucun Porcon de La Barbinais n'est cité dans des négociations entre le dey d'Alger et le royaume de France, il existe un Luc Trouin de La Barbinais, esclave au Maroc, envoyé en par le sultan du Maroc, Ismaïl ben Chérif, pour négocier avec la France un échange de prisonnier. Sa mission réussit et il n'est probablement jamais retourné au Maroc. Il a été le successeur de son père comme consul à Malaga et rentre en France en 1689 au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg pour devenir un des armateurs les plus actifs de Saint-Malo. Il est anobli par Louis XIV en 1709.
Des rues portent le nom de Porcon de La Barbinais à Saint-Malo[2], Rennes et Dinan.
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