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philosophe, théologien, voyageur et poète de langue perse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nāṣir-e Khosraw (en persan : ناصرخسرو) ou Nâsser Khosro (né en 1004 à Qobadiyan (près de Balkh, dans le Khorassan) et mort à Yamgan (aujourd'hui en Afghanistan) vers 1074 ou 1088) est un philosophe, théologien, voyageur et poète ismaélien de langue perse. Il fut l'un des dâ'i (missionnaire) les plus éminents de son temps et joua un rôle important dans la diffusion de l'ismaélisme dans l'est du monde iranien.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
ناصرخسرو |
Nom de naissance |
نَاصِر بْنُ خُسْرُو بْنِ حَارِث القُبَادیَانِي البَلِْخي |
Domiciles | |
Activités |
Poète, essayiste, voyageur, dâ`i, mathématicien, écrivain, philosophe, étudiant |
Religion | |
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Mouvement |
List of converts to Shia Islam (en) |
Maître |
Hibaẗ Allâh ibn Mūsá ibn Dāwud al- Muʾayyad fī al-Dīn al-Šīrāzī (en) |
Né dans la région de Balkh en 1004 (à cette époque, partie du district de Merv), Nasir-e Khosraw est issu d'une famille de dignitaires gouvernementaux et de propriétaires terriens. Dans sa jeunesse, après des études en philosophie, religion et sciences, il occupe d'importantes fonctions administratives à Merv[1] sous les Ghaznavides, puis les Seldjoukides.
Vers 1045, il connaît un grand bouleversement spirituel sans doute lié à sa conversion à l'ismaélisme[1]: il rêve qu'un personnage lui reproche de vivre dans l'ivresse et lui montre en silence la direction de la qibla, qui, pour Nasir, représente l'Imam éternel. À la suite de cela, il démissionne de ses fonctions, et entreprend un long voyage, prétextant vouloir accomplir le pèlerinage à la Mecque.
Notons à propos de ce rêve initiatique de 1045 qu'il est typique de l'ismaélisme. Mais ici, la quête du Graal est remplacée par la quête de l'imam[Note 1]. C'est pourquoi elle est dictée par « le Silencieux » au dormeur, dont l'éveil représente une métamorphose spirituelle. En se rendant au Caire, il répond donc à la convocation ismaélienne.
En fait, ce voyage qui durera sept ans le conduit au Caire, qui est alors la capitale de la dynastie ismaélite des Fatimides. Il y arrive en 1047 etl en ramènera un ouvrage plein de pittoresque, le Safar Namé (« Récit de voyage ») [2],[1]. Il séjourne environ trois ans dans cette ville, où il reçoit la formation de dâ'i (missionnaire), et rencontre même le calife-imam al-Mustansir bil-lâh. D'autre part, il noue des liens étroits avec un autre dâ'i très important, Al-Mu'ayyad fi'l-Din al-Shirazi (en) (1000-1087), qui deviendra son mentor et à qui il dédiera plusieurs poèmes[1]. Al-Mu'ayyad était alors responsable de la da'wa (prédication) dans l'empire et chargé de la formation des dâ'i[3]. Khosraw devient donc dâ'i, puis « garant » (hojjat) au sein de la chevalerie spirituelle (da'wat). L'imam du Caire lui ordonne ensuite de retourner dans le Khorassan en tant que guide des ismaéliens de cette région.
Il s'adonne à cette tâche avec ardeur, mais se heurte à la police des sultans seldjoukides défenseurs de l'orthodoxie sunnite[2], si bien qu'il se réfugie à Yamgan, dans les montagnes du Badakhchan. C'est là qu'il compose ses œuvres les plus importantes[2]. Il bénéficie de l'aide d'Ali Ibn Asad, prince ismaélien qui gouverne la région mais aussi poète, comme Nasir-e Khosraw. Il assume la direction spirituelle des ismaéliens de cette région tout en développant son œuvre théologique et philosophique dans le silence et le recueillement : son rêve initiatique s'est enfin réalisé.
Ses traités représentent le sommet de l'âge d'or de l'ismaélisme à la veille de la réforme d'Alamut.
S'attachant à trouver les équivalents perses des termes techniques arabes, il est l'un des créateurs du vocabulaire scientifique et philosophique perse. Son style, précis, simple et direct est souvent animé. Il exprime un humour corrosif et les humeurs polémiques et combatives d'une âme passionnée qui ne doute pas.
Le Divan fait de Nasir-e Khosraw l'un des créateurs de la poésie religieuse d'expression perse. Sa poésie reflète son enseignement spirituel : riche en sentences et en exhortations, elle est exempte de fioritures maniéristes.
Dans ce poème, traduit par Mahshid Moshiri[4], Nasser Khosro déclare ne pas vouloir gâcher le persan dari en flattant les gouverneurs autocrates de son époque:
Si fructifie l'arbre de ta connaissance
Tu peux surmonter le ciel d'azur
Je ne verse pas aux pieds des porcs
La perle roulante du persan dari
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