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diplomate français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nicolas Chalon du Blé né le à Chalon-sur-Saône et mort le à Paris, marquis d'Uxelles et de Cormatin, chevalier du Saint-Esprit et maréchal de France, est un militaire et diplomate français qui, pendant la période de la polysynodie, sous la Régence, présida le Conseil des affaires étrangères et s'opposa à la politique menée par le Régent. Éminent représentant de la famille du Blé, il est connu pour la postérité sous son titre de maréchal d'Huxelles.
Nicolas Chalon du Blé Marquis d'Huxelles | ||
Nicolas Chalon du Blé | ||
Naissance | à Chalon-sur-Saône |
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Décès | (à 78 ans) à Paris |
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Origine | Royaume de France | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | 1671 – 1729 | |
Conflits | Guerre des Réunions Guerre de la Ligue d'Augsbourg Guerre de Succession d'Espagne | |
Faits d'armes | Siège de Philippsburg Siège de Mayence |
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Distinctions | chevalier du Saint-Esprit | |
Autres fonctions | président du Conseil des Affaires étrangères | |
Famille | Maison du Blé | |
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Nicolas Chalon du Blé est le second fils de Louis Chalon du Blé, marquis d'Uxelles (ou d'Huxelles), lieutenant général, mort en 1658 au siège de Gravelines, et de Marie Le Bailleul (1626-1712), fille de Nicolas Le Bailleul, surintendant des finances, mariés en 1645[1].
Il est d'abord comte de Ténare, destiné à l'état ecclésiastique et est pourvu de l'abbaye de la Bussière[2].
Après la disparition sans descendance de son frère aîné Louis Chalon du Blé (-) au cours de l'expédition de Candie le 20 août 1669, Nicolas Chalon du Blé devient Marquis d'Huxelles. Il abandonne l'état ecclésiastique et reprend toutes les charges de capitaine et gouverneur de la ville et citadelle de Chalon-sur-Saône, précédemment détenues par son frère. Il les garde jusqu'au mois précédant sa mort[2].
Nicolas Chalon du Blé appartient au clan des Le Tellier. Protégé de Louvois, il accomplit grâce à lui une carrière militaire et politique de premier plan[3].
Il commence sa carrière militaire en 1671 et sert d'abord pendant la Guerre de Hollande, participant au siège de Maastricht de 1673, pendant lequel d'Artagnan meurt. En 1674, pendant le siège de Besançon, le roi lui donne le régiment d'infanterie de Monseigneur le Dauphin qui était vacant à la suite de la mort d'un coup de canon de Henri marquis de Beringhen, son cousin. Il participe à plusieurs sièges en 1676 : Condé, Bouchain, Aire[2]. Louvois accélère son avancement[4]. En 1677, il est fait brigadier d'infanterie et sert aux sièges de Valenciennes et de Cambrai. En 1678, il est aux sièges de Gand et d'Ypres. Il participe le au combat de Saint-Denis près de Mons[2].
En 1683, au début de la Guerre des Réunions, Il est fait maréchal de camp. Il sert comme tel au siège de Luxembourg en 1684[2]. En 1686, Huxelles dirige le camp militaire du chantier du canal de l'Eure pour l'alimentation en eau de Versailles, placé sous la responsabilité de Louvois[5]. Il profite de cette occasion pour se faire remarquer du roi[3].
Il est promu lieutenant général en , peu de temps avant le début de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg et prend part au siège de Philippsburg (1688) où il est blessé ; puis, lorsque l'armée française doit se replier, il est nommé commandant de la place de Mayence[2].
Il soutient d'abord le siège contre les Impériaux mais doit capituler le 8 septembre 1689, à la dernière extrémité[4]. À son retour à Paris, il est publiquement hué . Il conserve cependant la faveur de Louvois et du roi et est nommé pour commander en Alsace en . Il sert ensuite en Allemagne sous les ordres des maréchaux de Lorges et de Choiseul en 1693, par exemple lors de la prise de Heidelberg. En 1694, il est créé directeur général de l'infanterie[2].
Au début de la Guerre de Succession d'Espagne, il ne participe pas à des offensives. En 1702, il est sous les ordres du maréchal de Catinat. il reçoit le bâton de maréchal de France en 1703 et se démet de sa direction générale de l'infanterie[2].
Huxelles n'est pas seulement un combattant de terrain. Consulté par Louis XIV, il participe aussi à la stratégie de cabinet[6].
Avec l'abbé de Polignac, plus tard cardinal, Huxelles est envoyé par Louis XIV comme plénipotentaire aux conférences préliminaires de paix de Gertruydenberg (). Ils doivent partir incognito et s'ennuient beaucoup lors de ces longues négocations[7]. Ces pourparlers de paix sont finalement rompus par Louis XIV à la fin du mois de juillet suivant. Huxelles représente encore le roi lors de la négociation de la paix d'Utrecht en 1713[8].
En 1713, il devient gouverneur général d'Alsace et gouverneur de Strasbourg en 1715[2], mais il est retenu à Paris par ses fonctions au Conseil des Affaires étrangères. Il reste gouverneur d'Alsace en titre jusqu'à sa mort en 1730, mais dans les faits, comme Huxelles ne réside pas en Alsace, c'est le comte du Bourg qui y commande, avant de succéder à Huxelles comme gouverneur en 1730[4].
En effet, Huxelles participe à la polysynodie, au début de la Régence, en présidant le Conseil des affaires étrangères (1715-1718), dont les autres membres sont l'abbé Jean d'Estrées, Philippe de Montboissier-Beaufort marquis de Canillac et Louis de Clermont de Montglat comte de Cheverny. Le Régent nomme Huxelles à ce poste parce qu'il est un ancien protégé de Louvois et un soutien discret du duc du Maine, le principal adversaire politique du Régent. Pour ce dernier cette nomination fait partie d'une stratégie globale de neutralisation du parti du duc du Maine[9].
En fait, Huxelles est rapidement marginalisé. En effet, le Régent décide lui-même des grandes orientations diplomatiques et n'y associe pas pleinement le Conseil des affaires étrangères. Ainsi, ce n'est pas au Conseil des Affaires étrangères qu'il confie les négociations qui aboutissent d'abord à la signature de la Triple Alliance le , puis de la Quadruple Alliance le , mais à son fidèle secrétaire, Dubois. Il faut souligner qu'il s'agit d'une volte-face totale : la France s'allie avec les Provinces-Unies, la Grande-Bretagne et le Saint-Empire contre l'Espagne de Philippe V[9].
Huxelles, représentant de "la vieille Cour", est attaché à l'alliance espagnole et farouchement opposé à l 'alliance anglaise. Il se tient au courant, par les ambassadeurs, de l'avancée des discussions. Au sein de la polysynodie, il devient ainsi un des opposants politiques du Régent. Il utilise le réseau des ambassadeurs pour contester la politique étrangère menée par Dubois[9], qui entretient des relations privilégiées avec le Régent et passe par-dessus son autorité. Très rapidement, les relations entre les deux hommes se tendent et le Régent tarde à arbitrer[10].
Huxelles entre au Conseil de Régence le 19 mars 1718[2]. Il sème les embûches afin de retarder le renversement des alliances. Après la signature de la Quadruple Alliance le , il n'accepte de la ratifier que sur injonction du Régent. Cette opposition, de plus en plus ouverte, du maréchal d'Huxelles et d'autres membres éminents des Conseils à la politique étrangère du Régent est une des causes de la chute de la polysynodie. Le , le Conseil des affaires étrangères est supprimé par une simple lettre du Régent à son président, Huxelles[9]. Le même jour, l'abbé Guillaume Dubois devient secrétaire d'État des Affaires étrangères[10].
Il assiste au sacre du roi Louis XV à Reims le dimanche où il porte la main de justice.
En 1724, il participe à la décision prise par le duc de Bourbon de renvoyer en Espagne l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne qui devait se marier avec le jeune Louis XV[11].
En 1726, quand le cardinal de Fleury parvient au pouvoir, il rappelle Huxelles au Conseil d'en haut[12] et le fait donc ministre d'État[13].
Homosexuel (mot anachronique au XVIIIe siècle[14]) notoire, le maréchal d'Huxelles aime la compagnie de beaux laquais et de jeunes officiers. Saint-Simon, emporté par ses habituelles phrases énumératives[15], le décrit ainsi[14] :
« … paresseux, voluptueux à l'excès en toutes sortes de commodités, de chère exquise, grande, journalière, en choix de compagnie, en débauches grecques, dont il ne prenoit pas la peine de se cacher et accrochoit de jeunes officiers qu'il adomestiquoit, outre de jeunes valets très bien faits, et cela, sans voile, à l'armée et à Strasbourg. »
Il meurt célibataire à Paris le 10 avril 1730[2]. Dans son testament, il demande à être enseveli sans cérémonie et effectue des legs importants à ses domestiques[16]. Il semble pourtant avoir été l'amant de Mme de Ferriol, sœur d'Alexandrine et du cardinal de Tencin, et mère des comtes d'Argental et de Pont-de-Veyle, si l'on en croit Sainte-Beuve (Portraits Littéraires, Paris, Laffont 1993, Mademoiselle Aïssé, p. 799-800.)
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