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artiste argentine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mirtha Dermisache, née le à Buenos Aires et morte dans la même ville le , est une artiste argentine, célèbre pour son travail sur les graphies illisibles.
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
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Formation |
National School of Fine Arts Prilidiano Pueyrredon (d) |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Site web |
(es + en) mirthadermisache.com |
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Diario N° 1, Año 1 |
Mirtha Dermisache étudie à l'école nationale des Beaux-arts Manuel Belgrano et Prilidiano Pueyrredón (es). Sa carrière commence dans les années 1960 avec la publication de Libro N° 1 en 1967[1].
De 1971 à 1974, elle engage une correspondance avec Roland Barthes, à qui elle fait parvenir un de ses carnets de dessin[2]. Dans une lettre datée du 28 mars 1971, il décrira son travail en ces termes :
« Vous avez su produire un certain nombre de formes, ni figuratives ni abstraites, que l'on pourrait ranger sous le nom d'écriture illisible — ce qui revient à proposer à vos lecteurs […] l'idée, l'essence de l'écriture. »[3]
Cette lettre fut une reconnaissance de son travail qui la marqua profondément[2].
Les œuvres de Mirtha Dermisache reprennent les codes graphiques traditionnellement en usage dans l'édition et la littérature mais procèdent chacun d'un geste d'écriture, d'un travail graphique différent[4]. Leur format même en est le signe, reprenant celui de lettres, de textes, d'articles, de reportages, de cartes postales, de livres, de carnets de notes ou de journaux[1],[5] : ils renvoient à des techniques de reproduction et des canaux de diffusion précis[6]. Ces format en sont le seul élément de lisibilité et donnent leur titre aux œuvres[7],[8]. Un tel usage de formats clairement identifiable explique la volonté de l'artiste de large diffusion de ces œuvres[4],[5].
La diffusion de son œuvre est soumise à des exigences précises (ce qui l'amena à refuser certaines offres de publication qui ne les respectaient pas[9]). Elles ne sont pas conçues pour être accrochées ou exposées mais pour être rendues public : être publiées[6]. Florent Fajole détail en ces termes : « Une page graphique est ainsi une page exclusive qui ne peut accepter aucun signe concurrent, sous peine d’être intégré lui-même à l’espace de création. Tout complément sémantique (la pagination, les informations éditoriales, etc.) doit donc figurer ailleurs ; ce qui suppose de penser à une multiplicité d’espaces constituant un même objet éditorial.[6] »
L'illisibilité des écrits produits par l'artiste peut être comprise à la lumière du contexte politique répressif dans lequel elle vécut[4]. À ce titre, son œuvre Diario N°1, Año 1, publiée en 1972, « deviendra dans son pays un emblème de la protestation contre le régime politique oppressif »[1] que constitua la dictature militaire en Argentine de 1976 à 1983.
Son œuvre peut être rapprochée de celle de Christian Dotremont, Henri Michaux, Irma Blank, Carlfriedrich Claus, Guy de Cointet, Hanne Darboven, León Ferrari, Bernard Réquichot, ou Mira Schendel[10].
La « lecture », véritable deuxième temps de l'œuvre, est envisagé comme acte de pensée et de création. Ainsi le lecteur peut prendre part à la création comme le permettent certains espaces laissés vides, dans le Diario N° 1, Año 1 ou dans la série des Historietas[11]. Il peut aussi la composer lui-même, comme ce fut le cas dans le dispositif éditorial « Mirtha Dermisache, Escrituras] : [Múltiples » de 9 Newsletters & 1 Reportaje[12].
Au fil de sa carrière artistique, Mirtha Dermisache développe et anime une série d'ateliers de création à destination d'un public adulte[13]. Le but est de participer à ses propres œuvres, ou de créer des œuvres collectives, ainsi que le permit le contexte de l'art contemporain dans lequel se développe les pratiques collaboratives[11]. En plus d'un refus de la langue et de la lecture, dans le geste d'une écriture illisible, la démarche de l'artiste témoigne d'un refus de l'autorité elle-même, par l'effacement de l'artiste derrière son œuvre[14]. C'est ce qui fait affirmer à l'artiste, à la suite de la publication de son premier livre : « c’est un produit, je veux qu’il soit indépendant de ma personne[15],[16] ».
La publication de Libro N° 1, 1969 au CAyC (es) lui permit rencontrer l'éditeur Guy Schraenen, rencontre qui sera déterminante[17]. Il sera le premier à éditer et diffuser son travail en Europe certains de ces travaux à partir de 1975[18],[1],[6].
Mirtha Dermisache a vu son travail exposé à la Fundación Proa (en), au pavillon des Beaux-arts de l'Université catholique argentine, au Musée d'art contemporain de Barcelone et au Centre Pompidou. Une rétrospective de son œuvre eu lieu à titre posthume en 2017, intitulée Porque ¡yo escribo! au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires[19].
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