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auteur de bande dessinée français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacques Ferrandez, né le à Alger[1], est un auteur de bande dessinée, illustrateur et contrebassiste de jazz français qui vit dans le Sud de la France. Après une formation en arts décoratifs, il commence sa carrière en 1978 dans des périodiques. Il adapte de nombreuses œuvres littéraires et entreprend seul la série Carnets d'Orient, en dix volumes, ainsi que des carnets d'illustration sur ses voyages et sur la musique, reflétant son intérêt pour le jazz. Il emploie largement l'aquarelle[2].
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La famille paternelle de Ferrandez est d'origine espagnole[3]. Son grand-père paternel arrive à Alger en 1880 et son père est médecin. Jacques Ferrandez naît à Alger le 12 décembre 1955 ; trois mois plus tard, sa famille quitte l'Algérie devant la tournure des évènements[3] et s'installe à Nice[4].
Formé à l'École nationale d’Art décoratif de Nice[2], Jacques Ferrandez commence sa carrière d'auteur de bande dessinée dans le no 4 du nouveau mensuel (À suivre) lancé par les éditions Casterman en 1978[4].
Jacques Ferrandez commence sa carrière par des récits complets écrits pour lui par le scénariste Rodolphe et publie ainsi six récits complets dans (À suivre) entre 1978 et 1981, six récits complets dans Métal hurlant entre 1981 et 1984 et enfin six récits complets autour du personnage du Vicomte dans Pilote en 1984 et 1985[2]. Ces différents récits sont réunis et édités en albums sous les titres L'Heure du loup aux éditions du Cygne en 1981[2], Outsiders aux éditions Les Humanoïdes associés en 1985 et Le Vicomte aux éditions Dargaud en 1986.
Les deux auteurs publient parallèlement une première histoire longue, en noir et blanc, L'Homme au bigos, publiée dans Télérama durant l'été 1980 puis éditée en album en novembre de la même année aux éditions Les Humanoïdes associés, dont la suite, Le Maître de la nuit, toujours en noir et blanc, est publiée dans Métal hurlant au printemps 1982 puis éditée en album en septembre de la même année chez le même éditeur. Le style de Ferrandez est alors proche de celui de Jacques Tardi[4]. Ce diptyque devient par la suite une série intitulée Les Enquêtes du commissaire Raffini, dont Jacques Ferrandez dessine encore deux tomes avant de l'abandonner en 1988.
Pour le mensuel Circus, les deux auteurs créent également la série Anne et Charles dont seuls deux épisodes sont publiés en 1982 et 1984 et édités en albums par les éditions Glénat en 1983 et 1985.
Durant cette période de collaboration avec Rodolphe, Jacques Ferrandez commence à écrire ses propres scénarios en abordant des thèmes plus personnels avec des nouvelles chroniquant la vie villageoise dans l'arrière-pays provençal publiées dans (À suivre) en 1981 et éditées en albums par Casterman en 1982 et 1986.
Par la suite, il adapte en bande dessinée les romans de Marcel Pagnol Jean de Florette et Manon des soures en 1997[4].
Quittant la Provence méditerranéenne pour la Provence alpine, il adapte également en bande dessinée le roman de Jean Giono, Le Chant du monde en 2019.
Profondément intéressé par les relations entre la France et l'Algérie, Jacques Ferrandez interroge « tous ces ratés de notre histoire commune » et travaille à maintes reprises sur des « auteurs à cheval entre les deux pays », comme Albert Camus, Mohamed Fellag et Maurice Attia[5].
C'est ainsi qu'il commence une longue saga de bande dessinée historique, prévue au départ en cinq tomes et qui en compte finalement dix parus entre 1986 et 2009, intitulée Carnets d'Orient, sur l'histoire de la présence française en Algérie, de 1836 à 1962[3],[6]. D'abord publiée dans Corto Maltese, la série figure ensuite dans (À suivre)[2]. Dans ce long récit, étayé par une solide documentation, Ferrandez s'attache à transmettre le point de vue de ses différents personnages : « ceux des indigènes et des colons, des militaires et des fermiers, des Arabes, des chrétiens ou des juifs »[7].
Jacques Ferrandez, qui n'avait pas connu l'Algérie qu'il avait quittée à l'âge de trois mois, n'y revient pour la première fois qu'en 1993 après le décès de son père survenu la même année, en bateau depuis Marseille pour des raisons affectives[3]. De ce séjour, il rapporte un carnet de souvenirs et de dessins, Retours à Alger, élaboré avec Rachid Mimouni[3]. Depuis 2002, il retourne régulièrement en Algérie[5], environ deux fois par an, pour rencontrer des amis et participer à des évènements culturels avec l'Institut français, tel le Salon international du livre d'Alger, bien que plusieurs de ses albums ne soient pas publiés en Algérie faute de visa d'importation (« une censure qui ne dit pas son nom »)[8].
En marge des Carnets d'Orient, Jacques Ferrandez collabore régulièrement à des illustrations de carnets de voyage : Voyage en Syrie (1999), Istanbul (2000), Irak, 10 ans d'embargo avec Alain Dugrand (2001), Liban (2001)[2], Les tramways de Sarajevo en 2005[9], Retours à Alger en 2006[10].
En , le musée de l'Armée consacre une exposition à l'histoire de l'Algérie coloniale de 1830 à 1962. Les illustrations de Ferrandez y tiennent une place de choix, présentées dans chacune des sections[11],[12].
Jacques Ferrandez adapte ensuite des œuvres d'Albert Camus se déroulant en Algérie, tout d'abord la nouvelle L'Hôte[13] en 2009, puis le roman L'Étranger en 2013 — il donne les traits de Jean-Jacques Brochier au procureur[14] — ainsi que Le Premier Homme en 2017[15].
S'associant avec l'écrivain Maurice Attia, il réalise en 2012 l'adaptation d'Alger la Noire (Casterman, ouvrage publié à l'origine par Actes Sud)[3].
En 2021, il illustre le roman Le Désert sans détour écrit par Mohammed Dib en 1992[16].
Douze ans après avoir terminé les Carnets d'Orient, Jacques Ferrandez leur donne une suite avec les Suites algériennes, un diptyque dont le premier tome paraît en mai 2021[17] puis le second en avril 2023, mettant ainsi un terme, au moins provisoire, aux Carnets d'Orient, Jacques Ferrandez ne s'interdisant pas de poursuivre un jour la série[8].
Retrouvant la veine de L'Homme au bigos, Jacques Ferrandez travaille parfois dans le genre du roman noir.
En , sur un scénario original de Tonino Benacquista, il dessine L’Outremangeur[4], adapté ensuite au cinéma, puis adapte la nouvelle de l'écrivain La Boîte noire en . Il réalise également des illustrations pour une édition de La Maldonne des sleepings et Victor Pigeon de cet auteur[2].
Contrebassiste de jazz, Jacques Ferrandez se produit en clubs ou lors de festivals avec le Mille sabords quartet[4] et le Miles Aboard Jazz Quintet.
Il publie des œuvres se rapportant au jazz et a publié régulièrement des illustrations de couvertures pour le magazine Jazzman.
Des 1987, sur des textes de Patrick Raynal, il dessine Nostalgia in Time Square, publié en récit complet dans (À suivre) en mars puis édité en album en format à l'italienne par les éditions Futuropolis en novembre de la même année.
Il publie ensuite Blues, histoires en bleu (éd. Art Moderne, 1990) et, sur un texte de Philippe Razol, Paris, jour et nuit (1990)[2].
Il illustre deux récits consacrés à Miles Davis entre 2006 et 2008[2], pour une collection ouverte aux éditions Nocturne ; il s'agit de sa première biographie portant sur une personne réelle[18].
Par ailleurs, Jacques Ferrandez participe à des ouvrages collectifs, comme France Info, 30 ans d'actualités (Futuropolis, 2017), où il signe un récit sur le siège de Sarajevo[19].
Il collabore aussi à En chemin elle rencontre..., qui entend dénoncer les injustices visant les femmes, pour une narration sur les femmes algériennes lynchées à Hassi Messaoud[20].
Il adapte également des œuvres littéraires : pour Je bouquine, il travaille sur des classiques comme Le Cid (Pierre Corneille), Madame Bovary (Gustave Flaubert), La Chèvre de monsieur Seguin (Alphonse Daudet)[2], etc…
dessin et couleurs, avec Rodolphe (scénario), Les Humanoïdes associés :
dessin et couleurs, avec Rodolphe (scénario), Glénat :
scénario, dessin et couleurs, Casterman :
(format 22,6 cm x 30,4 cm)
scénario, dessin et couleurs, Casterman :
(format 19 cm x 26,8 cm)
Ferrandez a illustré la couverture et l'intérieur de ces différents ouvrages.
Cette catégorie comprend de nombreux carnets de voyage, des recueils d'illustration et des ouvrages non-fictionnels centrés sur les illustrations de Ferrandez.
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