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composition musicale de Béla Bartók De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók est une œuvre composée en 1936 et créée le à Bâle par l'orchestre de chambre de Bâle, dirigé par Paul Sacher, qui en est aussi le commanditaire.
Cette pièce orchestrale est novatrice dans sa composition. La structure du premier mouvement pourrait être construite (comme de nombreuses autres œuvres du compositeur) sur des proportions en rapport avec le nombre d'or et la suite de Fibonacci[1]. Cependant, d'autres spécialistes de Bartók ont critiqué cette interprétation[2],[3]. On y trouve aussi une invention rythmique, un langage chromatique d'essence modale (une note servant toujours de polarité au discours) et des sources folkloriques et impressionnistes.
Quatre mouvements se succèdent : une fugue qui palpite, un allegro bondissant, un nocturne vertigineux et un final joyeusement « paysan » par ses danses populaires :
Fugue rigoureuse et tendue sur le ton indicatif de la où les sections de cordes entrent séquentiellement et crescendo avec de fréquents changements de métrique à 5/8, 7/8, 8/8, 9/8, 10/8, 12/8, d'abord avec sourdine les premiers altos à 8/8, puis les premiers violons, ensuite les deuxièmes violons puis les premiers violoncelles, ensuite les premières contrebasses et ainsi de suite jusqu'à l'entrée d'un roulement de timbale crescendo, suivi d'un tremolo des cymbales crescendo ; et enfin le célesta qui en triples croches joue un motif chromatique ondulant, onirique et obsessionnel, répété 17 fois. La fin s'apaise sur la tonique 'la', diminuendo. L'alliance des cordes avec le célesta et les timbales produit une atmosphère de timbres tout à fait particulière.
Le second mouvement, brillant et rythmique, est construit selon la forme sonate et pivote autour de la tonalité d’ut (thème secondaire en sol).
En forme d'arche (A, B, C, B, A) en fa , et empli de sons nocturnes et mystérieux à la manière d'une « musique de nuit ». Entre les sections, apparaît un fragment du thème du premier mouvement[4]. L'introduction est marquée par la répétition sur trois mesures d'un fa aigu, pianissimo, au xylophone (comme la Bagatelle no 12)[5] ; puis entrent les timbales (avec changement rapide de hauteur) et les violoncelles et contrebasses avec des trémolos profonds ; les altos exposent ensuite la tête du thème. Les timbres ont ici une prédominance absolue. C'est sans doute le mouvement le plus original.
Le dernier mouvement en la (Allegro molto), sorte de rondo cinglant, est le plus fougueux, mais aussi le plus tonal et conventionnel, Bartók revenant à son inspiration issue du folklore. Mais il fait aussi entendre une reprise du thème du premier mouvement, simplifié il passe du chromatisme original à une forme diatonique[4] (en mode lydien avec septième degré abaissé)[6], avant de se précipiter vers sa conclusion.
Il s'agit d'une des œuvres les plus expressives de Bartók, dans laquelle le compositeur trouve son mode d'expression personnel, en une sorte de transposition de son monde intérieur.
Instrumentation de Musique pour cordes, percussion et célesta |
Cordes I |
premiers violons, seconds violons, altos, |
Cordes II |
premiers violons, seconds violons, altos, |
Claviers |
1 Harpe, 1 piano, 1 Célesta, |
Percussions |
timbales, grosse caisse, Cymbale, Tam-tam, 2 Tambours piccolo, 1 Xylophone, |
Musique pour cordes, percussion et célesta a été utilisée dans de nombreux films et séries télévisées. Le troisième mouvement a notamment été utilisé par Stanley Kubrick dans plusieurs scènes de son film Shining (1980), ainsi que par Spike Jonze dans le film Dans la peau de John Malkovitch.
Des extraits de l'œuvre peuvent également être entendus dans les épisodes de Doctor Who : The Enemy of the World et The Web of Fear
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