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économiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Aglietta, né le à Chambéry[1], est un économiste français spécialiste des questions de régulation économique et cofondateur de l'école de la régulation.
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Valérie Plagnol (d) |
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Actuellement professeur émérite de sciences économiques à l'Université Paris-Nanterre, il est également conseiller scientifique au CEPII, membre de l'Institut universitaire de France et professeur de macroéconomie au sein de la majeure Sustainability and Social Innovation de l'HEC Paris[2]. Il a été membre du Cercle des économistes et, de 1997 à 2003, du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre. Il est nommé membre du Haut Conseil des finances publiques par le président du Sénat Jean-Pierre Bel le [3].
Michel Aglietta a en particulier travaillé sur les nouvelles stratégies boursières sacrifiant l'emploi à la rentabilité et leurs conséquences macroéconomiques.
Michel Aglietta est l'un des fondateurs en 1976, avec Robert Boyer, de l'école de la régulation[4].
Diplômé de l'École polytechnique (Promotion X1959), sa sensibilité et son intérêt pour les éléments théoriques du débat politique le poussent à choisir, en 1961, l'ENSAE comme école d’application.
En , Michel Aglietta soutient sa thèse à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, intitulée Régulation du mode de production capitaliste dans la longue période. Prenant exemple des États-Unis (1870-1970). Elle fonde l'école de la régulation. Le jury de sa soutenance se compose des professeurs Raymond Barre, H. Brochier, Carlo Benetti, J. Weiller et Edmond Malinvaud.
Il est reçu à l'agrégation de sciences économiques en 1976.
En 1964, il commence sa carrière en tant qu'administrateur de l'Insee au sein de la division des programmes, division qui collabore alors avec le Commissariat général du Plan au moment où Charles de Gaulle pose la planification comme une obligation pour l’économie française.
Il participe à la conception du premier modèle économétrique français qui s’appelait FIFI.
Travaillant sur la croissance de moyen terme pour la planification française, il est concerné par le dépassement de la conception de la politique économique qui régnait à l’époque. Michel Aglietta juge donc utile pour rénover la théorie de la croissance et d’étudier les rapports entre économie et société dans l’histoire longue et dans un autre contexte, celui des États-Unis.
Introduit auprès de Kenneth Arrow par Edmond Malinvaud directeur de la direction de la recherche de l'Insee, il obtient une bourse de research fellow de l’Otan et se rend ainsi à l'université Harvard en . Il commence une recherche sur la croissance de longue période avec pour objectif d’étudier les grandes évolutions du capitalisme américain pour repérer des régimes de croissance historiquement situés et liés à des modes d’action publique et au développement des organisations de salariés dans la Grande Dépression. Il cherche notamment à expliquer la croissance soutenue de l’après-guerre par rapport à l’instabilité de l'entre-deux-guerres.
Michel Aglietta donne, une fois son doctorat obtenu, des séminaires à l'Insee. Les sept chapitres de sa thèse y sont discutés. Ainsi, chaque mois a lieu une réunion sur un des chapitres. Un noyau dur de personnes venues de l’Insee, du CEPREMAP mais aussi des universités se forme, notamment Robert Boyer et Alain Lipietz. À partir de ces réunions, Aglietta rédige le livre Régulation et crises du capitalisme. À sa sortie, en 1976, ce livre a une certaine visibilité et est traduit assez rapidement.[réf. nécessaire]
Une fois reçu à l'agrégation, Michel Aglietta est nommé à l'université d'Amiens. Il y reste jusqu’en 1982, année où il rejoint l'université Paris Nanterre, qu'il ne quittera plus. Il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris dans les années 1980[5].
Il est un spécialiste d’économie monétaire internationale et connu pour ses travaux sur le fonctionnement des marchés financiers, qui ont permis de mieux connaître l'Histoire des bourses de valeurs. Il a dans plusieurs ouvrages souligné ce qu'il considère être des failles du système financier[6][source insuffisante]
Aglietta a étudié les relations entre les structures des systèmes financiers et la croissance économique. La libéralisation financière engagée dans les années 1980 a été envisagée comme un moyen d'améliorer l'efficience des marchés financiers à un niveau mondial (la concurrence devait conduire à une allocation optimale des capitaux et à une baisse des taux d'intérêt) et finalement à la croissance. Mais pour Aglietta, le passage à une économie financière globalisée s'est accompagnée d'une instabilité cyclique et d'un risque de système (ou risque systémique). La défaillance d'un agent conduit par effet de contagion (ou effet mimétique) à une crise financière généralisée. Pour que la mobilité des capitaux serve véritablement l'économie réelle, Aglietta insiste sur la nécessité d'instaurer de nouvelles règles, de renforcer le contrôle prudentiel des marchés et de conduire des politiques contra-cycliques plus actives[réf. nécessaire]
L'économiste Jacques Sapir a critiqué les opinions de Michel Aglietta dans son ouvrage Faut-il sortir de l'Euro. Il lui reproche notamment une « vision essentialiste » de la monnaie[7]. Cette théorie présuppose que la simple existence d'une monnaie unique est suffisante pour créer l'homogénéité économique nécessaire à l'intégration d'une zone. Jacques Sapir souligne a contrario : « L'histoire des faits économiques montre qu'à chaque fois qu'un espace gagne en homogénéité, […] la divergence des dynamiques économiques entre régions s’accentue ». Sur ce point les opinions de Michel Aglietta et Jacques Sapir convergent, mais Michel Aglietta estime que le problème de la divergence peut être résolu par l'existence d'un budget fédéral (comme aux États-Unis) et plaide donc en faveur de cette solution, tandis que Jacques Sapir estime que l'opinion européenne n'est pas prête pour un tel projet[8].
Lors de l'élection présidentielle française de 2012, il signe l'appel des économistes en soutien au candidat François Hollande en raison de « la pertinence des options [proposées], en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l'emploi »[9].
Durant la campagne pour l'élection présidentielle française de 2017, il conseille Arnaud Montebourg jusqu'à sa défaite aux primaires de la gauche[10].
Il critique le programme économique de Marine Le Pen et explique que « en cas de retour au franc, l'agriculture française serait moins compétitive et la facture des importations de biens manufacturés serait plus salée »[11].
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