mathématicien et scientifique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Émile Appell (1855, Strasbourg - 1930, Paris) est un mathématicien français et un scientifique engagé.
Président Bureau des longitudes | |
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janvier - | |
Robert Bourgeois (d) | |
Président Société astronomique de France | |
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Président Académie des sciences | |
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Président Association des anciens élèves, élèves et amis de l'École normale supérieure (d) | |
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Président de la Société mathématique de France | |
Président Secours national |
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Charles Appell (d) |
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Académie des sciences de Turin () Académie des sciences de Russie Association des anciens élèves, élèves et amis de l'École normale supérieure (d) Académie des sciences Académie des Lyncéens Académie des sciences de Saint-Pétersbourg Académie des sciences de l'URSS (en) Société astronomique de France |
Distinctions |
Professeur puis doyen de la faculté des sciences de Paris, recteur de l'académie de Paris, président du conseil de l'université de Paris, il est membre de l'Académie des sciences.
Ses travaux mathématiques s'étendent à la géométrie projective, aux fonctions algébriques, aux équations différentielles, à l'analyse complexe.
Paul Appell est par ailleurs un scientifique engagé pour la justice, la promotion de la recherche et la solidarité nationale et internationale.
Il s'engage pour Dreyfus en signant et promouvant le Manifeste des intellectuels de 1898, puis en intervenant à la révision du procès en 1906 ; pour la recherche en créant le fonds d'aide à la recherche scientifique, précurseur du CNRS, et en présidant la conférence française pour la propriété scientifique ; pour la solidarité en créant le Secours national ; pour l'internationalisation des facultés en créant la Cité internationale universitaire de Paris et en enseignant à Rome et à l'université Harvard ; pour la Société des Nations en présidant l'association française pour la Société des Nations.
Fils de teinturier, Paul Appell[1] commence ses études au lycée de Strasbourg en même temps que Marie-Georges Picquart[2], futur protagoniste de l'Affaire Dreyfus et avec lequel il restera lié. Il poursuit ses études supérieures d'abord en classe de mathématiques spéciales au lycée de Nancy avec Henri Poincaré de 1872 à 1873, puis l'École normale supérieure et à la faculté des sciences de Paris de 1873 à 1877. En 1873-74 il suit les cours de Joseph-Alfred Serret (calcul différentiel et intégral) et de Henri Sainte-Claire Deville (chimie), les conférences de Jean-Claude Bouquet (calcul différentiel et intégral) et de Louis Joseph Troost (chimie) et passe les examens correspondant pour les licences ès sciences mathématiques et physiques. En 1874-75, il suit les cours de Paul Desains et Jules Jamin (physique), Gaston Darboux (mécanique rationnelle), Urbain Le Verrier (astronomie), avec les conférences de Pierre-Auguste Bertin (de) (physique) et Charles Briot (mathématiques). Il obtient alors les licences ès sciences mathématiques et ès sciences physiques. En 1875-76 il suit les conférences de préparation au concours d'agrégation de mathématiques de Jean-Claude Bouquet, Charles Briot et Gaston Darboux et est lauréat du concours en . Il soutient également au même moment une thèse pour le doctorat ès sciences mathématiques devant la faculté des sciences de Paris, « Sur la propriété des cubiques gauches et le mouvement hélicoïdal d'un corps solide », rédigée pendant sa convalescence d'une fièvre typhoïde. Il bénéficie alors d'une année supplémentaire à l’École normale supérieure, et suit les cours de Charles Briot (calcul des probabilités et physique mathématique) et de Charles Hermite (Analyse supérieure et algèbre supérieure) à la Faculté des sciences, et ceux de Joseph Bertrand et Maurice Lévy (physique mathématique) au Collège de France.
L'année suivante (1877-1878) il devient répétiteur de l'École pratique des hautes études avec des appointements annuels de 1 800 francs. Il est chargé à la faculté des sciences des conférences d'analyse pour la licence auprès de Jean-Claude Bouquet, tandis qu'Émile Picard, également répétiteur, est chargé des conférences de mécanique. Ces conférences avaient lieu à raison de deux séances par semaine et comprenaient des interrogations sur le cours, la correction de devoirs et la résolution d'exercices au tableau par les étudiants. À la rentrée 1878 sont créés les postes de maîtres de conférences dans les facultés des sciences et des lettres, Paul Appell obtient un poste en conservant les mêmes conférences qu'il faisait l'année précédente comme répétiteur de l'École pratique. Il est aussi envoyé par le ministère comme chargé de cours de mécanique rationnelle à la faculté des sciences de Dijon. À la rentrée 1881, après son mariage, il est suppléant de Charles Briot pour les conférences de mécanique et d'astronomie à l'École normale supérieure, puis lui succède. De 1881 à 1883 il est également chargé de conférences préparatoires à l'agrégation à la faculté des sciences, puis chargé du cours de mécanique rationnelle en remplacement de Tisserand. En 1884 il est chargé de suppléer Jules Tannery dans les deux conférences de mathématiques de seconde année à l’École normale supérieure d'enseignement secondaire pour les jeunes filles. Il devient le professeur titulaire de la chaire de mécanique rationnelle de la faculté, puis le titulaire de la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste. Il est de plus doyen de la faculté de 1903 à 1920 puis recteur de l'Académie de Paris et président du conseil de l'université de Paris, du au . À partir de 1895 il est également professeur à l'École centrale des arts et manufactures.
Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1892. Il fut également professeur extraordinaire à l'université de Rome, professeur à l'université Harvard, où il enseigne à Marston Morse, avec qui il partage la même passion et se lie amitié.
De 1919 à 1921, il est président de la Société astronomique de France[3].
Il travaille tout d'abord en géométrie projective dans la lignée de Chasles, puis sur les fonctions algébriques, les équations différentielles et l'analyse complexe.
Il épouse Amélie Bertrand, fille d'Alexandre Bertrand (archéologue), cousine d'Émile Picard, nièce de Joseph Bertrand et de Charles Hermite. Ils ont quatre enfants :
Paul Appell est dreyfusard et compte parmi les premiers signataires du Manifeste des intellectuels publié par L'Aurore le , dès le lendemain de la publication de J'accuse…! ; son engagement précoce entraîne celui d'une partie de la communauté scientifique ; il intervient comme expert à la révision du procès en 1906[5].
Sur une idée d'Albert Kahn, il crée en 1914 le Secours national, dont la vocation est de « venir en aide aux femmes, aux enfants, aux vieillards, sans distinction d'opinions et de croyances religieuses », et en devient le premier président. Il fonde en 1920 la Cité internationale universitaire de Paris, inaugurée en 1925.
Paul Appell est par ailleurs président de la Société mathématique de France en 1885 et 1923.
En 1908 il préside à Clermont-Ferrand le Congrès pour l'avancement scientifique[6].
Il crée également le fonds d'aide à la recherche scientifique qui ouvre la voie au CNRS, et préside en 1921 la conférence française pour la propriété scientifique.
Il est président de l'association française pour la Société des Nations. Paul Appell est grand-croix de la Légion d'honneur[7]. Il est également médaillé de l'ordre de l'Aigle blanc (Serbie)[8].
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