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diplomate français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Pierre Louis Bargeton est un diplomate français élevé à la dignité d'ambassadeur de France en 1947, né le à Chambéry et mort le à Paris 6e[1].
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Père |
Louis Bargeton (d) |
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Son nom a été donné à une place de la commune de Mézy-sur-Seine, dont il fut maire.
Paul Bargeton est issu d’une famille de la grande bourgeoisie protestante, dite aussi « HSP » (haute société protestante) dont les origines sont à Peyremale en Cévennes.
Son père, Louis-Ernest Bargeton, est un haut fonctionnaire[2]. Sa mère, Joséphine Marie Françoise Augustine Lefranc (1849-1914), est la fille du sénateur Pierre Lefranc.
Il a deux sœurs et un frère :
De son union avec Elisabeth Risler, épousée le , il a deux filles :
Durant la Première Guerre mondiale, il sert à l'Armée d'Orient, mobilisé à l'état-major de Salonique comme lieutenant d'infanterie. Il y tient lieu notamment d'intermédiaire entre le général Maurice Sarrail, commandant en chef des armées alliées d’Orient, et le colonel Descoins à Korça[3], où il reste jusqu'à la mi-, remplacé alors par le lieutenant Siegfried[4].
Le , il fait l'objet d'une citation à l'ordre de l'armée d'Orient.
En , il est nommé vice-consul à Corfou. Il participe dans ce cadre à une mission économique française à Athènes.
En , il retourne sur le front. Le 1er novembre de la même année, est cité à l'ordre du corps d'armée de l'armée d'Orient.
Il est alors membre de la délégation française à la conférence de La Haye dirigée par Aristide Briand, qui aboutit aux accords de La Haye du .
Il est alors membre de la délégation française à la conférence navale de Londres élaborant le Traité naval de Londres du .
Il est le centre d'une sorte de "clan protestant" avec ses deux directeurs adjoints René Massigli et Robert Coulondre, ainsi qu'avec Victor de Lacroix et Albert Kammerer[6],[7].
Paul Bargeton est nommé ambassadeur de France en Belgique en .
Le , il réaffirme officiellement au roi belge Léopold III l’intention de la France de respecter la neutralité de la Belgique.
Le , il est convoqué par le chef du gouvernement français Édouard Daladier pour lui exposer la position belge.
Le , il se fait demander par le ministre des Affaires étrangères belge Paul-Henri Spaak ce que ferait la France si la Hollande était attaquée par l’Allemagne. Le , il transmet la réponse d’Édouard Daladier.
Le , il est convoqué d’extrême urgence par Paul-Henri Spaak à la suite du survol du territoire belge, le jour précédent, par des avions allemands.
Le , Paul Bargeton est reçu par le nouveau président du Conseil français Paul Reynaud, qui a succédé le à Édouard Daladier, pour être interrogé sur la Belgique et sur le roi.
Dans la nuit du 9 au , il fait auprès de Paul-Henri Spaak la démarche prescrite par le Comité de guerre français et par le Conseil suprême interallié en demandant avec insistance un appel préventif des armées franco-britanniques par la Belgique. Accompagné du chargé d'affaires de Grande-Bretagne, il réveille le ministre belge. Ils invitent la Belgique à faire appel sans plus tarder à l'intervention des armes alliées. Leur principal argument est que l'attaque allemande à l'ouest peut se produire « dans un délai de quatre jours ». C'est, à peine modifié, l'avertissement du général allemand Hans Oster. Paul-Henri Spaak l'a répété l'avant-veille à Paul Bargeton. Le fait que ce dernier le lui réserve ne manque pas de piquant. Mais il montre également qu'il pouvait y avoir des inconvénients à répercuter à Paris et à Londres ce que révélait Oster, « informateur habituel » et ami de l'attaché militaire hollandais à Berlin, le major Bert Sas.
Quoi qu'il en soit, Paul-Henri Spaak demande jusqu'où Français et Britanniques se proposeraient d'avancer en Belgique. Il pose la question bien que l'attitude du royaume belge ne dépende pas de la réponse qui lui sera faite. Du reste, cette réponse, il croit la connaître. Il tient seulement à en obtenir la confirmation. En effet, Paul Bargeton est obligé d'admettre que les forces alliées n'iraient pas au-delà d'un alignement jalonné par Anvers, Louvain, Wavre et Namur. Autrement dit, elles s'arrêteraient au cœur du pays. C'est ce que Paul-Henri Spaak pressentait. Il a dès lors beau jeu de constater : « Le sacrifice qu'on nous demande de faire est un sacrifice énorme. Il consiste à livrer peut-être la moitié du pays à l'invasion et, éventuellement à l'occupation, l'autre moitié devenant champ de bataille. » Avant de congédier ses visiteurs nocturnes, le ministre belge leur montre que la démarche de Paris et de Londres n'est pas raisonnable : du point de vue militaire, l'avantage serait insignifiant ; du point de vue politique, le désavantage serait certain. La manœuvre est vouée dès lors à demeurer sans suite.
Le , Hitler lance son offensive générale, l’opération « Fall Gelb », sur les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Paul-Henri Spaak se rend auprès de Paul Bargeton pour lui remettre la demande d’assistance de la Belgique à la France, également remise au gouvernement français par l’ambassadeur de Belgique à Paris. Paul Bargeton signale alors à Paul-Henri Spaak, sur instructions de Paris, l’urgence d’une démarche du roi auprès du Pape ainsi que du roi d’Italie.
Le , le Gouvernement belge et le corps diplomatique se replient sur Ostende.
Le , Paul Bargeton décide, en accord avec Paris et en harmonie avec l’ambassadeur britannique, de rester à Bruges avec le chef du Gouvernement belge, tandis que les ministres belges partent pour le Havre.
Il suit le Gouvernement belge à Ypres, où il accueille le le général Maxime Weygand, remplaçant du général Maurice Gamelin et nouveau commandant des armées françaises, qui vient rencontrer le roi belge Léopold III ainsi que le chef des armées françaises en Belgique, le général Gaston Billotte.
Puis il se rend à Dunkerque (), Douvres, Londres () et Poitiers ().
Vers la mi-juin, le Gouvernement belge gagne Bordeaux depuis Paris. Cependant, le Premier ministre belge Hubert Pierlot apprend que le gouvernement français lui assigne comme lieu "d'installation provisoire", du fait de l'encombrement de Bordeaux, la commune de Sauveterre-de-Guyenne, où deux ministres étaient déjà présents. Paul Bargeton les avait précédés et il exprima alors dans son journal l'avis sans doute général : "Le , 16 heures, arrivée à Sauveterre. Comment a-t-on pu désigner un pareil trou comme siège de gouvernement ?"
Le , se tient un Conseil de Cabinet de ministres belges, qui marque son accord concernant la publication de la proclamation suivante : "Belges, Exécutant la mission qui nous avait été confiée par la nation unanime, nous sommes venus en France pour continuer la guerre aux côtés de nos Alliés. Le sort des armes nous a été défavorable. L'armée française, après s'être magnifiquement battue, a renoncé à la lutte. Un armistice a été conclu entre la France et l'Allemagne. Notre tâche, dès lors, est avant tout d'assurer le retour au pays des officiers, soldats, fonctionnaires et réfugiés belges et de faire en sorte que l'union de tous les Belges, dans le malheur qui les frappe, se fasse plus étroite que jamais. À cet effet, nous avons entrepris d'entrer en rapport avec le pouvoir occupant et avec les autorités qui sont demeurées en Belgique. À tous nos compatriotes, nous demandons quelques jours de patience. Ayons le souci constant de nous montrer calmes et dignes. Que chacun pense au pays et à son avenir. Vive la Belgique !"
Le , se tient un nouveau Conseil de Cabinet de ministres belges, au cours duquel Hubert Pierlot signale que les troupes allemandes vont entrer dans le courant de la journée à Sauveterre et qu'un détachement se tient déjà à l'une des portes de la ville, déclare estimer qu'il y a lieu d'organiser immédiatement le départ d'une partie des fonctionnaires à Bruxelles et exprime enfin l'avis que le gouvernement doit éviter d'entrer en contact avec les autorités allemandes et qu'il y a donc lieu de quitter immédiatement la région.
Le , Paul Bargeton se rend à Royat, tandis que le Gouvernement belge part en reconnaissance à Vichy, où il demeure jusqu'au .
Il est mis en disponibilité.
En janvier, il quitte la zone non occupée et se retire à Mézy-sur-Seine dont il sera maire.
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