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psychanalyste franco-hongrois De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nicolas Abraham, né Miklós Ábrahám le à Kecskemét et mort le à Paris, est un psychanalyste français d'origine hongroise.
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Cryptonymie: Le verbier de l’Homme aux loups (d) |
Il naît dans une famille juive orthodoxe et lettrée, son père est rabbin et imprimeur[1]. En 1938, il fuit la montée du nazisme et se réfugie à Paris, où il fait des études de philosophie à l'université, devenant un spécialiste de la phénoménologie d’Husserl[1]. Il devient chercheur au CNRS, dans la section esthétique, et se forme comme psychanalyste à la Société psychanalytique de Paris. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie en zone libre. Il se marie une première fois en 1946 et a deux fils, puis il rencontre Maria Török, également d'origine hongroise, installée en France après-guerre, qui devient sa compagne de vie et de recherches[1]. Maria Török poursuit l’œuvre entreprise après la mort de Nicolas Abraham, en 1975.
Il n'est jamais accepté comme membre adhérent de la Société psychanalytique de Paris, dont il reste membre affilié : en effet, il se montre rapidement comme dissident à l'égard de l'orthodoxie freudienne et sa cure didactique n'est pas reconnue[1].
Maria Torok et Nicolas Abraham se lient d’amitié avec Jacques Derrida en 1959, partageant avec lui un goût pour la philosophie et l'analyse des textes freudiens[1].
Nicolas Abraham étudie la métapsychologie freudienne tout en restant proche des orientations de Sandor Ferenczi, dont il reprend le concept d'incorporation, qu'il relie au traumatisme.
Avec Maria Torok, ils étudient particulièrement et d'une façon inédite les questions liées à la pratique et à la théorie psychanalytiques. Ils investiguent des notions clés[2] :
Les travaux d'Abraham étudient particulièrement les notions liées au trauma. Il déplace l'attention analytique traditionnellement tournée vers les éléments œdipiens ou la castration vers un vécu beaucoup plus précoce dans la vie de l'enfant.
Ses travaux le font connaître, avec la publication posthume du Verbier de l’Homme au loups (1976), composé en collaboration avec Maria Török et préfacé par Jacques Derrida[1]. Il s'agit d'un commentaire du cas de l'Homme aux loups, dont le cas a été publié par Freud[3]. Il souligne les questions liées au polyglottisme de l'Homme aux loups dont la langue maternelle est le russe, mais qui a été élevé par une nourrice anglophone et qui réalise sa cure avec Freud en allemand. À cela s'ajoute, selon les auteurs, la langue française, une « crypte » qui constitue le moi clivé du patient et la clé de son inconscient[1].
Nicolas Abraham est également le traducteur et le commentateur du Livre de Jonas, ouvrage du poète hongrois Mihály Babits.
Un prix biannuel qui porte leur nom est attribué par l’Association européenne Nicolas Abraham et Maria Török, à un ouvrage ou un travail de recherche réalisé en français au cours des deux années précédentes. Il est attribué pour la première fois en 2002. Les qualités théoriques et l’intérêt clinique des travaux présentés sont pris en considération, mais aussi leur caractère innovant.
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