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Nicolas-Pierre Gilbert ou Pierre Gilbert (né le à Brest et mort le à Paris) est un médecin militaire français.
Il fait ses premières études à Quimper et à Vannes. Puis il étudie la chirurgie à Brest. En 1768, il obtient une place d'élève-chirurgien de la Marine à Brest, à la suite d'un concours qui lui vaut en même temps la médaille d'or fondée par Louis XV pour le plus méritant des candidats de chaque promotion. À ce titre, il fait le service des Indes-Orientales sur le vaisseau l'Union[1] mais, malade du scorbut et du mal de mer, il quitte le service de santé de la Marine à son retour à Brest[2]. Il a néanmoins acquis une solide expérience du métier de chirurgien.
Dès son arrivée, il remporte un prix de chirurgie qui lui permet de faire ses études de médecine à Paris où il vivra en donnant des leçons de mathématiques[3]. Mais il n'est pas assez riche pour passer son diplôme dans la capitale et passe sa thèse à Angers[4]. En 1779, il est appelé à Brest pour combattre le typhus propagé par l'escadre de La Motte[4],[Note 1]. Il contracte lui-même le maladie mais en réchappe au prix d'une très longue asthénie. Il est récompensé par le titre de médecin de la Marine à Landerneau. À la fermeture de l'hôpital, il s'installe comme médecin civil dans cette ville et devient membre de la Société royale de médecine en 1784. En 1786, il est nommé médecin des épidémies et se rend à Morlaix pour suivre sa belle-famille. À Morlaix, « il introduit l'inoculation contre laquelle il y avait de grands préjugés[1]. »
Le , son beau-père, M. Besnard, est nommé ingénieur en chef des États de Bretagne[5]. Le Dr Gilbert le suit à Rennes. Mais le collège des médecins de Rennes refuse son inscription et le menace d'expulsion de la ville[1]. Néanmoins, à la Révolution, il devient officier municipal à Rennes et le , principal du collège de Rennes où il rétablit les cours de mathématiques qui avaient été transformés en cours de théologie[6].
Début décembre 1792, il est président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine[7], suppléant de Lanjuinais à la Convention nationale. Cependant lorsqu'il est appelé à remplacer Lanjuinais le , il refuse et donne sa démission. Il fait signer une protestation contre le 31 mai et est décrété d'arrestation. Obligé de fuir, il se cacha longtemps chez les paysans de la Basse-Bretagne et dans des châteaux abandonnés. On le considéra comme émigré : sa maison fut livrée au pillage et son mobilier vendu illégalement, sa famille dispersée et mise hors la loi par le décret du 8 ventôse an II qui rendait responsables les parents des proscrits[8]. Il se livre lui-même pour ne pas compromettre sa famille. On lui rend la liberté au bout de 6 mois mais à la condition qu'il entre dans la médecine militaire[3].
Image externe | |
Nicolas-Pierre Gilbert sur biusante.parisdescartes.fr | |
En 1795, il est médecin à l'Armée des côtes de Brest, puis médecin en chef à l'Armée de Sambre-et-Meuse[Note 2]. Il est ensuite nommé chef au Val-de-Grâce du 19 décembre 1795 au 31 octobre 1801 avant d’être affecté comme médecin-chef de l'expédition de Saint-Domingue[9] débutant en décembre 1801 et s'achevant en novembre 1803. Il y contracte la fièvre jaune.
Le 28 messidor an XII (), il est médecin principal du camp de Montreuil, puis médecin de la Grande Armée en 1806. Quand la Grande Armée entre en campagne en 1812, Desgenettes l'autorise à rester à Königsberg pour lui épargner des fatigues excessives. C'est là qu'il recueille les débris de l'armée lors de la retraite de Russie. Il devient médecin principal de la Grande Armée le lors de la captivité de Desgenettes mais « au bout d'un mois ses infirmités l'obligèrent à demander la permission de rentrer en France[2]. » Gilbert revient à Paris, et reprend son service à l'Hôpital du Val-de-Grâce. Au mois d'avril 1814, il éprouve les premiers symptômes de l'inflammation chronique du foie, à laquelle il succombe le 19 décembre suivant. Il avait donc survécu miraculeusement à trois maladies très graves : scorbut, typhus et fièvre jaune.
« Dans cet opuscule, quelques pages sont consacrées aux substitutions de médicaments venant de l'Europe par des produits locaux. "Pour les officiers de santé, il est important qu'ils connaissent assez la botanique usuelle de Saint-Domingue pour être en état de faire des substitutions bien entendues"[10]. »
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