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acteur, humoriste et écrivain algérien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mohand Fellag[1], dit Mohamed Fellag (en arabe محمد فلاق ; en berbère ⴼⴻⵍⵍⴰⴳ) ou simplement Fellag ou parfois Mohamed Saïd Fellag, est un acteur, humoriste, metteur en scène et écrivain algérien d’expression kabyle né le à Azeffoun en Algérie[2],[3].
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Mohamed Fellag |
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Mohamed Fellag est né à Azeffoun (appelée alors Port-Gueydon) en Kabylie. Né d'une famille modeste — sa mère est femme au foyer, son père technicien en hydraulique et il a trois frères et trois sœurs dont il est l'aîné[4] —, il ne parle que le kabyle jusqu'à ce que la famille s'installe à Alger alors qu'il a huit ans. Il apprend alors l'arabe algérien et le français[5].
Son père, militant FLN pendant la guerre, est tué dans un accident de voiture en 1965 lors d'une mission (le jeune Fellag a 15 ans)[6].
Il fait des études de théâtre à l'Institut national d'art dramatique et chorégraphique d'Alger, situé à Bordj el Kiffan, de 1968 à 1972. À cet âge, dira Fellag, « c'était faire l'acteur ou le suicide[7] ».
Après avoir terminé ses études, il quitte l'Institut national et fonde sa compagnie avec d’anciens élèves, produisant des spectacles dans plusieurs théâtres d'Algérie[4]. Ils écrivent des textes, partent en tournée, jouent dans les prisons, les usines, etc. N'y tenant plus sous le régime autoritaire de Boumédiène[7], il émigre au Québec en 1978, puis à Paris en 1982, vivant de petits emplois. En , il retourne en Algérie, « revoir Alger et reprendre ses rêves[7] », et est engagé par le Théâtre national algérien[6] pour interpréter L'Art de la comédie de Eduardo De Filippo[8]. Il travaille en tant que comédien et metteur en scène et commence à écrire ses textes, dont son premier spectacle, Les Aventures de Tchop, en 1986. Il devient une vedette grâce à des performances mêlant berbère, arabe et français[9]. À cette époque d'éphémère libéralisation qui précéda la décennie de guerre civile, il est le premier à oser plaisanter en public du président algérien et de la sécurité militaire. « À tous les niveaux, son numéro rompait avec les usages », raconte l'acteur Mustapha Laribi. Même au Maroc et en Tunisie, partout où la télévision nationale algėrienne — symbole absolu de la langue de bois officielle — est captée, le spectacle provoque un véritable séisme. Fellag se permet tout, rien ne l'arrête[N 1]. Pour le peuple, il représente bien plus qu'un humoriste, il est adulé comme un véritable héros populaire[7].
En 1991, Babor Australia est créé en kabyle, puis joué en arabe algérien à Paris. Au théâtre de l'Europe en 1992, il est joué alternativement en kabyle et en arabe algérien[9]. Babor Australia, actualisé en Un bateau pour l'Australie en 2002, est basé sur une rumeur évoquant l'arrivée prochaine à Alger d'un bateau australien supposé emmener des chômeurs pour leur procurer là-bas emploi et logement[N 2], rumeur qui provoqua une longue file d'attente devant l'ambassade d'Australie[10].
Il dirige quelque temps le théâtre de Béjaïa, à l'est d'Alger, en 1992-93[11].
En pleine guerre civile algérienne, Fellag part en tournée en 1994 avec Babor Australia, en Algérie puis en Tunisie. À la fin de l'année, il s'établit à Tunis où il crée Delirium. En 1995, il s'exile à Paris[N 3]. Il y écrit Djurdjurassique Bled, qui est représenté alternativement en kabyle et en arabe algérien. Puis, il l'adapte en français[N 4] et ce premier spectacle dans la langue de Molière, créé en , lui vaut le Prix du Syndicat de la critique 1997-1998, révélation théâtrale de l'année[12].
S'ensuivent alors de nombreux spectacles, dont le dernier, Bled Runner, produit pour la première fois en 2016 au Théâtre du Rond-Point à Paris et qui fera l'objet d'une longue tournée, est un florilège des scènes les plus marquantes de ses comédies[13].
Fellag, également acteur dans une vingtaine de films et auteur d'une dizaine de livres, a vécu avec la comédienne Marianne Épin, morte le [14], qui a mis en scène plusieurs de ses derniers spectacles[15].
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