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Nick Land

philosophe britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Nick Land, né le , est un philosophe, blogueur et écrivain britannique connu pour ses nouvelles d'horreur, et en tant que père du concept d'hyperstition et d'une doctrine politique émergente baptisée accélérationnisme[1].

Faits en bref Naissance, Nationalité ...

Son œuvre a jeté les bases du genre de la « théorie-fiction »[2]. Ancienne figure de la gauche intellectuelle américaine d'avant-garde, il est devenu une figure inspirant l'extrême droite et le libertarianisme de droite : cofondateur dans les années 1990 du collectif Cybernetic Culture Research Unit (CCRU), son travail a été associé au développement de l'« accélérationnisme » et du « réalisme spéculatif »[3],[4],[5].

Land est connu, avec l'idéologue américain Curtis Yarvin, pour avoir développé dans ses travaux ultérieurs des idées anti-égalitaires et antidémocratiques, sous-jacente au mouvement de la néoréaction (NRx) et au projet des anti-lumières (« lumières noires » ou Dark Enlightenment) qui considèrent que le progrès est un frein[6] et que la démocratie doit être détruite[7] ; une idéologie retrouvée chez un bon nombre de personnalités proches de Donald Trump, influencées par l'idéologie des lumières sombres.

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Études

Nick Land obtient son Ph.D. en philosophie en 1987 à l'université de l'Essex avec une thèse sur Heidegger. La thèse est intitulée Heidegger's Die Sprache im Gedicht and the cultivation of the grapheme[8],[9].

Son œuvre

Résumé
Contexte

Land a été durant 11 ans maître de conférence en philosophie continentale à l'université de Warwick, de 1987 à 1998[2].

À Warwick, dans les années 1990, il fonde une unité de Recherche sur la culture cybernétique (le Cybernetic Culture Research Unit ou CCRU, un collectif expérimental basé à l'université de Warwick), avec la philosophe cyber-féministe Sadie Plant (qui travaillait alors à produire une philosophie expérimentale, mêlant le post-structuralisme à des éléments d'occultisme et à la science-fiction[10], pour produire de la « théorie-fiction »[11],[12].

En 1992, il publie The Thirst for Annihilation : Georges Bataille and Virulent Nihilism[13]. Land publie une multitude de courts textes, plusieurs dans les années 1990 lors de son passage au CCRU[4]. La majorité de ses articles de blog et autres sont compilés dans un recueil rétrospectif Fanged Noumena: Collected Wirtings 1987-2007, publié en 2011 et qui rassemble des essais universitaires, des manifestes cybernétiques et des textes de « théorie-fiction » sur les liens entre capitalisme, technologie, désir machinique et déterritorialisation, en plusieurs chapitres : les premiers écrits sont académiques et influencés par Kant, Bataille et Deleuze & Guattari ; puis les textes du CCRU, sont marqués par une esthétique techno-occultiste et une critique radicale de la modernité ; et viennent ensuite des écrits tardifs annonçant les prémices de la « Dark Enlightenment »[14].

Land et d'autres membres du CCRU se considèrent en marge de la philosophie universitaire traditionnelle. Une des conférences du CCRU, Virtual Futures 96, « était annoncée “en tant qu'événement anti-disciplinaire” [...] s'inscrivant dans le cadre d'une “pensée post-humaine” ». Lors d'une rencontre du CCRU, Nick Land « était couché au sol, croassant dans un micro », se souvient Robin Mackay, pendant que Mackay faisait jouer des albums de musique jungle en arrière-plan[1].

Il démissionne de l'université de Warwick (en 1998), peu après démission (en 1997) de Sadie Plant. Il disparait alors de la vie publique puis réapparaître à Shanghai (où il réside toujours) en abandonnant toute fonction universitaire, pour devenir « le penseur fondateur du mouvement (néo-) réactionnaire (NRx), connu sous le nom de Lumières sombres (Dark Enlightenment), du nom d'une série d'essais publiés sur son blog en 2012, puis en format papier le 10 novembre 2022. Un ouvrage qui aura un impact majeur ». À la suite d'un livre précédent, Fanged Noumena (2012), ce livre aura une influence importante dans certains milieux [15].

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Concepts et influence

Résumé
Contexte

Un des concepts forgés par Land est celui d'« hyperstition », un mot-valise provenant des mots « superstition » et « hyper ». Celui-ci décrit l'action performative et fructueuse d'idées sur le cours historique et culturel des sociétés[16],[17].

La position philosophique de Land concernant le Néo-réactionnisme et le projet du Dark Enlightenment est opposée à l'égalitarisme, et souvent associée à l'alt-right, au libertarianisme de droite et à d'autres mouvements d'extrême-droite[17]. Land affirme que la démocratie limite la liberté, la responsabilité individuelle et le développement du capital[17],[15] Dans ses textes, il propose sa propre interprétation des thèses de Curtis Yarvin[18] (alors connu sous le pseudonyme Mencius Moldbug). Shuja Haider note que « sa suite d'essais développant les principes [du Dark Enlightenment] a fondé le canon du NRx[17]
Land insiste, cependant, qu'en tant que « mouvement populiste et, à plusieurs égards, anti-capitaliste, l'alt-right est différente du NRx qui affiche lui un élitisme délibéré et assumé[19]. »

Il développe un antihumanisme radical et défend ce qu'il nomme la « téléoplexie », soit une accélération technologique non régulée qui aboutirait à une fusion de l'humain avec la technologie, créant ainsi une nouvelle espèce. Cette vision, sous-tendue par des considérations raciales, préconise la création de zones autonomes au sein desquelles les élites pourraient s'affranchir des contraintes démocratiques pour permettre l'émergence d'un technocapitalisme (en) sans entrave[15].

Arnaud Borremans, de l'Université Bordeaux Montaigne, constate que la pensée de Nick Land, et son idéologie des lumières sombres, restent influentes dans certains milieux, en particulier chez les proches de Donald Trump, dont chez certains entrepreneurs libertariens de la Silicon Valley comme Peter Thiel (qui est aussi idéologue du parti MAGA)[20] ou Marc Andreessen[15],[21], « magnat de la tech devenu conseiller officieux du président Trump sur les nominations aux fonctions publiques », et auteur en 2023 d'« un « Manifeste techno-optimiste » dans lequel il cite nommément Land et partage sa conception du techno-capitalisme comme une entité autonome et même consciente »[12].

ou chez des idéologues de l'extrême droite américaine comme Steve Bannon[22]. Selon Borremans, l'idéologie des Lumières sombres a trouvé un terreau aux Etats-Unis[23] où elle « est devenue très influente au sein de la droite radicale, spécialement aux États-Unis depuis le début du second mandat de Donald Trump », tout en suscitant des tensions croissantes[24] « avec une bonne partie de la droite chrétienne au sein de la coalition MAGA (Make America Great Again) : de nombreuses personnalités conservatrices, qui se méfient de l'intelligence artificielle et même la diabolisent, se méfient de la fascination assumée des NRx pour cette technologie »[12].

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Controverses

La version actuelle de l'accélérationnisme de Land incorpore explicitement des positions jugées racistes par ses détracteurs et, depuis la fin de 2016, est de plus en plus reconnue comme étant une inspiration pour l'alt-droite[19],[25],[26],[27],[28],[29]. Il a notamment été au cœur d'une controverse liée au mouvement Shut Down LD50, ses détracteurs l'accusant de tenir dans ses travaux récents une position de plus en plus axée sur la défense du racialisme et de l'eugénisme, une position nommée « hyper-racisme »[30],[31]. Ce concept est issu d'un article éponyme traitant d'une tendance eugéniste présente dans le capitalisme contemporain avec notamment l'émergence du transhumanisme, mais prenant ses sources dans les politiques néo-coloniales des pays occidentaux. Ce texte a été défendu de toute opinion raciste par plusieurs observateurs issus du milieu de l'art et de la recherche. À la suite de cette polémique, et aussi de tweets ouvertement islamophobes, Nick Land a été exclu en 2017 du New Center for Research and Practice dont il était l'un des fondateurs.

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Publications

Traductions françaises

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Notes et références

Liens externes

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