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écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Gripari, né le à Paris 17e et mort le à Paris 14e[1], est un écrivain français.
Naissance |
17e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 65 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Activité principale |
écrivain, journaliste, critique théâtral |
Distinctions |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
roman, nouvelles, théâtre, poésie, essai, littérature de jeunesse |
Œuvres principales
Compléments
Inspecteur Toutou
Il est principalement connu pour ses histoires loufoques et merveilleuses destinées à la jeunesse, les plus célèbres étant réunies dans Les Contes de la rue Broca. Si ses œuvres restent très appréciées, il est toutefois une figure polémique par son basculement à l'extrême droite, ses prises de position antisémites et sa sympathie assumée pour le fascisme.
Pierre Gripari naît d'un père ingénieur, franc-maçon[2], originaire de Mykonos et d'une mère coiffeuse et médium, originaire de Rouen[3],[4]. Au cours de sa vie, il n'a presque jamais quitté Paris[5].
Ses parents meurent durant la Seconde Guerre mondiale. Il est d'abord élève au lycée Buffon[6]. Il doit abandonner ses études littéraires au lycée Louis-le-Grand[3] pour exercer divers petits métiers : commis agricole, clerc expéditionnaire chez un notaire et même, à l'occasion, pianiste dans des bals de campagne. De 1946 à 1949, il s'engage comme volontaire dans les troupes aéroportées.
De 1950 à 1957, il est employé à la Mobil Oil, où il assume les fonctions de délégué syndical de la CGT. Il arrête de travailler pour écrire. Mais ne parvenant pas à se faire publier, il travaille comme garçon de bibliothèque au CNRS.
En 1962, il se fait connaître par une pièce de théâtre, Lieutenant Tenant[5], créée à la Gaîté-Montparnasse, puis un récit autobiographique, Pierrot la lune, publié aux éditions de la Table ronde en 1963. Sa carrière d'auteur débute. Mais ses œuvres suivantes ne rencontrent pas le succès. Ayant quitté le CNRS pour vivre de sa plume, il connaît la pauvreté.
Refusé successivement par dix-sept éditeurs, il trouve une maison d'édition en 1974 : Vladimir Dimitrijević, patron des éditions L'Âge d'Homme (« un éditeur qui aime lire » disait-il), lui accorde une totale liberté d'auteur en acceptant systématiquement tous ses livres.
Pierre Gripari a également été critique théâtral pour le journal Écrits de Paris, ainsi que collaborateur du Spectacle du monde et de Défense de l'Occident[7]. Il intervenait fréquemment à la radio, sur deux antennes idéologiquement différentes : Radio Courtoisie, qui rediffuse régulièrement une longue causerie sur Gogol (que Gripari, russophone, lisait dans le texte), et France Culture, dans les émissions de Bertrand Jérôme, avec de très fréquentes apparitions aux « Papous dans la tête ». Dans cette émission, Bertrand Jérôme annonce sa mort le . Le , il consacre une émission spéciale à Pierre Gripari, réunissant 90 minutes de moments d'humour extraits des archives.
Mort le à 65 ans à l'hôpital Saint-Joseph à Paris des suites d'une opération chirurgicale[5], il est incinéré le au crématorium du Père-Lachaise, et ses cendres sont dispersées au jardin du souvenir du cimetière[8].
Il se définissait lui-même comme « un Martien observant le monde des hommes avec une curiosité amusée, étranger au monde terrestre. » Entre rue Broca et rue de la Folie-Méricourt, et quoiqu'il fût aussi épicurien, il menait une vie de bohème quasiment monacale[Quoi ?]. Indifférent à toute ambition matérielle, il s'accommodait de la pauvreté pour ne jamais tomber dans la compromission[réf. nécessaire].
« Il y a des sacrifices, disait-il. Le plaisir de l'écriture vaut tout ça[9]. »
Pierre Gripari était membre de Mensa.
Gripari se déclare homosexuel[5] et traite aussi de l'homosexualité, qu'il vit sans complexes, sur un ton à la fois ironique et tragique. Sa conception des choses de l'amour constitue la base de son pessimisme.
Communiste de tendance stalinienne de 1950 à 1956, il se rapproche ensuite des milieux d'extrême droite (il sera ainsi membre d'Europe-Action). Néanmoins, son absence ultérieure d'engagement politique ferme manifeste son désintérêt profond de la politique active, bien qu'il participe au comité de parrainage du journal d'extrême droite Militant au cours des années 1980[10]. Il s'intéresse aux religions pour en pointer le folklore, souvent sous forme de pastiche. Il a ensuite participé au Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE) et figuré au comité de patronage de Nouvelle École, la revue éditée par cette association[11].
Le Dictionnaire des écrivains de langue française (Larousse, 2001) le qualifie d'« écrivain ironique, qui se tient à l'écart » et commente :
« Quant à ses prises de position “fascistes”, il faut y voir le goût de la provocation chez un homme à qui répugnaient la bonne conscience et les idées reçues, fussent-elles “démocratiques”[12]. »
En , Gripari déclare néanmoins avec le plus parfait sérieux au National, organe nationaliste-révolutionnaire du Front national créé par François Duprat en septembre 1974 :
« De toute manière, le Fascisme n'a pas eu sa chance, il a été vaincu par une coalition de gens qui n'étaient même pas d'accord entre eux, qui se sont entendus uniquement sur son dos. Cette formule mériterait d'être reprise et honnêtement essayée[13]. »
Il a également tenu à de nombreuses reprises des discours haineux contre les juifs ainsi que des propos misogynes. Ces prises de position lui valent d'être considéré à la fin de sa vie comme une figure controversée, même si certains de ses proches veulent avant tout y voir une appétence pour la provocation[14].
Gripari a exploré à peu près tous les genres. Excellent connaisseur des patrimoines littéraires nationaux, il sait aussi mettre à profit les mythes et le folklore populaire, sans dédaigner les récits fantastiques et la science-fiction. Il est ainsi parvenu à créer tout un univers. « Les seules histoires qui m'intéressent, écrit-il dans L'Arrière-monde, sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu'elles ne sont jamais arrivées, qu'elles n'arriveront jamais, qu'elles ne peuvent arriver. » On lui doit aussi bien des romans que des nouvelles, des poèmes, des récits, des contes, des pièces de théâtre et des critiques littéraires.
Son œuvre littéraire est marquée par l'érudition, la citation et l'exercice de style. Il s'essaie à des genres variés : roman épistolaire (Frère gaucher ou Le Voyage en Chine), roman de chevalerie (Le Conte de Paris), science-fiction (Vies parallèles de Roman Branchu)...
Parmi les thèmes récurrents de ses ouvrages figurent :
D'autres, comme son éditeur Vladimir Dimitrijević, contestent qu'il ait été antisémite et considèrent ses attaques contre le judaïsme, dans certains de ses articles de presse et romans, comme une critique respectable de la religion juive[16].
Pierre Gripari est surtout connu du public comme un écrivain pour enfants. Son œuvre la plus célèbre, les Contes de la rue Broca, paraît en 1967. Elle comprend plusieurs histoires mettant en scène le merveilleux, dans le cadre familier d'un quartier du Paris contemporain. Certains personnages sont des enfants d'immigrés
Les premières éditions des Contes, aux Éditions de la Table ronde, passent inaperçues, mais leur réédition par Gallimard apporte à Gripari succès et célébrité. À la fin des années 1970, les illustrateurs Fernando Puig Rosado et Claude Lapointe contribuent à populariser ces contes.
Ce recueil est traduit notamment en Allemagne, au Brésil, en Bulgarie, en Grèce, en Hongrie, en Italie, au Japon, en Pologne et en Thaïlande
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