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décomposition de cet entier en une somme d'entiers strictement positifs De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En mathématiques, une partition d'un entier (parfois aussi appelée partage d'un entier[1],[2]) est une décomposition de cet entier en une somme d'entiers strictement positifs (appelés parties ou sommants), à l'ordre près des termes (à la différence du problème de composition tenant compte de l'ordre des termes). Une telle partition est en général représentée par la suite des termes de la somme, rangés par ordre décroissant. Elle est visualisée à l'aide de son diagramme de Ferrers[3], qui met en évidence la notion de partition duale ou conjuguée.
Pour un entier naturel fixé, l'ensemble de ses partitions est fini et muni d'un ordre lexicographique.
La suite du nombre de partitions des entiers naturels successifs est déterminée par un algorithme récursif. Hardy et Ramanujan en ont donné un développement asymptotique en 1918, puis Hans Rademacher en a donné une formule exacte en 1937. Elle est répertoriée comme suite A000041 de l'OEIS.
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Diagramme de Ferrers de la partition (4, 4, 3, 1, 1) du nombre 13. |
Un diagramme de Ferrers[4] est constitué d'un ensemble de points disposés aux sommets d'un quadrillage sur lequel sont spécifiées une première ligne et une première colonne orientées. La seule condition exigée est que tout point du quadrillage précédant un point du diagramme, sur une même ligne ou une même colonne, doit aussi appartenir au diagramme.
Une partition d'un entier peut alors être conçue comme un diagramme de Ferrers avec points, chaque ligne du diagramme représentant une partie par son cardinal. En particulier, le diagramme de Ferrers vide représente l'unique partition de l'entier 0.
Ces diagrammes sont généralisés en combinatoire par les tableaux de Young.
Il existe plusieurs manières équivalentes de définir formellement une partition d'un entier naturel.
L'ensemble des partitions de est muni d'un ordre lexicographique, c'est-à-dire que si deux partitions sont représentées par des suites décroissantes qui coïncident jusqu'au rang exclu, alors celle qui a un plus grand terme au rang est supérieure à l'autre, quels que soient leur nombre de termes et leurs valeurs ensuite.
La partition composée du seul terme est donc supérieure à toutes les autres partitions de , tandis que la plus petite est celle qui est composée de termes qui valent tous 1.
Cet ordre est total, c'est-à-dire que toutes les partitions d'un même entier peuvent être comparées entre elles.
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Diagramme de Ferrers de la partition (5 ; 3 ; 3 ; 2) duale de la partition (4 ; 4 ; 3 ; 1 ; 1). |
Le fait de lire en colonnes un diagramme de Ferrers tracé en lignes, ou réciproquement, permet de définir la partition conjuguée[6] (ou duale[réf. souhaitée]). Géométriquement, cela revient à effectuer une symétrie par rapport à la diagonale. En particulier, cela implique que cette dualité est involutive : toute partition est duale de sa partition duale.
Formellement, si une partition est représentée par une suite finie , la partition duale est définie par la suite où est le nombre de termes de supérieurs ou égaux à . Si la suite est décroissante au sens large, le nombre d'éléments de égaux à est (ou si est le dernier terme de la suite ).
La dualité permet de mettre en évidence une bijection entre l'ensemble des partitions en exactement parties et l'ensemble des partitions dont la première partie (la plus grande) est . Cette propriété est à la base d'une formule récursive permettant de dénombrer les partitions d'un entier (voir infra).
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Diagrammes de Ferrers de quelques partitions autoduales. |
Une partition qui est égale à sa partition duale est dite autoduale ou autoconjuguée. Un exemple simple de partition autoduale est donné par un diagramme en 'L', définis pour tout entier impair de la forme , avec une première partie valant et toutes les autres valant 1. D'autres exemples sont donnés pour les carrés et les nombres triangulaires.
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Correspondance entre partition autoduale et partition à parties impaires distinctes. |
La représentation par les diagrammes de Ferrers permet de prouver que l'ensemble des partitions autoduales est en bijection avec l'ensemble des partitions à parties impaires distinctes. En effet, le diagramme de chaque partition autoduale peut être décomposé en une suite de diagrammes en 'L' de taille strictement décroissante mais toujours impaire. Réciproquement, les parties impaires d'une partition (à parties distinctes) peuvent être associées à des diagrammes en 'L', dont la juxtaposition dans l'ordre décroissant forme le diagramme de Ferrers d'une partition autoduale.
Les diagrammes de Ferrers permettent de visualiser certaines relations entre les ensembles de partitions d'entiers. Notamment, l'adjonction d'une partie valant 1 induit une injection de l'ensemble des partitions d'un entier dans l'ensemble des partitions de l'entier suivant. Un autre exemple est donné par l'incrémentation de toutes les parties, qui induit une injection de l'ensemble des partitions d'un entier en parties, dans l'ensemble des partitions de en parties.
Pour chaque partition de , définie par la suite de ses termes dans l'ordre décroissant, la série associée (qui la caractérise) est strictement croissante, à valeurs entières strictement positives et de dernier terme . Chaque partition peut donc être représentée par l'ensemble des valeurs de cette série. L'ensemble des partitions de s'injecte donc dans l'ensemble des parties de l'intervalle d'entiers {1, ..., n}, de cardinal .
En pratique, la valeur étant toujours atteinte par la série, il est possible de ne considérer que l'ensemble des valeurs de la série qui soient strictement inférieures à , ce qui divise par deux la majoration du cardinal de l'ensemble des partitions.
La liste de toutes les partitions de dans l'ordre décroissant est donnée par un algorithme itératif. Si une partition est représentée par une suite finie décroissante dont au moins un terme est strictement supérieur à 1, la partition suivante est construite comme suit :
Le nombre de partitions de l'entier est classiquement noté . Il est nul si , mais , puisque 0 possède exactement une partition : la somme vide. Pour de petites valeurs de , peut être obtenu en décomptant les partitions produites par l'algorithme ci-dessus, mais il peut aussi être calculé à l'aide de méthodes plus calculatoires.
En notant, pour n et k entiers strictement positifs, p(n,k) le nombre de partitions de n en k parties, la fonction p est récursive et vérifie
La relation provient d'une disjonction de cas parmi ces partitions :
À condition de faire de la mémoïsation, ce procédé permet de calculer le nombre de partitions d'un entier avec une complexité algorithmique quadratique en fonction de n, en additionnant toutes les valeurs de p(n, k) lorsque k varie entre 1 et n.
p(n,k) | k | Total | |||||||
n | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | |
1 | 1 | 1 | |||||||
2 | 1 | 1 | 2 | ||||||
3 | 1 | 1 | 1 | 3 | |||||
4 | 1 | 2 | 1 | 1 | 5 | ||||
5 | 1 | 2 | 2 | 1 | 1 | 7 | |||
6 | 1 | 3 | 3 | 2 | 1 | 1 | 11 | ||
7 | 1 | 3 | 4 | 3 | 2 | 1 | 1 | 15 | |
8 | 1 | 4 | 5 | 5 | 3 | 2 | 1 | 1 | 22 |
Une méthode de calcul plus efficace du nombre de partitions d'un entier se déduit du théorème des nombres pentagonaux d'Euler. Celui-ci donne une relation de récurrence qui s'écrit :
Les nombres sont les nombres pentagonaux généralisés.
Les techniques des diagrammes de Ferrers permettent aussi de prouver des résultats comme les suivants :
Ramanujan a démontré trois congruences, dont la première est que p(5n + 4) est divisible par 5. Plus précisément[9] : , où est le q-symbole de Pochhammer : .
Euler a remarqué que la série formelle génératrice de p,
est égale au produit infini suivant[10] de séries (formelles) géométriques :
En effet, dans ce produit, le coefficient du terme de degré est le nombre de suites d'entiers naturels telles que . Ces suites correspondent aux partitions de définies en termes de mesure (voir supra).
La croissance de la suite p(n) est très rapide :
Introduisant la méthode du cercle et utilisant la modularité de la fonction êta de Dedekind[12], Hardy et Ramanujan ont présenté en 1918[13] l'équivalent suivant[14] de p(n) :
Cette formule donne par exemple une erreur de 1,4 % pour n = 1 000.
Plus précisément, ils donnèrent le développement asymptotique suivant :
avec
où la notation (m, k) = 1 signifie que m ne doit prendre que les valeurs premières avec k, et où la fonction s(m, k) est une somme de Dedekind. La correction énigmatique –1/24, découverte par Ramanujan, fait que p(200) est la partie entière de cette expression en ne prenant que les cinq premiers termes du développement[13].
En affinant la méthode employée par Hardy et Ramanujan, Hans Rademacher obtint en 1937 la série convergente suivante[15] :
avec la même valeur de que ci-dessus. La démonstration de cette formule fait intervenir les suites de Farey, les cercles de Ford, et l'analyse complexe.
On peut obtenir une première relation de récurrence avec la fonction somme des diviseurs σ[16] :
En notant le nombre de partitions de en entiers distincts (égal au nombre de partitions de en entiers impairs)[17] :
Le nombre de partitions d'un entier en entiers supérieurs ou égaux à (qui vaut donc si et qui est nul si ) vérifie[18] :
ainsi que la relation de récurrence
Étant donné un entier n > 1, le produit m1 × … × mk d'une partition n = m1 + … + mk est maximum[19],[20] si tous les mi sont égaux à 3, sauf zéro, un ou deux d'entre eux (selon la classe de n modulo 3) qui valent 2. En effet[21] :
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