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L'attentat de Rachidine est un attentat-suicide au véhicule piégé qui a lieu le près d'Alep, lors de la guerre civile syrienne. Il fait au moins 150 morts, dont 72 enfants, et des dizaines de blessés.
Attentat de Rachidine | ||
Localisation | Rachidine, près d'Alep (Syrie) | |
---|---|---|
Cible | Civils chiites, miliciens des Forces de défense nationale, rebelles d'Ahrar al-Cham et travailleurs humanitaires | |
Coordonnées | 36° 10′ 07″ nord, 37° 04′ 10″ est | |
Date | ||
Type | Attentat-suicide au véhicule piégé | |
Morts | 150 au moins[1],[2] | |
Blessés | 55 au moins[3] | |
Auteurs | 1 kamikaze[2] | |
Organisations | Inconnue | |
Géolocalisation sur la carte : Syrie
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Le , un accord initié par l'Iran et le Qatar est conclu par le régime et les rebelles pour échanger et évacuer des localités assiégées : les rebelles doivent rendre Zabadani et Madaya, tandis que les loyalistes acceptent de se retirer de Foua et Kafraya en contrepartie[4],[5],[6]. Situées dans l'Ouest du gouvernorat de Rif Dimachq, Zabadani et Madaya sont occupées principalement par Ahrar al-Cham et sont encerclées par le régime et le Hezbollah depuis 2012[7],[8]. En janvier 2016, Madaya a été touchée par une famine qui a provoqué la mort d'au moins plusieurs dizaines de personnes[9],[10]. Situés dans le gouvernorat d'Idleb, Foua et Kafraya sont deux villages voisins à majorité chiite duodécimain, défendus par des miliciens des Forces de défense nationale et du Hezbollah, et assiégés depuis 2015 par le Hayat Tahrir al-Cham, Ahrar al-Cham et d'autres groupes rebelles[10].
L'accord prévoit l'évacuation des combattants et des civils des localités assiégées, ce qui concerne environ 30 000 personnes. Ces évacuations sont retardées à cause de l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, mais elles débutent le 14 avril[11],[12],[13].
Le 14 avril, environ 5 000 personnes — 1 300 combattants et 3 700 civils — quittent Foua et Kafraya chargées dans des bus[2],[14]. Elles doivent se rendre à Alep, puis de là gagner Damas ou le gouvernorat de Lattaquié[2]. Cependant en raison d'un désaccord sur le nombre des combattants évacués, les bus se retrouvent bloqués à Rachidine, une localité tenue par les rebelles près d'Alep[2],[14]. Non loin de là, le convoi parti de Zabadani et Madaya est également arrêté dans le quartier de Ramoussa, tenu par les loyalistes[2]. Le 15 avril, dans l'après-midi, un kamikaze conduisant une camionnette transportant de l'aide alimentaire se fait alors exploser près des 75 bus stationnés à Rachidine[2]. Selon des témoins, avant d'exploser le véhicule distribuait des sachets de chips aux enfants[15]. L'explosion provoque un mouvement de panique[16]. Les victimes sont prises en charge aussi bien par le Croissant-Rouge que par les Casques blancs de la Défense civile syrienne[17]. Certains blessés sont conduits à Alep, d'autres sont soignés dans les zones tenues par les rebelles[18],[6].
Quelques heures après l'attentat, à la nuit tombée, les évacuations reprennent : les rescapés de Foua et Kafraya entrent dans Alep et les déplacés de Zabadani et Madaya se rendent dans le gouvernorat d'Idleb[19],[6].
L'attaque n'est pas revendiquée[20],[3]. La télévision d'État du régime syrien accuse des « groupes terroristes », mais sans plus de précision[21]. Par la suite, le président syrien Bachar el-Assad accuse le Front al-Nosra dans une interview à l'agence de presse russe RIA Novosti[1]. Le groupe rebelle Ahrar al-Cham affirme déplorer des morts parmi ses combattants et condamne l'attentat[21],[3],[6].
Le jour même de l'attentat, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) déclare que le bilan est d'au moins 43 morts, dont 38 civils, quatre rebelles et une personne non-identifiée[2],[21]. Les Casques blancs affirment quant à eux qu'au moins 100 personnes ont été tuées et 55 blessées[2],[3]. Le lendemain, l'OSDH hausse son bilan à au moins 126 morts, dont 109 évacués de Foua et Kafraya — parmi lesquels figurent 68 enfants — les autres victimes étant des rebelles postés en faction à proximité des bus et des travailleurs humanitaires[20],[22],[19]. Fin avril, l'OSDH hausse une nouvelle fois son bilan à au moins 150 morts, dont 72 enfants[1],[15].
L'Associated Press indique que 20 rebelles et des dizaines de civils ont été tués selon les déclarations anonymes d'un chef rebelle, tandis que Yasser Abdellatif, un membre d'Ahrar al-Cham, affirme qu'au moins 30 combattants de l'opposition sont morts dans l'attentat[17].
Le 27 avril, les funérailles de 52 victimes authentifiées sont organisées par le régime à la mosquée de Sayyida Zeinab, près de Damas[15]. Les corps sont enterrés dans le cimetière, près du mausolée[15].
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