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pirate français du XVIIIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Olivier Levasseur dit « la Buse » (ou « la Bouche ») est un pirate du XVIIIe siècle qui écuma l'océan Indien après avoir fait ses premières armes dans les Caraïbes, lors de la guerre de Succession d'Espagne.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Olivier Levasseur |
Surnom |
La Buse |
Activité |
Conflit | |
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Partenaires |
Son histoire et ses origines sont encore mal connues : d'après Charles Bourel de La Roncière[1], le forban serait de la même famille qu'un certain Paul Levasseur, corsaire ayant ses attaches à Calais. Son acte de naissance retrouvé aux archives de Calais par le chercheur Cyrille Lougnon révèle qu'il est né le 4 novembre 1695 à 10 heures du matin à Calais de Marie-Anne Jansen et Olivier Vasseur.
L'histoire et les exploits d'Olivier Levasseur sont de moins en moins flous, car la mise en lumière de documents historiques précieux a permis de révéler ses multiples exploits et ses changements de noms en fonction de l'océan où il se trouvait.
Il fut pendu le à Saint-Paul de l'île Bourbon (actuelle île de La Réunion) pour tous ses crimes de piraterie.
Tout à la fois personnage historique, figure folklorique de La Réunion et héros de fiction, la Buse, ainsi que son supposé trésor, font partie du patrimoine culturel de l'océan Indien.
Les pseudonymes Louis Labous, La Buse, La Bouche et Louis de Boure lui sont aussi attribués[2].
Les origines, l'histoire et les faits d'armes d'Olivier Levasseur ne sont connus que partiellement, malgré différents faits avérés. En tout état de cause, la seule source d'époque que nous possédions sur le pirate nous vient de Charles Johnson (possible pseudonyme de Daniel Defoe) qui l'évoque à plusieurs reprises dans son History of the Most Famous Pirates (Histoire générale des plus fameux pirates) publié à partir de 1720.
En 1716, la Buse et Hornigold aidèrent Samuel Bellamy, dit Black Sam, à entrer dans la piraterie. Il aurait fait partie de la réunion de Providence (aux Bahamas), où les grands capitaines pirates des Antilles prirent, pour la plupart, la décision de fuir les Caraïbes, devenues trop dangereuses depuis que les différentes marines nationales y menaient des campagnes anti-pirates. Il l’aurait ensuite croisé dans le golfe de Guinée, en compagnie des pirates Thomas Cocklyn et Howell Davis, et y aurait fait plusieurs prises. Johnson le fait ensuite réapparaitre à Mayotte, où il aurait fait naufrage avec son navire, l'Indian Queen. C'est là que le capitaine pirate Edward England l'aurait pris à son bord et que, avec le capitaine John Taylor, ils décident de s'associer pour une campagne dans la mer des Indes.
Au retour vers les Mascareignes, Taylor et la Buse auraient décidé d'abandonner (marronner) England, avec qui ils se sont fâchés, à l'île Maurice. Les deux pirates font ensuite voile vers l'île Bourbon, qu'ils touchent le .
À partir de 1721, le récit de Johnson correspond en partie aux témoignages historiques conservés dans les différentes archives européennes.
Le , Taylor et « La Buse » arrivent en rade de Saint-Denis où ils découvrent un navire en réparation, La Vierge du Cap (Nossa Senhora do Cabo), navire amiral de la Marine Portugaise de 800 tonneaux et de 72 canons, qui venait d'essuyer une tempête. Le vaisseau transportait Luís Carlos Inácio Xavier de Meneses, comte d'Ericeira, vice-roi des Indes orientales portugaises ainsi que l'archevêque de Goa, Don Sebastian de Andrado. La Vierge du Cap avait pour but de ramener au Portugal après dix ans de mission le vice-roi et sa cour, ainsi que les fabuleuses richesses accumulées lors de cette période[3].
Les deux pirates le prennent d'abordage et après un âpre mais court combat s'en rendent maîtres. La population de la ville de Saint-Denis, le vice-roi et la majorité des Portugais assistent impuissants au combat depuis le rivage. Cependant, d'après le comte d'Ericeira, dans un récit[4] qui reste sujet à caution, le comte se serait âprement battu auprès de ses hommes, opposant une résistance farouche aux forbans. Néanmoins, il est fort probable que le récit du comte d'Ericeira ait été écrit sous les ordres de ce dernier afin d'enjoliver son courage et minimiser ainsi ses fautes (abandon du navire) auprès du roi du Portugal.
La Buse et Taylor prennent le navire ainsi que sa cargaison en butin : rivières de diamants, bijoux, perles, barres d’or et d’argent, meubles, tissu, vases sacrés et autres objets de cultes précieux, un trésor que les historiens estiment au maximum à cinq milliards d'euros. C'est la plus grosse prise de l'histoire de l'âge d'or de la piraterie.
Taylor prend en remorquage le vaisseau portugais et longe les côtes réunionnaises en direction de Saint-Paul, rejoint quelques jours plus tard par Olivier Levasseur. De nouveau, les pirates lancent l'offensive sur le Ville d'Ostende, qu'ils prennent sans aucun mal puisque l'équipage s'est mutiné. Puis, forts de leurs deux prises, les forbans décident de faire route vers l'Île Sainte-Marie à proximité de Madagascar. Le Ville d'Ostende les précède sous équipage de prise, mais sera repris en pleine nuit sur la route de Sainte-Marie par son ancien équipage et parviendra à Mozambique puis à Goa.
Après réparation de La Vierge du Cap, fraîchement renommée Le Victorieux et sous le commandement de « La Buse », Taylor et Levasseur repartent en chasse. Ils contournent Madagascar par le sud et prennent la Duchesse de Noailles à l'ancre, probablement en baie de Saint-Augustin. Insatisfaits par le butin, ils incendient le vaisseau alors que des dizaines d'esclaves se trouvent toujours à bord, causant ainsi la mort de ces hommes et de ces femmes. Cette attaque barbare, qui prive les jeunes colonies des Mascareignes de nombreuses denrées et d'une main-d'œuvre précieuse, provoque l'ire des colons et des autorités, qui décident après cet acte de relancer la chasse aux pirates[5].
Les forbans vont ensuite à Delagoa, où ils prennent le fort et emmènent l'hydrographe hollandais Jacob de Bucquoy. Ils font route vers la ville de Mozambique, espérant faire de nouvelles prises, mais sans succès. Les pirates retournent donc à leur campement vers Madagascar.
Ensuite, les deux associés se disputent et rompent l'association, et chacun des deux pirates, avec son navire, fait route de son côté. « La Buse » décide de s'installer à Madagascar. Le roi de France et le gouverneur de Bourbon offrent une amnistie aux flibustiers qui renonceraient à la piraterie et qui s'installeraient à Bourbon. Il semble que « La Buse » réponde à cette proposition, mais pas totalement, notamment en n'allant pas à Bourbon, mais en restant à Sainte-Marie, même s'il ne commet plus d'acte de piraterie.
Vers 1729, la Buse exerce le métier de pilote dans la baie d'Antongil, à Madagascar, il offre ses services aux navires européens de passage. C'est ainsi qu'il monte à bord de la Méduse, de la Compagnie des Indes, qui souhaitait entrer dans le port. Le capitaine Dhermitte, négrier notoire, commandant de bord et accompagné de l'ancien forban Piotr Héros[6], le reconnait et le fait prisonnier. Il semble que la capture du pirate était l'un de ses objectifs. Il est conduit, les fers aux pieds, à l’île Bourbon pour y être jugé. Là, il refuse de parler au nouveau gouverneur, Pierre-Benoît Dumas. Le procès est rapide, il est condamné à être pendu et exécuté devant l'église de Saint Paul le .
À l'issue de son procès, en traversant le pont qui enjambe la Ravine à Malheur, il aurait lâché à ses gardiens : « Avec ce que j'ai caché ici, je pourrais acheter toute l'île. »
Voici un extrait du jugement, daté du :
« Vœu par le Conseil le procès criminel extraordinairement fait et instruit à la requête et diligence du Procureur du Roy, demandeur et accusateur, contre Olivier Levasseur surnommé la Buse, accusé du crime de piraterie […]. Le Conseil l’a condamné et condamne à faire amende honorable devant la principale porte de l’église de cette paroisse, nu en chemise, la corde au col et tenant en sa main une torche ardente du poids de deux livres, pour là, dire et déclarer à haute et intelligible voix que méchamment et témérairement il a fait pendant plusieurs années le métier de forban, dont il se repent et demande pardon à Dieu, au Roy. […] Exécuté à cinq heures du soir le sept juillet mil sept cent trente. »
— Signé Chassin — Dumas — Villarmoy — G. Dumas — de Lanux
La légende raconte que lorsqu'il était sur l'échafaud la corde au cou, il aurait jeté un cryptogramme dans la foule en s'écriant : « Mon trésor à qui saura le prendre[7],[8] ! »
Au début du XXe siècle, l'écrivain et conservateur du département des imprimés à la Bibliothèque nationale, Charles de La Roncière, déclare, dans son entretien du , donnée au Milwaukee Journal, avoir apporté son aide à l'étude d'un cryptogramme qu'il reconnaît être du XVIIIe siècle.
Ce cryptogramme appartenait à une jeune femme dont il tait le nom (on sait aujourd'hui, d'après les dires de Robert Charroux, qu'il s'agit de Mme Savy, originaire des Seychelles). Celle-ci aurait sollicité un ouvrage dénommé Les Clavicules de Salomon. Son décryptage ne donne rien de concluant, mais lance une formidable chasse au trésor qui dure encore. Plusieurs hypothèses quant au lieu où se trouve le trésor de la Buse sont émises : on le croit à la Réunion, bien sûr, aux Seychelles, à Rodrigues, à Madagascar, à Mayotte, à l'île Sainte-Marie.
À la Réunion, le chercheur de trésor et figure pittoresque de l'île surnommé Bibique passe une partie de sa vie à le rechercher sur la côte ouest de l'île, pour finalement orienter ses recherches vers le sud de l'île, du côté de la ravine Ango.
À l'île Rodrigues, le grand-père paternel de l'écrivain J. M. G. Le Clézio s'installe et passe vingt ans dans une ravine à fouiller le sol.
En 2017, le jeune chercheur Emmanuel Mezino affirme avoir décrypté le cryptogramme et localisé précisément le trésor, qui serait enfoui quelque part sur l'île de la Réunion à Saint-Philippe[9]
En novembre 2023, Cyrille Lougnon, auteur du livre Olivier Levasseur dit la Buse, piraterie et contrebande sur la route de Indes au XVIIIe siècle aux éditions Riveneuve, révèle comment il a découvert fortuitement "le cairn de La Ravine à Malheur" sur l'île de La Réunion et parle d'un ouvrage mégalithique de 200 m3 à moins de 1 000 m du chemin Crémont sous lequel se trouverait la cache du trésor.
En à Maurice, sept randonneurs découvrent des roches où sont inscrits des signes semblables à ceux du cryptogramme de La Buse. Après quelques jours d'excavation, des pièces de monnaies sont découvertes sur les lieux[10].
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