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auteur-compositeur-interprète, producteur et cinéaste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Barouh, né Élie Barouh, est un auteur-compositeur-interprète, acteur et producteur français né le à Paris et mort le à Paris 14e[1],[2],[3].
Naissance | |
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Sépulture | |
Nom de naissance |
Élie Pierre Barouh |
Pseudonyme |
Pierre Barouh |
Nationalité | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Conjoints |
Anouk Aimée (de à ) Atsuko Ushioda (d) (de à ) |
Enfant |
Sport | |
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Labels |
Il est célèbre pour son importante participation au film Un homme et une femme (acteur et auteur-interprète de la chanson du film), ainsi que pour sa maison de production Saravah qui fera découvrir, entre autres, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Allain Leprest, Gérard Ansaloni, ainsi que la bossa nova en France.
Élie Barouh, son frère, et sa sœur vivent heureux avec leurs parents, juifs séfarades originaires de Turquie[4],[5],[6], marchands de tissus sur les marchés de Levallois-Perret ; sa grand-mère Victoria lui chante en ladino[7]. Mais lors de la Seconde Guerre mondiale, leurs parents doivent cacher leurs enfants à Montournais, en Vendée, dans trois familles différentes. À 5 ans, Élie, dès lors rebaptisé Pierre, trouve refuge dans la ferme de Hilaire et Marie Rocher[8]. Dans le bocage vendéen[9], il apprend à poser des collets et des pièges à perdrix, également le patois et il fréquente l'école catholique de Réaumur[6],[10].
De ces années d'enfance, il puisera l'inspiration de chansons telles que La Bicyclette, Des ronds dans l'eau, Les Filles du dimanche.
À 15 ans, il a une révélation en voyant Les Visiteurs du soir de Marcel Carné : « Ce jour-là, j'ai décidé que j'allais me promener jusqu'à 30 ans », dit-il[7].
Journaliste sportif à Paris-Presse après la guerre[7] et joueur dans l'équipe nationale de volley-ball, Pierre Barouh devient champion de France de volley-ball avec le Racing Club, international B[6].
Il passe quelques mois au Portugal où il découvre la chanson brésilienne[11].
En 1959, il s'embarque sur un cargo pour le Brésil sans y rencontrer ses idoles. De retour à Paris, il fait la connaissance des principaux auteurs et compositeurs brésiliens de bossa nova.
En tant qu'acteur, il joue le rôle du chef des gardians dans D'où viens-tu Johnny ?, en 1963, et le rôle de Pierre dans Une fille et des fusils, l'année suivante.
En tant qu'auteur-interprète, il obtient quelques beaux succès avec La Plage, immortalisée par Marie Laforêt, et surtout le guitariste Claude Ciari, Tes dix-huit ans ou Monsieur de Furstemberg. Il tourne un documentaire, devenu mythique, sur les débuts de la bossa nova, avec son ami de toujours, Baden Powell de Aquino[note 1].
De retour en France en 1966 à la demande de Claude Lelouch qui a finalement trouvé les fonds pour tourner son film[12], Barouh participe à Un homme et une femme qui obtient la Palme d'or du Festival de Cannes 1966. Acteur dans le film, auteur des chansons originales avec le compositeur Francis Lai, il signe notamment la version française (Samba Saravah) de la chanson Samba da Bênção de Baden Powell et Vinícius de Moraes, enregistrée à Rio de Janeiro, l'année précédente[2]. Son succès est énorme[13]. Pierre Barouh épouse alors Anouk Aimée, actrice dans ce film, le 20 avril 1966[14]. Ils divorcent 3 ans plus tard[13].
Avec ses premiers gains, il achète une maison au Boupère (Vendée), au lieu-dit La Morvient près du moulin de la Morvient, situé sur la rivière Le Lay où il a passé son enfance vendéenne. Plusieurs années plus tard, lorsque le moulin cesse son activité, il y installe un studio d'enregistrement, puis en 1999 de quoi y accueillir des artistes. Il en profite pour mettre en avant le talent des autres, en créant son propre label, Saravah (mot africain signifiant le salut, la bénédiction[2] comme le mot hébraïque Barouh), peu avant la sortie du film Un homme et une femme[15]. Au sein de ce label - dont la devise est « Il y a des années où l’on a envie de ne rien faire »[9] -, il souhaite mélanger les musiciens et les styles, multiplier les rencontres musicales. Il travaille notamment avec Pierre Akendengué, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Naná Vasconcelos, Gérard Ansaloni, Jacques Higelin, Alfred Panou, Maurane, Allain Leprest, et Richard Galliano, David McNeil, Bïa, Françoise Kucheïda, Jean-Claude Vannier, le Grand Magic Circus, Véronique Balmont, Claire Elzière, Eric Guilleton… et, en jazz, Daniel Mille, René Urtreger, Steve Lacy, Barney Wilen, Maurice Vander[7],[15].
Son mariage en 1970 avec sa deuxième épouse Dominique Royer marque le début du studio Saravah des Abbesses et des soirées Saravah au Palace, au Théâtre Mouffetard et au Théâtre Le Ranelagh. Il enregistre avec Dominique Royer La Nuit des masques en duo (adaptation de Noite dos mascarados de Chico Buarque de Hollanda), avant qu'elle accompagne la plupart des artistes du label (David McNeil, Pierre Akendengue, Mahjun, Jean-Roger Caussimon) et chante en solo. De leur union naît Benjamin Barouh, auteur du livre Saravah, c'est où l'horizon ?[note 2], qui s'occupe du label Saravah qui est le plus ancien label français en activité[11].
De la rencontre de Pierre Barouh et de l'équipe du théâtre Aleph à Ivry-sur-Seine naît un opéra, Le Kabaret de la dernière chance, dont la chanson sera la dernière enregistrée par Yves Montand. Celui-ci dira de cette chanson qu'elle fut une des plus belles qu'il ait enregistrées. La chanson Le Kabaret de la dernière chance sera reprise en 1995 par Pascal Brunner sur son album Simplement.
Barouh se lance en 1979 dans la réalisation d'un film, Le Divorcement, avec Lea Massari et Michel Piccoli.
Image externe | |
Pierre Barouh et sa fille Maïa en (photo Tferriere sur Flickr)[16]. | |
Dans les années 1980, Pierre Barouh participe à des projets musicaux au Japon avec notamment Yukihiro Takahashi et Ryūichi Sakamoto[17]. Les deux disques (Le Pollen et Sierras) y connaissent un grand succès et le label Saravah, aujourd'hui le plus ancien label français en activité[11], jouira « d'un grand prestige au Japon[18] » où « [...] le jazz et la poésie occupent une place importante dans le cœur du Tokyoïte des années 70 et 80, nostalgique du Saint-Germain-des-Près des années 50 qu'il n'a pas connu. Ce public trouve chez Saravah un heureux mélange de chanson rive gauche, de Brésil, de free jazz, de tradition et de contestation, le tout incarné par des icônes comme Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, Areski, Naná Vasconcelos, Pierre Barouh, Steve Lacy, Barney Wilen et les autres[19]... ».
Pierre Barouh découvre alors un pays dont il tombe amoureux[20]. Il se lie avec sa traductrice, Atsuko Ushioda, qui deviendra sa troisième femme[17]. En 1983 naît une fille, Maïa, qui deviendra également auteure-compositrice-interprète[21]. Ils auront également deux autres enfants, Amie-Sarah et Akira[11].
Le 20 novembre 2016, Pierre Barouh participe au concert organisé à Paris pour fêter les 50 ans du label Saravah[14] et meurt des suites d'une crise cardiaque le 28 décembre de la même année, à 82 ans, à l'hôpital Cochin[note 3]. Il est enterré une semaine plus tard au cimetière de Montmartre (9e division)[22].
En Vendée, le théâtre Pierre Barouh (Espace Herbauges) aux Herbiers (2003) ainsi que la rue Pierre Barouh aux Sables-d'Olonne (anciennement rue César-Franck de Château-d'Olonne) lui rendent hommage.
(voir discographie complète sur Discogs[23])
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