Parc national de Missolonghi-Etolikó
parc national en Grèce De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le parc national des lagunes de Missolonghi-Etolikó, des cours inférieurs et estuaires de l'Achelóos et de l'Évinos et des îles Echinádes (en grec moderne : Εθνικό Πάρκο λιμνοθαλασσών Μεσολογγίου-Αιτωλικού, κάτω ρου και εκβολών ποταμών Αχελώου και Ευήνου και νήσων Εχινάδων) est un parc national de Grèce situé à l'extrémité nord-ouest du golfe de Patras. Créé en 2006, il englobe le plus grand complexe lagunaire du pays.
Pays | |
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Périphérie | |
Coordonnées | |
Ville proche | |
Superficie |
360,73 km2 |
Type | |
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Catégorie UICN |
VI |
WDPA | |
Création |
2006 |
Site web |
Sur la côte septentrionale du golfe de Patras, le parc national des lagunes de Missolonghi-Etolikó forme un territoire composite aux caractéristiques naturelles diverses[1],[2] :
Administrativement, le parc national relève de deux périphéries : les îles Ioniennes pour l'archipel des Echinádes et la périphérie de Grèce-Occidentale pour le reste de la zone protégée. Agrínio et Missolonghi, deux des trois plus grandes villes du district régional d'Étolie-Acarnanie, se situent aux portes du parc national. Patras, troisième ville de Grèce sise de l'autre côté du golfe, est distante de 15 km à vol d'oiseau et environ 30 minutes de voiture en passant par le pont Rion-Antirion.
La pêche et l'aquaculture représentent les activités économiques principales au sein du parc national. Dans les années 1960, le développement des fermes piscicoles fut fortement encouragé par l'État grec[3]. En 2010, la production piscicole annuelle dans les lagunes de la région de Missolonghi s'élevait à 200 tonnes de poissons[4], principalement des mulets, des anguilles et des daurades royales[5]. Les mulets servent notamment à la fabrication de la poutargue de Missolonghi, aussi appelée « caviar grec », qui bénéficie d'une appellation d'origine protégée[6]. Comme la plupart des lagunes du pays, celles de Missolonghi appartiennent à l'État grec[7]. Une petite partie est louée à des coopératives locales rassemblant environ 60 pêcheurs, le reste pouvant être exploité par les quelque 600 pêcheurs individuels[8].
La saliculture occupe également une place importante dans l'économie locale. L'activité fut considérablement développée dans les années 1970 avec la création d'environ 1 200 ha de marais salants autour de Missolonghi produisant aujourd'hui plus de 80 % du sel marin en Grèce[3]. Un musée du sel a ouvert ses portes en dans le hameau de Tourlída[9].
L'élevage et l'agriculture, dont la culture de l'olivier, façonnent aussi les paysages de la région. Le tourisme demeure une activité de second ordre[2] malgré la place importante de Missolonghi dans l'histoire moderne de la Grèce et plusieurs sites archéologiques à l'intérieur ou à proximité immédiate du parc national (Calydon, Œniadæ, Paleománina, Pleuron, Strátos).
Le parc est confié à l'Organisme de gestion de la lagune de Missolonghi (Φορέας Διαχείρισης Λιμνοθάλασσας Μεσολογγίου), entité à statut privé créée sur décision ministérielle en 2003 et située à Etolikó[10],[11].
En 1975, les lagunes de Missolonghi ont été inscrites sur la liste des zones humides d'importance internationale relative à la convention de Ramsar de 1971[12]. Plusieurs espaces de la région sont également inclus sur la liste des zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux et sur la liste des zones spéciales de conservation (ZSC) des habitats naturels du réseau Natura 2000[13]. Enfin, le parc figure à l'inventaire des zones importantes pour la conservation des oiseaux de l'ONG Birdlife International[14].
En 1990, la pression anthropique liée notamment à l'irrigation a conduit la Grèce à demander le classement de la zone dans le Registre de Montreux de la convention de Ramsar[15],[16]. Le cours de l'Évinos a connu de grands travaux de dérivation à la fin des années 1990 dans le but de fournir de l'eau potable à l'Attique[17]. En outre, quatre barrages sur l'Achelóos construits entre 1966 et 1989[17] ont sensiblement modifié le régime hydrologique du fleuve au débit le plus élevé de Grèce, en évitant les crues les plus importantes et en limitant la quantité d'eau à l'embouchure[18]. Le grand projet de dérivation de l'Achelóos vers la plaine de Thessalie, en partie réalisé avec la construction du barrage de Mesochóra (en) en 2001 et la réalisation partielle du barrage de Sykiá (en), laisse planer l'incertitude sur le devenir des écosystèmes de la plaine deltaïque de Missolonghi[18]. Au centre de vifs débats depuis les années 1980, ce projet pharaonique qui prévoit la dérivation d’environ 600 000 000 m3 a été relancé en 2020[19] après avoir été gelé à plusieurs reprises.
La région forme, avec les zones humides du parc national de Kotýchi-Strofyliá sur la rive sud du golfe de Patras, un réseau d'écosystèmes majeur sur les routes migratoires de nombreux oiseaux. Selon l'agence de gestion du parc, près de 270 espèces[20] permanentes ou migratoires ont été recensées[21]. Certaines sont inscrites sur la liste rouge de l'UICN en tant qu'espèces menacées, notamment le Fuligule milouin (Aythya ferina), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), l'Aigle criard (Aquila clanga) et l'Aigle impérial (Aquila heliaca)[22]. D'autres sont considérées comme quasi menacées, en particulier le Pélican frisé (Pelecanus crispus), le Fuligule nyroca (Aythya nyroca), le Busard pâle (Circus macrourus), la Barge à queue noire (Limosa limosa), la Barge rousse (Limosa lapponica), le Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea), le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), le Vautour moine (Aegypius monachus), le Courlis cendré (Numenius arquata), le Faucon kobez (Falco vespertinus), le Pipit farlouse (Anthus pratensis), la Bécassine double (Gallinago media) et l'Huîtrier pie (Haematopus ostralegus)[22],[23].
Selon l'inventaire ichtyologique de l'organisme de gestion du parc datant de 2016, 67 espèces de poissons ont été observées, plusieurs d'entre elles étant endémiques ou bénéficiant de mesures de conservation[24] :
19 espèces de reptiles[32] ont été documentées à ce jour dans le parc national. Parmi elles, la Tortue bordée (Testudo marginata) est endémique de la Grèce et de l'Albanie. La Couleuvre à quatre raies (Elaphe quatuorlineata)[33], la Cistude (Emys orbicularis) et la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni) figurent également sur la liste des espèces quasi menacées établie par l'UICN. La Caouanne (Caretta caretta) et la Tortue verte (Chelonia Mydas), deux espèces marines menacées, font par ailleurs l'objet de programmes de conversation particuliers[34].
S'ajoutent à l'inventaire 5 espèces d'amphibiens[35] et plusieurs espèces d'invertébrés, dont le Cuivré des marais (Lycaena dispar)[36]. Certains mammifères menacés, comme le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii)[33], ou quasi menacés, comme la Loutre d'Europe (Lutra lutra), complètent l'inventaire des espèces animales notables du parc national.
La flore du parc comprend une grande diversité d'espèces affectionnant particulièrement les zones humides, les sols saumâtres, les milieux dunaires et espaces côtiers méditerranéens.
Trois espèces endémiques de centaurées poussent au sein du parc. Les gorges de Klisoúra et la colline de Kalichítsa constituent, avec les montagnes Noires dans le parc national de Kotýchi-Strofyliá, les seuls lieux d'observation connus à ce jour de Centaurea niederi, endémique de la Grèce-Occidentale et menacée[37]. Centaurea heldreichii, en danger critique d'extinction selon l'UICN[38], est endémique de la montagne de Varásova et alentours[37], tandis que Centaurea aetolica ne pousse que sur la côte septentrionale du golfe de Patras[39].
Parmi les autres plantes particulièrement notables, on retrouve[40] :
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