Loading AI tools
page de liste de Wikipédia De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le patrimoine syrien durant la guerre civile syrienne et depuis l'année 2011, a fait l'objet par ses protagonistes, d'importantes et étendues destructions par tirs et bombardements, et aussi par occupations illégales et pillages des sites.
Date |
– en cours (13 ans, 9 mois et 19 jours) |
---|---|
Lieu | Syrie |
Issue | En cours |
Batailles
La plupart des centres anciens des villes importantes ont été atteints par des projectiles de tous calibres. Presque tous les sites syriens classés au patrimoine mondial à l'UNESCO ont été endommagés ou détruits.
Et pour compléter ce désastre, le pillage des sites archéologiques est devenu une source de revenus pour les combattants et certains habitants soudoyés par de riches trafiquants internationaux d'œuvres d'art[1].
À partir du , le conflit syrien très fortement médiatisé en Occident, a commencé dans le Machrek (Proche-Orient) par six longs mois de manifestations dans les grandes villes syriennes. Les auteurs de ces insurrections semblant inspirés par les soulèvements du printemps arabe du Maghreb (Afrique du nord), étaient soutenus par plusieurs pays occidentaux et encouragés par certains acteurs anonymes du web.
Dès le milieu de l'année 2011, en Syrie, pays de 22,5 millions d'habitants (en 2011), de sanglantes batailles sont déclenchées contre les forces du régime loyaliste syrien par une rébellion multipartite soutenue financièrement et médiatiquement par certains pays étrangers.
À l'été 2011, des premiers combats sporadiques ont débuté. Mais les véritables combats militaires n'ont réellement commencé qu'à partir de l'automne 2011.
Et en fin de l'année, cette phase d'insurrections armées a laissé la place à une guerre complexe à triple orientation :
En fin d'année 2011, des foyers centraux de guérillas ont été implantés dans la plupart des 14 provinces de la Syrie ; Damas, la capitale en étant leur point central et directeur.
n° | Nom | ||
---|---|---|---|
1 | Alep | ||
2 | Al-Hasaka | ||
3 | As-Suwayda | ||
4 | Damas | ||
5 | Darʿā (Deraa) | ||
6 | Deir ez-Zor | ||
7 | Hama | ||
8 | Homs | ||
9 | Idlib | ||
10 | Lattaquié | ||
11 | Quneitra | ||
12 | Rakka | ||
13 | Rif Dimashq | ||
14 | Tartous |
Dès l'été 2012, le conflit armé s'est transformé en une véritable guerre d'usure sur la moitié du pays. La moitié restante de la Syrie étant désertique, est laissée - en dehors de quelques points de contrôle - non défendue par les camps en présence.
À cette époque, dans cette Syrie divisée, et hors désert (50 % environ) : le camp loyal au président Bachar el-Assad y contrôle environ 25 % du territoire national : Provinces de : Damas {4}, Tartous {14} et de Lattaquié {10} (le « pays alaouit e», la confession du président syrien), alors que dans le camp rebelle : les sunnites, islamistes et djihadistes étrangers se partagent environ 20 % du territoire (Provinces de : Idlib {9}, Alep {1} et Raqqa {12}) et celui des Kurdes seulement 5 % du territoire syrien, et situé au nord-est de la Syrie (Partie nord de la province de Al-Hasaka-Hassaké {2})[2].
Les provinces du nord (Idlib, Alep et Raqqa), celles du Sud (Quneitra {11}, Deraa {5}, et As-Suwayda {3}) et la province de l'est (Deir ez-Zor {6}) sont devenues stratégiques pour la rébellion qui désire atteindre Damas pour y prendre le pouvoir. Car ces provinces sont les points de passages des aides et soutiens militaires à partir des pays frontaliers de la Syrie : Turquie (au nord), Irak (à l'est), Jordanie (au sud), Israël et Liban (au sud-ouest).
Les provinces du centre (Hama {7}, Homs {8}, et Rif Dimashq {13}) points de jonction entre ces sept provinces frontalières stratégiques font ainsi l'objet d'âpres combats des deux camps qui désirent en prendre la possession pour isoler les armées de l'ennemi.
Dès le , alors que l'UNESCO était en passe de classer en péril, les sites syriens inscrits à notre patrimoine de l'humanité, l'ONU décomptait déjà 93 000 morts depuis le début du conflit[3].
À l'été 2013, malgré une grande offensive générale rebelle intitulée « bataille de l'Armageddon » (lancée en début de février 2013) dirigée vers la capitale Damas, les choses n'ont pas évolué comme souhaité par les Occidentaux et les nombres de victimes et de dégâts sur le patrimoine syrien ont encore augmenté de manière exponentielle.
Dès le , la coalition internationale se dévoile et commence sans autorisation onusienne ou syrienne des opérations militaires sur le sol syrien.
Le , à la demande officielle d'« aide militaire » du président Bachar el-Assad et de l’État syrien, débute l'intervention militaire de la Russie pour protéger sa base portuaire syrienne, détruire les nombreux foyers terroristes et annihiler les multiples conflits armés déclenchés et alimentés sur le sol syrien. Peu à peu et mois après mois, la moitié ouest du pays qui est très peuplée, est pacifiée.
Malgré les fortes aides financières et importants soutiens militaires plus ou moins officieux (armements, observations satellite, encadrements militaires, , etc.) des pays du golfe persique et des occidentaux (qui aujourd'hui, ne s'en cachent même plus[4],[5]), les forces rebelles ont perdu du terrain sur les provinces de Darā, Idlib, Lattaquié, Quneitra, Hama et Homs. Certaines de ces provinces (Hama, Alep et Lattaquié) sont même définitivement perdues par la rébellion et ses associés. L'Est peu peuplé de la Syrie reste occupé illégalement et ses ressources exploitées sans autorisation par une coalition sous direction des États-Unis.
En début de l'année en cours, dans cette très longue (13 ans, 9 mois et 19 jours) et dévastatrice guerre multipolaire les combats continuent encore dans les parties nord ouest du pays (Afrine), à l'est sur le fleuve Euphrate et aussi au Sud (Région Goutha et frontière jordano-israélienne). Les combats n’en finissent pas de détruire l'ensemble des êtres et des biens de la Syrie.
En janvier et février 2018, dans le nord-ouest de la Syrie, l'armée turque et ses mercenaires attaquent l'enclave kurde syrienne d'Afrine. Leurs projectiles endommagent le temple néo-hittite d'Ain Dara âgé de 3 000 années. Les avions du régime turc bombardent Brad, un site archéologique situé à 15 km au sud de la ville d'Afrin qui comprend notamment plusieurs églises et monastères byzantins et des tombes de la période romaine. L'ensemble de ces sites étaient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011[6].
Au sud, en mars, après un conflit armé de sept années contre l'armée syrienne et ses alliés russes, irakiens, iraniens et palestiniens, les groupes rebelles syriens Jaish al Islam et Faylaq Ar Rahman capitulent au sud de la capitale Damas (sa banlieue de Goutha). Puis ces milices et leurs chefs sont évacués avec leurs familles hors des territoires de la Ghouta orientale. Depuis 2012, les forces Armées loyalistes syriennes et leurs milices associés assiégent le district Jobar et ses immenses réseaux souterrains construits pour relier les localités rebelles de Douma, Ain Terma, Hazah, Zamalka, Irbin et autres (Goutha orientale). La région de la Ghouta, bastion de la contestation de 2011 contre le régime de Bachar el Assad, a subi de lourdes destructions et pertes civiles dues aux bombardements de l'Armée Syrienne et de l'aviation russe, incriminées et accusées de crimes de guerre pour avoir entre autres visé des hôpitaux et des écoles[7].
Au nord de la Syrie, les bombardements turcs du 17 mars ont détruit de nombreux bâtiments anciens et secteurs archéologiques dont l'église et mausolée Julianus, l'une des plus anciennes églises chrétiennes dans le monde (construite à la fin du quatrième siècle), ainsi que le tombeau de saint Maron, le saint patron chrétien maronite. Une mission archéologique française avait découvert le tombeau de saint Maron en 2002 dans le village de Brad qui était devenu un site renommé attirant les touristes du monde entier et aussi la communauté maronite qui y avait rétabli un certain nombre d'activités culturelles et rituels religieux. Les sites atteints comprennent également de nombreuses églises et monastères byzantins, temples, bains et maisons antiques, ainsi que des tombes datant de la période romaine (IIe et IIIe siècles). Ces agressions patrimoniales surviennent à la suite de la destruction de plusieurs sites archéologiques dans la région d'Afrin, y compris le temple d'Ain Dara et l'emplacement du prophète Hori (Qurosh), et Tal Jendyres[8].
Les experts ont exprimé des préoccupations au sujet d'une quarantaine de villages chrétiens de la région d'Afrin, que l'Unesco qualifie d'anciens villages du nord de la Syrie» et qui ont été inclus dans ses sites du patrimoine mondial. En plus des destructions de biens et patrimoines liées aux combats, les organisations de défense de l’héritage culturel syrien dénoncent aussi d'incessants pillages de sites archéologiques et des vols de musées (tels ceux commis dans la province de Hama).
La Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie appelle une fois de plus les organisations internationales concernées, qui ont inscrit ces sites sur leurs listes, à s'acquitter de leur devoir moral et humanitaire de condamner la poursuite des agressions sur les sites du patrimoine archéologique syrien[9].
Le , les 7 sites exceptionnels et classés du Patrimoine mondial en Syrie sont inscrits d'urgence sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
L'Unesco informe que : « L’inscription sur la Liste en péril vise à mobiliser tous les soutiens possibles afin d’assurer la sauvegarde de ces sites reconnus par la communauté internationale comme présentant une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité tout entière. »[10]
Ces sites patrimoniaux de haute valeur culturelle, et bien d'autres sites syriens non encore classés, sont en danger. Ils ont été soit endommagés ou détruits et/ou pillés. Presque tous les sites historiques syriens sont actuellement sans surveillance et donc en très grand danger. Mais il faut saluer le courage des nombreux lanceurs d'alertes locaux qui se rendent sur place et signalent ensuite les dégradations et vols. Leurs photographies et vidéos seront les bienvenus sur cette page qui se veut, une tentative d'état des lieux du patrimoine culturel de la Syrie; et ceci en vue de sauvetages et restaurations futures (si cela s'avère encore possible).
Avant la guerre civile, le patrimoine de la province de Hama a déjà été mis en danger de 1976 à 1982. Sur cette période se déroule épisodiquement une insurrection armée islamique Sunnite (surtout des Frères musulmans). Finalement brutalement réprimée par le régime (à majorité Chiite Alaouite), elle prend fin avec le massacre de Hama perpétré par l'armée syrienne en 1982.
La province d'Idlib est une région importante sur le plan historique et compte un certain nombre de grandes cités antiques.
Le 10 juin 1967, le dernier jour de la guerre des Six Jours, l'armée israélienne prit le contrôle (voir : Relations entre Israël et la Syrie et Chronologie) de la quasi-totalité du gouvernorat de Quneitra (qui intégrait le plateau du Golan). Depuis cette période, les villes et villages syriens du Golan sont soit détruits, soit dépeuplés (en:Syrian towns and villages depopulated in the Arab–Israeli conflict). De plus, une grande partie de ses sites archéologique syriens ont disparu. Et de nos jours, le plateau du Golan est toujours une zone militaire aménagée par Tsahal et une région de colonies israéliennes (district Golan).
Rif Dimachq, que l'on peut traduire par Damas-campagne, et qui correspond à la partie non-urbaine de la capitale Damas. Cette vaste région rurale s'étend des frontières du Liban jusqu'à celle de la Jordanie.
À l'image de ce qui s'est passé dès l'année 2003 pendant la guerre d'Irak, ou aussi en Égypte en 2012, l'ensemble de la communauté internationale assiste impuissante à la destruction quasi systématique d’un patrimoine architectural inégalé dans la région du Machrek ou Proche-Orient. Les protestations contre ce massacre du patrimoine syrien affluent de toutes parts. Mais les pilleurs et combattants n'en ont cure. Ils restent sourds à toutes protestations internationales :
En juin 2013, et après toutes ces alertes, l'UNESCO a fini par placer les sept sites classés du patrimoine mondial de la Syrie sur la liste des sites en péril[25]. Mais cet organisme reste totalement impuissant face à tous les autres sites syriens en danger…
Selon un rapport publié le 21 octobre 2015 par Near Eastern Archaeology et rédigé par Jesse Casana, professeur et spécialiste d'archéologie du Moyen-Orient de l'université de Dartmouth, 26 % des sites occupés par les rebelles et les Kurdes ont été pillés ainsi que 21,4 % des sites tenus par l'État islamique et 16,5 % des sites tenus par le régime syrien. Cependant 42,7 % des dégradations opérées par l'EI sont qualifiées de « lourdes », ainsi que 22,9 % dans les zones tenues par le régime, 14,3 % du côté des rebelles et 9,4 % chez les Kurdes. Le rapport se base sur l'analyse de données satellites de 1 300 des 8 000 sites archéologiques que compte la Syrie[26].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.